C était sa vie pour ne pas l oublier
56 pages
Français

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C'était sa vie pour ne pas l'oublier , livre ebook

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Description

Georges est décédé dans l’indifférence de sa famille. Seule sa sœur et son mari ont eu la volonté, la patience, de lui témoigner l’attention et l’amour auxquels tout être humain a droit. Du bonheur simple d’avoir un chez soi aux interminables galères administratives, l’auteur décrit avec émotion et simplicité la vie et la fin de celui qui fut sa seule famille. Afin de faire son deuil... mais aussi pour ne pas l’oublier. Un récit de vie plein de la bouleversante simplicité de ceux qui aiment sans concession. Directe, sans faux-semblants, cette histoire est tour à tour triste, drôle, touchante... en un mot, humaine.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 10 octobre 2011
Nombre de lectures 0
EAN13 9782748368772
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0056€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

C'était sa vie pour ne pas l'oublier
P. Marianne
Société des écrivains

Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.


Société des écrivains
14, rue des Volontaires
75015 PARIS – France
Tél. : +33 (0)1 53 69 65 55
C'était sa vie pour ne pas l'oublier
 
 
 
 
 
 
 
Je m’appelle Marianne et après bien des hésitations, j’ai décidé d’écrire ce livre pour raconter l’histoire de mon frère, Georges. C’était un être cher à mon cœur.
J’y pensais depuis quelque temps déjà. J’ai voulu le faire pour honorer sa mémoire et pour que l’on se souvienne de lui. Sa vie n’a pas été facile, mais malgré les embûches, les déboires, les chagrins et les ennuis, nous avons partagé de bons moments.
J’ai souffert de cette descente aux enfers, car je me suis rendu compte que mon amour fraternel et le soutien que j’ai essayé de lui apporter ne servaient à rien.
J’ai également voulu écrire ce témoignage, fondé sur des faits réels, pour m’aider à faire mon deuil. Il m’est en effet insupportable de vivre au quotidien avec ma peine. Ce n’est pas par vengeance que je vais relater la vie de Georges, c’est au contraire pour ne pas l’oublier, c’est pour dire : « Voilà sa vie, il l’avait choisie » - n’en déplaise à certaines personnes que j’accuse d’indifférence à l’égard de sa détresse, de ses appels au secours et de sa misère. Peu importe si elles se reconnaissent et ce qu’elles pensent, cela m’est égal.
Je veux expliquer ce que j’ai fait pour l’aider. Cette démarche est aussi difficile qu’un accouchement. Georges a eu une vie de fou, et j’entends « fou » au sens de « proche de la folie ». Toutes les catastrophes lui tombaient dessus sans crier gare, comme si la malchance était sa compagne.
Pour les personnes qui ne savaient pas comment le prendre, il était insaisissable et semblait fonctionner de manière étrange. Pourtant, il était la simplicité même. Dans sa solitude, il s’était bâti une vie intérieure que l’on pourrait dire plus ou moins réussie. Est-ce qu’il se sentait vraiment aimé ? Il s’enfermait parfois dans un mutisme qui me mettait moi-même mal à l’aise et me disait dans ces moments-là que je ressentais son mal-être et que je comprenais sa solitude intérieure. C’était dans ces périodes de mutisme qu’il trouvait des solutions à ses problèmes existentiels et rassemblait ses forces en vue d’une lutte future.
Comme il avait un caractère difficile et était de nature renfermée, je ne savais pas toujours le fond de sa pensée. Il était très têtu, et personne ne pouvait lui faire changer d’avis.
 
Ne pensez qu’il n’avait pas de qualités ! Il en avait autant que de défauts.
Il était juste, honnête, travailleur et doté d’un cœur gros comme ça. Sa courte vie ne fut pas celle qu’il aurait souhaitée. Il avait tant de choses à faire, à dire et à réaliser…
Les émotions étaient un domaine étranger pour lui, on ne peut pas dire qu’il exprimait ses sentiments. Très discret de nature, il était surtout à l’écoute des personnes qu’il côtoyait. Il aimait se fixer des objectifs, régler son emploi du temps, et se conformer à toute sorte de règles sociales. Il pouvait donner d’excellents conseils et apporter du soutien pratique en cas de difficultés matérielles. Il croyait d’ailleurs plus aux actes qu’aux paroles. Sa patience tenait à sa volonté d’améliorer sa position dans la société ; en revanche, il acceptait mal tout ce qui ne s’expliquait pas rationnellement. D’un caractère très indépendant, calme, et persévérant, il pesait toujours le pour et le contre de chacune de ses décisions, Stable et ordonnée, sa vie tournait principalement autour de son travail. Son ambition était d’obtenir les meilleurs résultats afin de conquérir le monde. Tenace et appliqué, il prenait son temps pour arriver haut et loin, et ne parlait jamais pour ne rien dire.
 
Ses faiblesses ? Il en avait, comme tout le monde. Il était extrêmement rigide et pessimiste, sombre et déprimé (donc déprimant !) Dans ses rapports avec les autres, il faisait parfois preuve de froideur et souffrait d’inhibition. Il lui arrivait d’être très moralisateur et s’opposait systématiquement à ceux qui n’avaient pas la même conception du monde. Aux interactions sociales, ce grand silencieux privilégiait la solitude, la nature et la méditation.
Son humour dépendait de l’ambiance et des gens avec qui il se trouvait, d’où parfois un comportement lunatique et franchement imprévisible dont il n’était sans doute pas conscient. Son entourage, lui, le ressentait fortement.
Malgré tout, il était connu pour sa générosité et son sens de l’organisation. Il était du genre soigneux, s’assurant que chaque gadget ou ampoule fonctionnait. Si quelqu’un venait à profiter de son introversion et lui manquer de respect, il se refermait sur lui-même. Je pense que cela le rendait malheureux.
La tranquillité et la paix étaient deux choses très importantes pour lui, et je pense que ses relations ont souffert de son besoin de s’évader parfois de la réalité.
Son but : La réussite à tout prix.
Ses défauts : La méfiance, l’exigence, la rancune.
Premier emploi
À quinze ans, Georges a commencé à travailler comme pompiste sur l’autoroute A7 pour aider financièrement la famille. Il y est resté deux ans. Il aimait ce métier qui demandait compétences commerciales et sens du contact ; les gens étaient gentils et laissaient souvent des pourboires. Ce n’est plus le cas de nos jours.
Il a appris son licenciement économique juste avant son départ pour le régiment.
Nous étions une famille de cinq enfants,
Il y avait : deux garçons, trois filles. Georges était l’aîné de la famille.
Mes parents ont divorcé lorsque j’étais très jeune, et je fus placée en pension jusqu’à l’âge de douze ans. Puis ce fut l’entrée au collège jusqu’à l’âge de quinze ans et demi, et à l’âge de seize ans je me suis mariée.
Je n’ai que de vagues souvenirs de cette période de notre vie.
Nous n’avons pas passé beaucoup de temps ensemble à la maison.
Georges fut appelé pour le régiment en 1977 en Moselle.
Lorsqu’il rentrait de permission, il nous racontait ce qu’il faisait à la caserne.
Entre autre il nous décrit l’un de ses exploits.
Ainsi, un soir, la nuit étant tombée, au cours d’une sortie avec ses copains de régiment, l’envie lui prend de manger une friandise.
Tout en discutant, il s’arrêta devant un distributeur. Ne faisant pas attention, il glisse une pièce dans la machine, et récupère sa petite boîte, portant la friandise à sa bouche. Il avait une drôle d’impression, et senti que ça bougeait.
Et devant ses camarades morts de rire, il se mit à recracher la bouchée s’apercevant qu’il était tombé sur un distributeur d’appât pour la pêche. C’était des asticots.
 
Mon souvenir le plus lointain remonte à la fois où il m’a appris à nager. Non pas à la piscine, mais dans ce nous appelions « le trou » - je ne sais pas précisément où il se trouvait. Je n’étais pas très âgée, mais je me rappelle qu’il me disait : « Tu ne crains rien, il ne faut pas paniquer. Pour apprendre à nager, il faut rester calme. Fais comme moi ! » Me montrant les mouvements de la brasse. « Tu vois, si tu fais bien comme moi et que tu ne paniques pas, tu ne peux pas couler. » Tour doucement, une grande confiance s’était installée. J’ai appris la nage en suivant ses instructions et surtout en me répétant : « Reste calme ! » en permanence.
Aide au déménagement
En 1979, mon mari, François, et moi avons emménagé dans un petit appartement au premier étage d’un immeuble. Mon beau-père nous avait trouvé un poêle à bois et à charbon au sujet duquel j’ai une petite anecdote Georges nous avait proposé son aide pour monter l’appareil, mais au cours de l’opération, il s’était trouvé coincé dans les escaliers, ne pouvant ni avancer, ni reculer. Le fou rire collectif ne facilitait pas la manœuvre ! Il aimait venir chez nous et y couchait souvent, même s’il dormait peu. Durant une nuit d’insomnie, il s’occupa du poêle, de sorte qu’à mon réveil, l’appartement était chaud. Il aimait faire plaisir aux autres et jouait son rôle de grand frère à la perfection, surtout avec moi.
Ce poêle fut le meilleur compagnon de nos conversations ; on aimait se retrouver au coin du feu, surtout l’hiver. Pendant que l’on discutait, François et moi-même mettions le cardon à mijoter, le bœuf en daube fondant à cuire et le gratin au four. Tout cela nous mettait l’eau à la bouche. Il fallait souvent le recharger pour ne pas qu’il s’éteignît, c’était son seul inconvénient.
Je me rappelle lui avoir raconté qu’une fois, ayant fini d’astiquer le poêle et tous nos meubles, qui étaient en formica, j’avais jeté l’alcool ménager dans ledit poêle, le croyant éteint. Erreur ! J’entendis un grand « Boom ! » et me retrouvai dans un nuage de suie qui recouvrit rapidement tous les meubles et moi-même - on aurait dit un ramoneur. Tout le ménage était à refaire… Ces petites histoires l’amusaient beaucoup, il riait et se moquait gentiment de moi : « Tu aurais pu faire sauter tout l’appartement, et toi avec ! » J’avoue avoir eu très peur lorsque c’est arrivé, surtout avec ce grand bruit.
La passion de Georges
Au cours de la même année, François Georges et moi avons décidé d’aller à Paris. Georges était fan de tous les styles de musique, de Boney M (un quatuor vocal de disco pop jamaico-antillais, incontournable dans les seventies ) à Jimi Hendrix, en passant par Johnny Hallyday, Christian Delagrange (un auteur-interprète), Alain Souchon, et bien d’autres. Il effectuait alors un stage au Club 77, une boîte brésilienne, et était membre et animateur des Discos mobiles de France, concept importé en France par Jean-M

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