Sur les routes africaines de l eldorado européen
234 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Sur les routes africaines de l'eldorado européen , livre ebook

-

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
234 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Le livre met en scène trois jeunes Africains qui, exaspérés par la misère, décident de partir en aventure en Europe en passant par la Libye. Mais, pour finir, un seul d'entre eux entrera en Libye. Celui-ci va donc subir l'esclavage, les emprisonnements et les kidnappings. Il va réussir quand même à se tirer d'affaire et sera embarqué dans un ballon pour traverser la Méditerranée. Mais au milieu de la mer, le ballon tombe en panne et commence à entrer dans les abîmes de la Méditerranée. Le héros se retrouve avec de l'eau jusqu'au cou. Alors que les passagers n'ont plus d'espoir, Save the Children apparaît et les délivre tous. Ici, le lecteur accède à la connaissance des grands trajets migratoires en Afrique, aux causes et aux solutions directes de ce fléau.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 25 mai 2018
Nombre de lectures 0
EAN13 9782414195855
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0067€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Cover
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-414-19583-1

© Edilivre, 2018
Dedication


À Save the children
I
Raide, on dirait une chute de bois abandonnée dans les plus lointaines brousses équatoriales et qui n’est plus sensible aux intempéries de la nature, Ndogmo Fotso était vautré sur son lit qui lui suffisait à peine seul. Ce comportement répandait tout autour de lui, un silence de cimetière. Pour qui avait des émotions faibles, pouvait crier à première vue qu’il faisait face à un cadavre. Cependant, le jeune homme était tout simplement en pleines méditations. Cette extase en valait la peine. Il y allait de sa vie. C’était le jour le plus crucial de son existence. Car, il fallait à tout prix ramener de ces pérégrinations astrales, une réponse sûre et positive dont il n’allait jamais regretter.
Comme tous les chômeurs du pays en général, et en particulier de la cité capitale, Ndogmo Fotso et beaucoup d’autres jeunes oisifs comme lui, avaient coutume de se rassembler dans un coin de leur quartier, un peu isolé, qu’ils appelaient à cet effet le “Parlement”. Ils y passaient assez de temps à débattre de tout et de rien. Là, on rencontrait tous les individus de leur génération, bons et négatifs. Certains y venaient pour fumer du chanvre indien, d’autres arrivaient aussi à cet endroit avec des boissons alcoolisées, pour mieux noyer leurs soucis. Les histoires racontées, faisaient répandre au loin des voix fortes. Car, chacun se croyait assez outillé en culture générale, et voulait souvent imposer son point de vue aux autres, en criant très fort et très haut. Ce qui, à chaque fois, provoquait des discussions qui se terminaient généralement en queue de poisson et très tard dans la nuit.
Ainsi, on sortait souvent de là très idiot. Car, on ne s’enrichissait jamais de la moindre information de plus, si tant était que personne ne voulait apprendre de l’autre mais, tout au contraire, pensait plutôt enseigner aux autres. Cette attitude provenait du double complexe qui existe en Afrique depuis la colonisation. Le colon en s’y installant, et afin de mieux régner, avait créé un hiatus entre le scolarisé, qui était appelé à devenir plutard cadre d’État et le non scolarisé, dont le sort était scellé à devenir un simple petit cultivateur, à jamais mystifié par ledit cadre. Mais, actuellement que les choses dans la société ont basculé, le scolarisé et le non scolarisé étant appelés dorénavant à partager ensemble le même destin de chômeur, le respect d’antan a disparu pour laisser la place au désordre entre les deux catégories.
Ainsi, dans une éventuelle discussion comme dans le cadre de leur regroupement qu’ils appellent le “parlement”, le scolarisé, peu importe de son niveau scolaire ou académique, n’est plus crédible. Car, ses diplômes ne lui servent à rien. Ils sont nuls et de nul effet. Ainsi, pendant les discussions, les modèles ou encore les références sociales sont des grands escrocs, encore appelés “feymen”. C’est un style d’hommes d’affaires qui fait dans l’arnaque et s’impose au pays avec des milliards, qu’il ramène de l’extérieur.
Généralement, ces escrocs, on les rencontre dans des carrefours en train de distribuer de l’argent, parfois ils vont de buvettes en buvettes offrir à boire à fort volume, parfois encore, ils font des dons à l’État avec pour but, de pouvoir s’assurer de la protection de celui-ci, en cas d’un éventuel mandat d’arrêt international émis à leurs égards. En revanche et comme par machination, l’État qui n’est rien d’autre qu’une oligarchie gérontocratique, les utilise pour mieux aliéner, assujettir et distraire le peuple, pour que celui-ci lui demeure à jamais soumis, sans jamais aussi avoir l’idée de se débarrasser de lui par une éventuelle révolution.
Les hommes âgés voient donc souvent d’un mauvais œil, ce “parlement” qui, finissant très tard dans la nuit, les empêche de trouver le sommeil. Ainsi, en journée ils leur professent des paroles malsaines. Mais, ces jeunes se justifient plutôt en disant que ces vieux sont des sorciers. Que c’est le chanvre indien qu’ils fument, reconnu comme herbe sacrée et donc très puissante face aux sorciers, qui obstrue leurs actions négatives et les rend impuissants face à eux. Tel est alors, le triste sort de la vie des bidonvilles En Afrique.
Mais ce soir, Ndogmo Fotso a enfreint à la coutume. Il n’est pas allé au “parlement”. Ses deux amis du quartier opposé au sien, avec qui la compagnie est très profonde et va à plus d’une vingtaine d’années, venaient de prendre devant lui, là où ils ont passé toute la journée ensemble, leur décision qui est irrévocable. Actuellement, ils n’attendent que lui. Sa réponse est censée leur parvenir très tôt le matin. Car, cela dure environ trois semaines, que les trois jeunes gens ont passé le temps à réfléchir sur leur déplacement du Cameroun, vers l’eldorado européen.
Lors de leurs multiples rencontres, Ndogmo Fotso n’a jamais été très précis. Il a toujours balbutié jusqu’à ce jour, où ils ont passé toute la journée à réfléchir sur l’itinéraire du parcours. Car, ses amis sont des “sacrifiés”. Ils ont le “cœur”, comme ils aiment à le dire eux-mêmes. Tel pour signifier qu’ils n’ont plus peur de rien dans ce monde. C’est-à-dire, qu’ils sont à même d’affronter n’importe quel obstacle, y compris le diable lui-même en personne, même dans ses pires états. Pour eux, leur ami n’était pas encore mature, et ils commençaient déjà à douter de lui. Ils s’étaient même parfois posés la question de savoir, si celui-ci ne sera pas pour eux, un obstacle dans cette aventure dont ils se voyaient déjà vainqueurs. Car, jusqu’ici, le décollage avait, à chaque fois, été repoussé à cause de lui, Parce qu’il tardait à se décider.
Nonobstant que son absence avait été beaucoup remarquée par le parlement, compte tenu de son air comique qui avait toujours eu un rôle important, que de détendre toute l’assemblée et évitait parfois les dégâts tels que les échanges de poings, le parlement n’aurait rien fait ce soir-là, pour le déstabiliser dans ses profondes réflexions et l’avoir avec lui. D’ailleurs, sa concentration était telle qu’aucune loi d’attraction, ne pût l’amener vers eux, aussi “maâtique”, eût-elle été. Car, il devait se présenter dès l’aube chez ses amis, avec une réponse encourageante pour qu’il puisse être encore considéré au sein du trio, qu’il avait beaucoup déçu tous ces derniers temps.
Il s’avançait peu à peu vers une réponse positive. Celle-là même qui devait revigorer le groupe. Pour arriver à ce niveau, Ndogmo Fotso avait dû d’abord passer en revue, tout le film de sa vie jusqu’à ce jour, où il fallait décider de son sort. Le regard rétrospectif effectué, lui avait beaucoup révélé assez de vérités et par ricochet, lui avait inculqué une éducation à nulle autre pareille qui allait l’encourager dans sa décision historique.
Au début, il se souvint de l’histoire que son papa lui avait racontée à propos de leur famille. Son géniteur lui avait fait comprendre que, lors des luttes d’indépendances, l’ouest du pays était l’une des zones à forte résistance. Le colon, malgré toutes les stratégies barbares dont il usa, avait manqué de peu d’abdiquer comme en Algérie. Seulement, après un coup d’œil croisé sur cette société africaine, celui-ci comprit qu’il avait à faire à des gens particulièrement intéressés et dont capitalistes, qui ne tardent jamais de sauter sur la moindre occasion qui se présente, lorsqu’il s’agit d’un gain qui leur est spécifique.
Ainsi, tel un oiseau pour parfaire son nid, évolue petit à petit, le colon prendra tout son temps à rencontrer un à un, et avec le plus de béatitude possible, chaque membre influent de cette structure traditionnelle qui alimentait à grand feu, la résistance dans le pays. Le pacte était donc aussi simple que bonjour. Vous, membres influents de votre société, livrez nous vos résistants, et en retour, nous vous promettons beaucoup d’avantages, en particulier le capital financier. Aussitôt proposer, aussitôt exécuter. Les secrets furent donc livrés et en un iota de temps, le colon vint à bout de la résistance.
Pour des partisans qui n’avaient pas accepté cette trahison, certains se retirèrent dans les grandes métropoles en indigents. Tel était d’ailleurs son cas. C’était une manière pour son père de lui expliquer très brièvement les raisons de leurs misères. Peut-être aussi, une manière de lui faire comprendre qu’ils étaient déjà sous la mire de l’État. Par conséquent, qu’il leur est impossible de faire fortune dans ce pays, qui évolue sous le prisme étriqué d’une vieille élite, sur place depuis les indépendances.
Comme son père avait coutume de contourner leur case aux environs de minuit, afin de se rassurer de la sécurité de ce qui leur tenait encore lieu de maison, et non histoire de pratique de sorcellerie comme pensaient bien des gens, il constata que la porte de son fils était à moitié ouverte. Parce que, lorsque celui-ci est rentré tard et trop fatigué, il s’est couché sur son lit juste pour se détendre un peu, mais il n’a pas pu se relever pour bien condamner la porte car, très concentré dans ses méditations.
Son père, directement, mit la main entre la toiture et la latte qui soutient celle-ci et, en fin technicien de chasseur de voleurs, il retira méticuleusement son arme. Un gourdin dont il avait soigneusement pris tout son temps à fabriquer, destiné uniquement pour cette circonstance. Au milieu de celui-ci, on pouvait apercevoir un morceau de chevron, entouré de morceaux de caoutchouc de tous les côtés. Pour finir, celui-ci était parsemé de clous qui le traversaient de partout. Son manche était spécial comme celui d’une épée, et était censé lui permettre d’être t

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents