Yennès, au-delà des ténèbres
188 pages
Français

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Yennès, au-delà des ténèbres , livre ebook

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Description

Roman Fantastique - 381 pages


Y ennès, ils s’en sont pris à toi un soir d’automne.


E rreur monstrueuse qu’ont commise ces inconscients.


N i tes proches ni la police ne mesurent le véritable danger.


N on, ils sont perdus dans leurs coupables remords.


E t pourtant, tu rôdes, encore là, toute proche.



S ans même le savoir, chaque jour, ils peuvent croiser ton âme.


Entre les Alpes et Tchernobyl, vivez cette aventure mystérieuse et sanglante aux côtés d’une jeune femme à la jeunesse volée, victime d’une expérience interdite.


Mais attention à ne jamais la rencontrer sur votre route... vous pourriez le regretter.

Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 3
EAN13 9782379610394
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0037€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Yennès, au-delà des ténèbres


JEAN VIGNE
JEAN VIGNE



Mentions légales
Éditions Élixyria
http://www.editionselixyria.com
https://www.facebook.com/Editions.Elixyria/
ISBN : 978-2-37961-039-4
Corrections : Nord correction
Montage de couverture : Didier de Vaujany
Photographies : Joe Therasakdhi & LiaKoltyrina
Remerciements


Merci à Yulia, une jeune femme que je n’ai pas connue, mais qui, par les photographies de Niels Ackermann, dans son livre, L’Ange blanc , a pris vie dans mon roman. Elle a su m’inspirer par son regard parfois perdu, ses paroles simples mais touchantes sur la jeunesse ukrainienne, son envie de dévorer l’instant présent. J’espère qu’elle et ses camarades ont su trouver enfin un brin d’espoir dans l’avenir. Je vous invite à découvrir à ce propos le reportage en ligne de Niels Ackermann à ce sujet :
https://labs.letemps.ch/interactive/2016/tchernobyl/
Merci à L.S.Ange et Didier pour leur confiance, pour avoir permis à ce livre d’exister. Il n’est jamais facile pour un éditeur d’oser sortir des sentiers battus. Eux l’ont fait.
Merci à Céline pour son remarquable travail de correction. J’aurais aimé voir tous mes ouvrages traités de la même manière.
Et enfin, comme toujours, merci à Pascale, mon épouse, pour son travail de relecture, sa patience et son soutien indéfectible dans cette drôle d’aventure qu’est l’écriture.
Et j’espère, à bientôt pour un nouveau voyage...
« La science est à l’humanité ce que la drogue est à l’Homme : plaisir à petite dose, mortelle en overdose. »
Jean Vigne
Quelque part, l’an 2038


Je regarde le ciel, il s’assombrit chaque jour un peu plus. Difficile de survivre, vivre, n’en parlons pas. Je cherche dans le mot « avenir » une quelconque raison d’espérer, de poursuivre cette route menant invariablement à l’enfer. Pourquoi continuer, pourquoi se battre ? Pour tout ça ? Des champs de ruine, des parcs d’esclaves, la faim comme compagne et la misère comme amante ? Allons, tout est perdu, tu le sais...
Je lorgne mon flingue, un authentique Eagle pris sur le cadavre d’un pauvre type, un de plus pour alimenter ces monticules de corps empilés. Ils ne cessent de s'étendre chaque jour, les tours avant-gardistes d’une civilisation déclinante.
Je me souviens de ses paroles embrouillées, de sa peur, de cette urgence à vouloir quitter notre petite existence pourtant sereine.
Jamais je n’ai eu vraiment d’explications, elle, si souvent murée dans son silence et moi, à grandir dans un monde ravagé. Nous avons fui, encore et toujours. Nous savions, nous étions les seuls, les autres se nourrissaient d’une ignorance naïve. Personne ne nous a crus, qui aurait pu seulement entendre cette vérité folle ? Les villes sont tombées les unes après les autres comme un simple jeu de quilles, ces porte-parole de nos précieuses sociétés aujourd’hui reléguées au banc de l’Histoire. Des empires de béton devenus vétustes, l’emblème de l’inutile. Une armée est en marche, ce n’est pas la mienne. Elle s’avère mauvaise, puissante et carnassière.
— Max, faut y aller.
Sa main se pose sur mon épaule, légèrement calleuse, les ongles sales. Au moins sont-ils longs, coupés en arc de lune, le symbole d’une féminité pas totalement morte. Virginie, ma muse, mon ancre, l’unique raison qui me pousse à me battre. Un mois plus tôt, j’ai cru la perdre. Une opération qui a mal tourné. Nous l’avions pourtant repérée, nous pensions enfin la capturer, nous avons une fois encore échoué. Heureusement pour Virginie, ce sont les autres qui ont pris. En guise d’avertissement, elle s’est récolté une belle cicatrice sur la joue. Une marque dont elle est si fière, de quoi s’affirmer auprès des compagnons, montrer que jamais elle ne cédera sans résister et qu’elle finira par mourir, comme tous les autres, arme au poing. Une évidence, car, sans jouer au devin, elle périra sur ce vaste terrain de chasse. Je me souviens de son expression, ce jour-là, à son retour de cette expédition malheureuse. Son visage plein de hargne, de haine, peinée de n’avoir pas combattu jusqu’au bout auprès des siens, honteuse de son échec. Même si je n’ose lui avouer – trop d’arrogance existe en elle pour l’accepter –, je suis heureux de cette conclusion. Les autres sont morts pour la sauver, un cadeau inestimable qu’ils m’ont fait. Me permettre de passer quelques heures encore auprès d’elle, quelques jours – pourquoi pas un mois, un an ? – à l’aimer.
J’attrape ce collier offert par ma mère. Une jolie chaîne munie d’un médaillon, une photographie vernie à l’intérieur. Nous étions une famille, nous étions heureux. C’était avant, voilà des décennies.
Elle nous a tout pris... Je me souviens de l’histoire, de toute l’histoire...



Au même moment, ailleurs...

— Maman, ils sont là.
— Je sais, Noémie. Chut, tais-toi.
La petite observe sa mère, belle femme, bien que sa peau marquée de zébrures signe sa fin prochaine. Qu’importe, l’enfant profite de sa présence, se blottit contre elle, respire son odeur maternelle pour mieux se sentir protégée. Ainsi peut-elle oublier les voix extérieures, les aboiements des chiens, le cliquetis métallique des armes transportées par leurs poursuivants. Des êtres infâmes, le mal incarné, dont le but semble si simple : les supprimer sans l’ombre d’un remords.
Un jappement agressif claque à l’extérieur de leur cache, minuscule cagibi où s’entassent des balais, des seaux, des bouteilles de produits de nettoyage vides depuis longtemps. Un monceau d’ustensiles aussi vieux qu’inutiles. Aujourd’hui, qui se soucie de lustrer son sol ? La poussière a vaincu ce monde, commanditée par la misère rampante.
Le sang des fugitifs se glace. Derrière le maigre rempart de bois, un reniflement se fait oppressant. Celui d’une bête, un chien dressé pour tuer. Il est là, tout proche, ses crocs sans doute dévoilés dans l’intention de les achever. Noémie l’imagine, droit sur ses pattes et prêt à bondir.
— Black Métal a repéré quelque chose ! hurle l’un des traqueurs à l’extérieur.
La mère grimace, la main posée sur la tête de son enfant. Une petite, à peine âgée de six ans, à qui elle porte tout son amour, même s’il ne s’agit pas réellement de sa fille. Qu’importe, voilà trois ans qu’elle l’élève comme telle, pas question de la perdre, ni aujourd’hui ni demain.
— Maman ? supplie l’enfant, face aux grognements oppressants.
— Ne t’inquiète pas, ma chérie, je m’occupe de tout. Toi, tu restes assise là, bien sagement et, surtout, tu ne regardes pas.
La femme se redresse, une rouquine dont la longue chevelure tombe sur ses reins telle une chute d’eau baignée d’un crépuscule. Une déesse pour l’enfant, même si son visage trahit cette mauvaise maladie rampante. Un ultime regard vers sa fille et la jeune femme bondit. La porte du cagibi explose, volée d’éclats de bois auréolée d’une lumière vive. Noémie masque ses yeux de son avant-bras, de peur d’affronter l’un de ces tueurs et d’observer le carnage.
Elle ne peut malheureusement pas se protéger des cris, de ces hurlements accompagnés de craquements sinistres, de ce « pitié » trop vite prononcé et de ces longues plaintes bientôt taries, pour laisser place à un silence absolu, terrifiant. Seule sa respiration forte et rapide brise l’ambiance lourde. Contrainte par cette soudaine solitude, elle lève ses grands yeux verts en direction de l’entrée de son maigre abri, incapable de bouger. Une forme apparaît, un homme de belle taille, épaules larges, barbe longue et crâne rasé. Habillé d’un uniforme militaire noir, il porte en bandoulière un fusil mitrailleur. Une arme terrible, capable de la faucher d’un seul de ses tirs. Pourtant, la fillette n’a plus peur. D’un unique regard, elle a compris.
L’homme tend sa lourde main et dit, un franc sourire sur les lèvres :
— Viens, ma chérie, il est temps de partir.
— C’est fini ? demande l’enfant
— Oui, ma puce, ils sont tous morts. Mais d’autres pourraient revenir.
La fillette se précipite dans les bras du colosse, tout en lâchant d’une voix hachée :
— J’ai eu si peur.
L’homme glisse une main compatissante dans les cheveux de l’enfant et conclut, atteint d’une même émotion :
— Je sais, ma puce, je sais. Allons, partons, d’autres seront bientôt là.
Grenoble, de nos jours


Ce mal de crâne, une véritable torture.
Se lever, impossible. Arf ! Quelqu’un s’amuse à lui déchirer le lobe frontal. Sa main se pose sur son front, constate cette anomalie grossière, une bosse de belle taille. Dans un effort surhumain, il parvient à ouvrir les paupières, non sans subir le continuel tambourinement. Ses oreilles sont en feu, sa tête endure le même traitement. Difficile d’aligner des idées, impossible, pour dire vrai. OK, plafond blanc doté d’un lustre équipé d’une verroterie bon marché, un bureau sur sa droite où traînent des papiers en désordre, quelques romans sur une étagère bancale, un placard en face, et...
Il bondit du lit, traversé d’une décharge d’adrénaline. Les draps, l’oreiller, ils sont couverts de sang. Des taches brunâtres, en apparence sèches, la moquette au sol, d’une couleur beige sale, n’a pas échappé à ce triste sort.
Soudain, la pièce tangue autour de lui. Une envie de vomir le saisit, le voilà un genou à terre, torturé par cette violente douleur installée dans son crâne. Les sons se mêlent, sa vision se trouble, pourtant, il entend une voix puissante à travers la porte d’entrée.
— Monsieur, police nationale, on nous a signalé un problème chez vous.
Le silence s’installe. Voudrait-il répondre qu’il ne le pourrait pas. Que fait-il ici ? Où est-il ? Pourquoi ce sang sur les draps ? Et, pire, qui est-il ? Aucun souvenir des événements passés.
Aucun souvenir tout court.
Rien, le vide absolu.
La police insiste :
— Monsieur, nous savons que vous êtes ici. Les voisins se sont plaints. Veuillez ouvrir, s’il vous plaît.
Contraint par l’appel de l’agent, il se lève, fait un pas, un second et, soudain, s’écroule contre la porte d’entrée.
Sa dernière vision : cette maudite porte que l’on ouvre, son corps que l’o

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