Au musée des erreurs : l heure d été
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Au musée des erreurs : l'heure d'été , livre ebook

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Description

« [...] Les heures d’été font beaucoup de victimes dans l’ensemble de la population, surtout en raison du sommeil perdu, de la fatigue ressentie au travail, de la diminution des capacités physiques et de l’entraînement à la consommation de somnifères. Les victimes des accidents de la route ou du travail liées à l'heure d'été sont certes moins nombreuses que celles des accidents dits domestiques, mais doivent être mises au premier rang. Elles sont presque toutes anonymes, c’est-à-dire impossibles à identifier. Elles se trouvent cachées dans les nombres relatifs aux élévations de la fréquence des accidents. Mais, pour autant, ces morts et ces blessés n’en sont pas moins réels. [...] »

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 25 septembre 2015
Nombre de lectures 0
EAN13 9782332997685
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0067€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
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Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-332-99766-1

© Edilivre, 2016
Dédicace


A mon fils Emmanuel qui, pendant sa courte vie, m’a tant aidé dans mes combats
Introduction
Est-il possible de décider en quelques minutes d’une mesure affectant divers secteurs de la vie quotidienne de plusieurs dizaines de millions d’habitants d’un pays ?
L’examen de la question des « heures d’été » conduit à répondre « NON ».
J’ai connu personnellement, dans mon voisinage, un ingénieur EDF ayant participé à la prise de cette décision en 1975, lequel, après coup, la jugeait regrettable.
Évidemment, le principal promoteur ne le regrette toujours pas. Dans le cas contraire, il aurait pu favoriser son abandon auprès de ses collègues du corps des Mines. Car c’est là, sans doute, que se trouve un verrou de la mesure. Cet influent personnage fut mon adversaire lors d’un « duel » télévisé de la « 5 » (à l’époque où les chaînes donnaient encore un peu de place aux associations). Pour lui, l’heure avancée faisait le bonheur des cafetiers… qui allaient présenter leur mécontentement, quelques années plus tard, au député François-Michel GONNOT, rapporteur pour le Premier ministre, M. Alain JUPPÉ. Mais on prétend encore que ce soi-disant « bonheur » perdure en 2015 !
Le système dit « heure d’été » a des répercussions dans un ensemble de secteurs, dont on évoque généralement les transports et la sécurité routière, l’énergie, le tourisme et les loisirs, la santé, l’environnement, la scolarité et le travail, principalement agricole. Les quatre premiers sont souvent estimés comme favorisés par le régime d’avancements estivaux, tandis que les autres apparaissent plutôt comme défavorisés. Pour une part d’entre eux, l’énergie, le tourisme, les loisirs et l’environnement, les effets sont seulement dus à l’aspect « avancement » ; tandis que, pour les transports et la sécurité routière, la santé et le travail, dont scolaire, les changements en tant que tels, d’une part, et l’avancement ainsi entraîné pendant toute la période « été », d’autre part, ont des conséquences différentes. Ainsi, les transports se compliquent à cause des changements et connaissent aussi des difficultés liées à l’humidité des matinées avancées. Quant aux accidents de la circulation, au sujet desquels il y a débat, et les accidents dans le secteur du travail, évalué assez récemment, je leur attribue une place très importante au cœur de mon ouvrage, avec le sommeil, grand perdant des heures avancées. L’heure légale de la France est déjà avancée d’une heure pendant la période « hiver ». Cet avancement, maintenu en période « été », et dissimulé sous l’avancement dit « d’été », a des conséquences dans les huit secteurs évoqués plus haut.
Les heures d’été font beaucoup de victimes dans l’ensemble de la population, surtout en raison du sommeil perdu, de la fatigue ressentie au travail, de la diminution des capacités physiques et de l’entraînement à la consommation de somnifères. Les victimes des accidents de la route ou du travail sont certes moins nombreuses que celles des accidents dits domestiques, mais doivent être mises au premier rang. Elles sont presque toutes anonymes, c’est-à-dire impossibles à identifier. Elles se trouvent cachées dans les nombres relatifs aux élévations de la fréquence des accidents. Mais, pour autant, ces morts et ces blessés n’en sont pas moins réels.
Les changements d’heure, adoptés en France en 1975 (et institués en 1976) se sont rapidement étendus à d’autres pays de l’Europe, en commençant par les plus proches, Belgique, Espagne, puis Allemagne, alors que ceux existant précédemment au Royaume-Uni n’avaient pas traversé la Manche. Sur le continent, seule l’Italie les pratiquait auparavant.
Aujourd’hui, en 2015, les changements d’heure sont utilisés dans presque toute l’Amérique du Nord, une partie de l’Amérique du Sud et de l’Australie, ainsi que dans le nord de l’Afrique et au Moyen-Orient. La Chine, la Fédération de Russie et plusieurs autres pays ont cessé de les appliquer. Le Japon et l’Inde n’en ont jamais voulu. A présent, les heures d’été touchent encore près d’un milliard et demi de personnes.
Le système s’est propagé comme une vague, ou comme une chute de dominos alignés debout, en faisant pression sur les liaisons de communication, terrestres et aériennes, principalement, d’autres pays. Les promoteurs de l’heure d’été française n’ont sûrement pas pensé à cela. Ils étaient pressés de communiquer à la presse une liste de cent mesures pour économiser l’énergie, en réponse au premier choc pétrolier. Le fait de commencer par quelques-unes d’entre elles, comme les avancements de l’heure et leurs « importantes économies d’énergie » dont on allait certainement beaucoup parler, était une démarche astucieuse de leur part pour faire oublier le reste de la liste annoncée.
Ainsi est née une « légende », celle des économies d’énergie induites par l’heure d’été, comme l’appellent nos voisins suisses. Les experts de la Confédération helvétique, comme ceux d’autres pays (Allemagne en tête), ne croient pas au résultat de ce système, qui tend à augmenter l’activité du soir, consommatrice d’énergie. Qui en France, en 1975, a pensé aux surconsommations entraînées, et à l’effet des lampes efficaces, déjà en progrès à l’époque ?
Il faudrait organiser un « musée des erreurs », où figureraient, par exemple, le barrage d’Assouan, les bébés couchés sur le ventre et l’exécution des soit-disant sorcières (et les sorciers, moins nombreux) brûlées comme Jeanne d’Arc.
De nos jours, on ne brûle plus sorciers ou sorcières. Le monde médical a reconnu qu’il n’était pas bon de coucher les petits sur le ventre. Le barrage d’Assouan finira par être comblé, avec toutes les tonnes de limon qui ont manqué pour fertiliser les sables de l’Égypte. Combien de temps dureront encore les changements d’heure ? On peut espérer une conscientisation à partir des pays qui les ont abandonnés… ou la prise en compte des QUATRE bons rapports parlementaires français qui ont proposé sans succès de quitter le système actuel, à commencer par celui, très percutant, de l’actuelle Ministre de l’Énergie, Madame Ségolène ROYAL. Je crains la persistante faveur des médias à l’égard des contre-vérités des administrations. Ignorance, inertie et orgueil mal placé des responsables (« La France n’a pas de pétrole, mais elle a des idées », avaient-ils proclamé sans modestie)… sont les trois points d’appui du régime « heure d’été »… dont certainement le premier est le plus important.
J’espère que cet ouvrage contribuera à améliorer la connaissance des heures et des différents impacts des heures saisonnières et avancées.
Il faut savoir que, au niveau européen, ce ne sont pas les ministres de l’Énergie qui sont responsables de l’heure d’été, mais ceux des Transports. Important aussi : La définition de l’heure légale « d’hiver » appartient aux Etats de chaque pays de l’UE. La France pourrait s’aligner à nouveau sur l’heure du méridien de Greenwich en « hiver ». Même chose pur l’Espagne, qui a déjà voté pour cet alignement ! Le maintien de l’heure TUC + 1 à l’ouest de l’Europe entraîne une uniformité des heures dans sa partie continentale : On devrait en remercier les français, car cela suppose un effort important !
Le but de notre association est de garder l’heure « d’hiver » avancée, soit TUC + 1, pendant toute l’année, que cela soit bien clair.
Lors de l’un de mes derniers entretiens à Bruxelles au cabinet du Commissaire aux transports, comme j’avais évoqué les difficultés des pays situés à l’ouest du continent, on m’a répondu sèchement que ce n’était pas la faute à la Commission si certains pays se trouvent à l’ouest. Mon interlocuteur, comprenait-il que le grand problème pour chaque pays, à l’est comme à l’ouest, consiste peut être à avoir déjà en « hiver » l’heure de son voisin situé plus à l’est ? C’est le cas de la France et de ses frontaliers du fuseau de Greenwich (le Bénélux et l’Espagne), ayant l’heure de Prague-Naples en « hiver » depuis la deuxième guerre mondiale… et avec des « heures d’été doubles », déjà à l’époque de l’occupation et, de nouveau, depuis bientôt quarante ans.
On peut aussi se demander si la Commission de l’UE réalise que les changements d’heure constituent une entorse au système universel des fuseaux horaires, puisque l’inversion des saisons dans les deux hémisphères rend impossible une harmonisation universelle.
Notre association travaille le sujet depuis une trentaine d’années et nous ne cessons d’apprendre, et d’y réfléchir.
Une excellente expression de sagesse des élus est apparue dans un rapport sénatorial, à la fin de l’introduction du chapitre 1, où l’on pouvait lire :
« Or, à l’évidence, aucun agent économique ne peut souhaiter le retour à un calendrier anarchique des dates de changement horaire par les États membres favorables à la poursuite de ce dispositif. En revanche, on peut légitimement s’interroger sur l’intérêt même d’élaborer un calendrier commun dès lors que l’analyse sectorielle des effets de l’heure d’été montre que ces avantages sont discutables et ses inconvénients certains. »
Tiré de « Faut-il en finir avec l’heure d’été ? » par Philippe FRANÇOIS
Délégation du Sénat pour l’Union européenne – Rapport N o 13 – 1996 / 1997
lien : http://www.senat.fr/rap/r96-13/r96-130.html
Première partie


Après avoir traité la difficile question des compétences, les prétendus avantages de l’heure avancée d’été sont présentés dans les domaines des transports, de l’énergie, des loisirs, du tourisme et de la sécurité routière. C’est à dessein que l’analyse des prétendus avantages précités précède l’étude des préjudices des heures a

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