La lecture à portée de main
180
pages
Français
Ebooks
2018
Écrit par
Laurent Kourouma
Publié par
Edilivre
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Publié par
Date de parution
26 octobre 2018
Nombre de lectures
0
EAN13
9782414288243
Langue
Français
C’est quelques cinquante ans qui se déroulent au fil des pages de ce récit autobiographique, divisés en six parties distinctes. L’enfance, et très vite, le départ pour d’autres contrées en Afrique de l’ouest et en France, pour échapper à un enfermement dans ce moule idéologique de l’identité unique et exclusive qu’avaient construit pour ses populations, les dirigeants politiques de la Guinée d’alors. Le voyage sera long et initiatique. Il est raconté à chaque étape, par des récits émouvants, drôles, émaillés de leçons de vie peu banales... Le chemin du « retour à la maison » passera par Abidjan, Libreville et San-Diego. Un chemin qui avait semblé interminable à cause de la farandole des tribulations sur le parcours, où, il fallait se dépasser en permanence pour ne pas connaître la déchéance et garder intacte, cette part de vous qui avait fait halte à toutes les étapes de l’odyssée...
Quand l’auteur débarque enfin dans sa Guinée des années 90, il va y découvrir, un développement inédit de fragilités humaines. Il est témoin de retours de passé extrêmement vifs et souvent déplacés de ses compatriotes, dans un pays qui avait longtemps vécu replié sur lui-même, dans une espèce de labyrinthe d’écrans en circuit fermé... Une chronique du rire et du pleurer avec des récits hilarants sur l’euphorie des apprentissages à l’exercice des droits politiques et sociaux de ces années-là... Un émouvant témoignage à la générosité humaine, est conté ici, avec une qualité et un niveau soutenu de la langue, qui ne gênent en rien, l’accessibilité de ce roman à tous.
Publié par
Date de parution
26 octobre 2018
Nombre de lectures
0
EAN13
9782414288243
Langue
Français
Couverture
Copyright
Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com
Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.
ISBN numérique : 978-2-414-28825-0
© Edilivre, 2018
Dédicace
Je dédie ces pages :
A ma mère, Anna Luopou Lamah, qui a fortement contribué à développer en moi, deux facultés hors normes : La mémoire et la capacité d’adaptation. Merci maman !
A son cousin, Souleymane Koly qui m’a appris à ne compter que sur le regard critique de l’autre dont on est sûr qu’il comprend vos objectifs et ne vous passe rien. Merci Togba Ile !
A ces gracieuses dames qui m’ont aidé à traverser la brume de l’indifférence et à achever une maturation que mon éducation rendait problématique. Merci Mesdames, au-delà de toute expression !
A ces frères et amis qui m’ont donné conscience du potentiel d’inventivité que j’ignorais en moi, Merci à tous, d’avoir été là !
Introduction
Il existe des êtres qui font tout sur le tard. Ils traversent l’existence avec un calme et une sorte de nonchalance qui frisent l’indolence. S’oubliant dans la routine du temps qui passe, ils se laissent dessaisir de la totalité de leur force et de cette énergie en eux, qui auraient pu les conduire vers une existence bien meilleure. Je crois avoir longtemps appartenu à cette catégorie d’êtres…
Heureusement qu’arrivent toujours, ces moments de réveil, où les vannes des habitudes longtemps verrouillées, s’ouvrent toutes seules et toutes grandes. Alors, Comme une silhouette longtemps oubliée que l’on libère des coulisses d’un théâtre, l’on veut rattraper le temps perdu en s’essayant à tout. Et, tout y passe. Des morceaux d’époques choisis restés accrochés à la mémoire, se mettent ainsi à défiler sans arrêt et l’on découvre alors avec stupeur, cette faculté qu’a la mémoire, d’être presque indéfiniment compressible quand l’occasion lui est imposée.
J’ai fait un voyage dans mon passé et me suis arrêté sur des images étonnantes : images sur les blessures de l’enfance qui ne sont jamais cicatrisées. Images sur les difficultés de l’adaptation sociale dont le poids des besoins vous ronge à chaque instant. Images sur cette découverte en soi, de cette incapacité à se mouvoir dans le domaine de l’à peu près. Images sur les regards de menaces et de soupçons sur vous posés, parce que vous avez refusé de vous enfermer dans une identité unique et exclusive.
En faisant halte à certaines étapes de mon parcours professionnel en Guinée, j’ai découvert qu’elles m’auront servi de véritables tremplins pour l’observation et la mesure des fragilités humaines d’une époque. Cadre stagiaire à la BICI-Guinée, Directeur d’une unité industrielle de l’époque SOGUIFAB, Chargé de prospections de marchés internationaux (FICA), Enseignant vacataire au CFPB-Paris (délégation guinéenne) et… Secrétaire Général de l’Association des Industriels de Guinée, j’avais été témoin, de certains dommages causés par cette épaisseur psychologique, née de la névrose de l’identité exclusive que notre pays traîne comme un boulet, depuis 1958. J’ai revu défiler ces étonnantes images sur les occasions manquées de la vie et j’ai été pris de cette douleur qui vous fait perdre vos repères dans l’espace et le temps. C’est de tout cela que j’ai voulu parler dans les pages qui suivent.
« Avant que ne vienne l’oubli » est un arrêt sur des tranches de vie faites par endroits, par d’incroyables séries d’occasions manquées, de perpétuels recommencements. Comme si quelque chose qui transpire la guigne, avait à jamais déteint sur vous, vous allez démarrer au quart de tour, dans des directions imprévisibles, heurtant tout sur votre passage, comme le ferait un cheval sans brides. Vous finirez ainsi par lasser et par blesser pour longtemps, ceux qui vous auront approchés pour vous aider à traverser la brume de l’indifférence et de l’oubli.
« Avant que ne vienne l’oubli » est un témoignage sur l’expression de la légèreté de l’être dans la Guinée de l’après mars 1984, où de brusques retours de passé avaient parfois été extrêmement vifs et déplacés. Une chronique du rire et du pleurer de cette époque où nous vivions dans cette espèce de labyrinthe d’écrans en circuit fermé. Un monde dans lequel nous n’avions que deux formes d’expressions face au développement inédit des « déviations gênantes » : Le silence pour garder notre innocence, en acceptant de temps en temps, le compromis même pour l’inconciliable. Dire les vérités d’un moment et se faire éjecter.
En choisissant cette dernière forme d’expression, plusieurs parmi nous, avaient voulu échapper à cette frénésie d’arrivisme social qu’avait transcendé toute préoccupation morale. Nous nous étions alors volontairement disqualifiés pour toute course vers le haut de l’échelle sociale. Tant mieux ! Nous nous étions dits. Nous n’aurions ainsi pas à prendre et à garder les plis des habitudes des hommes du « sérail » de l’époque : le regard de haut, le jugement sans appel. Et puis Zut ! Nous nous étions dits aussi : « Nous ne sommes quand même pas venus au monde pour remettre les pieds dans les pantoufles des autres fussent-elles chaudes et confortables »…
Voilà qu’au soir de mon âge, j’ai voulu par l’écriture, partager le film de cette tranche de vie, qui semblait promise à un lendemain moins obscur, mais dont un étrange destin a voulu autrement la trajectoire. J’ai aussi voulu partager ici, ce qu’a longtemps été le regard des autres sur nos indécisions, nos frasques, qui ont amené certains à penser un moment, que les Guinéens ressemblaient de plus en plus, à ces êtres que la nature invente de temps en temps, presque par erreur. Je passe donc ainsi, par une écriture dont je ne connais ni les règles, ni la structuration. Qu’importe ! Allons y pour ma forme d’expression, pour découvrir un pan de notre passé récent et rappeler à mes meilleurs souvenirs, ces hommes et ces femmes avec lesquels j’ai pris un moment, le chemin de la vie… Avant que ne vienne l’oubli…
Le livre 1 de l’ouvrage intitulé Moi, survole les évènements de cette tranche de vie, qui s’étend de ma venue au monde, au jour où j’ai décidé de quitter le nid familial pour un exil. Un départ qui avait ressemblé à un appel du destin. Cet appel qui vous fait résister à la peur du vide, afin de réaliser vos rêves ou pour vous éviter de mourir idiot de l’enfermement dans ce moule de l’identité unique et exclusive qu’avaient construit pour nous, nos dirigeants. J’ai voulu remercier ces hommes et ces femmes qui m’ont témoigné de leur affection au cours de ce cycle d’existence qui avait alterné joies, expériences douloureuses, illusions perdues. Remercier des hommes et des femmes qui avaient parfois surgis de je ne sais où, pour me prendre par la main et passer cette brume de l’indifférence qui couvre toujours, une partie du chemin pour la vie. Je sais que le temps peut effacer le souvenir de plusieurs êtres de cette merveilleuse chaîne humaine. Mais je compte sur ma mémoire à moi, pour restituer le moment venu, le souvenir des oubliés du présent. Nous avons l’éternité.
« Aller jusqu’au bout du voyage pour ne pas mourir idiot ! » est le récit de mes aventures en Afrique de l’ouest. Par une plongée brutale dans le monde des adultes et des méandres de la vie, j’avais été rendu fort de quelque chose, dont aucun enseignement ne m’avait encore donnée jusque-là. Les rencontres avec les hommes, m’avaient forgé un caractère fait de verve, d’audace, mais aussi, de tempérance. J’avais acquis par l’usage, les bribes de ce talent de dépeindre les sensations intimes des autres. J’avais découvert avec Monseigneur Luc Sangaré archevêque de Bamako et Monsieur Cheick Boubacar Fall Président Directeur Général d’Air Afrique, cette vertu qu’est l’humilité et le don sans réciprocité. D’eux, Je savais maintenant, que l’on ne pouvait juste qu’écouter son moi, pour décider du sort des autres…
« Elargir le champ de l’expérience » est cette chronique sur nos années d’apprentissage dans cette France dont on avait rêvé du modèle de société et de citoyenneté. Une connaissance de la citoyenneté qui passait par l’apprentissage de sa science, de sa culture et de son éducation. Nous avions emprunté son verbe pour ce faire, tant pis si, ce verbe n’avait toujours pas épousé tous nos sentiments. Nous allions tout de même y acquérir des clés pour la compréhension et le fonctionnement de nos économies et de nos sociétés. Au-delà, elle nous servira de tremplin pour ces voyages à l’intérieur des autres sociétés européennes, desquelles nous tirerons et capitaliserons des sommes de vécus peu banales…
« Le carnet du retour à la maison » un retour à la maison qui aura été plus long que prévu, à cause des portes d’accès qui y étaient restées fermées. Trop longtemps fermées pour que la farandole des tribulations sur les chemins de retour en soit plus que grisante, se heurtant désormais à l’épreuve du réel. Il faudra ainsi se dépasser en permanence, pour ne pas connaitre la déchéance et garder intacte cette part de vous qui aura fait halte à toutes les étapes du parcours.
« Bienvenue à la maison » Une maison dans laquelle les hommes avaient pris des allures d’apparition, à cause du stress et de l’usure. Leurs cris longtemps contenus, étaient enfin audibles. Des effets d’annonces savamment distillés comme réponses à leur désarroi, les avaient fait retomber dans les creux de la déraison dont on les avait tirés un instant. On va découvrir avec torpeur, un développement inédit des fragilités humaines. La rencontre avec l’expression plurielle sera douloureuse ici, à cause du viol des consciences qui se profilaient déjà à l’horizon. Dans ce chambardement des codes, on aura besoin de retrouver ce sentiment d’indivision si réconfortant. Mais il faudra pour cela aussi, renoncer à ses frontières, accepter de sombrer dans une fusion