Ce combat-là
62 pages
Français

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Description

Pour toi, mon Tonton, le récit de ta vie. Bien plus qu’un simple hommage, un témoignage d’amour, une ode à l’admiration que je te porte.
À travers le récit de ton combat contre la maladie, de ta résilience, de ta force intérieure qui a su défier les obstacles de la vie avec une grâce sans pareille.
Nos moments de vie partagés, des plus beaux comme les plus douloureux. Ce livre, fidèle à ta mémoire, va bien au-delà des simples anecdotes. Il se nourrit de la vérité des sentiments, des émotions entrelacées qui ont tissé des liens indéfectibles entre nous.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 05 juillet 2023
Nombre de lectures 1
EAN13 9782312126913
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0200€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Ce combat-là
Emma Gago
Ce combat-là
LES ÉDITIONS DU NET
126, rue du Landy 93400 St Ouen
© Les Éditions du Net, 2023
ISBN : 978-2-312-12691-3
« Tu n’es plus là où tu étais,
mais tu es partout là où je suis. »

Victor Hugo
Préface
Tonton,
Cet ouvrage est pour toi.
Et même, dans une certaine mesure, il est toi – ou du moins, une partie de toi que tu as laissée chez les êtres qui eurent la chance de te connaître.
Au fil de ces pages, à la manière d’une thérapie pour pallier ton absence, je couche sur papier non seulement les moments de vie que nous avons partagés – les plus beaux, comme les plus douloureux –, mais aussi, entre quelques anecdotes m’ayant été rapportées par Mémé, par Solange et d’autres, les paroles manquées que je n’ai jamais eu le courage de t’adresser lorsque j’en avais l’occasion, et qui nourrissent encore aujourd’hui mes regrets.
Depuis ton départ, j’ai grandi, j’ai évolué, je me suis dépêtrée tant bien que mal dans un parcours de vie semé d’embûches. Pourtant, le vide qui s’est créé en moi au moment de ta disparition est toujours aussi béant, intact. Car tu étais, et continues d’être, par tes enseignements et ton exemple, le centre de mon monde.
L’homme humble que je connaissais doit se demander : « Pourquoi en faire un livre ? ». Et à cela, je répondrai que tu ne réalisais pas à quel point ta personnalité et ta force avaient un impact positif sur le monde qui t’entourait.
Ainsi , mettre en lumière à travers ce livre la personne inspirante que tu étais, ce n’est pas seulement te faire renaître à travers mes souvenirs, c’est aussi donner l’opportunité à quiconque le lira de bénéficier, même à titre posthume, des belles énergies que tu portais.
Le récit de ton combat face à la maladie, de ta résilience, de ta persévérance, constitue sans nul doute un témoignage en mesure d’en inspirer plus d’un. Et, finalement, il aurait été égoïste de ma part de ne pas partager cela au plus grand nombre.
Avec tout mon amour.
La petite
De l’enfant à l’homme
~ une initiation à la vie
sous le signe de l’exploration et de l’introspection ~
Auvergne
Ton histoire prend racine en Auvergne, dans le département du Puy-de-Dôme. Plus précisément, dans le village rural de Saint-Éloy-les-Mines, dont les rues pavées et les bâtiments en pierre respirent l’authenticité et le charme. Un bourg modeste, planté dans un cadre bucolique, idyllique, fait de forêts, de collines verdoyantes et de champs de blé s’étendant à perte de vue.
C’est par un beau jour de printemps, le 8 avril 1958, que tu viens au monde dans cet environnement féérique. Ta mère, Georgette, d’origine allemande – elle aussi native du village –, et ton père, immigré espagnol ayant dû quitter son pays sous le régime franquiste, te prénomment Bernard.
Enfin, presque…
La vérité – qui m’a été racontée par Mémé –, c’est que tu devais t’appeler Ralph, un prénom que ta mère affectionnait particulièrement. Mais ton père, lors de la déclaration de ta naissance à l’état civil, aurait eu tellement de mal à le prononcer avec son accent espagnol, qu’il aurait fini par dire à l’officier que tu t’appelais Bernard, comme son beau-frère. Une non-prise de risque assez opportune, nous en conviendrons, pour quiconque n’aurait pas apprécié le prénom que ta mère avait initialement choisi pour toi, pas vrai ? Nul ne saura la vérité !
Tu es le troisième enfant de ta fratrie, après l’aîné qui a six ans, et Solange, qui en a trois. Ma maman, Nathalie arrivera onze ans après toi.
Mémé m’a rapporté de ta naissance une sensation d’émerveillement infini, de celles qui donnent l’impression que le temps s’arrête.
Tes premiers pleurs ressemblent à une symphonie – tu fais déjà de la musique ! –, qui a le pouvoir de faire se mêler les sourires et les larmes au cœur de l’assistance. Déjà, tu illumines tout ce qui t’entoure, petit être porteur de sens, d’espoir, d’amour.
Tu deviens au fil des ans un petit blondinet aux yeux bleus espiègle, téméraire et aventurier. Âme libre en quête d’adrénaline, croquant la vie à pleines dents, tu ne te laisses pas impressionner par les défis qui se présentent à toi.

Tu n’aimes pas vraiment l’école, car tu as du mal à trouver ta place dans cet environnement rigide. Pour autant, tu ne manques pas de t’intéresser à tout ce qui t’entoure – de fait, ton incommensurable soif de savoir te démarque des autres élèves !
Dès ton jeune âge, tu explores avec passion le monde qui t’entoure. Lors de tes crapahutages dans les environs du village, tu découvres sans cesse de nouveaux endroits et ne manque jamais de partager tes découvertes avec les autres.
Dans ton petit écrin de verdure de Saint-Éloy-les-Mines, tu es heureux et épanoui.
Pourtant , un jour, tes parents t’annoncent que la famille déménage. Un départ est prévu pour le sud, à plusieurs centaines de kilomètres de là, où des opportunités de travail en chantier ont vu le jour (notamment en rapport avec le barrage de Sainte - Croix ). Tu as six ans.
D’abord surpris, puis effrayé à l’idée de laisser derrière toi ta maison et tes repères, tu finis toutefois par te réjouir de la nouvelle, rassuré par tes parents qui te promettent nombre de nouvelles merveilleuses aventures à venir, dans cet environnement où tout est encore à découvrir.
Provence
En 1964, vous quittez donc l’Auvergne pour la Provence, et construisez votre nouveau nid dans le village de Valensole. Il fait aussi bon vivre dans cette nouvelle agglomération rurale, qui a la particularité d’être baignée de cette lumière dorée qui donne aux champs de lavande alentour leur éclat si précieux. Depuis le village, les champs parfumés, tels d’épais tapis aux nuances de bleu et de violet, se déroulent jusqu’à l’horizon.
Après quelques semaines d’adaptation à ton nouvel environnement, tu décides que le moment est venu de repartir explorer le monde. Tu t’aventures sur les sentiers qui bordent le village, et découvres là encore de nouveaux endroits superbes où il fait bon flâner.
Ton goût inné pour la recherche et la découverte de nouveaux lieux champêtres parle pour toi : tu es un être profondément connecté à la nature – dont tu comprends intuitivement les cycles –, à la terre, aux éléments.
Tu peux – et il en sera ainsi pendant toute ta vie d’adulte – passer des heures à te promener en forêt, en montagne, ou à simplement contempler couler une rivière… Les plantes, les fleurs, les arbres, n’ont aucun secret pour toi : tu connais sur le bout des doigts leurs noms, leurs propriétés et leurs fonctions.
Intelligent, charmeur, ton sourire ne manque jamais de séduire les adultes qui croisent ton chemin. Ton envie de décoder le monde qui t’entoure, ta soif de t’en imprégner, te rend d’autant plus attachant. Tu continues à faire rire au quotidien ta famille et tes amis, avec qui tu apprécies de passer du temps.
Parfois tellement en quête d’attention de tes proches – trop ! –, tu n’hésites pas à te montrer taquin. Un jour, tu embêtes Solange à un tel point que, prise de colère, elle t’enferme dehors pour arriver à faire ses devoirs tranquille. Lorsque ta mère te trouve devant la maison, après sa journée de travail à l’hôpital Saint-Jacques, tu tentes de la berner :
« Maman… Il y a une folle à la maison… ».
Mais Mémé n’est pas dupe, et elle voit bien que tu te donnes un rôle de victime qui ne te va guère. Solange obtient donc gain de cause, et se fera un plaisir de me raconter, des décennies plus tard, cette amusante anecdote.

***
À une dizaine de kilomètres de Valensole , tu poursuis ta scolarité au collège de Riez. Bien que le lieu soit dédié à la transmissions des savoirs, il t’ennuie autant que l’école primaire : tu passes d’innombrables heures à fixer l’horloge sur le mur de la classe, bercé par le bruit des stylos de tes camarades et par le flux de parole monocorde des professeurs. Les enseignements glissent sur toi sans t’atteindre, car les connaissances que tu recherches sont ailleurs. Tu es par conséquent un collégien plutôt solitaire, qui aime rester tranquille avec ses pensées, et qui ne se préoccupe pas d’être populaire. Tu n’as qu’une hâte : quitter cette prison et trouver ton propre chemin.
Je sais par Solange – qui est, à l’époque, elle aussi scolarisée dans l’établissement –, qu’il t’arrive parfois de rater « malencontreusement » le bus scolaire. Tu quittes le cocon familial d’un pas léger, ton sac sur l’épaule, et lorsque tu arrives à l’arrêt de bus et que celui-ci s’éloigne déjà (parce que tu n’as pas daigné accélérer l’allure pour l’attraper à temps), tu le laisses filer avec une excitation à peine dissimulée. Pas question de lui courir après, de tenter de le rattraper… Tu prends plutôt le temps de respirer, et décides de mettre à profit la journée de liberté qui s’offre à toi pour vaquer à tes occupations – évidemment bien plus exaltantes que toutes celles que l’on pourrait te proposer en classe !
***
Adolescent , tu restes très proche de Mémé . Tu as beau être jeune et parfois un peu rebelle, tu as bien conscience de la préciosité de cette présence maternelle dans ta vie, véritable rempart contre tes peurs et tes angoisses, qui t’apporte un amour et une protection inconditionnels.
Mémé est une grande dame, à la fois forte et pleine d’élégance – du genre à ne flancher devant rien. Elle sait se faire entendre sans élever la voix, faire valoir sa présence sans écraser les autres. Modèle de détermination et de résilience, elle inspire chez tous ceux qu’elle côtoie le respect, l’admiration et l’émulation. Tu lui ressembles énormément, d’ailleurs, car tu portes en toi les valeurs qu’elle véhicule : le courage, la tolérance, la générosité, la bienveillance, l’authenticité, la sincérité, la force, la dignité dans les tempêtes…
De Mémé, je retiens aussi son talent inné pour recevoir (chacune de ses réceptions est organisée avec amour et dans le moindre détail) et son tact remarquable (elle t’évite un jour d’avoir à poser tes lèvres sur un verre de sirop sale et plein de poils, offert par une aimable Valen

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