Au fil des jours
168 pages
Français

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Description

Bénédicte est athée. Bien qu'élevée dans la religion catholique, dans un milieu de gauche, non pratiquant, elle n'a jamais ressenti la Foi. Ce livre raconte son parcours, du jour où elle fut touchée par la grâce au retour au christianisme en passant par l'Islam soufi.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 24 octobre 2013
Nombre de lectures 0
EAN13 9782332607430
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0052€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-332-60741-6

© Edilivre, 2014
Au fil des jours
 
Mercredi, 22 août 2012
Je commence ce journal. Je ne sais trop si je continuerai, mais j’ai envie de coucher sur le papier, en marge des textes que je pourrai écrire, mes impressions au quotidien, j’ai presque envie de dire «  au débotté » .
J’ai ce matin, un sentiment étrange, une sensation d’éloignement, ce monde me semble étranger, ce n’est pas de l’indifférence, c’est de la distanciation. Il me semble que mes angoisses terribles des jours derniers aient trouvé une solution.
Seigneur Dieu pourquoi vos désirs sont-ils si douloureux ?
Pour quelle raison ne suis-je pas capable d’évoluer sans une souffrance, indicible, je le concède, mais réelle, je l’affirme ? J’ai toujours souffert, et en suis assez fatiguée. La souffrance morale est de celles qui, bien sûr, ne se voient pas, et sont, par conséquent niées.
Ma vocation religieuse, enfouie au tréfonds de mon cœur, s’est réveillée à l’occasion de ma conversion vers le christianisme, conversion, c’est bien le cas, quoique je sois baptisée depuis ma prime enfance, je n’ai jamais, avant les trois dernières années, ressenti le frémissement de la Foi. Pour moi, être catholique revenait à appartenir à cette classe sociale de petite bourgeoisie de province dont je suis issue mais n’impliquait point du tout une adhésion personnelle et mystique.
Je commence et m’éparpille.
Il y a trois ans, j’ai ressenti l’appel de la Foi. Aussi invraisemblable que cela me semblait.
J’étais à la maison, un jour de repos, assise dans le canapé du salon, A.M. à son habitude dans son coin était au travail sur son ordinateur.
Je me suis sentie soudainement envahie par un Amour extraordinaire, inconditionnel et absolu. Quelqu’un souhaitait me faire savoir que j’existais pour lui. Dieu existait, j’en sentais la présence très fortement. J’étais dans une étrange lumière jaune bouton d’or. Ensuite, la voute céleste s’est ouverte sur ma tête et une voix m’a dit, ‘voici ta place dans l’univers’.
Non, non je ne bois pas et ne suis pas délirante ! Du moins j’ai la faiblesse de le croire.
En marge, une main se posait sur mon épaule gauche, comme pour m’indiquer le chemin.
Cet Amour, les mots sont indifférents à dire ce qu’il représente. Mais Absolu est assez proche ainsi qu’Inconditionnel. J’ajouterai Paternel. J’ai eu la conviction immédiate de ma Foi. Je croyais en Dieu et j’en étais bouche bée.
J’étais assez assommée, moi qui me vantais de mon athéisme, non, ne confondez pas moi j’étais athée et non agnostique. Même Laïciste d’ailleurs, le Laïcisme étant dans ma bouche la version intégriste de l’athéisme. Qui est d’ailleurs assez dominante ici bas.
Je faisais partie de ces gens qui ne supportent pas la vision d’un Hijab et qui ne tolèrent les catholiques que par piété familiale, mais entrant dans une église, pour la visiter bien sûr, en aucun cas je n’aurai pris de l’eau bénite. Jamais je n’aurais commis cette ineptie que le signe de croix, d’ailleurs, lors de l’enterrement de la mère d’un de mes amis, lorsqu’on s’est mis en devoir de bénir le cercueil avec un goupillon, je n’ai pas pu échapper à ce pensum idiot mais j’avoue que je me sentais assez cruche.
Alors être croyante, pour le coup c’est incroyable, mais la méthode m’inquiétais. Je me suis mise en devoir de m’informer auprès de croyants de mon entourage à la recherche d’une explication sur ce phénomène étrange qui venait de survenir dans mon petit cerveau de blonde.
J’ai interrogé MT*** Elle était mon amie au syndicat, et ma formatrice, nous différions sur deux points, la Foi et l’idéal politique. Je lui ai raconté ce qui venait de ce passer.
Je dois reconnaître qu’elle le prit sans l’ironie que je pensais y trouver. Très tranquillement elle m’a informée que je venais d’être touchée par la Grâce.
Ce phénomène paranormal (rires) existait, des fois. Une de ses amies l’avait vécu, et elle s’est mise en devoir de me le raconter.
Ah bon, ça existe ça ?
Je demande à T***, autre catho mais idées politiques si j’ose dire «  de mon côté » même réaction de tranquillité «  oui j’en ai entendu parler ça arrive quelques fois »
Oh, on se calme ! La Foi c’est une atteinte directe et frontale à ma liberté de conscience. Dieu empiète sur mon Libre Arbitre ; faut pas plaisanter avec la liberté individuelle !
la Socialiste que je suis se rebellait tout d’un coup devant ce bienfait non désiré. Mince j’avais l’impression d’être enceinte sans le vouloir. La question qui se posait à moi est, de suite, comment le faire passer ?
Si, Dieu merci, l’Intervention Volontaire de Grossesse, existe dans ce pays, l’Interruption Volontaire de Foi, elle, reste à définir. Faut faire avec !
Mais non alors, faut pas faire avec, même pas en rêve, Dieu, je sais que tu existes, on est d’accord mais s’il te plait rends moi ma tranquillité d’ignorante de Toi. Parce que c’était facile, avant, ma définition de la vie était assez simple :
Rien avant, rien après et pas grand chose au milieu !
Facile non ? et des millions d’humains pas plus idiots que moi trouvaient et trouvent certainement encore cette définition acceptable.
J’étais la personne qui venait de recevoir un super cadeau, mais qui ne voulait surtout pas être tributaire de l’Offrant. C’est bien joli tout cela mais les obligations, je n’en veux pas trop, alors si tu pouvais Seigneur Dieu reprendre ton machin ce serait sympa.
Bon, on est d’accord les choses ne fonctionnement pas comme cela, et la Foi en Dieu est devenu chez moi un fait avéré. J’ai eu le sentiment de passer de l’autre côté du miroir. Du côté de ceux qui sont illuminés quand ils prient ou parlent de Dieu. Et moi même, je me sens transportée de joie en l’écrivant maintenant.
C’est vrai, il y a une catégorie d’humains, privilégiés qui Savent que le Tout Puissant est une vérité. Sans explication logique, tout cela est bien ailleurs, mais qui en ont une intime conviction. Le plus difficile à admettre est bien là : je venais de changer de bord et Dieu m’avait décillé les yeux sur sa Présence et le nier comme je voulais le faire, était totalement irréaliste.
Ce fut mon premier cas de conscience. Religieux avec une bouchée dure à avaler. Ce ne fut pas le seul, mais simplement le premier. D’autres se préparaient derrière.
J’ai la Foi, j’accepte. Mais de quelle religion dépendais-je ?
J’ai été élevée dans la religion catholique. J’ai donc été baptisée, fait mes deux communions, ma confirmation, mais tout cela sans jamais avoir la moindre trace de croyance en Dieu.
Jésus m’intéressait bien sûr comme être humain et son enseignemement a toujours compté pour moi, mais comme je me plaisais à le dire ; « je ne crois pas que Jésus soit le fils d’un hypothétique Dieu »
Quand à la crucifixion et à sa résurrection, pour moi pour ressusciter le plus simple c’est encore de ne pas mourir.
Vous voyez j’avais des convictions bien réelles.
Alors, quelle religion ? Chrétienne ? Ben pour les raisons que je viens d’évoquer, c’était impossible, quelle que soit la «  variété » de la plante, je n’en avais pas les racines. Si pour moi L’enseignement humaniste Chrétien était réel, j’étais fermement persuadée que Jésus n’était qu’un Homme et son message me semblait plus important que celui d’un «  Fils de Dieu » c’est comme d’avoir la carte «  increvable » aux Mille bornes, on ne risque pas grand chose si on est le fils du boss.
Crétin non ? Hélas oui.
Alors serais-je juive sans le savoir ? Pour une blonde aux yeux verts ce serait étrange, le type sémitique n’est pas évident chez moi, je plaisante bien sûr, Juive non car je SAVAIS que Jésus avait vécu, et son enseignement aussi. Nier toute importance à ce personnage historique tenait du déni. Non le judaïsme n’était pas ma religion.
Je suis allée dans une église de mon quartier, pour rencontrer Dieu chez lui, mais si j’étais capable maintenant de prier, pour autant la réponse évidente à ma question identitaire n’était pas présente.
Alors, si on fait les comptes il reste quoi ? Musulmane ? Non mais vous n’y pensez pas ? Vous n’avez que cela à dire ?
C’est vrai, que depuis La Grace, le mot Haine ne figurait plus dans mon vocabulaire.
Sans que j’y prenne quelque part que ce soit, Il l’avait effacé en même temps qu’Il me manifestait sa Présence.
Il avait fait du ménage.
Certaines personnes de ma famille, m’ayant réservé un traitement assez ignoble dans mon enfance recevaient de ma part une haine bien charnue, bien que tout le monde me disait que la haine ne fait du mal qu’à la personne qui l’éprouve, je trouvais assez tolérable de haïr ceux qui m’avaient fait souffrir.
Et puis fini, Le Pardon s’est imposé et, d’ailleurs, je confirme : ça soulage bien.
Mais de là à faire partie des «  soumis à Dieu » ? Car tel est la signification de «  musulman »  ; non je ne vais quand même pas avaler toutes les couleuvres que Dieu voudra bien mettre dans mon assiette, non ?
Les musulmans, je ne les aimais pas. Et franchement je ne savais pas pourquoi. Mais dans les magasins, je me retenais d’ôter volontairement le foulard des musulmanes voilées.
Ça me titillait quand même, de savoir pourquoi j’éprouvais ce sentiment de rejet vis-à-vis d’une population dont je ne connaissais rien et d’une religion sur laquelle, au sens propre je n’avais que des préjugés.
Oh j’ai bien essayé à cette époque de lire le Coran, en même temps que la Bible, mais il tombait des mains dès la sourate 2.
Un après midi, toujours sur le même canapé, à la maison, je me pris à penser qu’il était temps de faire une grande introspection, et de savoir enfin pourquoi ce rejet de l’Islam.
Jeudi, 23 août.
Il est des années horribles, Elisa

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