Ce mal-être qu était ma vie
96 pages
Français

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Ce mal-être qu'était ma vie , livre ebook

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Description

« Ce livre est le récit de ma vie, au cours de laquelle j'ai traversé différents épisodes d'états dépressifs. Je me suis battue seule pour m'en sortir, refusant d'en parler, pensant que je serais assez forte pour y arriver. À 58 ans, ressentant une souffrance tellement insupportable, j'ai fait une tentative de suicide, désirant, au plus profond de moi-même, mourir. Mais je me suis ratée et j'ai été soignée dans un hôpital de jour. À présent je vais bien et à travers ce récit, j'ai voulu dire aux personnes souffrant de dépression que l'on peut s'en sortir (bien que l'on ait l'impression du contraire). Je souhaite donner de l'espoir ! »

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 05 mai 2017
Nombre de lectures 2
EAN13 9782414049714
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0037€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composér Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d'adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-414-04969-1

© Edilivre, 2017
Dedicace

Je dédis ce livre à Ghys, mon amie, mon âme sœur qui a toujours été auprès de moi, qui m’a soutenue tout au long de ma vie, qui a traversé avec moi mes profondes détresses, qui m’a aidée à ne pas flancher, à m’accrocher, qui m’a consolée lorsque je craquais.
Je t’aime ma Ghys
A mon mari qui a été près de moi lorsque j’ai tenté de mourir. Le seul (avec mon amie) à ne pas me juger sur mon geste désespéré, à essayer de me comprendre (même si pour lui ce geste reste incompréhensible), à me faire parler s’il sent que je ne vais pas bien. Il a toujours été là, adorable, protecteur, plein de jolies attentions.
Je t’aime mon mari
A ma psychologue, cette femme extraordinaire qui a su me ramener à la vie par son écoute, sa bienveillance, son altruisme, son humanisme. Je la remercie du plus profond de mon cœur de m’avoir fait prendre conscience de tant de choses, de m’avoir réconciliée avec les humains et m’avoir ouvert les yeux sur les beautés de la vie
Je vous aime
Tous mes remerciements à Caroline qui a lu le premier jet de ce livre et y a apporté quelques corrections. Merci pour ton soutien.
Ce mal-être qu'était ma vie

Pourquoi ce besoin irrationnel d’être aimée ?
Toujours plus, toujours mieux !
Est-ce de l’égocentrisme comme ma mère me l’a si souvent dit ? Suis-je égocentrique ?
Je ne le pense pas. Je me déteste, n’ai pas une once de confiance en moi.
Jusqu’à présent, je n’ai jamais su où était ma place.
Ma place d’enfant, de jeune fille, d’épouse, de maman, de maîtresse, de femme d’intérieur, de carriériste ou de grand-mère.
Jusqu’à il y a peu, je n’existais pas en tant que moi. Je me suis fondue dans ma mère, dans une relation malsaine.
Je n’existais pas. Maman a toujours tout critiqué. Mes amis(es), mes flirts, mes amants, mes amours, ma façon d’élever mes enfants.
Toute ma vie j’ai essayé d’être parfaite.
J’ai fait une tentative de suicide fin juillet 2014, je me suis ratée !
Sur la demande du psychiatre qui me suivait depuis sept ans à cette époque, j’ai dû l’avouer à mes enfants.
Tout s’est écroulé. La seule chose que je pensais avoir réussie, l’amour de mes enfants, a volé en éclats. Les reproches ont fusé, sur la façon dont je les avais élevés, sur la vision que je leur avais donné de moi-même.
J’étais abasourdie, sonnée, sans voix, au propre comme au figuré. J’ai eu la sensation de voir mes fondations, mes valeurs, mes croyances s’effondrer.
Longtemps et encore maintenant, je garde une énorme amertume par rapport à ces reproches.
A la suite de tout cela, j’ai commencé une thérapie dans un hôpital de jour.
Enfant-Adulte
J’étais déjà dans la dépendance affective dès ma naissance. Très vite, ma mère a dû reprendre le travail et m’a confiée à une nounou. Je pleurais toute la journée tant et si bien qu’elle s’est arrêtée pour s’occuper de moi.
Ma mère, très maternelle et moi en demande d’amour exclusif, avons fusionné jusqu’à la naissance de mon frère deux ans plus tard.
Cette arrivée a été un séisme pour moi. Il fallait partager l’amour de maman !
Une chose terrible est arrivée alors que j’avais trois ans et mon frère douze mois. Ce dernier a eu une méningite et a convulsé dans le salon de notre appartement.
Mon premier souvenir !
Mon frère allongé par terre sur le dos, convulsant, une mousse blanche aux coins des lèvres, les yeux révulsés. Fort heureusement, il s’en est sorti sans séquelle. Mais il paraît que cette méningite était dûe au virus de la varicelle, lequel virus avait été véhiculé par moi qui avait joué avec le voisin atteint de cette maladie et que, bien sûr, je n’ai pas développé. Donc j’ai commencé à entendre de la bouche de ma mère que tout était de ma faute.
Je m’en suis énormément voulu, d’autant plus que maman ayant eu très peur de perdre son fils, son amour pour lui a surpassé celui qu’elle avait pour moi.
A partir de ce moment je n’ai plus eu qu’une idée en tête, reconquérir l’amour de maman.
Passionnés l’un de l’autre, mes parents se sont mariés très jeunes. Ma mère avait dix neuf ans, mon père vingt et un. Quittant famille vivant dans la misère, elle voulait construire la sienne.
Femme de caractère, indépendante, ambitieuse, travailleuse, elle souhaitait travailler avec mon père, monter leur propre affaire et avoir des enfants dans un foyer heureux.
Son mari n’était pas du tout comme elle. Aucune ambition, incapable de s’opposer à un père tyrannique (lequel détestait ma mère). C’était un suiveur. Amoureuse, elle a tout fait pour le sortir de cet état d’esprit, sans succès.
Mariés en 1955, aucun des deux n’avait la moindre expérience en matière sexuelle, d’autant plus qu’à cette époque, le sujet était tabou.
Aussi après la naissance de ses enfants, ma mère s’est très vite désintéressée de la chose. Elle ne vivait plus que pour son travail et ses enfants. Mon père la trompait régulièrement. Elle l’a su.
Le jour où mon frère a convulsé, mon père pris de terreur est parti, nous laissant seuls. Maman m’a confiée à quelqu’un et conduit mon frère à l’hôpital.
Elle n’a jamais pardonné la lâcheté de mon père et leur histoire s’est dégradée progressivement. Les infidélités, plus son incapacité à tenir son rôle de mari et de père, c’en était trop.
Les disputes se sont succédées, puis la violence de mon père vis-à-vis de maman.
Deuxième souvenir :
Les disputes et les violences arrivaient le soir lorsque mon frère et moi étions couchés. J’ai été réveillée à plusieurs reprises par les cris de mes parents et les bruits de coups. J’étais alors tétanisée par la peur dans mon lit, écoutant cette violence, pleurant toute seule dans le noir. J’entendais ma mère sangloter sans pouvoir rien faire. Un soir je suis réveillée de nouveau par les cris de ma mère, mais cette fois ci je me lève, pressentant un réel danger. Dans le salon, personne… Les cris viennent de la cuisine. Je suis terrifiée, mais j’avance.
Je vois ma mère, pliée sur le rebord de la fenêtre ouverte, la tête dans le vide, mon père au dessus d’elle, ses mains autours de son cou et disant
– Je vais t’étrangler et je te balancerai par la fenêtre
Je m’approche de mes parents. Mon père me voit, lâche immédiatement maman qui me prend dans ses bras. Nous pleurons toutes les deux, nous serrant l’une contre l’autre. Elle tente de me rassurer avec de douces paroles, mais rien n’y fait. Je m’accroche à elle.
Nous finissons par dormir ensemble dans le lit conjugal, blotties l’une contre l’autre. Mon père dans mon lit.
J’avais quatre ans.
Mes parents ont divorcé deux ans plus tard. Deux ans d’enfer de disputes et de violence.
Quelques jours avant le départ de mon père, je me souviens lui avoir demandé
– Quand est-ce que tu pars ?
Je n’en pouvais plus.
Enfin il est parti, mais la vie a pris une autre tournure à laquelle je ne m’attendais pas.
Déjà, ma mère était très réticente à l’idée que mon père puisse avoir un droit de visite. Nous n’étions qu’à elle ! Il n’avait, à ses yeux, plus aucun droit sur nous et à l’époque, il en était ainsi. Après le divorce, les pères n’étaient plus rien.
J’étais heureuse de ce calme retrouvé mais mon père me manquait. Avec nous, il avait toujours été un gentil papa. Immature certes, mais aimant et s’occupant très bien de nous.
Autre chose, ma mère n’étant plus mariée, âgée de vingt six ans, très belle femme, grande, mince, brune aux yeux vert clairs, travaillant dans le prêt à porter, elle était énormément sollicitée par les hommes.
Elle s’est mise à sortir le soir, nous laissant sous la surveillance de jeunes femmes.
Une angoisse affreuse a commencé à m’étreindre, m’empêchant de respirer, angoisse de l’abandon, terreur que ma mère m’oublie et me quitte pour toujours.
Cette angoisse ne m’a plus jamais quittée, que ce soit vis-à-vis de ma mère ou des hommes que j’ai aimés.
J’adorais ma mère, je l’idolâtrais. Paradoxalement, je refusais qu’elle m’embrasse, me câline ou me touche. Je la repoussais. Pourquoi ? Je n’ai jamais compris.
A partir du moment où j’ai surpris mon père essayant d’étrangler maman, j’ai été envahie par la peur. Peur qu’elle nous abandonne, peur qu’elle meurt. Sans elle, il me semblait que je serais seule au monde.
Je suis également devenue adulte dans ma tête, sans m’en rendre compte, j’ai inversé les rôles. Je devais la protéger. Je n’arrêtais pas de réfléchir à ce que je devais faire, j’avais peur ; en même temps j’ai mis un masque sur mon visage afin de ne pas l’inquiéter. Mon masque, celui d’une petite fille insouciante, rieuse, espiègle. En fait, j’étais toujours sur le qui vive, écoutant toutes les discussions des adultes.
Ce masque protecteur est toujours là. Je suis toujours souriante et lorsqu’on me demande comment je vais, la réponse est invariablement la même :
– Très bien !
Je suis une tourmentée, une angoissée, terrorisée depuis ma plus tendre enfance.
Un soir, maman rentre du travail en pleurs, je devais avoir sept, huit ans. Je lui demande ce qu’il se passe, au bord des larmes
– En sortant du travail, me raconte-t-elle, je discutais avec un monsieur sur le trottoir, quand ton père est arrivé et m’a insultée en criant. J’ai eu très peur et suis partie en courant
J’ai peur moi aussi, peur que les coups recommencent.
Je console ma mère en disant
– Je le déteste
Moi adulte, elle petite fille en pleurs.
Après le départ de mon père, ma mère travaillant tous les jours et finissant très tard, elle nous a confiés à une dame mariée, maman de trois enfants. Celle-ci était chargée de nous récupérer le soir à l’école et de nous garder chez elle jusqu’au retour de maman vers vingt heures. Cette attente était pour moi une torture. Est-c

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