Chaque Jour est une Vie
124 pages
Français

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Chaque Jour est une Vie , livre ebook

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Description

C'est en général à cet endroit que prend place le résumé d'un ouvrage. En général, oui, mais pas ici !
Une vingtaine de tranches de vie ne se résume pas, car elles sont toutes différentes de style, d'inspiration, de ton et d'ambiance.
L'auteur vous invite ainsi à les découvrir à la carte : d'un trait ou alors au coup par coup, dans n'importe quel ordre, par exemple en fonction de ce que vous suggère leur titre.
Il vous souhaite un agréable parcours au fil de sa plume !

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 17 janvier 2014
Nombre de lectures 0
EAN13 9782332619778
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0045€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-332-61975-4

© Edilivre, 2014
Chaque Jour est une Vie
 
 
Désir
– Bonjour, je…
La porte qui vient de s’ouvrir presque trop vite laisse apparaître une personne de toute évidence surprise de me voir. Les yeux trop largement ouverts, la bouche légèrement ouverte… Non, je n’étais sans doute pas attendu, ou plutôt : pas celui, celle qu’on attendait. Car manifestement, on attendait bien une visite, mais pas la mienne.
Ces quelques trop longues secondes de silence, le temps ainsi suspendu dans une sorte de gêne mutuelle qui ne trouve pas d’exutoire… Et aussi, ces bras prestement croisés sur la poitrine, dans un spontané réflexe de pudeur… Confus, coupable, idiot ; sur ce pas de porte, je suis tout cela à la fois. En même temps, je découvre une interlocutrice très attirante, achevant ainsi d’alourdir mon trouble.
– Vous… vous n’êtes pas… Catherine Dubreuil ? articulai-je maladroitement en lui montrant l’adresse de l’enveloppe.
– Catherine comment ? demande la femme d’une voix à peine audible.
– Dubreuil ; Catherine Dubreuil, répétai-je.
Pas de réponse.
La femme qui est devant moi semble sortir de son lit, ou du moins d’un récent sommeil.
Elle jette un coup d’œil agacé vers l’escalier, où résonnent les pas d’un quidam approchant.
Puis elle s’efface rapidement, libérant le seuil :
– Voulez-vous entrer une minute, je ne comprends pas…
J’entre donc, aussitôt saisi par une ambiance olfactive très agréable que je renonce presque aussitôt à identifier. En revanche, les notes de piano, elles, me sont familières : Mozart, bien sûr !
La porte une fois refermée, la femme dit :
– Vous permettez ?
Comme elle s’empare délicatement de mon enveloppe, ses doigts effleurent les miens ; agréable frisson. De plus, ce geste me révèle son parfum ; un parfum pour moi évocateur à plus d’un titre : l’Air du Temps.
– Je ne comprends pas, répète-t-elle en retournant plusieurs fois l’enveloppe entre ses mains.
Sa voix est douce, légèrement grave, une voix d’amante juste après l’amour.
– Voyez-vous, ce nom et ce prénom, dit-elle en tendant l’enveloppe…
Puis, comme pour s’excuser :
– Oh et puis non, ça ne vous intéresserait pas, et de toutes les façons, ça n’a plus d’importance aujourd’hui.
Ce disant, elle dépose l’enveloppe sur une table basse, avant de croiser à nouveau, soudainement, ses bras sur sa poitrine.
– Pardonnez-moi, je suis…
Je l’interromps, main tendue :
– Non, non, je vous en prie, pas de problème !
Je me dis aussitôt que cette réplique est plutôt stupide, et très probablement inadéquate. Mais c’est la seule qui m’est venue à l’esprit.
Elle m’invite à passer dans la pièce attenante, et Mozart s’amplifie, plus intense, plus pénétrant.
Je prends place dans un confortable fauteuil. Elle s’installe pour sa part sur le sofa vis-à-vis, après avoir jeté un châle noir sur ses épaules.
Nous buvons un café bouillant à petites gorgées, sans pouvoir, peut être sans vouloir vraiment entamer quelque discussion susceptible de plomber une ambiance certes un peu pesante, mais étrangement savoureuse.
Je lui donne une quarantaine d’années, à peine. Une chevelure brune, coupée court, mais assez longue pour être féminine en diable.
Le châle noir, qui désormais occulte sa poitrine et la dispense sans doute de ses brusques croisements de bras, tranche avec le blanc lumineux de son déshabillé. (Je crois que c’est ainsi que ça s’appelle) Un vêtement chatoyant que j’aime imaginer revêtu à même la peau, qui habille amplement ses jambes, mais laisse ses bras nus.
Des bras d’ivoire, à la fois longs et harmonieux, qui se meuvent avec une souplesse reptilienne.
Croisement de jambes ; nouvelle effluve de l’Air du Temps. Jolis pieds demeurés nus, parfaitement entretenus et lisses, qui parfois se crispent d’aise au contact de l’épais tapis persan.
Un rayon de soleil qui viole un instant les persiennes darde directement sur sa poitrine, semblant vouloir écarter les franges du châle noir. Encore mon imagination masculine, sans doute. Je me mets à fredonner mentalement : « t’es toute nue, sous ton pull, jolie môme… »
Nouveau croisement de jambes : nouvelle effluve parfumée ; et nouveau jeu du soleil, qui cette fois s’attarde aux confins du ventre. Ombre vraiment, ombre boisée seulement, ou transparence révélée ?
Léger vertige.
– Puis-je tout de même vous appeler Catherine ?
Sa bouche s’entrouvre dans un demi-sourire énigmatique, hésite, avant de laisser échapper un rire si agréable, si frais, si sensuel, qu’on voudrait le boire à sa source, tel un nectar au calice.
La tête encore renversée de son rire, elle lâche :
– Oui, oui vous pouvez, bien sûr ! Et vous ? Comment dois-je vous appeler ?
– Eh bien je… je vous suggère de me donner le prénom que je vous inspire ; celui qui vous semble le mieux correspondre à mon visage, par exemple.
A nouveau jaillit de sa gorge la source chaude et magique de ce rire unique :
– Original, ma foi ! Je veux bien… Voyons… Mmm… Je vais réfléchir un peu, si vous voulez bien.
– Oui, bien sûr ! J’avoue que je suis curieux de connaître le verdict de ce baptême !
– En attendant, encore un peu de café, ou… autre chose ? J’ai un délicieux Whisky qui me vient tout droit de son Ecosse natale.
– OK, va pour le Whisky !
Catherine se lève, attrape deux verres ; alors qu’elle se baisse pour saisir la bouteille, rangée au niveau du sol, cette posture met en évidence les formes les plus suggestives de son corps.
Le désir, exacerbé depuis de longues minutes déjà, se fait plus précis. Le châle tombe au pied du bar, elle ne le ramasse pas, laissant augurer de palpitantes félicités.
Elle se dirige vers moi les verres à la main ; je suis toujours assis, et lorsqu’elle se trouve à quelques centimètres de moi seulement, ma tête à la hauteur de sa taille, je ne vois que ses pieds nus, entre les miens. Je me baisse légèrement, saisis doucement une cheville, puis l’attire à moi jusqu’à ce que le pied repose sur mon genou.
Je le caresse d’un doigt ; puis, fiévreuses, mes mains repoussent l’ample tissu, remontent lentement le long d’une cuisse tendre et ferme.
Goguenard, le verre de Whisky se balance sous mon nez.
– Vous ne buvez pas ?
– Si, bien sûr, fais-je, abandonnant la chair, saisissant le verre.
Elle retire son pied, en le faisant glisser lentement jusqu’à ma cheville.
Le concerto de piano s’achève.
– Encore ? demande simplement Catherine.
– Ah oui, encore !
Elle se retourne alors pour gagner le lecteur de CD, posé sur une console basse au fond de la pièce.
Lorsqu’elle se baisse une nouvelle fois pour manipuler l’appareil, je me demande si je ne vais pas imploser, entrer en fusion comme le cœur déshydraté d’un réacteur nucléaire.
Jusqu’où le désir peut-il gonfler sans être assouvi ?
La magie de Mozart emplit à nouveau la pièce.
Catherine revient ; ayant fait jouer je ne sais quel sésame de son vêtement, celui-ci glisse le long de son corps ; une fois au sol, elle l’enjambe avec élégance et poursuit, délicieusement nue, dans ma direction. Je me lève, fais mine de quitter ma veste mais, un doigt posé verticalement sur la bouche, elle m’arrête. Je comprends qu’elle va officier elle-même. Doucement, au fil d’un scénario dont chaque geste me fait mourir un peu, elle me déshabille entièrement.
– Pour le prénom, je dirais Eros, murmure-t-elle.
A l’embouchure bouillonnante du fleuve de notre désir, voici enfin, tout proche, l’aboutissement de ce merveilleux calvaire.
* *       *
Kaléidoscope
La plupart des mots de ce texte sont des titres d’œuvres picturales ; c’est ainsi qu’ils apparaissent comme de présomptueux usurpateurs de majuscules…)
Pourquoi faut-il que l’Avenir s’inspire du Moyen-Age ; pourquoi faut-il que le Verbe Etre se conjugue à l’Imparfait, figé dans l’Incertitude, crispé dans l’Intouchable Inspiration de l’An 2000 ?
A vous, le Soleil, l’Eau, le Feu, Fûtés ou non, Indépendants ou prisonniers, à vous je crie : Bas les masques ! J’arrive !
Oui, d’Un Monde à l’autre, Tendre et Sauvage à la fois, retenu d’un Vague à l’aile.
Mais à Tire d’Aile n’en déplaise, comme d’une rive aux Bords de ma Rivière,
Tout animé d’Amour Tendresse et d’ivresse charnelle à la fois, je m’élance vers toi.
Alors, comme Cœurs sur berge, nous échangerons le Premier baiser, Tendre et Sauvage, mystérieux comme l’Envol du Christ. Libertade, ce sera l’Amour d’une Nuit, furtif et puissant comme les Ombres du Désert, fou comme les Chevaux de l’espace.
Est-ce lui, le Petit Prince, montant les Chevaux heureux tel le Chevalier d’Acier, pourfendant une imaginaire Camargue ?
Ou est-ce Le Rafale, rugissant Après l’Averse, sortant de la Forêt, Espoir, déchirant Les Sommets toujours Blancs de son dard effilé ?
Dieu m’accordera-t-il le privilège d’être Leur Témoin ?
Doucement, les Grandes Flammes mettent bas les Premières Gouttes d’une Ville Future : Le Dragon, pour une fois terrassant St-Georges, vomit la Capitale Lumière dans les Ombres du Désert, Tréteaux déments pour décor en Suspens…
* *       *
Cauchemar en salle d’attente
Une toux sèche… Dans la triste salle d’attente du notaire, on entend chuchoter des gens gris et sans visage. Un enfant parle trop haut. Une gifle bien appuyée le réduit au silence…
Une vieille chouette fait irruption : « C’est à vous ».
Alléchés par le fumet d’on ne sait quelle honteuse magouille successorale, les vautours quittent la pièce, affublés de leur chagrin de pacotille, les uns derrière les autres, en salivant, le teint vert, les yeux injectés de rouge ; ils arborent l’infâme rictus des vampires aux abords du sang…
Les pas s’éloignent. Un gond grince. Long silence.
Soudain, la lourde porte capitonnée s’abat dans un

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