Systèmes, Fées, Fleurs et autres histoires
198 pages
Français

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Systèmes, Fées, Fleurs et autres histoires , livre ebook

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Description

Entre les amours diverses et agitées d'Hugo, un incorrigible sentimental incapable de choisir entre les fées et les déesses qui traversent sa vie, l'arrivée soudaine de l'énigmatique Viktoria et les menaces inconnues qui semblent peser sur le Mas d'Agnès, plusieurs autres histoires s'intercalent. Divers personnages féminins attachants se battent et survivent, telles des héroïnes romantiques ou tragiques du quotidien.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 28 août 2018
Nombre de lectures 0
EAN13 9782414269426
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0060€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d'adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-414-26943-3

© Edilivre, 2018
Exergue

Les fées nous échappent. Elles sont radieuses et on ne peut les saisir, et ce qu’on ne peut pas avoir, on l’aime éternellement.
Jules Renard
Systèmes, Fées, Fleurs
Il est d’étranges soirs où les fleurs ont une âme.
Albert Samain
I
Hugo habite une toute petite ville commodément nichée au bord d’un lac, dans une vaste vallée entourée de montagnes.
– Tu as de la chance ! lui dit-on. Regarde dans les grandes métropoles surpeuplées ! Les gens vivent quand même moins bien, non ?
Ils survivent plutôt, et sans vraiment avoir le choix, pense-t-il avec un scepticisme incrédule. Le grouillement de la multitude, que ce soit dans une grande ou une petite ville, ce n’est pas sa conception de l’existence. Lui, il souhaiterait plutôt vivre dans un univers de chansons et de livres, contant des aventures picaresques, et dans des films romantiques, où la fin est toujours heureuse. La vraie vie, ce n’est pas ça, évidemment, pour autant il ne renonce pas à la fantaisie et au rêve. Il faut, pour cela, posséder les qualités d’esprit appropriées, imagination, originalité, inventivité, pour espérer s’approcher au plus près de ce qui pourrait ressembler, par moments, à l’idée du bonheur. Et rester lucide et méfiant… les slogans publicitaires ciblés sur une catégorie de gens soigneusement choisis, c’est le système inventé pour faire payer au plus grand nombre, et partout, de l’extase, du bien-être factice et frelaté, obtenu sans effort, proposé avec de fausses promesses et vendu avec de vrais mensonges. Il veut échapper à ces pièges, flâner sans contrainte et progresser à sa guise, sans être obligé de se presser et de jouer des coudes dans la foule. La stratégie du lièvre en quelque sorte, gambader puis s’allonger, un brin d’herbe entre les lèvres, en regardant le ciel, repartir à son gré sous le soleil et laisser les autres courir vers de chimériques et illusoires objectifs.
« Hugo est à côté de ses pompes », disent ses amis.
Rencontrer une femme, l’emmener au restaurant ou au spectacle, fendre une foule hostile sans lui lâcher la main, échanger avec elle pour mieux la connaître et la charmer avant d’aller plus loin, lui semble être une approche logique dans la séduction. Il n’est pas naïf, il sait très bien qu’avec l’évolution des mœurs, les relations hommes femmes sont bouleversées. Plus besoin de sortir et se donner rendez-vous quelque part, il suffit de « surfer » sur les « réseaux sociaux », Twitter, Facebook, Tinder, Meetic ou autres lieux de rencontres virtuelles, pour multiplier les relations sans lendemain et faire l’amour à distance, seul devant son écran. Il a testé le système comme tout le monde, pour voir et pour s’amuser, en échouant souvent sur des sites douteux, aguiché par des sirènes très dévêtues. Il ne va quand même pas se résoudre à acquérir par correspondance une créature humanoïde, une femelle automate, robot séduisant doté de tous les attributs sexuels, choisie sur catalogue, paramétrée pour être consentante et soumise en silence aux désirs les plus pervers, sans perdre le sourire, et qui aurait en plus toutes les qualités espérées chez une femme : douceur, affection et complicité, amour, sensualité !
La Femme de chair, celle qu’il attend, elle se manifestera tout à coup en lui disant « c’est moi, je suis là, ne cherche plus », ou bien il saura tout simplement la reconnaître comme une évidence… Voilà, c’est ça, une évidence ! Et peu importe sa personnalité et ses mérites, elle sera forcément idéale et lui conviendra parfaitement.
Dans cette attente constante, il garde confiance, on ne sait jamais, peut-être se cache-t-elle là, parmi la gent féminine qu’il côtoie quotidiennement et qu’il charme sans effort particulier ? Il a du succès avec les filles et les femmes, elles recherchent volontiers sa compagnie et il butine leurs lèvres, va de fleur en fleur, de l’une à l’autre, sans qu’aucune ne satisfasse à ses critères de valeurs ou ne déclenche un coup de foudre. Il ne s’attarde donc pas auprès de ses éphémères conquêtes et il s’éloigne gentiment, sans faire d’éclats, parce que ce n’est pas de leur faute. Sa mère lui répète sans cesse qu’il manque de confiance et qu’il devrait se lâcher en attendant l’élue. Vivre, tout simplement vivre, quoi ! Elle a raison… Mais il veut être prêt et disponible au cas où elle surgirait tout à coup, dans un rayon de soleil, dans un nuage ou dans un éclair. Il est donc toujours sur le qui-vive, isolé dans son monde. Dans cette attente d’un signe favorable, les conversations lui échappent trop souvent, pour qu’il puisse participer activement et se fondre aisément dans son groupe d’amis.
« Hugo fait la tête », disent ceux qui ne le connaissent pas.
Le soir, dans son lit, il revoit sa journée, il se remémore les discussions et se maudit de sa distraction. Il aurait dû rétorquer ceci plutôt que cela, sortir ce bon mot, cette citation, il aurait été le plus adroit, le plus disert, le plus brillant. Il est trop tard et il s’endort en ressassant mille regrets.
En cette fin d’après-midi de début juillet, Hugo s’active mollement dans son jardin. La maison familiale, construite à quelques centaines de mètres du centre-ville, est à peine séparée de la route par un petit muret et quelques arbustes, devant une parcelle de gazon. Comme d’autres maisons identiques, elle est bien alignée presque au ras de la chaussée. Devant son portail, toutefois, une plate-forme a été aménagée pour que les automobilistes de passage un brin perdus, puissent s’arrêter et faire le point sur cette aire providentielle. Ce n’est pas une nationale et donc les gens sont souvent désorientés par la faute d’une signalisation insuffisante mise en place au rond-point, deux kilomètres en amont. Il est sorti quelques minutes pour arroser des massifs de rosiers en manque d’eau. Il n’a pas plu depuis plusieurs semaines et la nature a soif. Du coin de l’œil, il regarde un groupe de jeunes gens indécis, descendus de leur minibus, scruter les alentours à la recherche d’une bonne âme pour leur indiquer le chemin.
Curieux, il s’approche en continuant d’arroser ses fleurs, intrigué par leur allure décontractée et leurs tenues vestimentaires. Après avoir palabré un moment entre eux sans résultat, l’un des gars se résout à l’interpeller à travers la haie de lauriers-cerises pour lui demander à quel endroit ils se trouvent exactement par rapport à la ville, et surtout par rapport au lac. L’une des filles, une blonde à longues tresses, l’informe avec un imperceptible accent qu’ils recherchent un endroit tranquille et convenable pour se poser quelque temps sans créer de problèmes avec l’entourage. Il sait que des parkings aménagés au minimum sont prévus pour les gens de passage, en surplomb du lac artificiel, où ils pourraient s’installer au moins pour une nuit. Il leur fait un topo rapide pour les remettre sur le bon chemin et leur précise le plus court trajet pour y accéder facilement (retour en arrière, au rond-point, deuxième voie à droite, etc.). Ils le quittent en le remerciant, et en effectuant un demi-tour risqué, compte tenu des véhicules arrivant en face, ils s’éloignent en trombe, la confiance retrouvée.
Hugo oublie aussitôt l’incident jusqu’au surlendemain matin. Il n’est descendu en ville par la navette que pour prendre du pain et des viennoiseries à la boulangerie. Au passage, il a acheté le journal local pour son père et une revue pour sa mère. C’est devant la maison de la presse qu’il les aperçoit. Pas d’erreur, il reconnaît la belle blonde, ses longs cheveux et ses yeux bleus. Ils se promènent nonchalamment comme le font les flâneurs en vacances. Elle s’attarde devant les boutiques de fringues, tout en se retournant fréquemment pour observer la foule, en faisant virevolter sa jupe légère sur ses longues jambes. Elle se fait gentiment rappeler à l’ordre par ses copains. En jetant un regard en arrière elle le reconnaît, lui sourit aussitôt et revient sur ses pas en oubliant provisoirement ses amis. Ils papotent ainsi un petit moment au milieu de la rue piétonne dans le va-et-vient affairé des passants. Il apprend qu’elle s’appelle Viktoria, qu’elle est Ukrainienne et qu’elle réside en France depuis quelques années avec le statut de réfugiée politique. Ses copains sont un couple de Français, Alexandra et Julien, qu’elle a rencontrés en région parisienne, ainsi que William, un Anglais originaire de Londres. Le groupe n’est pas au complet, la copine de William s’est attardée à la poste, ils la retrouveront plus tard. Tous les trois se sont finalement rapprochés et se contentent de suivre la conversation en silence. Tout en leur souhaitant un bon séjour, il leur laisse son numéro de mobile, au cas où ils auraient besoin d’un guide. Comme elle s’est un peu confiée à lui, il espère sans trop y croire que Viktoria le rappellera. Il est assez disponible en ce moment et pas vraiment débordé par un emploi du temps surchargé.
Il les regarde s’éloigner vers le Centre avec un brin de regret, puis, résigné, il repart en sens inverse vers son domicile pour reprendre ses occupations habituelles.
Ses journées se déroulent presque toutes de la même façon. Après avoir épluché les petites annonces sur les sites dédiés, passé quelques coups de fil et envoyé quelques mails, le temps s’écoule lentement. Trop vieux pour les jobs d’été, trop jeune et sans expérience pour les « vrais boulots », il enchaîne les petits contrats de tout et de rien : livreur de n’importe quoi, distributeur de brochures, testeur de produits divers et variés. Quand il n’est pas occupé à ces bricoles, il lit. Il confronte les idées, les opinions, les th

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