Accoucher, naître, être une femme au 21° siècle
372 pages
Français

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Accoucher, naître, être une femme au 21° siècle , livre ebook

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Description

En Histoire, il y a avant J.-C. et après J.-C. En gynécologie-obstétrique, et accessoirement pour les enfants, il y a avant 1970 et après.



Mes 50 années de carrière m’ont fait passer du 18e siècle au monde moderne, avec quels avantages ? Pas moins de violences, même si elles sont différentes, pas plus de respect : infantilisation des femmes.



En fait : comment le féminisme s’est retourné contre les femmes.



Je veux dénoncer tous les excès, non sans reconnaître toutes les avancées.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 28 juin 2021
Nombre de lectures 0
EAN13 9782414524259
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0097€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
Immeuble Le Cargo, 157 boulevard Mac Donald – 75019 Paris
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-414-52426-6

© Edilivre, 2021
Préambule
Le sujet de ce livre me tient à cœur depuis de longues années.
Comment la prise en charge des femmes, l’évolution de la Médecine « des femmes et des enfants », qui par ailleurs est positive, s’est-elle finalement retournée contre eux ?
Dès le début de ma carrière, je me suis battue contre les violences obstétricales ou autres.
Les abus de pouvoir des professionnels de santé quels qu’ils soient.
J’ai longtemps crié dans le désert, mais l’époque évoluant, dans le bon sens, me semble-t-il, mes interrogations et mes combats vont pouvoir aboutir.
Je désire mettre en évidence, à travers mon expérience professionnelle, les évolutions positives et négatives de l’obstétrique, de la gynécologie et de la pédiatrie.
Je suis critique, encore plus inquiète, de l’évolution des pratiques ; pourtant j’ai confiance en mes jeunes collègues et dans les femmes, qui actuellement redressent la tête.
C’est d’ailleurs pour les aider que j’écris ce livre ; il est toujours important de se retourner sur soi pour éviter de refaire les mêmes erreurs.
Il s’inspire de mon vécu par conséquent, même s’il aborde des sujets que toutes et tous ont rencontrés, il reste, sûrement, partiel et même partial.


« Les rencontres de hasard sont dues à des liens noués dans des vies antérieures… tout est déterminé par le karma. Même pour des choses insignifiantes, le hasard n’existe pas. »
Haruki Murakami
Préface
La sage-femme, « celle qui sait sur la femme », ou le maïeuticien désignant en Grèce Antique celui qui détient « l’art d’accoucher » les esprits, désigne aujourd’hui la profession d’accoucher des femmes. C’est l’un des plus vieux métiers de l’Histoire de l’humanité, présent dans toutes les sociétés.
Madame Mouton a su appliquer cet art avec passion tout au long de son exercice.
Comparable à un éventail, elle possède une capacité et une écoute bienveillante, une adaptation et un respect du corps de la femme, de son état psychologique, avant, pendant et après la grossesse.
Si toutes ces qualités paraissent normales pour une sage-femme, chez Anne-Marie Mouton, ces attributs sont particulièrement forts ; disponibilité, patience, mais surtout un sacré caractère dynamique et une énergie à réveiller un mort…
Elle est là, au cabinet, en salle d’accouchement, en visite à domicile, jour et nuit.
Parce qu’elle m’a accueillie en tant que primipare, un peu angoissée à l’idée d’accoucher d’un bonhomme. Le Dr Fonty, par qui j’étais suivie, m’avait dit “c’est Madame Mouton ou rien”, alors que je n’avais même pas songé à consulter une sage-femme… Notre première rencontre s’est faite sur le trottoir devant son cabinet, elle arrivait en courant d’un accouchement ! Ma première interrogation fut : court-elle partout comme ça ?!
J’ai tout de suite pu lui parler de mes doutes, de la question du dépistage précoce (je suis moi-même sourde) auquel je m’opposais pour ne pas faire subir au bébé, à peine âgé de deux jours, un contrôle auditif. Quelle crainte pour les mères à qui l’on dit juste en sortant de la maternité qu’il faudrait faire un examen chez l’ORL, en cas de défaillance du boîtier ou de doute du corps médical sur le dépistage pratiqué.
À toutes ces angoisses, Anne-Marie Mouton a répondu par de la curiosité, de l’ouverture, de l’écoute, et de la patience. Je me rappellerai toujours ce qui a été fait pour moi à la clinique, grâce à son écoute, personne ne nous embêté, ni Louis, ni moi…
Lors du travail durant lequel j’ai quasiment somnolé tout le long – merci les opiacées – j’avais entièrement confiance. Si j’ai pu apprécier mon accouchement et éprouver du bonheur, je crois que c’est en grande partie grâce à elle !
Madame Mouton a exercé au milieu des années 1960, elle a vu évoluer les pratiques en obstétrique, mais également celles de bon sens dans la relation mère-enfant, a mis en place des séances d’haptonomie, et réalisé de nombreux voyages humanitaires. Son expérience dans les établissements dédiés à la maternité en France et en Afrique lui a permis de découvrir les différences culturelles que nous avons et de constater que malgré celles-ci, nous vivons toutes la même situation, celle de mettre un enfant au monde.
C’est ce livre qui vous la présentera, vous ferez connaissance avec elle, mais aussi avec l’intuition qui la caractérise, ce sixième sens qu’elle possède et qui fait d’elle une sage-femme hors pair, de bon conseil, et j’espère que vous aurez plaisir à la découvrir tel que je la connais.
Les femmes du XXI e siècle comme celles d’autrefois portent le monde, mais elles ont, plus que tout, besoin d’être rassurées sur leur capacité à enfanter, car elles savent tant de choses, envahies par l’information, et la surmédicalisation, ce qui les angoisse plus qu’auparavant.
Comment en sont-elles arrivées là ?
À travers ce livre, vous pourrez découvrir l’évolution de notre société autour des grossesses, accouchements, et premiers pas vers la maternité.
Diane Daufresne
Chapitre 1 La vie d’une sage-femme, ou le chemin vers l’accompagnement des femmes, des couples et des enfants
Mon destin
Le destin d’une sage-femme est-il influencé par sa naissance ?
Pour moi ce fut, à coup sûr, le cas.
Née toute seule, la cinquième, un petit matin de fin septembre 1944, sans doute assez froid, puisque le malheureux médecin qui devait être là pour aider ma mère à me mettre au monde, arrivé trop tard, prit froid en pédalant dans cette plaine ventée de Seine-et-Marne, décéda, peu après, d’une pneumonie.
Quand on est sage-femme, commencer sa vie en « tuant un accoucheur » ce doit être un signe du destin.
Ma vie de petite fille fut un peu mouvementée. Ma mère, directrice d’école maternelle, a très vite dû gérer un changement de lieu, modification d’une petite maison bourgeoise en école, peu à la maison, je fus laissée aux mains de ma sœur et de mes frères, non sans conséquence.
Par la suite c’est, sans doute, ce qui m’a permis d’avoir une écoute différente des femmes.
Ma mère qui avait été traumatisée par l’absence d’informations sur la vie génitale et sexuelle des filles, autrefois, nous avait pourtant bien instruits, garçons comme filles.
Et ce sont ses explications qui ont orienté ma vocation à l’âge de 9 ans.
Mon arrivée dans le métier a été un peu chaotique.
Pour diverses raisons, je suis passée par la case, école d’infirmière, j’ai travaillé un an, après mon diplôme comme infirmière en bloc opératoire puis dans le service de chirurgie.
J’y reviendrai, mais cette expérience m’a beaucoup apporté dans ma vie professionnelle.
J’intégrais donc ensuite l’École de Sages-Femmes de Lille.
Mon école d’infirmière avait été « douloureuse », celle de Paris s’annonçant du même style, je ne voulais en aucun cas renouveler l’expérience.
En regardant en arrière, je suis ravie de ce choix, car, outre qu’il m’a permis de rencontrer mon époux, il m’a enrichi dans le contact avec des populations très défavorisées, donc très à risques, et cela m’a formé d’une manière telle, que cela a influencé ma vie future, je développerais le sujet lorsque j’évoquerais mon expérience des violences envers les Femmes.
J’y fis deux écoles et, encore une fois, le destin m’a permis de faire évoluer ma vie d’une manière assez spectaculaire.
Mon caractère avait été forgé durement durant mes études d’infirmières, encore une fois je fus confrontée à l’arbitraire, à la violence vis-à-vis des Étudiantes et, comme j’étais enceinte pour ma dernière année, la douceur de la « Catho » par rapport à « l’État » Salengro m’a reposée.
Ma vocation
Ma mère, qui venait de subir une hystérectomie 1 en profita pour aborder avec moi, ma future vie de femme : les règles et les accouchements, j’avais 9 ans, ce sont ses explications qui ont décidé de ma vocation.
Mais, étant passionnée par les bébés, tout d’abord, j’ai vu dans le métier de sage-femme le moyen de mettre au monde des enfants et non d’accoucher des femmes.
L’importance de l’accompagnement des femmes enceintes ne m’est venue qu’en progressant dans mon métier, mais également avec la maturité.
Mes relations avec ma mère étaient très compliquées, dépressive elle n’était pas facile à vivre, mais nous échangions beaucoup et ses récits sur sa vie de femme, ses accouchements, ses interrogations m’ont beaucoup aidé, ensuite, dans ma vie de femme et de sage-femme.
Étrangement, si elle avait eu des accouchements pour le moins difficiles, je n’ai aucun souvenir de misérabilisme. Elle avait la parole facile et, pour son époque, ne se laissait pas impressionner par le corps médical en général.
C’est sans doute grâce à elle que j’ai pu développer mon esprit critique.
Ayant 9 ans de différence avec ma sœur, j’étais encore à la maison lorsqu’elle accoucha et j’avais déjà eu connaissance de « l’accouchement sans douleur », je travaillerai, d’ailleurs, plus tard avec son accoucheur, par conséquent, j’avais la notion que l’on pouvait faire quelque chose contre la douleur, elle n’était pas inéluctable, mais surtout qu’elle n’était pas -que- dans la tête des femmes.
Si je n’ai jamais ressenti la moindre douleur en accouchant, ni pour mes deux bébés ni pour ma fausse couche tardive à 3 mois ½, je n’ai jamais nié la douleur des autres et j’ai, toujours, réagi au jugement de ceux qui en doutaient ; je développerais ce sujet en en parlant plus longuement.
Mon orientation dans le métier est due à mon expérience africaine, sur laquelle je reviendrais, également.
Celle-ci m’a fait toucher du doigt la puissance des femmes, et prendre conscience de toute la violence des rapports entre elles.
L’humanité n’est pas angélique et les hommes ne son

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