Virnutcya
125 pages
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Virnutcya , livre ebook

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Description

Vincent et Rachelle s’aiment. Tous deux travaillent pour le Centre d’Études et de Recherches Nucléaires Appliquées (CERNA) dont le patron est le père de Rachelle. Celui-ci ne veut pas d’une union avec sa fille tant que Vincent travaillera au CERNA. Il le remplace par Pearl, une jeune, talentueuse et belle ambitieuse. Tous travaillent sur un problème important : le système solaire va traverser dans une trentaine d’années un nuage interstellaire. La traversée durera environ 350 ans. Pour éviter l’extinction de l’espèce humaine, un programme d’îlots se met en place…

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 12 juin 2019
Nombre de lectures 0
EAN13 9782312066714
Langue Français

Extrait

Virnutcya
Francis Taft
Virnutcya
LES ÉDITIONS DU NET
126, rue du Landy 93400 St Ouen
© Les Éditions du Net, 2019
ISBN : 978-2-312-06671-4
: Année 2084
Chapitre I
La petite lampe cessa de clignoter et s’éteignit. Aussitôt, Vincent sut que l’expérience avait échoué. C’était désespérant. Impossible de déterminer la nature de ce nuage vers lequel le Système Solaire se précipitait. Ce filament, ténu selon les normes galactiques, se situait en plein sur la route du Soleil. Personne n’expliquait sa présence. Consistant par rapport au vide cosmique, mais incroyablement moins dense que le meilleur vide utilisé dans les laboratoires, sa masse représentait des milliards de tonnes. Mais de quoi ? On avait trouvé de l’hydrogène, en faible quantité, d’autres gaz connus sous forme de traces mais la plus grande partie échappait aux analyses. On pensait matière noire car on ne savait pas ce que c’était. L’expérience de Vincent portait l’espoir de le déterminer. C’était raté. L’arrivée prochaine de la Terre dans ce milieu différent inquiétait. Y aurait-il un échauffement de la thermosphère, là où se formaient les aurores solaires ? Ou une diminution de la protection qu’elle apportait vis à vis des particules trop énergétiques ? Il n’en savait rien et personne ne pouvait lui souffler la réponse. Une seule chose était sûre, la traversée du nuage commencerait dans vingt-cinq ans, à peu près et elle durerait trois siècles environ. Il y aurait peu d’influence pendant les premières années, ensuite, c’était l’inconnu. Quid des familles, des enfants ? Quid des institutions humaines qui ne croyaient absolument pas à un péril ? Quid de la nature ? Agacé, il se rappela que les politiques raisonnent à court terme pour leur réélection ou celle de leurs partisans. Là, le danger s’annonçait pour des siècles !
Vincent coupa l’alimentation et sécurisa ses appareils. Il récupéra les données enregistrées et se tourna vers Nadine, une de ses assistantes :
– Nous avons fait chou-blanc. Je ne sais pas si nous arriverons un jour à en trouver la nature.
– Je suis persuadée que si ! Ah ! Monsieur Lebert a cherché à vous joindre.
– Je n’ai pas de temps à perdre.
– Il a dit que vous seriez intéressé par ses informations.
– Merci, Nadine. Je verrai.
Vincent réunit quelques documents qu’il plaça dans une sacoche et se prépara à sortir. Il n’avait pas plutôt franchi le seuil de l’établissement qu’un homme entre deux âges se dressa devant lui :
– Docteur Fredrick Vincent ? Pardonnez cette irruption brutale. Je suis Pierre Lebert. J’ai cherché à vous joindre.
– Pour les rendez-vous, adressez-vous à mon secrétariat !
– Mais je l’ai fait. Ils m’ont assuré que vous vous accepteriez de me parler si votre expérience échouait. C’est le cas, n’est-ce pas ?
– Que voulez-vous ?
– Moi ? Je ne veux rien pour moi. C’est vous qui voulez quelque chose.
– Ce que je veux n’a rien à voir avec vous.
– Non ? Mais ce que je vais vous dire concerne votre recherche.
– Suivez-moi.
Vincent fit demi-tour et conduisit son hôte dans un petit bureau réservé aux visiteurs, près de la réception.
– Je vous écoute, fit Vincent.
– Le nuage que la Terre va traverser occultera pendant longtemps l’observation des astres. Il ne sera plus possible aux astrologues comme moi de travailler, ni aux astronomes non plus, d’ailleurs.
– Nous avons toutefois des tables qui déterminent la position des astres sur de longues périodes.
– Avec une incertitude de plus en plus grande ! Ce qui veut dire qu’à la sortie du nuage, il faudra tout recalculer.
– Nos successeurs s’y emploieront.
– Non, monsieur. Il ne se passera rien, car il n’y aura plus rien. La traversée du nuage veut dire la mort de la planète.
– Cessez de jouer les Cassandre !
– Je ne joue pas. J’ai étudié à travers les astres l’avenir de l’Humanité. Elle n’en a pas. Bien entendu, il y a aussi une incertitude liée à la précision des observations mais pour moi, c’est clair. L’espèce humaine est pratiquement condamnée.
– Et c’est pour me dire cela que vous êtes venu me voir ?
– Oui. Et aussi pour vous dire que si vous lanciez un projet de protection du savoir scientifique, celui-ci durerait et serait un grand succès.
– Ce qui veut dire ?
– Cela pourrait changer le cours des choses. Le moment est favorable pour développer une assistance artificielle intelligente ! Sans elle, l’Humanité périra. Avec elle, elle a une petite chance de survie.
– Sortez, monsieur. Je n’ai pas de temps à perdre avec ces balivernes !
– C’est ce que je vais faire.
Pierre Lebert se leva. Il eut un long regard de pitié vers Vincent qui le regardait ardemment et contenait sa colère avec peine.
Trois semaines plus tard, Rachelle, son amie, trouvait en Vincent, un homme complètement différent. Ce n’était plus le débonnaire scientifique qu’elle connaissait, mais un personnage agacé. Hanté par une sorte de vision, il était devenu insupportable.
– Que se passe-t-il, Vincent ? Je ne te reconnais plus. Tu as changé.
– Tu crois que la situation que ton père m’impose est facile ? Je me retrouve complètement discrédité, avec un nouveau chef. Il m’a rétrogradé.
– C’est peut-être vrai sur le plan du travail, mais tu n’es pas rétrogradé dans mon cœur.
– Oui, Rachelle. Je t’aime et je ne pourrai jamais cesser de t’aimer. Mais je me trouve dans une situation incroyable : je dois mendier l’autorisation d’aimer la femme que j’aime à mon ennemi professionnel.
– Mon père n’est pas ton « ennemi » professionnel.
– Il est quoi alors ? Mon ami ? Drôle d’ami que celui qui vous complique la tâche, ne vous écoute jamais et quand il le fait, c’est pour vous mettre en difficulté devant les collègues. Il n’a rien fait pour me soutenir.
– Es-tu certain que tes idées sont toutes valables ?
– Bien évidemment. Autrement je les remplacerais par d’autres.
– Il peut y en avoir auxquelles tu n’as pas pensé.
– Tu vois. Tu défends ton père.
– Non. Je ne le défends pas. Il est assez grand pour faire cela tout seul. J’essaye seulement de te faire admettre qu’une défaite provisoire sur le plan professionnel n’est pas une catastrophe qui mette notre amour en péril.
– Tu trouves que j’exagère ?
– Je trouve qu’en ce moment, tu penses seulement à toi et pas à moi ni à notre amour.
– Tu as raison je pense. Mais j’ai du mal à l’admettre.
– Oublie un peu tout ça.
– Et si on tentait une nouvelle expérience ? Imaginons deux petits astronefs avec des êtres vivants. L’un lancé vers le nuage et l’autre qui l’éviterait. Au bout d’un certain temps, on compare les deux populations et on en déduit si un effet significatif s’est manifesté. Qu’en dis-tu ?
– Je dis que la mise en place d’un tel procédé prendrait au moins dix ans. Il attendrait le nuage en cinq ans minimum. Cinq ans pour le faire revenir, il resterait en gros cinq ans. C’est court pour préparer l’Humanité à ce danger potentiel.
– Tu as une meilleure idée ?
– Non.
– Alors, on s’y colle ?
– On y pense. Mais tous les deux. Et que Papa aille au diable s’il s’oppose à nous.
***
Au même moment, dans un laboratoire de Kyoto, Hano, un jeune ingénieur en robotique tentait une expérience inédite : utiliser d’autres particules que les électrons sur un cerveau synthétique. Il voulait absolument réaliser le robot parfait, celui qui pourrait réfléchir et dire « je » car il aurait conscience de lui-même. Son créateur, le professeur Tako Hata, assistait au réglage ultime :
– C’est un grand honneur pour moi, Professeur, de vous voir assister à cette expérience.
– Le sujet m’intéresse. Si les résultats sont positifs, cela ouvrira la porte à de considérables progrès techniques dans la robotique. Si elle échoue, nous saurons où ne pas nous engager. Dans les deux cas nous aurons appris.
Hano s’approcha d’un montage caché par un tissu épais. Il fit d’abord fermer la lumière du labo et retira le voile. Il découvrit ainsi un ensemble &

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