Tomakass
126 pages
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Tomakass , livre ebook

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Description

Tomakass est un homme sans histoire. Après des études inachevées, il se retrouve à Djadjhan la capitale d’Essandanissou pour se chercher du travail. Malheureusement il se retrouve contre toute attente, prisonnier a Yellow City, une ile en Afrique créée par les habitants de Minusculus, une planète hors du système solaire. Plus tard, alors qu’il devait être décapité comme les autres prisonniers, par un coup du destin, il est mêlé au décodage final d'un texte qui sauvera Minusculus.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 16 octobre 2019
Nombre de lectures 0
EAN13 9782414336791
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0060€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Cet ouvrage a été composé par Edilivre
194 avenue du Président Wilson – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com
 
Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.
 
ISBN numérique : 978-2-414-33680-7
 
© Edilivre, 2019
Tomakass
 
Tomakass… Tomakass… Tomakass
Tomakass, qui d’ordinaire était matinal, se laissait aller ce matin à une grasse matinée. Il dormait à poings fermés quand l’appel de monsieur Koubo le fit sursauter. Comprenant la situation, il se leva de son lit et courut se présenter devant son tuteur.
Monsieur Koubo Alban, un homme d’une cinquantaine d’années, était le tuteur de Tomakass Bassa venu de Sakamanougui, son village natal pour chercher du travail à Djadjran, la capitale du pays à deux noms.
— Tomakass, dit monsieur Koubo, quelque peu gêné par sa décision. Tu es un bon garçon mais tu vas partir de chez moi aujourd’hui. Tu vas te trouver un autre tuteur. J’ai fait ce que j’ai pu. Prends le temps qu’il t’est nécessaire pour rassembler tes bagages et quitter ma maison aujourd’hui.
Monsieur Koubo congédia ainsi le jeune de Sakamanougui.
Tout le rêve de la famille Bassa était-il ainsi en train de tomber à l’eau ? La témérité du jeune Akonian, sa grande ambition de sortir sa famille de la misère n’allaient-elles pas s’évanouir avec ces paroles ?
Était-ce possible que Tomakass puisse se trouver une autre âme bienfaitrice pour le recevoir comme le chef des Akonian l’avait fait pendant six mois ? Six mois pendant lesquels il avait mangé à sa faim et gardé des vêtements propres ? Six mois pendant lesquels il avait vécu la chaleur d’une vraie famille ? Six mois de bonheur et de sérénité pendant lesquels il n’eut aucun problème de déplacement pour aller chercher du travail au quartier administratif grâce à la générosité de madame Koubo ?
Ce n’était un secret pour personne que Djadjran, la capitale d’Éphéman, était vaste et dangereuse.
Éphéman, ou Essandanissou ou encore le pays à deux noms était un pays riche.
Constitué d’une bonne moitié de forêts denses et d’une autre de savane et de désert, le pays à deux noms avec ses 75 % de terre cultivable avait très vite pris de l’ascendance sur tous ses voisins. Tout y poussait et tout y marchait. En dix années, les services de l’immigration avaient enregistré l’entrée de près de dix millions de migrants sur son sol. Cela représentait 10 % des populations des huit pays que comptait la sous-région et 52 % de la population d’Éphéman. Tous fuyaient leur pays pour venir y chercher un mieux-être.
Le président de la République d’Essandanissou, son excellence monsieur Mel Essiamo, avait opté pour une politique intégrationniste qui avait permis aux étrangers d’accéder au même titre que les Éphémanéens à tous les postes sans discrimination. Il y en eut même qui furent nommés ministres malgré les plaintes des partis d’opposition. Pour finir, le travail devint une denrée rare même pour les fils du pays.
La capitale, Djadjran, devint la ville la plus peuplée d’Afrique et la plupart des étrangers qui n’avaient pas de boulot se convertirent en bandits ou brigands.
Tomakass, en arrangeant ses bagages, se remémora dans les moindres détails ses six mois d’existence chez les Koubo.
Il se souvint du jour où il frappa pour la première fois à la porte des Koubo. Le chef des Akonian ne fit aucun problème pour lui accorder l’hospitalité.
La vie était si simple et si belle avec madame Koubo, cette femme généreuse. Chaque matin le petit-déjeuner était copieux et varié : des haricots frits ou bouillis, de l’omelette, du lait, du sucre, du pain en abondance et tout ce qui était nécessaire. Chez les Koubo, on mangeait trois fois par jour et même souvent une quatrième fois, vers 16 heures, un repas léger.
Chez les Koubo, on ne faisait pas de différence entre Tomakass et les trois enfants du couple qu’étaient Franck, Mireille et le plus jeune, Marius.
Tomakass revoyait le film de ses six mois d’existence, les yeux embués de larmes. Cette maison avait été pour lui un paradis. Il avait sa petite chambre et son petit lit. Il était un homme libre à l’intérieur de cette chambre qu’il avait décorée à son goût. Il pouvait aller et venir, rêver sans être dérangé. Chaque matin, après le petit-déjeuner, madame Koubo lui assurait le transport pour aller au centre-ville chercher du travail. Ce n’était jamais chose facile dans un pays où l’on ne donnait du travail qu’à ceux qui en avaient déjà et qui ne pouvaient le faire. Mais Tomakass était à moitié réconforté à l’idée de trouver à son retour à la maison un déjeuner bien garni.
Maintenant, il lui fallait quitter cette maison, cette vie.
Il fit, du regard, le tour de la chambre. À part les toiles d’araignée dans les angles du mur et sur le plafond, et tout ce qui empêchait la propreté du dortoir qui avait disparu, tout était là : le miroir à côté de la fenêtre ; juste en face, l’image d’un chat blanc suspendu au mur ; à quelques pas de là, une table remplie de livres et cahiers ; et une grande armoire ne contenant que sa valise. Mais dans ce décor, une chose assez spéciale avait attiré l’attention de Tomakass : la photo de Victor Hugo suspendue au-dessus de la porte de sortie. Juste en dessous de la photo, une pensée écrite du grand romancier : «  L’innocence de l’âge fait oublier les crimes de la race.  »
— Mon Dieu ! s’exclama Tomakass.
Il avait lu et relu plusieurs fois cette phrase sans prêter attention à son sens. Aujourd’hui, il avait envie de dire : « Et pourtant… »
Et pourtant monsieur Koubo, le chef de tous les Akonian à Djadjran, l’avait remis à la rue parce que la famille Bassa, famille de Tomakass, ne lui avait jamais apporté de contribution financière ou matérielle du genre sac de riz, ignames, bananes, etc.
Le jeune Akonian payait le prix des péchés de ses géniteurs. Ici, l’innocence de l’âge ne faisait pas oublier les crimes de la race.
Tomakass s’empara de sa vieille valise et se dirigea vers le salon pour faire ses adieux à la famille. Mais on l’attendait pour son dernier dîner. Il prit place dans un fauteuil, en face de lui, monsieur Koubo et sa femme et à sa droite leurs trois enfants.
L’homme était un cinquantenaire aux cheveux noirs à force de produits ; il avait un gros ventre qui faisait penser aux hommes riches, un visage quasiment beau avec un nez presque aquilin ; les pieds et les bras étaient d’une musculature militaire. Monsieur Koubo était toujours habillé d’une saharienne.
La femme était de nature taciturne mais généreuse. C’était une femme dont la beauté n’était pas évidente, mais de laquelle se dégageait un charme ensorcelant. Elle avait toujours le sourire aux lèvres. Sa démarche soldatesque était le reflet de toute sa personnalité. Elle était si grosse que le divan ne suffisait pas au couple. C’était une famille de cinq membres qui n’était ni prolétaire ni bourgeoise.
Le salon était orné d’une bibliothèque chargée de quelques livres, d’assiettes et de la télévision couleur ; une grande table à manger occupait le tiers du salon ; un vieux tapis traînait au sol.
Aussitôt Tomakass avait-il fini de manger qu’il sortit de la maison, ses bagages à la main.
Dorénavant, il était livré à lui-même face au monde, il n’avait plus de soutien. Il avait sa vieille valise à la main, ne sachant où aller. La capitale s’offrait à lui, immense, mystérieuse et dangereuse. Il s’assit à un arrêt d’autobus et se mit à réfléchir.
Des jeunes gens habillés dans des tenues à la mode allaient et venaient tout heureux. Certains mangeaient pendant que d’autres se tenaient simplement par le bras, sautillant. Mais toutes ces scènes ne faisaient qu’agrandir la peine du jeune Tomakass. « Pourquoi suis-je le seul à être malheureux ? » se demanda-t-il. Une larme se détacha de ses yeux et se mit à couler sur sa joue.
Lorsque l’on est confronté à un problème, la première disposition doit être de chercher la solution. Lorsque, malgré tous les efforts, aucune solution n’est trouvée, il faut envisager la dissolution du problème, il faut affirmer l’inexistence du problème.
C’est ce que Tomakass comprit et décida fermement de prendre le taureau par les cornes. « Je dois réussir, je dois me battre », se dit-il. Conscient de la mission dont il était investi, celle de sauver la famille Bassa et partant, tout le village de Sakamanougui. Il se leva comme visité par une force nouvelle et marcha droit devant lui.
Il se souvint des souffrances et des humiliations subies par son village : les enfants qui allaient quémander de la nourriture à la mission protestante auprès des missionnaires pour la partager ensuite avec leurs parents ; des personnes qui mouraient chaque semaine de faim et de soif ; son père Tréo Bassa qui était condamné à labourer lui-même ses champs malgré son âge ; sa mère Tanoih Bassa qui était chaque soir obligée de cuisiner malgré la fatigue des travaux champêtres.
Tomakass nourrissait l’ambition d’être le sauveur de Sakamanougui malgré son âge et la misère qu’il avait comme compagne. De quelle arme disposait-il ? Il n’était qu’un jeune de dix-huit ans. Ne dit-on pas qu’à cœur vaillant rien d’impossible ? Il se leva et se dirigea vers le quartier Attogban, déterminé.
Attogban était l’un des quartiers les plus dangereux de la capitale. Ce mois d’août se révélait encore plus dangereux avec cinquante crimes et cent trente et un vols à main armée enregistrés par la police la semaine dernière.
Au bord des rues, on voyait sans peine plusieurs jeunes drogués dandinant, prêts à vous agresser avec leur petit couteau à cran d’arrêt. D’autre part, les conducteurs de ces milliers de voitures qui peuplaient les rues d’Attogban, pour la plupart utilisées pour le transport public, soucieux de gagner beaucoup d’argent en très peu de temps, roulaient à une vitesse d’enfer. Ainsi, les accidents de la circulation ne faisaient que se répét

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