Dans l'ombre des crayons

Anna Guerre

Description

Ce récit commence lors d’une rentrée au lycée. Une histoire mouvementée, injuste, mais qui aboutira finalement à un combat porté par une profonde volonté de vivre. Dans l’ombre des crayons raconte la reconstruction d’une jeune fille suite au harcèlement scolaire. Une histoire vraie...

Sujets

• Biographical
• Témoignage
• Témoin
• Fiction

Informations

• Publié par: Edilivre
• Date de parution: 09 septembre 2019
• Nombre de lectures: 3
• EAN13: 9782414362165
• Langue: Français

Extrait

Couverture
Copyright
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Cet ouvrage a été composé par Edilivre
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Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.
 
ISBN numérique : 978-2-414-36217-2
 
© Edilivre, 2019
Remerciements
Pour ce travail je tiens à remercier en priorité mes parents de m’avoir soutenue dans toutes les épreuves que j’ai traversées lors de mon année de seconde. Je tiens également à les remercier pour leur soutien dans l’écriture de ce livre qui est devenu pour moi un projet très important. Je tiens également à remercier les professeurs et éducateurs de Montalembert ainsi que la seconde 4 (2017-2018) de m’avoir accueillie et soutenue dans les moments de stress et d’angoisse. C’est grâce à eux que j’ai passé une des meilleures années malgré un début plutôt mouvementé. Cependant, il ne faut pas oublier que ce travail a nécessité beaucoup de temps et d’efforts avant d’être achevé et de nombreuses personnes y ont contribué. C’est pour cela que je souhaite remercier personnellement chaque personne m’ayant aidé à corriger les textes de ce livre.
Je remercie donc Pia B, Félix B, Elodie B, Eugénie B, Camille D, Lubin D, Léa D, Clément D, Solenn F, Jade H, Laurine H, Faustine L, Maxime M, Iris P, Nolwenn P, Bertille P, Violette R, Laurane T, Victoria V, Laura Z pour leur dévouement à la correction de ce projet.
Enfin, je remercie Adam A et Aliénor C pour m’avoir suivie et soutenue durant toute la durée de réalisation de ce livre, pour m’avoir également aidée à me relever dans les moments compliqués et conseillée dans les moments d’incertitude.
Partie 1
Chapitre 1 La mort
J’étais morte… enfin presque. Oui c’est ça, on pouvait le dire, j’étais presque morte. Tout était blanc, sans trace, sans défaut, j’avais l’impression de flotter dans… rien. Même si j’étais sur le point de mourir, ce calme m’apaisait. Je continuais à sombrer. Partir pour ne jamais revenir. Je ne pensais à rien, même pas à ce qui s’était passé pour que je finisse comme ça. J’avais presque l’impression de ne plus ressentir aucune émotion. J’étais à la fois triste et heureuse.
Puis je l’ai vue, devant moi, vivante. Elle était jeune, mais je l’ai reconnue. Pourtant, à sa mort, elle avait 97 ans. J’avais été condamnée à ne jamais la revoir et pourtant elle était là, devant moi. Mon arrière-grand-mère. Elle me tendit la main, m’invitant à la suivre. Dénuée de toute émotion, je ne parvenais à me réjouir qu’elle soit là mais au plus profond de moi-même, je sentais quelque chose. Une sorte de picotement comme lorsque l’on embrasse quelqu’un pour la première fois. A sa mort je pensais avoir tout perdu, et j’avais maintenant l’opportunité de la voir à nouveau, de lui parler, de lui dire que je l’aimais. Je l’ai suivie, ou du moins, j’en eus l’impression. Nous marchions. Vers où, je l’ignorais. Dans quel but, je l’ignorais… Mais je m’en moquais, j’étais avec elle et cela me suffisait… J’étais heureuse de retrouver en mourant une personne qui, une fois que je serai morte, m’accompagnerait partout où j’irai.
Cependant, j’avais l’impression que d’autres personnes étaient là. Autour, j’entendais des murmures, mais je ne savais pas de qui ils provenaient. J’avais l’impression que l’on s’affairait autour de moi, cependant, je n’y prêtais pas attention. Je voulais simplement profiter de cet éternel calme qui m’entourait, même si j’étais en train de mourir. Je voulais ne penser à rien. Être simplement en paix.
Mais au milieu de toute cette blancheur, je ne pouvais m’empêcher de penser à ce que je laissais derrière moi : ma famille, mes amis, mes rêves et espoirs, Eugénie et Grégoire… j’étais consciente de ce que je leur infligeais en les quittant si brusquement. Mais je n’avais pas choisi d’en arriver là. Eugénie allait perdre sa meilleure amie et Grégoire, sa petite amie. On les inviterait, ainsi que d’autres, à mon enterrement. Ils pleureraient, penseraient qu’ils auraient dû faire plus quand j’étais encore en vie. Tous vivraient avec cette peine gravée sur le cœur, cette tristesse, ce désespoir. Mais ils finiraient par comprendre que l’on ne peut pas revenir en arrière, ils apprendraient à vivre avec ça.
J’avais toujours eu peur de mourir mais j’ignorais pourquoi une fois au bord de la falaise je ne ressentais plus rien. Je m’en voulais tant de les quitter si brusquement, mais la vie est faite d’obstacles… et celui-là aura été trop grand pour moi.
Je m’appelle Anna, j’ai 15 ans et aujourd’hui, je suis en train de mourir.
Chapitre 2 Une chance inouïe !
Je me réveille, je saute du lit. Enfin ! C’est le grand jour ! Enfin, il est arrivé ! C’est la rentrée ! Je crois que je suis une des rares personnes à être heureuse aujourd’hui. Mais c’est normal car aujourd’hui, lundi 4 Septembre 2017, je rentre dans un prestigieux lycée parisien où en plus des cours habituels, on enseigne les arts appliqués ! Pour être précise, une 2 nde « Création & Culture Design » pour passer un baccalauréat STD2A. Quand je pense que des dizaines d’élèves ont essayé d’y aller et qu’ils n’y sont pas parvenus. C’est une chance inouïe pour moi ! Je me demande encore si je réalise vraiment ce qui m’arrive ! J’ai tellement de chance d’en être arrivée là. Quand je pense à tout le travail que j’ai fourni pour atteindre ce stade : une super moyenne, de bonnes appréciations, un dossier en béton armé, plusieurs dessins plutôt bien réalisés… bref… Tant de travail !
Je me souviens encore lorsque je réfléchissais à ce que j’allais présenter pour mon dossier, il fallait que ce soit parfait. J’avais tellement peur de mal le préparer et d’être refusée juste pour cette raison. Cela aurait été une catastrophe totale. Mais heureusement, tout s’est bien passé, les responsables du lycée ont apprécié et m’ont donc acceptée pour étudier dans cette filière.
Je me souviens lorsque j’ai reçu ma lettre ; papa et maman étaient venus dans ma chambre, ce qui était d’ailleurs très inhabituel de leur part, je dois dire. Sur le coup j’ai cru que j’avais fait une bêtise ou quelque chose dans ce genre. Ils avaient un visage sans expression, ni joie, ni colère… J’ai demandé ce que j’avais fait pour qu’ils entrent ainsi alors que je travaillais. Pas de réponse. J’ai redemandé ; toujours pas de réponse… Je commençais à m’inquiéter et à craindre d’avoir fait une bêtise grave. Ils ont alors fait un geste, papa me tendit une enveloppe, je la pris, je la regardais et, en voyant l’adresse, je retins mon souffle. Dessus, écrit en noir sur blanc, était indiquée l’adresse du lycée que je rêvais d’intégrer depuis des mois. Cette adresse je la connaissais par cœur, j’avais espéré y aller tant de fois. J’ai bien sûr, immédiatement compris de quoi il s’agissait. Enfin, j’allais savoir si j’étais admise dans ce lycée où je rêvais d’aller depuis si longtemps. Savoir si j’avais la chance d’être sélectionnée pour entrer dans un des meilleurs lycées technologiques d’arts appliqués. J’avais presque peur d’ouvrir l’enveloppe, alors que j’avais attendu des mois cette réponse. J’avais juste à déchirer le haut, déplier le papier et le lire. J’ai regardé papa et maman ; ils m’ont souri. Je l’ai ouverte, mes doigts tremblaient, c’était étrange, j’étais heureuse d’avoir cette lettre et en même temps j’avais peur de ce qu’elle contenait. Je l’ai ouverte… je l’ai lue… l’information est montée jusqu’à mon cerveau… a été analysé… et là… j’ai hurlé ! Tout en haut de la feuille était marqué « ADMISSION EN CLASSE DE 2 NDE STD2A ». J’étais comme une folle ! J’en pleurais de joie ! Un des meilleurs moments de ma vie à coup sûr ! Un moment plein d’émotion. J’avais réussi, je n’en revenais pas. Mon dossier avait dû leur plaire, tout ce temps passé à le préparer n’avait donc pas servi à rien !
Mais revenons à ce qui nous amène aujourd’hui. La rentrée. Je dois être présente au lycée à 10h30 pile. Pas une minute de retard ne sera acceptée ! Trois minutes en retard par rapport à ce que j’ai prévu, je saute du lit. J’ai préparé un emploi du temps impeccable pour cette journée très particulière. Oui, j’ai cette manie de toujours tout faire à une heure précise. Une fois bien réveillée, je me confronte à ce fameux dilemme de choisir ce que j’allais porter comme tenue. Dois-je porter une tenue plutôt simple pour faire ressortir la sobriété, la détermination et la droiture de ma personne ou une tenue originale et plus décontractée pour mettre en avant mon côté foufou et artistique ? J’entends d’ici les gens dire que c’est stupide et que je n’ai qu’à prendre un ensemble correct. Mais en réfléchissant bien, étant donné que les gens voient en premier de nous ce que nous portons, je voulais faire bonne impression dès le premier regard. Je choisis donc un ensemble original et décontracté composé d’un jean gris, d’un haut blanc avec des étoiles, d’une veste kaki et d’une paire de Vans achetée quelques semaines plus tôt. Je mets un maquillage simple composé d’un fard à paupières marron et beige brillant, un mascara très noir sur le haut et le bas des cils ainsi qu’un rouge à lèvres bordeaux, le tout formant un ensemble simple et foncé faisant ressortir mon côté déterminé. Une fois prête jusqu’au bout des ongles, je descends prendre mon petit-déjeuner en compagnie de ma famille. Cette fois, je suis légèrement en avance par rapport à ce que j’avais prévu. Me connaissant, j’aurais cru avoir besoin de plus de temps pour me préparer. Au menu de ce matin : tartines, beurre et confiture, céréales, lait et jus d’orange. Pas besoin de trop manger non plus car je ne vais passer que quelques heures au lycée et non la journée entière. Et puis de toute manière je mange peu aux repas.
A table, maman me propose de m’accompagner pour ma première journée au lycée, c’est adorable de sa part mais je pense pouvoir y aller seule. Je refuse donc poliment sa proposition. Je l’a