Carnet de vie
256 pages
Français

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Description

Après la mort de son père, Gaëlle Moreau décide de lui écrire pour lui rendre compte de sa vie et de ses sentiments. Commence ainsi la rédaction de son journal intime. Elle aime voir le monde et accomplit ses rêves : l’Himalaya, le Népal, l’Islande, le Maroc... Nous la suivons dans tous ses périples, où elle déploie une sensibilité singulière ; « Je vois les petites choses de la vie que personne ne remarque », confie-t-elle, avec raison. Mais son don d’observation s’applique aussi en France, dans sa vie quotidienne. À travers les pages, elle entraîne son lecteur, entre le rire et les larmes, le fait de grandir, d’aimer, de souffrir, de se transformer petit à petit, sous les yeux de son père défunt. Ses convictions écologiques, ses amis, ses découragements et ses enthousiasmes, sa découverte de l’amour et de son homosexualité, tout est dit avec pudeur et sensibilité. Et nous lisons la vie de cette jeune femme touchante et parfois si seule avec une attention particulière. En se confiant, c’est souvent de nous qu’elle parle : nous retrouvons nos propres doutes, nos élans, toutes les petites choses qui construisent un destin.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 14 mai 2012
Nombre de lectures 6
EAN13 9782748373929
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0075€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Carnet de vie
Gaëlle Moreau
Société des écrivains

Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.


Société des écrivains
14, rue des Volontaires
75015 PARIS – France
Tél. : +33 (0)1 53 69 65 55
Carnet de vie
 
 
 
À mon père, sans qui ce livre ne serait pas là
mais pas que…
À ma mère, sans qui je ne serais pas là
mais pas que…
 
 
 
À la vie tout court…
 
 
 
Toute ressemblance avec des personnes existantes ou ayant existé est volontaire !
 
 
 
Prologue
 
 
 
J’ai mis dix ans à écrire ce livre, il y a donc des ratures, des changements, des évolutions, des… enfin bref ; dix ans de vie, comme tout le monde au final !
J’ai commencé à écrire ce carnet intime quelques jours après le décès de mon père. Des lettres irrégulières pour lui parler, pour qu’il reste là avec moi. Et puis ce carnet a évolué et il est devenu le moyen d’évacuer mes émotions, qu’elles soient positives ou négatives ; vis-à-vis de son absence mais aussi vis-à-vis de la société, du travail, des cons…
Au-delà de ces lettres, j’ai choisi de publier ici mes carnets de voyages. Un voyage par an, ça fait grandir, ça vous construit. Ces voyages ont évolué avec moi et j’ai évolué avec ces voyages. Tous différents, tous nouveaux.
Difficile de se décider à arrêter ; ma vie, elle, ne s’est pas encore terminée (ouf !). Dans dix ans, peut-être un second livre ; seul l’avenir le dira… (à lire en dernière page !).
J’ai décidé de publier (enfin, « essayer de publier ») ce livre parce que parmi toutes mes lectures, je ne trouvais pas un carnet de voyage qui raconte la vie du voyageur, ses émotions, ses sentiments, les facettes de sa personnalité qui change au fur et à mesure du ou des voyages. Au fur et à mesure de sa vie. La plupart de ces écrivains (je suis loin de les avoir tous lus), racontent le mois ou les six mois qu’ils ont vécus sans expliquer ce qu’ils étaient avant et ce qu’ils deviennent après.
 
De manière très présomptueuse, je me suis dit que je voulais faire un tel livre et raconter mes émotions, mes tristesses et mes joies. Pour cela il fallait raconter un peu plus qu’un voyage, il fallait raconter une partie de ma vie. Vingt et un ans à trente et un ans, c’est déjà pas mal. Ce sont dix années de construction. Je me dis (de manière toujours présomptueuse) que mon expérience peut servir à d’autres. Non pas qu’il faille copier mais prendre un peu à chaque chemin.
Difficile aussi d’écrire sur les amis, la famille, sans demander l’autorisation de parler d’eux et parfois même de parler de choses intimes. J’ai donc choisi volontairement de ne pas les nommer mais de remplacer leur nom par d’autres. J’espère que ceux dont je ne parle pas ici, ne seront pas vexés ; ils sont peut-être absents parce que tout va bien avec eux et que je n’ai pas de faits marquants à signaler ou au contraire parce qu’ils me pourrissent la vie et que je préfère ne pas en parler… ils sauront dans quelle case se « ranger ».
Bonne lecture !
27 juillet 2001
« Il y a dix ans encore la vie était belle, on ne peut rêver d’une enfance plus heureuse je pense. Personne ne se doute de rien et pourtant, il est déjà malade depuis longtemps. Mon père a cherché à préserver sa famille en ne disant rien de ses sentiments, de ses douleurs, ou de ses joies. Des joies, il devait bien en avoir encore un peu.
Nul ne peut dire aujourd’hui s’il avait raison ou tort, comment aurions-nous réagi en particulier à six ou neuf ans ? Nous non plus, nous n’avons pas su où pas pu lui parler, et nous en avons tous souffert. Mais aujourd’hui, nous souffrons encore plus de son départ.
J’entends partout “il allait mieux, il nous a parlé” et je ne m’en suis pas rendu compte parce que j’avais peur moi aussi de lui parler, j’ai réagi comme lui : je l’évitais, j’étais la seule à ne pas m’être rapprochée de lui et pourtant je sais qu’il m’aimait et je pense que je suis ce qu’il avait de plus cher au monde, même si j’aurais préféré qu’il voue cet amour à sa femme, ma maman qui l’aimait malgré les difficultés rencontrées et qui n’a jamais baissé les bras. »
Salut P’pa, j’ai écrit ce petit texte avec l’idée de le lire à l’église… pas le courage.
Jeudi 16 août 2001
Aujourd’hui, je commence à réaliser et encore ce n’est pas très clair dans ma tête. Je me rends compte petit à petit, un peu plus chaque jour, que je ne pourrai plus te parler, te dire mes joies (parce que je te disais rarement mes peines) ou simplement les petits trucs rigolos de la vie qu’on a envie de partager ; et puis je ne pourrai plus non plus te poser des questions ; toi qui avais réponse à tout aux jeux de société. Je ne pourrai plus non plus me « battre » avec toi. On aimait bien ça tous les deux, ça nous rapprochait de nous donner des coups gentiment.
Alors, aujourd’hui, je voudrais te dire que j’ai une nouvelle voiture qui roule. Je pourrais te dire aussi que je me suis pété le nez contre la portière de la voiture du boulot. Ça fait mal !
Je voulais te dire que les gens sont chiants, ils me demandent de connaître toutes les plantes des pelouses sèches, je n’ai pas la science infuse moi. Merde. Ah oui. Je ne t’ai pas dit. Les pelouses sèches, ce sont des milieux naturels qui se développent sur un sol calcaire. L’eau s’infiltre dans la roche et ne reste pas en surface pour les plantes. Du coup, elles doivent s’adapter au manque d’eau. C’est principalement dans ces milieux qu’on trouve des orchidées. J’adore ces espaces : c’est sec, pas besoin de bottes pour s’y rendre. C’est chaud et toujours exposé au soleil. J’aime bien faire des études dessus : regarder les espèces végétales et animales ; il y a plein d’oiseaux, de reptiles et de papillons.
Voilà, c’est ce genre de choses que j’aurais été capable de te dire. Ce genre de choses que j’aimerais encore partager avec toi.
3 septembre 2001
Dès fois je me dis que tu es encore là, que tu vas revenir. Tu voulais juste savoir ce que les gens penseraient si tu étais mort. Un jour je vais téléphoner à 17 heures et tu seras là, à la maison.
4 septembre 2001
Tu sais c’est bizarre, j’ai envie de dire aux gens que tu n’es plus là à côté de moi. Mais je n’ai pas envie de leur pitié ; au contraire j’aimerais pouvoir dire ma différence. Après tout, aujourd’hui, si je suis comme ça, triste, pas très motivée par ce qui se passe autour de moi, c’est aussi parce que tu es parti.
5 septembre 2001
Salut P’pa,
Je ne t’ai pas dit, mais je pars au Népal dans quelques jours. En fait si. Tu devais être au courant, avant ton départ à toi. Dans mes souvenirs, tu n’as pas été contre, ni pour d’ailleurs. Tu n’as rien dit, comme d’hab’. Peut-être que tu as peur pour moi, peut-être que tu m’envies. Je ne saurai jamais. J’ai décidé de faire ce voyage quand même parce que de toute façon la vie continue et puis j’en ai très envie !
Je pars avec Delphine, un couple et un homme seul. Le voyage est solidaire, nous partons avec une association qui aide un village au-dessus de Katmandou. Une super occasion à ne pas louper. Il paraît que l’occasion fait le larron, j’espère qu’il y aura d’autres occasions de ce genre. Je ne suis pas encore partie que je rêve déjà d’un futur voyage… La Mongolie un jour peut-être… je t’ai même saoulé avec ce pays. Depuis le temps que je veux y aller…
Je vais voir l’Himalaya !
Je ne sais pas comment te dire mon émotion, il faudrait juste que tu voies mon visage !
 
 
 
Septembre 2001 : une première, l’Himalaya, le Népal
 
 
 
Départ 12 h 00
2000 m                0 °C
2500 m                 -1 °C
3000 m                -3 °C
10 000 m                -46 °C
 
Repas dans les airs : riz et viande (enfin, je pense ! Les repas d’avions ne sont pas toujours identifiables !) + melon + tarte raisins/pommes ; le tout pris à dix mille mètres d’altitude dans l’avion et par moins 46° C à  l’extérieur. Étrange comme sensation. Pour un premier long voyage en avion, c’est important de noter ces détails. C’est le genre de petites anecdotes qui me plaît de noter. Je vois les petites choses de la vie que personne ne remarque.
 
J’ai l’impression d’être avec toi, de vivre ce voyage avec toi et pour toi. Peut-être te retrouverai-je là-bas. Passage à Ispahan, puis au sud de Kaboul (non, non, je ne suis pas si douée en géographie, il y a juste un écran de télévision, rien que pour moi, sur le siège du passager devant moi ! Merci la technique et la société de consommation). L’arrivée à Dehli est à peine perceptible… bravo le pilote.
 
Par contre la sortie de l’avion est frappante : humidité et chaleur. Quelques heures d’attente à l’aéroport avant un passage à l’hôtel 4 étoiles. Un luxe inimaginable, et je découvre ça en Inde ! C’est l’heure de mon premier soda : la peur de l’eau commence. Depuis un mois, tout le monde me parle de ça, « et l’eau, comment vas-tu faire ? », « tu feras attention aux bactéries… ». Du coup, je stresse et comme j’ai souvent des soucis d’estomac, toute alimentation est risquée pour moi.
 
Martinets, corneilles, milans noirs, perruches, choucas… il y en a partout. Par contre, aucune femme dans les rues ! C’est assez frappant.
Arrivés à Katmandou, nous prenons un taxi pour rejoindre l’hôtel en centre-ville. Ma voiture, en France, vaut des millions par rapport à ce taxi.
Dès notre arrivée, nous partons visiter Bodnath. J’ai l’impression étrange d’avoir toujours vécu ici, je m’y sens bien, alors que je n’ai aucun repère : des couleurs partout sur les temples, une pauvreté visible en permanence, des maisons en cours de construction (ou peut-être en ruines ?) partout.
 
Le soir au repas, on attaque fort : f

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