Al Yaqoûta
294 pages
Français

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Description

Le poème mystique de Sid Cheikh est une œuvre majeure du soufisme. La profondeur du verbe marié à la métaphore donne à l’ouvrage un côté inaccessible au commun des mortels.
En tentant d’apporter son propre commentaire, l’auteur s’est paré de la noblesse de son ancêtre. Un récit qui retrace le parcours du maître Sidi Abdelkader ben Mohamed, dans l’espace, là ou la foi, le recueillement, la spiritualité et le don de soi aboutissent à l’union de ces hommes, élevés par le créateur dans les plus hautes sphères de la commensalité.
Fêté chaque année lors de processions intemporelles, Sid Cheikh fut l’un des plus augustes, sinon le plus grand Soufi du Maghreb. À travers son ouvrage, l’auteur nous facilite la rencontre avec cette illustre sommité religieuse.
Durant ce travail que l’auteur s’est imposé, il aura souffert de plusieurs poids ! D’abord celui des mots, de ce poème litanique dont chaque consonne, chaque voyelle est un fardeau spirituel, du poids de sa profondeur dont le commun des mortels ne peut en deviner le fond, du poids de sa quintessence pour la beauté de sa dévotion.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 03 février 2020
Nombre de lectures 3
EAN13 9782414394241
Langue Français
Poids de l'ouvrage 13 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0075€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
194, avenue du Président Wilson – 93210 La Plaine Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-414-39434-0

© Edilivre, 2020
Commentaire
Commentaires sur les vers du poème soufi Al Yaqoûta (la Perle), scandés en séances laudatives ( hadrâ) et en oraisons mémoratives (dhikr) ; dévotion découlant du choix ( fadl) dont Dieu a gratifié son auteur.
Dédicace

À mon Père, l’homme Majiscule
À ma Mère, adepte du saint homme
Aux adeptes et aux mokadems de Sid Cheikh
Au personnel de la Zaouiâ
Il se peut que le porteur d’un Savoir le transmette à qui le comprendra mieux que lui.
(hadith)
Exergue

Écrire est difficile, parce qu’on est toujours dépassé par son livre.
(Jean D’Ormesson)
« En quoi consiste le soufisme ? » Abou-Saïd Ibn b’il Kheir répondit : « Ce que tu as en tête, abandonne-le ; ce que tu as en main, donne-le ; ce qui t’advient, ne l’esquive pas. »
Préface

L orsque j’ai pris la décision de me lancer dans ce travail de commentaire de l’œuvre mystique et lyrique de Sid Cheikh « Al Yaqouta » (la Perle), je n’étais absolument pas certain de pouvoir aller au terme de ce travail ; l’enjeu me paraissait énorme et la montagne beaucoup trop haute, difficile à arpenter. Je me suis donc dit : allons-y ! Si ma démarche est noble et désintéressée, l’auteur de ce poème, à travers sa propice bénédiction, m’aidera à la poursuivre ; je n’ai, pour ainsi dire, pas de doute à ce sujet tant ma réflexion est sincère.
Sans avoir l’ambition ou la prétention de commenter les paroles de Sidi Abelkader ben Mohamed, Sid Cheikh, j’ai néanmoins proposé quelques notes pour aider le lecteur à comprendre certains termes techniques propres à l’islam en général et au soufisme en particulier ; d’autre part, je me suis permis de présenter quelques réflexions à l’occasion de certains passages, pour tenter d’encourager une lecture active et ouvrir ainsi l’horizon de la pensée routinière.
Je sollicite l’indulgence des lecteurs en général et des « initiés » à la voie en particulier, et souhaite à tous les profits spirituels inclus dans les paroles du poème de Sid Cheikh, le pôle divin.
Loin de moi l’idée de me poser en commentateur, je ne suis ni averti ni converti à la connaissance mystique. Loin de là ! Mais si aucun de nous, filiation de l’auteur, n’osons, dans l’humilité qui convient, nous approprier son discours, qui le fera ? Avec le recul, je me dis qu’il nous faut, nous, descendants de Sid Cheikh, tenter de conserver intact le précieux héritage spirituel et historique de notre glorieux ancêtre. À ce titre, j’associe donc à ma modeste contribution l’ensemble des familles issues de notre aïeul. En franchissant le pas, je prends plaisir et honneur à mettre en exergue mon propre commentaire, me rattachant aux cent soixante-dix-huit vers (178), l’un après l’autre, du poème de Sidi Abdelkader ben Mohamed (Sidi Cheikh), sommité soufie.
J’éprouve à la fois un sentiment de fierté assumée et de crainte contenue, comme si mon acte allait outrepasser la décence. Je le fais avec d’autant plus d’amertume que, témoin chaque jour de la déliquescence de l’histoire qu’il nous a écrite, beaucoup d’entre nous ont perdu non seulement la pureté de l’âme de leur ancêtre, mais aussi, et surtout, la foi qui l’a nourri.
Je dédie donc ce travail à tous les Ouleds Sid Cheikh, toutes factions et sensibilités confondues, partout où ils se trouvent. À ceux d’entre eux qui seront par nature critiques, je leur demande l’indulgence et le pardon s’ils entrevoient un quelconque égarement dans ma démarche.
Dans l’esprit, mon souhait est de porter un commentaire et non pas de « commenter » cette œuvre majeure de la vie comblée de son auteur. Cela a pour moi une importance capitale – il me paraissait essentiel de distinguer les deux : l’œuvre est profonde et mystique, le commentaire que l’on pourrait en faire n’engage que notre propre réflexion, laquelle, par nature, peut et doit être confrontée aux avis et contradictions de ceux qui n’ont pas forcément la même lecture, la même approche que nous. En revanche, prétendre « commenter » cet océan de mysticité, d’allusion allégorique et de transversalité des mots d’un homme érudit des sciences religieuses, inaccessibles au commun des mortels, serait pure vision hérétique qui s’arrête à l’homme vis-à-vis du saint.
On peut certes apporter un commentaire aux 178 vers du poème litanique sans se fourvoyer dans une dangereuse et néfaste interprétation de l’œuvre dont il est dit que sa récitation en scansion doit, au même titre que les cinq prières du croyant musulman, être précédée d’un état de pureté physique et morale, base d’une sincère ablution.
Nous en sommes là !
Pourquoi me suis-je investi de cette vaste entreprise ? À vrai dire, je ne crois pas l’avoir décidé seul, j’avais en moi quelqu’un d’autre qui me poussait à l’acte, je n’ai pas su résister et c’est heureux !
Depuis toujours, ma croyance en Dieu et en ses Envoyés, tous Prophètes ﷺ confondus al-Anbiyāʾ aura été de m’astreindre naturellement au livre céleste révélé, mais également, comme préconisé par l’ensemble des religions monothéistes, m’inspirer des modèles que furent les élus prophétiques, puis sans doute un peu plus près de nous, les élus soufis, hommes et amis de Dieu, les saints vénérables qui ont su transcender leur vie pour atteindre la Vérité. De tout temps, l’histoire des saints, en passant par le plus grand d’entre eux, le pôle de l’islam, le sultan des parfaits, le prince des justes, celui que les âmes affligées n’invoquent jamais en vain, Sidi Abdelkader El Jilani, aura creusé en moi l’admiration de l’architecture de leur dévotion.
Sid Cheikh, saint parmi les saints, dont je suis issu, aura pour des raisons d’intelligence attractive insuffler en moi une curiosité sans limites ; bien que l’envie me démange et que tout mon être soit transcendé par cette pensée, je ne vais pas ici relater la vie d’un homme dont la singularité méritoire dépasse l’imaginaire. Ma louange est à Dieu et j’ai fait de mon aïeul, au même titre que la vue et l’ouïe, l’un des sens qui réglementent ma vie dans ce qu’elle a de plus enfoui en elle.
Je l’ai souvent rêvé m’accompagnant dans mes joies comme dans mes peines ; j’ai souvent ressenti son souffle me poussant vers la solution et je m’en suis toujours remis à Dieu par l’intermédiaire de son intercession ( ). Il a certainement pour lui une oreille attentive ! Je l’ai voulu et espéré présent partout où sa présence est salvatrice, elle l’est, partout ! Ne dit-il pas, confiant dans l’aide du Créateur et par sa seule Permission :
« Quiconque sollicite notre assistance, contraint d’implorer notre secours, sera secouru ! Fût-il au fond d’une mer, en plein ténèbres !

« Quiconque en appelle à mon nom dans l’infortune, je le rejoindrai à quelque distance que ce soit ! »

N’est-ce pas là une offrande de Dieu et le partage circonstancié de son pouvoir ? Il est l’un des hommes que Dieu nous ordonne d’aimer dans la promptitude et la célébration, jamais dans l’adoration et la vénération, attributs qui lui sont réservés, à lui seul.
Il y a chaque jour en moi une fierté manifeste d’en être à fois descendant et adepte. Et combien je suis dans la complainte pour ceux qui, généalogiquement, n’ont rien hérité de lui, atteints qu’ils sont de cécité et d’absence de foi. Je l’ai mis dans mon cœur, dans la partie feutrée de l’habitacle, ce cœur parfois frustré de ne pouvoir élargir ses murs pour être davantage empli de lui, et parfois repu par son étroitesse qui lui permet de le maintenir ancré en lui. Il est partout autour de moi et de son effigie, la boucle est bouclée, il apparaît sur les murs de ma maison dont il est le principal locataire ; il porte le nom d’un hôtel, emblème de l’hospitalité, la réplique de son mausolée verdit à l’ombre de mon salon et les cahiers de l’apprentissage, les stylos, les plats et les verres portent son message ; je participe aux processions, donne de ma sueur et de mon argent pour que le retour ne soit que dans la quête et la passion.
J’ai souhaité partager avec ceux qui verront dans mes commentaires non pas une quelconque prétention analytique, ce dont je me défends, mais plutôt un vœu, une fougue, une attirance, un amour, qui tous adjectifs qualifiés, recherchent une plénitude dans l’absorption des mots qui constituent ce poème.
Ce poème est un miracle, Sidi Abdelkader ben Mohamed (Sidi Cheikh) dit explicitement dès le début que son œuvre est générée à la suite d’un éclat, d’une illumination divine. Il insiste sur le fait qu’il ne possède aucune maîtrise ni de la grammaire ni de la prosodie. Ainsi donc, de cette œuvre parfaitement récitée, il n’en est l’auteur que par la faveur de Dieu ( fadl min Allah) .
Introduction
On dit qu’Al Yaqouta a été écrite alors que Sid Cheikh était dans la région de Mecheria (Ouest algérien), à l’époque petite localité à cinq jours de marche d’El Abiodh. Sid Cheikh se trouvait dans une cellule d’ermitage, d’isolement ( Khalwa) , dont le nom est El’Ager . Ce poème est une justification de l’orthodoxie de l’expérience soufie de Sid Cheikh, en conformité avec la voie des Maîtres qui l’ont précédé au cours des siècles, appuyée sur la fidélité à la Sunna, tradition du Prophète ﷺ .
On dit aussi, et c’est là une partie du mystère qui l’entoure, qu’elle fut rédigée en cinq ans, cinq mois, cinq jours et cinq heures.
L e soufisme ( tassawuf ) tire son nom du mot arabe « çouf », la laine dont se revêtaient les pratiquants de l’ascétisme, c’est-à-dire le renoncement aux vanités du monde et à ses richesses en se réservant uniquement à la dévotion de Dieu, le Tout-Puissant. On les appelait ahl essoufa , en référence à ceux que le Coran mentionne comme étant les gens du premier rang à la

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