Au fil des « temps »
300 pages
Français

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Description

« Je me rappellerai toute ma vie de mon arrivée dans la capitale. D'abord, il y pleuvait comme vache qui pisse. D'autre part, je fus extrêmement surpris par l'impression de grisaille qui en ressortait, d'une tristesse inouïe, moi qui venais d'Alger la Blanche où le soleil et la chaleur régnaient en maîtres. J'ai demandé à Yvonne “c'est ça Paris ?”, sensiblement déçu. Elle m'a rassuré en me disant que cette ville cachait d'autres choses qui ne se voyaient pas au premier abord, mais qui me surprendraient. » C'est le 8 septembre 2016, jour de ses 70 ans, que le docteur Aime Bée décida d'écrire ses mémoires. Avec un stylo à encre et quelques cahiers pour simples outils, il a tracé sa vie riche de singularités et d'expériences. Doté d'une plume réfléchie et lucide, l'auteur se livre sans faux-semblants, partage souvenirs, rencontres, évènements heureux et douloureux. La vie, malgré ses mauvais coups et le poids des années, l'auteur arrive encore à la trouver belle. Il va même au-delà, car il croit toujours à la rencontre du véritable Amour. Un beau récit chargé d'espoir qui inspire le respect...

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 04 janvier 2019
Nombre de lectures 0
EAN13 9782342164800
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0097€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Au fil des « temps »
Dr. Aime Bée
Société des écrivains

Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.


Société des écrivains
175, boulevard Anatole France
Bâtiment A, 1er étage
93200 Saint-Denis
Tél. : +33 (0)1 84 74 10 24
Au fil des « temps »

Toutes les recherches ont été entreprises afin d’identifier les ayants droit. Les erreurs ou omissions éventuelles signalées à l’éditeur seront rectifiées lors des prochaines éditions.
 
Quelqu’un a dit un jour :
« Le hasard, c’est Dieu qui se promène incognito. »
 
« Hasard ou nécessité. » That’s the question.
 
Et Einstein, médusé, d’ajouter devant les tenants de la mécanique quantique et de l’incertitude d’Eisenberg :
« Mais enfin, Dieu ne joue tout de même pas aux dés avec l’univers ! »
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Par le docteur Aime Bée Lauréat de la faculté de médecine de Paris
 
 
Ce livre est dédié
- À mon ex-épouse Christiane, à laquelle je reste attaché par une profonde amitié,
- À ma fille cadette Christelle, qui a « tapé » les deux premiers cahiers,
- À ma fille aînée Delphine, qui a tapé le troisième,
- À mon fils Thomas,
- Au professeur d’anglais de mon ex-épouse, une dame charmante et cultivée que je remercie d’avoir terminé l’ouvrage,
- À mes parents décédés et surtout à ma mère analphabète qui, de toute façon, n’aurait pu le lire, à moins de le traduire en dialecte djidjélien,
- À Yvonne, ma belle-mère, également décédée,
- À Lina, mon épouse, qui m’a sauvé lors de mon dépôt de bilan en 1996 et envers laquelle j’éprouve une profonde empathie,
- À mes voisins, Jean-Noël et Marie-Reine, absolument charmants,
- À toutes et tous, vous souhaitant une excellente lecture.
Prologue
Cette histoire est la mienne…
Si je la raconte aujourd’hui, c’est que j’ai acquis la certitude que le hasard n’existe pas et que la nécessité est à l’œuvre à tous les instants de notre existence, du premier au dernier jour. Les événements qui s’y déroulent sont l’œuvre de la providence et de ce qu’on appelle prosaïquement la Destinée. La réalité dépasse souvent la fiction, car le sujet qui l’éprouve et la subit n’imagine à aucun moment au cours de sa vie que cela soit possible et pourtant…
Tout au long de ce mémoire, je citerai souvent des événements non liés par la cause mais par le sens. C’est ce qu’on appelle les coïncidences (événements survenant simultanément à un autre) ou phénomènes synchrones. Le phénomène de synchronicité a été longuement décrit par le psychanalyste et médecin psychiatre suisse du XIX e  siècle Carl Gustave Jung, contemporain de Sigmund Freud et qui s’intéressa exclusivement à l’inconscient collectif et aux archétypes communs à l’ensemble de l’humanité.
Je crois que j’étais au bord du gouffre lorsque je découvris, un beau jour, en 1996, la « métamorphose » de l’âme et ses symboles. J’ai alors compris que les épreuves que je subissais pouvaient avoir un sens et que beaucoup des images et des symboles mythiques qui me hantaient pouvaient avoir une explication qui me remuait jusqu’au fond de mes entrailles.
Ces archétypes de l’inconscient collectif et individuel ont leur correspondance dans la philosophie bouddhiste. Les archives akashiques : c’est une sorte de mémoire cosmique, de nature éthérique qui, tel un appareil photo ou une caméra, enregistre chaque événement du monde et de chaque être vivant, de la plante aux animaux et à l’homme. Ce serait une méga toile infinie où serait enregistrée toute l’histoire de l’univers, depuis le Big Bang jusqu’à aujourd’hui. On transcende là le temps et l’espace et le passé rejoindrait le présent et le futur. Nous naviguerions dans l’univers super lumineux à une vitesse supérieure à trois cent mille kilomètres par seconde selon le Dr Dutheil. La structure de la conscience et celle de l’univers pourraient être connues grâce à cette théorie, si les physiciens pouvaient un jour la valider.
L’un des phénomènes de synchronicité les plus connus cité par Jung est celui arrivé à l’une de ses patientes qu’il suivait en analyse. Cette femme lui raconta un jour ce phénomène qui l’a profondément marquée toute sa vie. Son père est mort d’une crise cardiaque, alors qu’elle était jeune. Le jour de son décès, une nuée d’oiseaux noirs est venue se poser sur les fils électriques situés devant la maison. Ils y sont restés toute la journée et ont complètement disparu le lendemain. Pour elle, cela avait un sens maléfique qu’elle ne comprit que bien plus tard. Cela me fait penser au film Les Oiseaux , d’Alfred Hitchcock. La présence de ces volatiles était assurément annonciatrice de catastrophe pour cette patiente.
L’époux de cette femme était suivi régulièrement par son cardiologue. Un jour où il avait rendez-vous avec son médecin, son épouse est restée à la maison et a vu une nuée d’oiseaux noirs se poser sur les fils électriques bordant la maison. Son sang ne fit qu’un tour. Elle comprit immédiatement qu’il était arrivé quelque chose de grave à son mari. Le fait est qu’en sortant du cabinet du cardiologue, il succomba brutalement dans la rue d’une crise cardiaque, comme son père quelques années auparavant.
Cette présence d’oiseaux n’avait de sens que pour elle. Ces événements synchrones dépendraient, selon le Dr Régis Dutheil, d’une autre dimension de l’espace-temps et d’un univers situé au-delà de la lumière. Dans notre univers connu sous lumineux, où la vitesse de la lumière est la limite absolue, infranchissable selon Einstein, les événements quels qu’ils soient sont tous régis par le principe de causalité. À chaque cause, son effet.
Chapitre I La naissance
En l’an de grâce 1946, le 8 septembre, à dix-huit heures, est né en Algérie, à Djidjelli, petite localité située à trois cent cinquante kilomètres à l’est d’Alger en bord de mer, à cent kilomètres de la ville de Bougie (actuellement Béjaïa) et à cent cinquante kilomètres de Constantine, un enfant de sexe masculin prénommé Mourad (l’être bien aimé selon la tradition musulmane), indigène né d’un père prénommé Braham et d’une mère prénommée Terkia, tous deux indigènes évidemment. Je n’ai compris que très tardivement ce que signifiait le terme « indigène ». L’Algérie étant un département français, je croyais pendant toute mon enfance et mon adolescence que tous les habitants de mon pays étaient français et qu’ils avaient donc tous les mêmes droits mais également les mêmes devoirs.
J’étais le troisième enfant, l’aîné étant une fille prénommée Farida, née en 1939 et la seconde née en 1942 se prénommait Leila. Elle est née sous un arbre. En effet, à cette période, la Luftwaffe pilonnait les plages du débarquement allié entre la Tunisie et l’est algérien. L’ordre avait été donné par les autorités françaises à la population côtière de quitter leur domicile et de se réfugier dans le maquis alentour. C’est à ce moment-là qu’est née ma sœur.
Mon père était un ouvrier liégeur. Les forêts environnantes étant très riches en chênes-lièges, cette industrie était très florissante. La plupart, sinon toutes les entreprises exploitant cette matière première, étaient composées de colons appelés « pieds-noirs ». Ces derniers étaient des colons français ou européens d’Algérie et par extension du Maghreb. Ils étaient appelés ainsi parce qu’ils portaient des chaussures noires alors que les indigènes autochtones, autrement dit les « sauvages » pour certains, à l’instar des Amérindiens, se déplaçaient pieds nus à l’époque. Ils étaient chrétiens ou juifs mais jamais musulmans, la religion de l’islam étant réservée aux indigènes.
Mon père travaillait donc comme ouvrier dans une entreprise de traitement du liège qui fabriquait des bouchons de qualité supérieure ensuite exportés en métropole dans les régions vinicoles françaises. Elle s’occupait également de la fabrication de planches de différentes épaisseurs, toujours en liège, matériau réputé pour sa légèreté et sa douceur extrême, naturel et entièrement recyclable. Par ailleurs, il est également utilisé en dehors de l’industrie vinicole, dans l’industrie automobile, la maroquinerie et la mode.
Mes parents étaient tous deux analphabètes, comme la plupart des indigènes qui ne fréquentaient pas l’école publique mais l’école coranique, la « madrassa » pour apprendre les prières du Coran par cœur. Il n’y avait pas d’études proprement dites de la langue arabe avec sa grammaire, l’alphabet, les conjugaisons, etc. Seuls les notables musulmans pouvaient envoyer leurs enfants à l’école publique, tout simplement parce qu’ils pouvaient eux-mêmes subvenir à leurs besoins et n’étaient pas obligés de les faire travailler. Dans les familles indigènes, le nombre d’enfants était très souvent supérieur à dix, parfois la vingtaine et il était donc impossible de tous les envoyer à l’école. Il fallait que chacun travaille pour pouvoir manger, s’habiller, se loger, etc. La mère restait au foyer pour s’occuper de sa famille au quotidien et le père travaillait souvent comme ouvrier peu qualifié pour un salaire relativement misérable.
Nous habitions une petite maison de plain-pied située rue du Commandant Camoin. Elle se composait d’une petite cour carrelée de noir et de blanc avec une cuisine d’un côté et une salle à manger avec deux chambres, de l’autre côté, en enfilade. En face de la cuisine, un cabinet de toilette avec un lavabo, une douche et des w.-c. à la turque constituant le plancher surmonté d’une grille pour poser les pieds lorsqu’on prenait une douche. En 1946, mes deux sœurs avaient chacune sept et quatre ans. Elles devaient donc aller à l’école publique. J’étais donc souvent seul à la maison avec ma mère et je suppose avoir

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