Autobiographie d un quidam ordinaire
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Autobiographie d'un quidam ordinaire , livre ebook

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Description

En l’espace d’un an, j’ai perdu mon travail mon épouse et mon enfant. Mais pourquoi mon esprit est-il tourmenté alors que dans les faits, les apparences sont sauves ? Peut-être le besoin d’exorciser mes tourments, un exutoire afin d’éviter de sombrer dans la folie ! Pourtant aucune pensée morbide ne m’assaille et encore moins le suicide. Est-ce de l’orgueil ou un ego démesuré de me sentir le personnage central d’un drame de la vie quotidienne, lorsque la souffrance est le lot quotidien de millions de personnes ? Quel intérêt de me confiner dans cette réflexion anxiogène, bien que tous les jours mon existence me donne des signes de réconfort ?

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Informations

Publié par
Date de parution 10 juin 2013
Nombre de lectures 1
EAN13 9782332561503
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0037€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

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Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-332-56148-0

© Edilivre, 2013
En l’espace d’un an, j’ai perdu mon travail mon épouse et mon enfant.
Mais pourquoi mon esprit est-il tourmenté alors que dans les faits, les apparences sont sauves ? Peut-être le besoin d’exorciser mes tourments, un exutoire afin d’éviter de sombrer dans la folie ! Pourtant aucune pensée morbide ne m’assaille et encore moins le suicide. Est-ce de l’orgueil ou un ego démesuré de me sentir le personnage central d’un drame de la vie quotidienne, lorsque la souffrance est le lot quotidien de millions de personnes ? Quel intérêt de me confiner dans cette réflexion anxiogène, bien que tous les jours mon existence me donne des signes de réconfort ? Psychothérapie ou besoin de me mettre en scène et d’être l’acteur principal de mon mélodrame ? Une sorte de culpabilité entremêlée du désir d’être le centre de l’univers, au moins pendant un moment… Quelles motivations me poussent à me complaire dans cette situation où le héros de l’histoire est un looser ?
J’ai toujours été attiré par les loosers. Ce sont, pour moi, les héros du désespoir qui tentent une fuite de notre quotidien trop bien cadré par des leaders d’opinions qui imposent leur style grâce à leur puissance de conviction sur les groupes et les individus. Oui j’aime les loosers, ces personnages atypiques et décalés, qui sont souvent la manifestation d’une vraie rébellion contre toutes les formes d’oppression et de connerie que les winners imposent à nos modes de vie. Ils perturbent, dérangent, remettent en questions les (mauvais) fondements même de notre société. Tous ses exclus, ses marginaux, ses bottés en touche du système, cette grande communauté hétérogène à laquelle j’ai l’intime conviction d’appartenir et qui a toujours été proche de mes délires paranoïaques tout au long de mon cheminement.
Je suis un looser et j’aime ce que je suis !
Mon parcours personnel : chaotique ! Mon premier job intérimaire de trois mois m’avait permis de bénéficier de plusieurs dizaines de mois de chômage au cours desquels je m’étais complu (à l’époque pôle emploi rémunérait les chômeurs pendant une longue période). Une sorte de mauvais présage dans le démarrage de ma vie active qui augurerait de la suite des évènements. J’ai exercé tous les métiers : ouvrier, aide-soignant, vendeur forains, animateur, vigile, chimiste, assureur, directeur commercial, chauffeur, ingénieur environnement, prof… Très rapidement j’entrais systématiquement en conflit avec la direction.
Ah l’autorité ! Parlons-en de l’autorité ! j’ai toujours eu du mal avec l’autorité : celle qui évalue, qui juge, qui contrôle, qui rappelle à la loi, qui discrimine, qui rabaisse, qui insulte et qui abuse de son pouvoir.
Voilà, j’ai vidé mon sac et MERDE à ceux qui se sentent concernés…
J’ai perdu mon travail
– On a déjà été déçu par un suppléant, c’est pour cette raison que je suis un peu méfiante, justifiait Mme Gaétan, la prof de SVT que je devais remplacer.
– Vous comprendrez bien que mon implication de suppléant dans cette mission soit différente de la votre, professeur titulaire. La précarité du poste modifie la donne ! M’insurgèrent-je.
– Vous connaissez les difficultés de ce métier d’enseignant, enchaînais-je, et bien dîtes-vous que pour un suppléant c’est pire ! On arrive dans une classe que l’on ne connaît pas et dont les habitudes sont acquises ; les élèves et les collègues parfois doutent de vos compétences, on ne connaît pas le mode de fonctionnement de l’établissement, on n’a pas toujours accès au matériel pour réaliser des travaux pratiques…
– De toutes façon vous avez tous les cours et le programme des devoirs surveillés, coupa t elle d’une voix sèche.
Le cadre était posé.
J’atterrissait dans un établissement privé catholique et pour m’intégrer au mieux je participais à l’office religieux qui était donné le jour de la rentrée scolaire, le tout orchestré par le directeur de l’établissement, un religieux, frère. Les premiers contacts avec mes collègues SVT de l’établissement Irène, Sophie et Pierre s’établirent au mieux. Pendant trois mois j’avais suivi les consignes de Madame Gaétan et malgré sa condescendance à mon égard, je me disais que ma mission arrivait à son terme et que j’allais passer à autre chose. La dernière semaine je me retrouvais avec plus d’une centaine de copies à corriger, et pas des moindres, non, pas des petits contrôles comme ça donnés sur le coin de la table, que nenni ! Mais des devoirs surveillés de fin de trimestre sur lesquelles les élèves planchent pendant deux heures (les profs comprendront…). La bougresse avait chargé la mule et je me sentis pris au piège. Formateur occasionnel, j’avais en charge un stage en entreprise la semaine qui suivait et je me trouvais dans l’incapacité de mener à terme ces corrections. J’appelais donc ma collègue pour lui présenter la situation afin de lui demander d’assurer une partie du travail. Très rapidement le ton monta et des insultes fusèrent à mon encontre. Je lui demandais de changer de ton, sinon je raccrochais. Le ton resta agressif, donc je raccrochais, non sans l’avoir avertie que je ne corrigerais aucune de ces copies et que tout ce travail incomberait à sa charge. Le lendemain je prenais rendez-vous avec le chef d’établissement afin de lui demander son arbitrage :
– Madame Gaétan vous a parlé de notre échange ?
Il saisit son stylo et un bloc-notes. Son attitude me laissa penser qu’il était au courant.
– Non, de quoi s’agit-il ?
– Je vous résume le contenu de notre entretien téléphonique : dans l’incapacité d’assurer la totalité des corrections de fin de trimestre, je lui ai proposé d’assurer une part de ce travail…
– La correction fait partie intégrante de votre mission, vous êtes payé pendant les vacances scolaires et vous ne devez assumer aucune autre fonction pendant votre suppléance ! Me coupa-t-il.
Le ton était donné !
– Vous pouvez prendre en considération le comportement de Madame Gaétan, me semble-il ?
A ce moment tout bascula. Je vis les veines de sa gorge se gonfler de haine et son visage cramoisir.
– Puisque c’est ainsi que vous le prenez, vous n’enseignerez jamais plus et je déploierai toute mon énergie afin de vous exclure des listes de suppléances, vociféra-t-il.
– Il est vrai que j’ai un statut précaire, rétorquais-je calmement, mais le chantage à l’emploi ne fonctionne pas sur moi : prenez vos responsabilités et je prendrais les miennes.
Je m’aperçu alors que le son n’était pas au maximum et qu’il pouvait crier encore plus fort.
– Sortez de mon bureau, fit-il, en pointant la porte de son index.
– Je ne m’en irai pas avant que vous notifiiez mon départ par écrit. Vous n’êtes pas mon employeur. Je dépends du Rectorat et c’est à lui de décider de mon sort !
Il s’étrangla de plus belle.
– Sortez de mon bureau, ou j’appelle la police !
Je restai immobile, il se rua à ce moment là, hors du bureau, en claquant la porte. Je pensais alors que je m’étais mis dans de sales draps, mais qu’il était impossible de faire machine arrière. Quelques instants plus tard le CPE (adjoint du chef d’établissement) fit irruption dans la pièce, suivi du directeur qui n’avait pas décoléré.
– Vous êtes témoin, Mr Favier (le CPE) que malgré la sommation faite à M Aubois de quitter mon bureau, il n’obtempère pas !
Mr Favier très gêné par la situation et timidement.
– Allons...

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