Anne Beffort ou comment donner du sens a sa vie : la victoire d une femme seule face a un monde d hommes.
232 pages
Français

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Anne Beffort ou comment donner du sens a sa vie : la victoire d'une femme seule face a un monde d'hommes. , livre ebook

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Description

Anne Beffort (1880-1966) naît dans une famille de dix enfants, d’un père jardinier et d’une mère au foyer. A son époque, les filles ne peuvent pas faire d’études secondaires au Luxembourg et toute éducation supérieure leur est par conséquent impossible ainsi que l’accès aux professions intellectuelles. Anne Beffort décide donc de s’attaquer seule à cette forteresse masculine. Après quelques études dans un couvent, elle part à Paris pour soutenir une thèse de doctorat à la Sorbonne en 1908. De retour au pays, elle crée le premier lycée de jeunes filles du Luxembourg et guide ses anciennes élèves vers les professions libérales. Poète et écrivain, elle publie deux recueils de « Souvenirs » et fréquente de nombreux auteurs français et étrangers. Au Luxembourg, elle a un timbre et une rue à son nom mais pas de biographie. Cette lacune est désormais comblée...

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 05 décembre 2013
Nombre de lectures 1
EAN13 9782332618429
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0067€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright














Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-332-61840-5

© Edilivre, 2013
Du même auteur


Du même auteur :
Découvrez l’Exportation (Ed. Chiron, Paris 1974)
Co-auteur :
Guide des Affaires en Californie Centre Français du Commerce Extérieur (CFCE, Paris 1989)
Traducteur :
Comment soigner son chien Robert C. White (Ed. La Source d’Or-Chiron, 1974)
Le Poney : choix, élevage et soins Robert C. White (Ed. La Source d’Or-Chiron, 1977)
Dédicaces
Ce livre est dédicacé à mes cousins Beffort répartis aujourd’hui à travers le monde :
André au Luxembourg et tous mes cousins luxembourgeois qui m’ont encouragé à écrire ce livre,
Nicolas en Belgique et au Canada,
Fritz en Suisse,
Thomas en France,
James (Jim) en Californie
… et à tous ceux qui veulent donner du sens à leur vie…
Introduction
Par Jean-Jacques Vitrac
« Ne demandez pas ce que votre pays peut faire pour vous mais ce que vous pouvez faire pour votre pays »
(Discours inaugural de John F. Kennedy Président des Etats-Unis – 20 janvier 1961)
Quand Anne Beffort voit le jour, on ne peut pas dire que les bonnes fées se soient penchées sur son berceau… Ses parents vivent alors en pleine campagne, dans les faubourgs de la capitale luxembourgeoise. Son père est jardinier et sa mère travaille déjà durement pour une famille qui comptera bientôt dix enfants…
L’instruction n’est certainement pas le souci principal de cette famille qui est cependant plus heureuse que beaucoup d’autres : malgré le travail ménager qui ne manque pas au foyer, Anne est en effet entourée d’amour et de joie de vivre.
Dès l’adolescence, elle comprend cependant vite qu’il n’y a pas beaucoup d’avenir au Luxembourg pour des jeunes filles comme elle, quand leurs familles ne sont pas assez fortunées pour leur permettre d’étudier à l’étranger. Pas question, en effet, de suivre des études secondaires au pays autrement qu’en entrant au Couvent : car les lycées d’Etat sont réservés exclusivement aux garçons. Pourquoi les jeunes filles luxembourgeoises iraient-elles étudier à l’étranger puisque les professions libérales intéressantes sont réservées aux hommes, dans cet univers patriarcal du début du 20 ème siècle…
Et pourtant, la petite Anne Beffort va serrer les poings et faire le choix le plus difficile qu’on puisse imaginer à son époque pour une jeune fille sans fortune : elle va aller le plus loin possible dans ses études – envers et contre tous – avec l’ambition de devenir professeur de lycée et de changer ce monde qui ne semble décidément pas fait pour les femmes.
Anne n’est pourtant pas une jeune fille particulièrement ambitieuse ni intéressée par le succès personnel. Au contraire, elle est plutôt réservée et fait preuve d’une très grande humilité. Son combat, c’est pour les autres qu’elle veut le mener, pour toutes ces jeunes filles sans avenir qui n’ont rien d’autre à espérer à cette époque que de vivre au service domestique d’un mari, d’une famille ou de quelque parent plus ou moins éloigné.
Au bout d’une longue et passionnante vie d’action militante, de dévouement permanent, de service aux autres et de combats variés pour de grandes causes nationales – l’enseignement, la défense de la langue française, la promotion de la littérature ou bien l’égalité homme-femme devant l’éducation et la vie professionnelle – Anne Beffort va voler de victoire en victoire et devenir une personnalité de tout premier plan au Luxembourg et même à l’international, poursuivant ses études et ses recherches sur la littérature, en France comme dans son propre pays. Son intérêt pour Victor Hugo la mène sur les traces du grand poète français dans les iles Anglo-Normandes de Jersey et Guernesey – et elle attache ainsi son nom à celui de l’auteur de la « Légende des Siècles » avant de fonder un Musée Victor Hugo dans son propre pays.
Bientôt cinquante ans après sa mort en 1966, elle a certes une rue à son nom et un timbre à son effigie au Luxembourg et jouit aussi d’une reconnaissance internationale à l’étranger. Mais sa biographie reste aujourd’hui encore à publier tant sa modestie est grande et tant elle reste muette sur sa vie personnelle et son combat solitaire au service de son pays et des autres.
Or, il se trouve qu’Anne Beffort est ma cousine (par les femmes justement !) et que je souhaite réveiller son souvenir pour la donner en exemple à tous ceux qui doutent d’eux-mêmes et craignent pour leur avenir dans un monde en récession où les emplois sont bien trop rares et le chômage bien trop élevé… Avec l’aide de toute la famille Beffort à travers le monde, j’ai voulu faire revivre cette femme exemplaire, le temps de nous livrer ses souvenirs et ses secrets. Chaque information qu’elle nous apporte ainsi a été soigneusement documentée et vérifiée.
J’aimerais en effet proposer Anne Beffort en exemple aux jeunes européens inquiets pour leur avenir, elle qui a si bien surmonté tous les obstacles pour créer son propre emploi, se mettant ainsi au service de l’Education Nationale de son pays, pour mieux promouvoir les autres femmes et pour mieux propager l’amour de la littérature et des grands auteurs français, en particulier Victor Hugo.
Manuel Buisson – qui est un peu mon alter ego (1) – a donc eu une série « d’entretiens posthumes » avec Anne Beffort pour mieux connaitre les secrets de sa réussite et de sa vie, afin de permettre à tous les jeunes d’aujourd’hui – mais aussi à toutes les femmes qui se heurtent à un monde d’hommes dont elles se sentent exclues – de mieux réussir leur vie et de faire voler en éclats les portes qui leur résistent encore. Car comme Anne Beffort pourrait nous le dire, on ne devient jamais que ce que l’on a décidé d’être…
Quand je visite les grands incubateurs d’entreprises américains – et particulièrement ceux de la Silicon Valley, en Californie – je vois régulièrement de jeunes entrepreneurs du monde entier dont les idées ont trouvé les financements nécessaires (2) et qui peuvent transformer ainsi, pratiquement du jour au lendemain, de simples projets en entreprises et en emplois pour eux et pour d’autres… On appelle ces « jeunes pousses » (start-ups) des « gazelles » tellement leur développement est rapide, leur succès immédiat et leur croissance fulgurante. Ce qui se fait en Californie peut se faire partout ailleurs (3) et Anne Beffort en est très certainement l’un des premiers et meilleurs exemples. Mais l’éducation est la clé de ce succès, une éducation qui puisse redonner confiance à une jeunesse inquiète, à de jeunes diplômés en recherche d’emplois comme aux minorités trop souvent exclues et les guider ensuite tout au long de leurs premiers pas professionnels, comme Anne Beffort a si bien su guider ses anciennes élèves et mettre à leur disposition ses équipes et ses réseaux (4).
Car – comme le dit Montaigne qui connait bien ce sujet – « l’éducation n’est pas un vase qu’on remplit mais un feu qu’on allume »…
Jean-Jacques Vitrac-Beffort
Si vous avez des anecdotes ou des informations à partager avec nous concernant Anne Beffort, n’hésitez surtout pas à le faire en écrivant à Anne.Beffort.info@gmail.com . Cela nous permettra de mettre à jour et de compléter cet ouvrage qui est un hommage en progrès à une très grande dame européenne. Merci d’avance.
(1) Manuel Buisson est le nom de plume qu’utilisait l’auteur quand il était lui-même journaliste pour plusieurs agences et quotidiens de presse en Europe, de 1965 à 1968.
(2) Soit par du Capital-risque (VC), des « business angels » (BA), des joint ventures (JV) ou des financements traditionnels.
(3) L’incubation d’entreprise se pratique avec succès dans le monde entier et jusqu’en Afrique où le succès est remarquable.
(4) L’incubation d’entreprise consiste justement à entourer les jeunes entrepreneurs et leur projet (« start-up ») de tous les moyens nécessaires à leur développement : financements, savoir-faire, bureautique, secrétariat commun à frais partagés, conseils juridiques, financiers, administratifs, commerciaux, comptables, etc. L’auteur est membre émérite de l’Association Américaine d’Incubation d’Entreprise (NBIA).
Chapitre 1 Une enfance heureuse et épanouie
Manuel Buisson – Anne Beffort, vous avez une rue à votre nom, un timbre à votre effigie et vous avez publié deux livres de « Souvenirs » (1). Votre thèse de doctorat sur la vie et l’œuvre de l’Académicien français Louis-Alexandre Soumet, soutenue à la Sorbonne en 1908 – vous aviez 28 ans – figure aujourd’hui encore dans les bibliothèques de nombreuses universités étrangères et j’en ai même trouvé un exemplaire à l’université de Berkeley, en Californie. Et elle vient encore d’être publiée en 2011 au Canada (2). Le Luxembourg vous doit également le Musée Victor Hugo de Vianden et la création du premier lycée de jeunes filles de sa capitale – et malgré tout celà, votre vie personnelle reste pratiquement inconnue et votre biographie n’a jamais encore été publiée. A quoi attribuez-vous cet oubli de l’Histoire ?
Anne Beffort – Votre époque et votre culture sont certainement très différentes des miennes. Vous vivez aujourd’hui dans un monde de media et de réseaux sociaux qui font circuler la moindre information, mettant l’accent sur le sensationnel et le vedettariat. Vous appelez cela, je crois, le « star-system », un anglicisme qui montre bien que cette culture vous vient d’outre-Atlantique. Ici, au Luxembourg – mais aussi dans certains départements français de l’Est et du Nord – la discrétion, la modestie et une certaine obligation de réserve ont toujours été de rigueur. A mon époque sans doute davantage encore qu’à la vôtre…
Je n’oublierai jamais une lettre de mon professeur à la Sorbonne, Gustave Lanson, qui répondait ainsi à me

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