Brathwaite : Comment Travailler comme un nègre sans se fatiguer
368 pages
Français

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Brathwaite : Comment Travailler comme un nègre sans se fatiguer , livre ebook

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Description

« L’élève Normand Brathwaite n’a aucune chance dans le métier. »
C’est du moins la mention inscrite au dossier du finissant en théâtre du Cégep Lionel-Groulx, en 1978. La suite de l’histoire est éloquente…
Trente ans de carrière plus tard, le petit gars de la rue Saint-André, à Montréal, brille au firmament du star-system québécois. Acteur, im­provi­sateur, comédien, humoriste, animateur et musicien, Normand Brathwaite a incontestablement marqué notre histoire télévisuelle et radiophonique. On est bien loin du nègre de service…
Dans cette biographie, la journaliste Isabelle Massé livre tout un pan de notre patrimoine artistique à travers les souvenirs et les anecdotes de Normand lui-même, mais aussi des nombreuses personnes qui l’ont côtoyé au fil des années, de Chez Denise au Match des étoiles, de CKOI aux Gémeaux, de Beau et chaud à Juste pour rire, de Pied de Poule à Piment fort.
Mais qu’en est-il de l’individu derrière l’homme-orchestre ? Contre toute attente, on découvre un homme plutôt réservé et jaloux de son intimité, qui se livre ici sans pudeur dans un portrait d’une étonnante proximité.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 11 avril 2012
Nombre de lectures 1
EAN13 9782764422144
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0750€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales du Québec et Bibliothèque et Archives Canada

Massé, Isabelle
Brathwaite : comment travailler comme un nègre sans se fatiguer
ISBN 978-2-7644-1302-9 (Version imprimée)
ISBN 978-2-7644-2213-7 (PDF)
ISBN 978-2-7644-2214-4 (EPUB)
1. Brathwaite, Normand. 2. Acteurs - Québec (Province) - Biographies. 3. Animateurs de télévision - Québec (Province) - Biographies. I. Titre. PN1992.4.B73M37 2012 792.02'8092 C2012-940733-X




Nous reconnaissons l’aide financière du gouvernement du Canada par l’entremise du Fonds du livre du Canada pour nos activités d’édition.

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Téléphone : 514 499-3000, télécopieur : 514 499-3010

Dépôt légal : 2 e trimestre 2012
Bibliothèque nationale du Québec
Bibliothèque nationale du Canada

Projet dirigé par Isabelle Longpré
Mise en pages : André Vallée – Atelier typo Jane
Conversion au format ePub : Studio C1C4
Pour toute question technique au sujet de ce ePub : service@studioc1c4.com
Révision linguistique : Diane-Monique Daviau et Chantale Landry
Conception graphique : Célia Provencher-Galarneau
Photo en couverture : Martine Doyon

Tous droits de traduction, de reproduction et d’adaptation réservés

© 2012 Éditions Québec Amérique inc.
www.quebec-amerique.com
Isabelle Massé
On ne peut pas dire la vérité à la télé : il y a trop de monde qui écoute.
Coluche

Je ne pense jamais au futur. Il vient bien assez vite.
Albert Einstein
À ma mère
NOTE DE L’AUTEURE

À un animateur qui lui demandait à la télé, il y a quelques années : « Tu n’as pas peur d’être brûlé ? », Normand Brathwaite a répondu à la blague : « Je ne suis pas brûlé, mais calciné ! »
Car depuis plus de 30 ans, Normand Brathwaite mène une carrière à la télé et à la radio qui ne connaît pas de répit. D’abord comme comédien, puis comme porte-parole, animateur et musicien. Il y a eu la LNI, les pubs de la Fédération des producteurs de lait du Québec, Samedi de rire , Beau et chaud , Piment fort , Fun noir , de nombreux galas des Gémeaux et de Juste pour rire , Yé trop d’bonne heure , Belle et bum , Le match des étoiles , Privé de sens… Des rôles et des postes, mémorables et moins mémorables ( Cadillac rose , Grosse vie ), qui lui ont assuré une présence médiatique constante. Des revenus considérables également pour un artiste qui a pour lieu de travail essentiellement le Québec.
Calciné peut-être, mais loin de ne plus être désiré ! Voilà une belle image pour illustrer la dichotomie Brathwaite. En entrevue, à la télé, à la radio, l’artiste est énergique et blagueur. Omniprésent dans les médias, c’est un homme plutôt discret et peureux qui fuit les partys d’artistes. Qui préfère passer ses soirées à la maison à trembler devant un film d’horreur. Étudiant idéaliste, il a dit qu’il ne vivrait que pour le théâtre expérimental une fois ses cours terminés au Cégep Lionel-Groulx. Mais il a rapidement accepté de devenir Patrice dans la populaire sitcom Chez Denise , en 1979, à seulement 20 ans. Sur des plateaux ou des scènes, la gent féminine a souvent priorité. Il ne se fait d’ailleurs jamais prier pour complimenter une femme, mais il n’est pas sur le point de quitter celle avec qui il partage sa vie depuis 1989, la productrice et photographe Marie-Claude Tétreault, mère de son fils Édouard. Plusieurs personnes qu’il a côtoyées professionnellement le qualifient d’artiste froid, distant, avec qui il est ardu de communiquer. Toutefois, avec les journalistes, il est toujours disponible, affable et honnête. Son salaire enviable, assuré notamment par un contrat qui semble sans date de péremption avec Réno-Dépôt, lui permet de vivre dans Westmount, de se déplacer en hélicoptère et de faire un saut dans une pourvoirie… le temps d’un lunch. Néanmoins, il aime tout autant séjourner dans la maisonnette que sa femme a retapée en Gaspésie.
L’artiste « calciné » qui aimerait caresser à nouveau le 7 e Art a eu une jeunesse qu’il a étonnamment peu racontée. Celui qui a souffert d’une dépression qui a gangréné sa vie au milieu des années 2000, mais qu’il a masquée derrière des sourires à la télévision, a maintenant 30 ans de métier qui en valent le double. C’était un moment opportun pour se raconter. Pour remonter dans le temps et ainsi s’attarder sur la rencontre de ses parents, une Québécoise et un Montréalais d’origine jamaïcaine et barbadienne, qui ont mis au monde le p’tit Noir le plus connu du Québec. « Je veux savoir combien d’heures de télé j’ai fait en carrière, dit-il. Peut-être que j’en ai plus que Bobino ? C’est niaiseux, mais j’aimerais le savoir. »
Cette biographie, c’est aussi le récit du Québec culturel et exacerbé des années 1970 et 1980, ainsi que du Montréal noir des années 1950 et 1960. Il est brossé sans la prétention de tout inscrire en ces pages, mais plutôt d’accrocher des bribes historiques aux événements publics et personnels qui ont marqué la vie de Normand Brathwaite, de sa naissance en 1958 jusqu’en 2008.
Cette biographie est enfin un bref essai expliquant comment l’artiste s’est inscrit dans l’histoire télévisuelle, musicale et humoristique du Québec, pourquoi il aime rappeler qu’il est noir sans pour autant se réclamer d’un clan ou d’une culture typiquement caribéenne et comment un être transis par la peur a réussi à faire un métier qui exige de s’exposer constamment à tous.
Pour des raisons de clarté narrative, la chronologie des événements a parfois été bousculée et certains pans de la vie de Normand Brathwaite et de ses parents ont été romancés.
PRÉFACE

C royez-le ou non, je ne connais pas mon ami Normand Brathwaite.
J’y travaille de toutes mes forces depuis trente ans. Soit je suis imbécile, soit il demeure indéchiffrable.
Les deux options seraient aussi envisageables.
J’ai rencontré mon ami papou à l’âge de dix-sept ans. Il en avait trois de plus que moi. Jeunes alors, sveltes et fiers, nous formions à la fin des années soixante-dix un duo hors pair sorte de Sammy Davis Jr et Dean Martin à petite échelle.
Jeunes comédiens peu en demande, nous nous voyions presque tous les jours. Avec sa blonde, par exemple, nous allions régulièrement au cinéma voir des films d’horreur, après quoi je rentrais sagement chez moi la tête pleine de hurlements, d’amputations sanglantes, de spectres traumatisants, de meurtres irrésolus et plein d’autres jolis souvenirs.
Puis nous recommencions le lendemain. Et le surlendemain. Et peut-être même le jour d’après.
J’étais si heureux.
Sa blonde de l’époque (une blanche étonnamment que nous nommerons ici Sweet Mysterious Baby Love ) m’accueillait toujours à bras ouverts dans leur appartement de la rue Cherrier, puis plus tard dans leur première maison du Chinatown. Je ne sais trop si j’étais chargé de les chaperonner, à mon insu, par une autorité occulte inconnue, ou si nous étions simplement trois psychotroniques post-pubères en manque socio-affectif. Quoi qu’il en soit, nous éprouvions sans cesse le besoin d’être ensemble. Je n’avais pas de blonde à l’époque sinon des punkettes égarées, aventures d’un soir, qui fumaient en faisant l’amour et notre trio d’alors fut mon ultime rempart contre la solitude et le désespoir.
En fait, Normand et Sweet Mysterious Baby Love furent mon premier threesome . Il y en eut d’autres par la suite, évidemment, mais on n’oublie jamais sa première fois.
On ne se lâchait plus.
Une fois, se sentant coupables de m’abandonner à moi-même alors qu’ils avaient décidé de partir en voyage quelques jours, ils me confièrent leur domicile. J’y ai laissé moisir

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