80 ans, malvoyante
100 pages
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80 ans, malvoyante , livre ebook

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Description

La vie de Michelle Duchêne, de sa naissance à 80 ans. Sa jeunesse pendant la guerre, son adolescence, sa carrière, son mariage, la naissance de ses enfants et petits-enfants. La vie réserve de merveilleuses surprises et des moments de bonheur. « Il faut croquer la vie à pleines dents, sans penser aux futures difficultés. Certains jours sont à rayer du calendrier, il faut les oublier le plus rapidement possible », affirme l’auteure.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 18 mai 2017
Nombre de lectures 0
EAN13 9782414060214
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0045€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-414-06019-1

© Edilivre, 2018
Dédicace
Ce livre est dédié à mes enfants
Brigitte Duchêne
Didier Duchêne
Et à mon mari
Jean Duchêne
Prologue
Pourquoi ce titre ? Mes joies et mes malheurs. Ma vie a été remplie de bonheurs interrompus par des incidents plus ou moins graves.
A la naissance, quel Bonheur ! quelle joie ! une découverte de la vie magnifique, féerique même sans ombre, sans déception, sans chagrin. Mais nous ne savons pas que certains jours seront à rayer du calendrier, heureusement car nous n’aurions jamais le courage et la force de vivre. Peu à peu les difficultés devenant de plus en plus fréquentes, nous nous apercevons que c’est un combat de tous les jours. Mais quand nous rencontrons des instants de bonheur, il faut en profiter, il faut « croquer la vie à pleines dents », sans penser aux futures difficultés.
Ma naissance
Je suis née le 27 mai 1936, un accouchement très compliqué pour Maman, « un siège » Je suis arrivée un lundi à 9 h.15, ma sœur aînée Berthe avait 13 ans, Denise 8 ans et Jeannine 2 ans et demie. Me voilà dans une grande famille, heureuse et souhaitée, désirée. Je suis sûre que mes Parents auraient préféré un garçon car pour ma sœur Jean ou Jeannine mais Jeannine était bienvenue et pour moi Michel ou Michelle une 4 ème fille toujours bien accueillie. Maman était heureuse, elle avait eu 12 frères et sœurs et Papa était fier, entouré de ses 5 femmes.
Papa était un grand mutilé de la guerre 14-18. Papa était parti à 17 ans à la guerre, il a passé 3 ans dans les tranchées. Le jour de ses 20 ans, il a reçu un petit éclat d’obus à côté de l’œil. Il a été soigné. Au bout de 10 jours il retournait au front. 6 mois après il a été blessé à Fleury une épaule, une hanche, une cheville. Il ne pouvait plus bouger et attendait avec appréhension l’arrivée des Allemands ou des français. Le matin des français sont venus le chercher avec un brancard, Papa a été opéré plusieurs fois il est resté 3 ans dans les hôpitaux dans l’est de la France, l’articulation de la hanche gauche était supprimée, l’éclat d’obus avait sectionné l’autre jambe au niveau de la cheville, ses 2 genoux n’étaient plus à la même hauteur.
En 1920, Papa est revenu à Pléboulle son lieu d’origine. Sa sœur avait un petit garçon Louis Coupé enfant naturel.
Le 4 Février, il épouse Berthe Morin qui lui donne sa première fille Berthe le 30 novembre 1923. Papa était maçon avant de partir à la guerre. Dans les hôpitaux il avait appris le métier de cordonnier, il s’est installé à Pléboulle mais peu de clients.
Papa a demandé un emploi réservé aux mutilés de guerre. Eh bien vous ne devinerez jamais ce qui lui a été proposé « gardien de phare » à Papa qui marchait avec des béquilles !!!!!!
Alors Papa a passé le concours pour rentrer commis à la Préfecture. Papa possédait le certificat d’études (assez rare pour l’époque). Papa a été reçu commis et nommé à Charleville-Mézières, ma sœur Denise est née là-bas. En 1930, ils sont revenus à Saint-Brieuc rue d’Orléans en location et ensuite rue Pinot Duclos où ils ont vécu tout le reste de leur vie.
Papa pouvait-il en conclure que la vie est un long fleuve tranquille ??????
10 jours après ma naissance, Maman est rentrée à la maison. J’ai poussé comme un champignon jusqu’à 3 ans à peu près. Puis je me suis mise à attraper toutes les maladies infantiles.
L’arrivée des Allemands
A 4 ans je suis allée à l’école maternelle, rue Vicairie car l’école Berthelot était occupée par les Allemands. Toutes les écoles étaient occupées. L’école Normale située à côté de la rue Pinot Duclos où j’habitais était envahie par les Allemands, mais pas par les chefs. Les officiers : les gradés logeaient dans les maisons de la rue Pinot Duclos. Les Allemands avaient chassé les Français à coup de crosses de fusils dans le derrière ; j’ai assisté au départ de Monsieur et de Madame Campin et de leurs enfants par la fenêtre de ma chambre. Je me rappelle encore tous ces instants, les français partaient sans linge et où allaient-ils ? Personne ne l’a su.
Et vous ne me demandez pas pourquoi notre maison n’avait pas été prise !!!! Eh bien simplement Michelle qui attrape tout, a contracté la diphtérie (pourtant j’avais été vaccinée) mes Parents avaient mis une pancarte sur le pilier de la Porte d’Entrée DEFENSE D’ENTRER DIPHTERIE.
J’entends encore Papa dire « Michelle tu nous a sauvés ».
Mais malgré cette petite « chance », nous vivions avec les Allemands dans tout le quartier. Le soir nous entendions les officiers faire la fiesta dans la maison mitoyenne. Quand j’ai été guérie de cette maladie je sortais et que voyais-je ????? (des Boches encore des Boches) voilà ce que répétait ma petite bouche car je leur en voulais d’avoir rendu mon Papa mutilé, aux souffrances multiples. Papa a subi 21 interventions des suites de guerre.
Mais Papa m’étonnait, j’avais l’impression qu’il n’avait aucune rancune.
Parfois un Allemand venait nous voir ma sœur Jeannine et moi à travers la grille. Quelquefois il donnait un sou, Jeannine prenait moi jamais, je courais à la maison dire à Papa et Maman que le « Boche » était là. Papa me faisait comprendre que cet Allemand avait sans doute des enfants en Allemagne et qu’il était content de nous voir. Mais je ne voulais pas admettre, pour moi c’était un ennemi qui m’empêchait comme les autres de retrouver la tranquillité du quartier.
Papa résonnait sûrement comme moi mais il voulait me calmer et cacher ses impressions.
Les Bombardements
Oh ! je m’en rappelle comme si c’était hier. Nous habitions pas loin du terrain d’aviation, alors il y a eu plusieurs bombardements. La ville de Saint-Brieuc nous conseillait de faire des tranchées dans les jardins et d’y aller dès que la sirène retentissait. Papa ne voulait pas de tranchée, nous devions nous réunir dans un coin de la maison en pierre. Mais je tremblais, j’avais peur, les murs, les portes faisaient un bruit épouvantable, c’était l’horreur. Maman nous serrait ma sœur Jeannine et moi contre elle. Je pleurais parfois, j’étais terrifiée, Papa était assis sur une chaise, mes grandes sœurs étaient debout à côté de nous.
Une fois, j’entendis Maman reprocher à Papa de ne pas faire de tranchées. C’est vrai nous n’aurions pas assisté à tous ces tremblements, ces bruits épouvantables. Mais je comprends pourquoi Papa ne voulait pas de tranchée, il avait vécu 3 ans dans les tranchées à Verdun pendant la guerre 1914/1918.
La nuit quand il y avait des bombardements, c’était ma sœur Jeannine qui pleurait. Nous couchions ensemble dans le même lit et quand la sirène retentissait, Jeannine commençait à pleurer, je lui disais de venir sous l’édredon où je m’installais pendant l’alerte mais Jeannine continuait de pleurer si fort que Maman venait s ’asseoir à côté d’elle sur le lit. La pauvre Maman a passé beaucoup de nuits blanches !
Mais, 2 bombardements m’ont très marquée. Maman nous avait demandé d’aller chercher du lait ribot rue de la corderie à l’épicerie de Madame Amice. Nous partons Jeannine et moi avec le pot et lorsque nous revenons « sirène » Jeannine me dit « Dépêches-toi » mais je pleurais, dans la journée les bombardements me faisaient toujours pleurer. Tout à coup, au bout de la rue de la corderie, une porte s’ouvre, Madame Derrouin, une fermière nous dit de rentrer dans son couloir. « ne restez pas dehors mes petites, venez » nous rentrons car la peur nous paralysait. Mais tout à coup dans le couloir Jeannine dit « Merci Madame, mais Maman va se demander où nous sommes »« Non, non, je vais laisser la porte entr’ouverte, je connais bien votre Maman et je lui dirai que vous êtes ici à l’abri ». Et tout d’un coup entre 2 bombardements, ma sœur aînée arrive, Jeannine va dans ses bras en pleurant ainsi que moi, j’étais toute cramoisie, effondrée, inquiète, le bombardement continuait toujours. Enfin, sirène fin de l’alerte. Nous avons beaucoup remercié cette brave dame de nous avoir protégées ainsi.
Le bombardement qui était destiné au terrain d’aviation est tombé par erreur sur une usine « la brosserie » Boulevard Laënnec. Donc nous étions tout près du Bombardement. Ce jour là, beaucoup de morts dans la « brosserie » plus une femme qui promenait son bébé dans un landau sur le boulevard. Nous sommes revenues à la maison retrouver Maman qui s’inquiétait énormément.
J’ai encore vécu un autre bombardement épouvantable. Nous étions à jouer Jeannine et moi au fond du jardin à côté du cagibi où nous entreposions les pommes de terre. Pas de jouet mais nous faisions la dînette avec les feuilles des arbres.
Sirène encore, du coup nous rentrons dans le cagibi couvert de tôles. Les poules et les lapins étaient dans le poulailler à côté. Au coup de la sirène, nous entendîmes les poules voler vers un abri quelconque. Et nous que faire ? Nous ne pouvions pas rentrer à la maison. Vous savez à cet instant, je regrettais le fameux pan de mur où l’on s’abritait à la maison. Mais qui arrive ? Maman une cuvette...

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