C est de ta faute, si j en suis là
178 pages
Français

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C'est de ta faute, si j'en suis là , livre ebook

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Description

Après la publication de ses deux recueils de poèmes, Les larmes d’une vie et Les pensées d’une vie, Michel Ferrand a tenu la promesse faite à un ami, celle d’écrire son histoire. C’est ainsi qu’il va nous mener en voyage, de Paris en Kabylie, sur fond de conflit franco-algérien et nous faire découvrir le destin d’une famille éclatée.

« C’est de ta faute, si j’en suis là », cette douloureuse petite phrase a accompagné l’enfance de Paul, sans qu’il comprenne pourquoi. Humiliations, brimades, injustices, emprise psychologique seront le lot quotidien de cet enfant. Sa mère tiendra une place ambiguë dans cette histoire.

De découvertes en rebondissements, Paul aura finalement le courage de prendre son avenir en main, sans jamais cesser d'essayer de retrouver les siens.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 22 juillet 2015
Nombre de lectures 2
EAN13 9782332972828
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0060€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composér Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d'adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-332-97280-4

© Edilivre, 2015
Du même auteur
Du même auteur :
Les pensées d’une vie (recueil de poèmes)
Les larmes d’une vie (recueil de poèmes)
Citation


On ne guérit pas de sa petite enfance.
Jean Ferrat.
Introduction
Il est parfois facile d’écrire un poème pour exprimer ses sentiments, mais il est très difficile de dévoiler toute une vie à travers un livre ! Utiliser des mots simples ou non ne changera rien à la difficulté de se mettre à nu devant tous ces yeux qui vous lisent. Ils vous découvriront tels que vous êtes. Des questions traverseront certains esprits se demandant, si ce que vous racontez est vraiment arrivé, d’autres au contraire se mettront à philosopher sur la profondeur de ces écrits. Mais, quel que soit le ressenti du lecteur, l’objectif de l’écrivain est d’attirer son attention sur certains événements et de le sensibiliser.
Pour ma part, ce que je vais vous narrer n’est pas un conte, mais une vie tout entière qu’un ami a bien voulu me confier. Il a émis ce souhait qui lui tenait tant à cœur, que son histoire soit racontée à travers mes lignes, afin de réveiller la conscience de l’être humain sur le mal qu’il peut accomplir durant son existence.
Il a traversé tant d’épreuves, dont une guerre qui ne fît pas de victimes uniquement chez les adultes, mais qui indirectement eut des répercussions sur la vie de toute une famille. Les enfants furent les premiers êtres atteints avec ces séquelles psychologiques gravissimes qui entacheront à jamais leur vision du monde dans lequel ils auront tant souffert. Ils grandiront avec un sentiment amer qui les troublera, dans la façon d’appréhender toute une génération.
Il est certain qu’il existe des personnes ayant accumulé beaucoup plus de souffrances que d’autres. C’est pourquoi j’ai estimé que son histoire méritait d’être racontée. C’est une promesse que je lui ai faite avant qu’il ne quitte ce monde pour aller rejoindre les étoiles.
Toi, mon ami, qui es là-haut dans le ciel, inspire-moi, afin que je puisse retranscrire fidèlement ce lourd fardeau que tu as bien voulu me livrer, pour pouvoir voyager, libéré de tes angoisses, vers ta nouvelle destinée, et te reposer enfin en paix dans ton paradis.
Je me souviens comme si cela datait d’hier. Nous étions assis sur un banc dans ce parc fleuri, à Paris, au milieu du printemps. Des oiseaux picoraient à nos pieds les petites miettes qui tombaient de nos casse-croûtes et rien ne semblait les effrayer, pas même les enfants qui jouaient et criaient à plein gosier. Je voyais bien dans tes yeux, cette envie d’être à leur place tellement leur visage resplendissait de bonheur. Tu remarquas non loin de nous, les parents qui surveillaient attentivement du regard, leurs chérubins. Cette sérénité qui nous faisait tant de bien ne dura pas très longtemps. Les larmes aux yeux, tu étais angoissé et tu semblais vouloir me révéler ce qui te tourmentait tant. J’ai bien vu ce qui se passait, mais je n’ai rien dit, attendant respectueusement le moment où tu déciderais de t’exprimer enfin.
Ce n’était pas la première fois que l’on venait dans ce parc et tu réagissais toujours de la même façon. Mais ce jour-là, visiblement tu avais l’air déterminé à tout me révéler. Cette situation me mettait mal à l’aise, ne sachant comment réagir. Je me suis trouvé confronté à un dilemme. Me languissant de tes paroles et pour briser ce long silence monotone, je me suis donc mis à écrire dans ma tête un poème décrivant cet instant de solitude, quand tu t’es enfin décidé à parler. J’étais rassuré, mais inquiet, car ton visage s’assombrissait et tu as pris un air si solennel et sérieux que j’ai pensé, mais que va-t-il m’annoncer de si grave ?
Et c’est ainsi que tu m’as raconté ton histoire. Et comme nous venions régulièrement dans ce lieu qui restera à jamais gravé dans ma mémoire, tu continuas jour après jour à déposer là, devant moi, tout ce que tu avais sur le cœur. Cela a duré tout un mois.
Paris, la capitale, ses monuments, ses sites historiques, ses ponts légendaires, Notre Dame de Paris, sans oublier la tour Eiffel. Toutes ces beautés ! Combien de visiteurs sont venus admirer ces joyaux renommés dans le monde entier ? Et toute son histoire ! Depuis la monarchie jusqu’à la république, tant de livres ont relaté des événements qui ont marqué les esprits. Paris, le symbole de l’amour, où des milliers de romans passionnels se sont succédé, au fil des années, mais très peu de livres parlent véritablement de ses habitants, oubliés dans leur vie de misère, ou de ces enfants abandonnés à leur triste sort. Certes, de célèbres écrivains s’y sont intéressés tel Victor Hugo avec « Les misérables », pour ne citer que lui. Mais bien d’autres tragédies se sont déroulées dans ces rues et ces quartiers.
À la fin, je t’ai demandé :
– Dis-moi, pourquoi tout à coup, t’es-tu mis à me raconter ta vie ? Et tu m’as répondu :
– Tu es mon ami et tu écris de temps en temps. Je voudrais bien, si tu es d’accord, que tu écrives un livre sur mon histoire. Je t’ai rétorqué :
– Écrire un poème est une chose, mais toute une vie, c’est beaucoup plus complexe et je ne suis pas sûr d’y arriver.
Malgré cela, tu m’as convaincu. Ce que je ne savais pas, c’est que tu allais me quitter pour toujours. Je t’ai fait une promesse et je la tiendrai. Avant tout, je voudrais que tu saches que je respecterai fidèlement tout ce que tu m’as confié, et pas un seul événement ne sera oublié. J’écrirai ton histoire, à la première personne comme si c’était moi qui l’avais vécue. J’y mettrai tout mon cœur et toute ma volonté pour te remercier, au nom de notre amitié.
Première partie
Ce 30 juin 1957, on assiste pour la première fois depuis quelques années à une véritable canicule. Selon la Météorologie nationale, la sécheresse qui a débuté au printemps va s’accentuer, notamment en région parisienne. Cette vague de chaleur provoquera une telle pénurie d’eau que les pompiers de Versailles s’empresseront d’y remédier en distribuant de l’eau par camion-citerne, beaucoup d’enfants en culottes courtes attendant impatiemment avec leurs seaux. C’est en cette période où l’atmosphère fut irrespirable, où chaque habitant se cloîtra chez lui, les volets fermés pour garder le peu de fraîcheur qu’il pouvait y avoir, que Françoise eut de violentes contractions. Seule dans son logement d’un immeuble de trois étages, aussi délabré que pouvaient l’être ses voisins immoraux et inhumains. Après avoir fermé précipitamment la porte de son appartement, elle descendit les escaliers, tenant d’une main une valise qu’elle avait soigneusement préparée auparavant, et s’agrippant de l’autre à la rambarde en bois fragilisée par les années, celle-ci pouvant céder à tout moment. Gémissant de douleur, la sueur lui piquant les yeux, de toutes ses forces, elle appela au secours. Seul l’écho de sa voix résonnait comme si l’on criait dans un tunnel. Pas un seul des habitants ne daigna lui venir en aide. Elle se disait qu’une fois franchie la cour, elle trouverait certainement une voiture qui l’accompagnerait à l’hôpital le plus proche. Il était déjà minuit passé, et seuls quelques ivrognes noctambules, leur bouteille de vin à la main, titubaient. Ils tenaient à peine sur leurs jambes, et l’esprit tellement embrouillé par leur ivresse ils ne remarquèrent même pas la détresse de cette pauvre Françoise, pliée en deux, la douleur étant si forte qu’elle en voulait au monde entier. Elle n’était qu’à mi-chemin de l’hôpital et le souffle lui manquait tant qu’elle aurait pu croire avoir fait un marathon. Et pour se donner du courage, elle criait au bébé qu’elle portait.
– Arrête de me donner des coups de pied, tu me fais assez souffrir comme ça !
C’est dans ce moment de solitude et de supplice que Françoise se remémora le film de sa vie. Comment en était-elle arrivée là, à ce point de non-retour ? Elle ne regrettait rien de son choix, car du fond de son cœur elle était persuadée que la cause qu’elle défendait était juste. Et rien ni personne ne pouvait l’en dissuader.
Françoise était mariée à Émile Leman. Elle était heureuse et de leur union trois enfants étaient nés. Pierre, l’aîné était âgé de neuf ans, Jean et Marie avaient respectivement six et trois ans.
Leur mère travaillait à la chaîne dans une usine de pièces détachées pour voitures. Elle menait une vie normale d’ouvrière pour subvenir aux besoins de ses enfants, et pour économiser de l’argent, elle emportait une gamelle pour son déjeuner. Régulièrement, elle lisait les vieux journaux traînant sur les tables de la cantine, journaux qui relataient les douloureux événements du conflit Franco-Algérien. Une guerre qui faisait des victimes des deux côtés. Discrimination et haine étaient le quotidien de tous les habitants, qui sortaient à peine de la Seconde Guerre mondiale, je dis à peine, mais cela faisait tout de même douze années que la France avait été libérée, seulement pas assez, pour panser les plaies que les nazis avaient causées. Françoise en savait quelque chose, car avec l’aide de ses frères elle aidait régulièrement les résistants en leur apportant du courrier que leurs proches leur confiaient. C’est avec beaucoup de courage qu’ils traversaient la forêt pour ne pas être arrêtés, et nombre de fois ils apprirent que certains d’entre eux avaient été abattus. C’est lors d’une de ces expéditions qu’ils apprirent qu’une église avait été incendiée avec tous les habitants du village. À cette terrible nouvelle, Françoise eut le cœur déchiré comme si c’était sa propre famille qui avait péri. Elle imaginait très bien dans quelles atroces souffrances ces pauvres gens avaient rendu l’âme. À chaque fois qu’elle

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