18 ans et 3 semaines...
278 pages
Français

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18 ans et 3 semaines... , livre ebook

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Description

Les suites tragiques d’un banal accident de moto confinent un jeune homme de 18 ans dans un cauchemar, trois ans durant, avant qu’il puisse remarcher, avec la sensation d’avoir beaucoup perdu mais aussi beaucoup gagné. Résultante d’une bavure médicale lourde de conséquences. L’amitié, l’amour, la patience des Anges et une foi exacerbée en un mystérieux ami lui permettront de réaliser le miracle de sa volonté au sortir d’une aventure extraordinaire. Une véritable saga hospitalière qui lui ouvrira les portes d’un paradis insoupçonné, dans un combat acharné depuis un lit d’hôpital afin de retrouver les traces de ses derniers pas, avec la conscience d’avoir vécu une seconde naissance.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 26 septembre 2014
Nombre de lectures 2
EAN13 9782332698063
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0075€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright














Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-332-69804-9

© Edilivre, 2014
REMERCIEMENTS ET GRATITUDE

REMERCIEMENTS ET GRATITUDE :
A mon mystérieux Ami, mes Anges, ma Mère,
Mes enfants, ma merveilleuse Femme,
La bande des Fidèles de Neu-Neu,
Au personnel des hôpitaux de Clarac,
D’Yvry-sur-Seine et du centre des Lycéens
De Neufmoutiers-en-Brie.
Mes conseillères, correctrices et correcteur
Valérie, Rosalie, Chantal et Jean Paul
Mon ami Alain Hierso (graphisme)
Mes amis :
Henri Pigniat pour ses chaleureux conseils
Jacqueline pour sa confiance,
Tuture le faiseur de mots,
Dédéus mon ami le poète,
JP mon ami de toujours et Micka
A tous ces visages, toutes les personnes, que le bonheur de la vie m’a permis de côtoyer durant ces années difficiles…
Citation


« La souffrance grandit l’être Qui cohabite avec le fantôme de sa douleur… »
Florent PANCALDI
PARTIE I Hôpital Clarac (Martinique), 1972-1973
Chapitre premier
Préambule
UN ACCIDENT DE LA ROUTE A DIX HUIT ANS, ce n’est pas le cadeau d’anniversaire dont on peut rêver. Ainsi commence cette histoire qui allait, définitivement, transformer ma vie car seul un miracle pouvait me sortir de cet enfer. Les personnes extraordinaires rencontrées tout au long de mon parcours hospitalier, à la recherche de mon « premier pas », ont permis la réalisation d’un rêve permanent, trois ans plus tard.
Mes souvenirs me ramènent au soir du 14 octobre 1972, à 23 h 47, quand le temps s’est arrêté sur un coup de tonnerre. Cette période de mon existence me semblait horrible et au regard d’aujourd’hui, c’est désormais, l’une des plus belles facettes de ma vie …
Je n’oublierai jamais la sympathie, l’amitié et l’amour des « Anges » qui ont soutenu, encouragé et aimé le petit jeune que j’étais, à 18 ans et 3 semaines.
Les premiers jours
QUAND ON SORT D’UN LONG SOMMEIL, sans aucun souvenir de la veille, la panique vous gagne en un rien de temps, parce que la tête vacille, creuse comme une calebasse. Le réveil vous plonge dans un effroi, une dimension insupportable. Se réveiller dans un lit d’hôpital, un dimanche matin, n’est certainement pas le meilleur plan. Ma seule envie était de me réfugier dans un sommeil profond, pour tenter d’échapper à la réalité morbide de ce premier jour d’hospitalisation.
« Je fais quoi dans cette pièce qui ressemble à une chambre d’hôpital ? Comme dans un cauchemar, drôle d’impression, un vide étrange, la sensation d’être une autre personne. Un inconnu qui se joue dans ma peau, qui cherche à me persuader que l’individu dans ce lit est moi, rien que Moi. Qu’il est bien réel, puisqu’il est Moi… ».
Et cette femme en blouse blanche qui ravive mes doutes avec des questions alarmantes : une présence qui se veut rassurante mais qui ne rassure pas. Mes paupières sont lourdes d’interrogations et de suppositions. Et cette voix qui me parle d’un accident, d’une opération dans la nuit, des mots qui frappent comme un marteau sur l’enclume. Dormir, oui dormir, pour enfin sortir de ce cauchemar éveillé.
Les derniers évènements me reviennent en vrac. Une chute à moto, une voiture qui sort de la nuit, l’ambulance et son miaulement insoutenable, une aiguille dans mon bras, des ombres blanches. Des visages furtifs et des voix lointaines qui répètent, inlassablement :
– Il faut le laisser se reposer !
On n’a pas envie de dire grand-chose ni quoi que ce soit d’ailleurs. Je suppose tout et n’importe quoi, tandis que mes yeux au plafond, survolent cette chambre bleue au dessus de mon corps posé dans un état de disgrâce. Je me pose mille questions. Et ces blouses blanches qui perpétuent l’angoisse qui me tenaille, j’ose à peine les regarder. L’une d’elles m’informe de mon état : mon genou torturé de fils d’acier, des poids suspendus sont accrochés à ma jambe… Je découvre mon affligeante nudité dans un désordre moral qui m’afflige davantage.
Ma jambe droite emplâtrée jusqu’au genou, ma cuisse dans un énorme pansement est rivée à une espèce de nacelle suspendue, un sérum à mon bras droit…
Je sais que la roue a tourné, me renvoyant à mes interrogations, à des lendemains incertains. Je sais, aussi, que lundi je n’irai pas au boulot… Et puis, le temps passe vite, dans quelques mois, on n’en parlera plus. Je serai guéri et fier d’exhiber mes cicatrices. Je pourrai, vite, oublier cet accident aussi brutal qu’inattendu. Sur cette route pendant quelques secondes, je m’étais endormi, emporté par la fraîcheur de la nuit et par quelques coupes de champagne…
Après la visite du chirurgien qui m’avait opéré, un remplaçant d’âge mûr, taille moyenne, cheveux châtains et la voix imposante. Je n’ai pas aimé ses mots « bien amochée », en parlant de ma jambe. Le lendemain, j’étais libéré de la nacelle, ma jambe toujours dans le plâtre, reposait sur une attelle. Une nouvelle intervention, pour la fracture du fémur droit, nécessita la pose d’une gouttière. J’étais dans une nouvelle chambre, toute rose, plus lumineuse, à droite de l’entrée du pavillon Roux de l’hôpital Clarac. Lors de son passage, quelques jours plus tard, le médecin me posa des questions qui n’avaient pas de sens pour moi.
– Est-ce que vous sentez vos orteils ?
– Non !
– Bougez les orteils !
– Je ne peux pas ! Ils sont engourdis.
Les amis étaient sympas d’être passés, les collègues aussi. La position de ma chambre me permettait de me distraire en regardant déambuler les visiteurs ô combien précieux, pour des patients comme moi. On n’a pas idée de l’importance du regard quand on est couché dans un lit, à longueur de journée. La plus élémentaire distraction vous semble un don du ciel. Je pouvais apercevoir des visages en quête d’un proche ou d’un ami qui « jetaient un œil » dans ma chambre. Certains, la mine défaite et triste, n’avaient de cesse de revenir dans le service. Ma nouvelle chambre, lumineuse à souhait, bénéficiait de la clarté du jour venant d’une petite fenêtre vitrée sur la droite, dont les reflets colorés dessinaient des formes animées sur ses murs roses dont seule la nature a le secret. Les témoignages d’affection me poussaient à mettre de côté les derniers évènements. Les amis-visiteurs affluaient et je devenais le héros d’une farce nocturne.
Réflexions
COMME DANS UN MURMURE DE CONFIDENCE, dans la découverte des choses intimes de la vie hospitalière et de ses impondérables , j ’ essayais de comprendre pourquoi la vie pouvait basculer aussi vite, pourquoi ma vie avait ainsi basculé. C’était mon premier gros pépin et je devais en assumer, seul, l’entière responsabilité. J’aurais pu éviter de me retrouver là à cogiter sur le pourquoi et le comment. J’imaginais qu’il me faudrait attendre quelques mois avant de pouvoir retrouver mon quotidien et qu’il valait mieux oublier la moto.
Mon univers limité à la porte de la chambre me laissait entrevoir le mur beige d’en face : « le monde des bienheureux qui passent et repassent ». Ce jeu de va-et-vient ininterrompu, ce mouvement perpétuel de personnes souvent pressées ou stressées, suffisait parfois à me faire oublier mon enfermement. Parfois, la lecture m’emportait au-delà de cette chambre. Je guettais d’éventuels visiteurs, espérant voir des visages amis, déçu quand les pas continuaient plus loin. Ivre d’ennui et de lassitude, souhaitant partir au plus vite de ce lieu, je pensais souvent à demain. Le médecin chef m’avait déjà averti que ce serait assez long. Cela faisait déjà 12 jours à me morfondre. Que c’est pénible l’hôpital ! Et cette inquiétante tache de sang apparue depuis peu, qui s’étale à travers le plâtre, au niveau de la fracture tibiale ; sans inquiétude pour le docteur.
A l’observation de ma jambe, dans cette matière blanche, elle était de plus en plus insensible et mes orteils ne pouvaient plus bouger. Le médecin était au courant, il ne disait rien, donc cela devait être normal. Avant cet accident, je ne fréquentais pas les hôpitaux, hormis quelques rares fois, pour accompagner ma vieille marraine qui visitait ses copines à l’hôpital civil. C’est là que j’ai découvert les perfusions qu’on appelle « Sérum ». Je n’ai jamais aimé ces flacons ni ces grosses aiguilles piquées dans les veines. Elles m’ont toujours fait peur.
Certaines nuits d’insomnie, la lecture ne parvenait pas à m’assommer, alors je prêtais plus d’attention à toutes « ces sonorités », les « bruits de la nuit ». Le réveil brutal pour le thermomètre ou le chant des coqs lointains – dont je percevais les Cocoricos comme une délivrance – me sortaient de ces moments d’oubli. Parfois, il m’était difficile de m’endormir à cause de l’agitation ambiante : des cris, des plaintes de personnes qui avaient mal ainsi que des lamentations d’insomniaques…
Je n’étais encore qu’un inconnu dans ce pavillon où la souffrance et la douleur longeaient les murs avec autant de force que l’espoir issu de la prière du juste. Dans ma retraite forcée, je percevais avec peine les premiers contours de ma prison, dont les barreaux invisibles lacéraient mes derniers souvenirs dans la crainte du lendemain.
Il était prévu que le médecin passe me voir vendredi, lors de la grande visite et qu’on me débarrasse du plâtre qui me semblait être un « véritable sarcophage ». Le souvenir de ma jambe n’était déjà plus qu’une vague sensation.
Au-delà du dôme de la mort
MA JAMBE SORTAIT AU GRAND JOUR, à mesure qu’elle apparaissait, cette chose bizarre, un ersatz de jambe, putride et repoussante, sous une nuée d’exclamations négatives, de stupeur impossible à contenir. La secrétaire fut la première à perdre pied, en perdant connaissance.
Le temps et l’espace ne sont plus palpables, quand la fusion des évènements, sous le coup d’une catastrophe, provoque un grand vertige. La chambre s’a

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