Un parfum de mythe, une aura de légende pèsent sur la venue au monde d'Afrikyah Twa... De quoi en faire a priori un être choyé et heureux. Néanmoins, nulle enfance radieuse pour celui qui fut arraché aux siens, à la tribu pygmée à laquelle il appartenait, à la forêt?; qui fut renommé et confronté à la condescendance des Blancs ou au mépris des Grands Noirs. Et pourtant, dans ce contexte, Afrikyah ne baisse pas les bras et avance avec son coeur et sa sincérité ardente, apprenant, emmagasinant le savoir, vilipendant le racisme et l'ethnocentrisme hérité du colonialisme. Avec son audace et sa langue-glaive, Afrikyah trace son chemin, toujours ailleurs, toujours plus loin, jusqu'au jour où il revient dans un Rwanda enfin indépendant, espérant y vivre dans la paix... Mais dans l'ombre, l'histoire... Mille métiers, mille vies, entre forêt, bibliothèque et bureau... De la position la plus humble à celle qui tutoie les hauteurs... Un parcours en dents de scie, entre le courage et la peur, entre amitiés et horreurs génocidaires... Ainsi fut la trajectoire d'Afrikyah Twa qui, à l'automne de sa vie, revient sur une existence meurtrie, mais surtout obstinée. Un personnage qui porte en lui les douleurs pygmées, les blessures nées de la bêtise humaine, les plaies d'un pays pris de folie... et dont Alioum Fantouré chante l'existence sur un mode proche du picaresque.
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