1 mètre d'écart

Pousse-Seringue

Description

Ce livre est le carnet de bord d'un étudiant infirmier, a tenu lorsqu’il a été mobilisé dans un service de réanimation au cours de la première vague française du Covid-19. Il a été écrit au jour le jour et présente donc ses émotions et les faits marquant son quotidien lors de cette période.

Sujets

• Biographical
• Témoignage
• Témoin
• Fiction

Informations

• Publié par: Edilivre
• Date de parution: 10 décembre 2020
• Nombre de lectures: 9
• EAN13: 9782414491896
• Langue: Français

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
194, avenue du Président Wilson – 93210 La Plaine Saint-Denis
Tél. : [phone] – Fax : [phone]
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www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-414-49188-9

© Edilivre, 2021
Note de l’auteur
Ce livre présente mon témoignage, je suis un étudiant en soins infirmiers qui a été mobilisé dans un hôpital français pendant la pandémie de coronavirus.
J’ai décidé de le publier sous un pseudonyme car je veux préserver mon anonymat, je ne suis qu’un soignant parmi tant d’autres.
Il est utile de rappeler avant cette lecture que c’est un témoignage singulier, qui reflète mes émotions au moment où je les vis. Peut-être trouverez-vous d’autres soignants qui vous diront que leur expérience a été bien pire ou bien meilleure que la mienne et qu’ils ne se reconnaissent pas dans ce livre. C’est pourquoi je pense qu’il est important que le lecteur garde en tête que c’est un témoignage unique qui n’a pas vocation à représenter le ressenti de l’ensemble du corps soignant.
J’espère que ce livre servira à ceux qui s’intéressent aux métiers de la santé et à ceux qui dans plusieurs années voudront s’informer sur cette pandémie.
Chapitre 1 Un stage prometteur
Mardi 10 mars 2020, 20h20. C’est mon premier jour de stage ou plutôt ma première nuit de stage en service de soins intensifs. Je suis assez stressé car je sais que le niveau d’exigence des professionnels que je vais côtoyer sera élevé. N’ayant jamais été dans un service d’urgence, une salle de réveil, un service de soins intensifs ou de réanimation, j’ai des doutes sur mes capacités à répondre aux attentes des infirmiers qui vont m’encadrer.
Finalement, je suis accueilli par deux infirmiers très expérimentées.
Je m’entretiens avec l’un d’eux dans un premier temps seul à seul. Il me rassure, nous faisons le point sur ce que je sais et ce que je ne sais pas, il m’annonce sa manière de travailler puis nous partons en salle de pause boire un thé avant d’attaquer le premier tour de la nuit.
Je prend confiance en moi tout au long de cette nuit qui se termine à 7h du matin. En terme d’apprentissage, je suis aux anges, j’ai pratiqué tout une multitude de soins que je n’avais jamais effectué auparavant et je les ai quasiment tous réussis. Les infirmiers m’ont donné des informations claires et pertinentes que j’ai réussi à assimiler rapidement. Ils ont aussi pris le temps de m’apporter les bases théoriques nécessaires aux soins réalisés dans ce service.
Cette première nuit se passe merveilleusement bien, l’encadrement dont je bénéficie dépasse toutes mes espérances. Je me dis qu’après ce stage j’aurai franchi un cap en terme d’acquisition des compétences professionnelles du métier d’infirmier.
Mais une chose est venue ternir cette nuit. Avant d’aller en stage, j’étais complètement détendu vis-à-vis du Coronavirus, je n’avais pas la moindre inquiétude ni pour moi ni pour mes proches. Je me disais que l’on en faisait trop, qu’il ne s’agissait que d’une grosse grippe. Mais aujourd’hui, des informations remontent du service de réanimation covid : le service n’est pas uniquement rempli de patients âgés multi pathologiques comme je le pensais. Certains patients ont pratiquement le même âge que moi et parfois aucun antécédents médicaux. Mon avis sur ce virus change du tout au tout, ces informations me suffisent pour que je mesure de façon brève et très brutale la réalité de la situation.
En rentrant chez moi, je ne pense plus qu’à ça et je me dis que si aucune mesure n’est prise très rapidement nous ne pourrons pas échapper à une catastrophe.
Vendredi 13 mars 2020, mes amis me proposent de dîner tous ensemble comme nous le faisons souvent, c’est certainement la première fois que je refuse une telle invitation. Je leur explique que pour moi, il vaut mieux arrêter de se voir quelques temps pour stopper la propagation du virus. Certains pensent à une blague mais finissent par respecter ma décision.
Le soir je vais en stage pour ma seconde nuit, je discute avec l’infirmier qui m’encadre, lui aussi est inquiet mais nous nous concentrons sur notre travail. J’espère pouvoir apprendre autant de choses cette nuit que la précédente.
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