Des racines pour que tu vives.
258 pages
Français

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Des racines pour que tu vives. , livre ebook

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Description

Faire revivre l’atmosphère de l’époque, retrouver les ingrédients qui font de l’humain cet être si différent, l’amour, la haine, les a priori mais aussi les peines et les bonheurs dans le quotidien des fêtes, des naissances, des morts et de l’organisation. Pour atténuer le tourment dû à ses origines, l’humain recherche dans ses racines les raisons de sa présence.
Aussi, grâce à ce témoignage, réponse à la demande de sa sœur adulte, voulant connaître son père disparu alors qu'elle avait quatre ans, voyageons-nous dans les souvenirs, nous propulsant de la traction animale à la mécanique, décrivant la métamorphose qui ne manqua pas de marquer les corps et les esprits de ce monde paysan.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 29 mars 2013
Nombre de lectures 0
EAN13 9782332536396
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0082€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-332-53637-2

© Edilivre, 2013
Remerciements
Sur ce chemin chaotique de la vie, je veux remercier ceux qui m’ont permis d’être et de vivre sans a priori, sans le mépris de l’autre : mes grands-parents, mes parents, mes frères et sœurs, toute ma famille en général, mes amis et toutes les rencontres qui construisent, lorsqu’on néglige le négatif et qu’on retient le meilleur, cette longue ascension vers une forme de bonheur.
Merci à Maman qui, alors que j’étais encore gamin à l’école primaire, devant ma rédaction pointée d’un zéro à cause de l’orthographe, m’a dit : ton histoire m’a émue, je suis sûre que tu écriras un livre un jour.
J’adresse un remerciement tout particulier à ma petite sœur Lolo qui m’a, par son questionnement, décidé à me mettre en route dans cette aventure, ainsi qu’à Béatrice qui, avec beaucoup de patience, a accepté de participer, de m’accompagner à ce qui était devenu une obsession. A mes deux enfants, Lise et Ivan, que j’ai pu excéder par l’évocation de cette singulière et en même temps, un peu universelle histoire, celle du ressenti d’un enfant sur une époque donnée.
Je remercie Cathy, Julie, Marie-Claire, Michel, Béatrice pour leur aide précieuse dans la correction, leur encouragement et leur patience dans la mise en œuvre matérielle de cette réalisation.
Je remercie également tous ceux qui m’ont renseigné lors de mon enquête, tout particulièrement mes oncles, mes tantes, ainsi que la famille Loison qui m’accueillit à « La Valade » chaleureusement et me permit de faire des photos.
Je veux aussi remercier les nouveaux fermiers du « Peux » et de « Fleigné » pour leur accueil et pour m’avoir laissé vaquer sur les lieux en prenant des photos.
Merci à vous, lectrices et lecteurs, pour donner tout le sens à cet effort d’écriture. Cela fut, malgré la difficulté, un réel et grand plaisir d’écrire pour ne serait-ce qu’un seul d’entre-vous.
Prologue
Comprendre la société d’où on vient et où on vit permet de mieux envisager son propre combat pour tenter d’aller à l’essentiel et monter la première marche d’un bonheur toujours à atteindre…, avoir une idée de comment c’était « mon avant » peut nous y aider.
Lorsqu’on connaît sa propre vulnérabilité, sa propre mortalité, on ne peut être qu’heureux d’être…
Je n’ai pas la prétention d’être un écrivain, je suis simplement quelqu’un qui a quelque chose à dire, comme nous tous, mais qui a osé l’écrire.
Si cet ouvrage peut aider des personnes à mieux vivre le présent en ayant une petite idée du passé et à mieux envisager le futur, j’en serai très heureux.
Avant-propos
Puisant dans les souvenirs de mon enfance, j’ai voulu contextualiser la vie d’une époque révolue, celle de la vie paysanne en mutation qui entraîna les grands chamboulements sociologiques du monde rural, après la deuxième Guerre mondiale, sur mon petit coin de terre.
Cette idée n’est pas le fruit du hasard mais émane d’une demande implicite de ma petite sœur de dix-neuf ans ma cadette, Lolo. En effet, ayant perdu notre père alors qu’elle n’avait que quatre ans, il y a quelque temps, elle se posa la question : – Qui était-il ? –. Cette question la troubla au point de s’en ouvrir à notre jeune frère Denis. Celui-ci me demanda d’écrire quelque chose pour apaiser la curiosité de notre sœur. Mon premier réflexe fut de refuser, pensant n’être à la fois, ni compétent en la matière, ni le mieux placé. Je finis par me décider et tentais l’expérience. Presque par défi, je me mis à l’ouvrage. Mes premiers essais ne me satisfirent pas. En employant une méthode descriptive, je réduisais les traits de notre père, le figeant, ainsi, dans la caricature. Ces traits n’expliquaient rien à eux seuls et déshumanisaient le récit. Alors, partant du postulat que les comportements humains sont liés, pour l’essentiel aux contextes de vie, sociologique, géographique, économique, religieux et politique du moment, je me décidais à remonter le temps. Je tentais alors, comme quand j’étais tout petit, d’emboîter les pas de notre père, auxquels j’associais inévitablement ceux de notre mère. Marchant sur leurs traces, je retrouvais les marques indélébiles qui construisent chaque être et le propulsent dans son futur.
Dans cette histoire, je me prenais au jeu, au point d’enquêter, de photographier, de dessiner pour, peut-être me convaincre, en apportant des preuves, que mon souvenir n’était pas qu’un simple rêve.
Chacune de nos vies est emplie de rencontres, de nourritures, de conditions matérielles, de rites, de rythmes mais aussi de vides, de loupés, de frustrations, d’absences et, à chaque fois, pour pouvoir vivre, il nous faut rebondir. Je pense que la vie est une succession de morts et de renaissances. Peut-être est-ce là l’origine du concept de réincarnation ou de cet ailleurs proposé par toutes les religions ?
Parler de son Papa, de son père, n’est pas une chose simple. En effet, dans la vie, qui peut dire vraiment connaître l’autre, même s’il l’a côtoyé tous les jours ? Non, on ne connaît pas l’autre, on le perçoit. Le travail est d’autant plus difficile, délicat qu’entre Lolo et moi, une génération nous sépare. C’est pourquoi, les propos qui vont suivre seront les fruits de ma perception et peut-être de mon imaginaire. Je ne peux avoir la prétention de connaître notre père mieux que quiconque. Chacun des membres de la fratrie a sa réalité, de la place qu’il a occupée et de celle qu’il occupe encore. Nous sommes six frères et sœurs, chacun a sa vérité que nul ne peut contester. Par ailleurs, parler de quelqu’un sans évoquer l’environnement, les milieux de vie, des personnes que nous rencontrions, ne pourrait garantir une certaine forme d’objectivité. Aussi, ce récit est-il conçu, sans prétention, comme un « roman historique » dans lequel se côtoient la fiction et la réalité, bien difficiles, parfois, à démêler dans l’écheveau de mes souvenirs. Cependant, soyez-en sûrs, la sincérité façonne chaque mot.
Première période
“Le fleigné” de mon enfance.
“Le moyen âge” diraient Lise et Ivan,
mes enfants.
I Je suis né
Une petite histoire avant de commencer : nos parents se connurent en Vendée où ils sont nés, dans la commune du Boupère. Ils arrivèrent dans la Vienne à un an d’intervalle, en 1947 pour notre mère et en 1948 pour notre père. Leur mariage civil fut célébré à Persac (Vienne 86) le 11 septembre 1950 et au Boupère (Vendée 85) le 13 septembre 1950 pour la cérémonie religieuse.
Ce mariage fut double : ils se marièrent en même temps que tonton Gabriel et tante Hélène. pour limiter « la dépense ».
Quelque temps avant leur mariage, en guise de voyage de noces, ils allèrent à Doué-la-Fontaine (Maine-et-Loire 49) dans la famille de Mémé Germaine (mère de Papa). Ils étaient reçus chez notre grand-oncle et notre grand-tante. Tonton Cyprien, maraîcher de son état, échangeait beaucoup de méthodes culturales avec notre grand-père. Notre grand-tante, tante Alice dite « Tante Alice de Paris », avait vécu à Paris et cela lui conférait une aura extraordinaire. Cette situation serait presque banale si nous ne savions pas que ce voyage s’effectua dans de drôles de conditions. Pour se faire, ils louèrent les services d’un transporteur de bestiaux qui se rendait dans la région de Doué-la-Fontaine avec des moutons. Papa voyagea avec les moutons dans le fourgon et Maman sur le siège du passager à côté du chauffeur. Ce voyage, plutôt cocasse, révélait-il les humbles conditions matérielles de vie ? Révélait-il les prémices du changement dans les conditions de transport individuel généré par l’automobile (on cessait de marcher à pied, à vélo, à cheval ou en train) ? Révélait-il, pour les deux amoureux, une volonté farouche de faire ensemble des choses à n’importe quel prix et de prouver ainsi leur volonté d’indépendance ? Je ne sais, la vérité reste certainement dans le mélange de ces causes possibles. Cependant, je puis simplement témoigner que cette histoire dut les marquer car je les ai souvent entendus la raconter…
I (bis) Au commencement
Tout commence il y a bien longtemps, en 1953, puisque je suis né en octobre de cette même année et que je fus conçu neuf mois plus tôt en février, point de départ intangible de ma réalité. Ce jour-là, je ne sais si ce fut dans la douleur ou dans la joie, j’ose espérer que cette dernière était au rendez-vous, des gamètes se sont rencontrés et je fus… Du moins, je commençais à être… Je rejoignais ainsi mes deux frères, Dominique né le 7 août 1951 et Jean-Luc né 18 octobre 1952.
Il était très tôt ce matin du 29 octobre 1953 quand le petit hameau de « Fleigné » se réveilla par mes premiers cris. Je crois, ce jour-là, avoir fait concurrence au coq de la ferme. Cependant, je fus une déception, mes parents attendaient une fille, j’étais un garçon…
L’année 1953, c’est 8 ans après la fin de la « 2 ème grande Guerre mondiale » et 5 ans avant la « guerre d’Algérie », qui avait pourtant déjà commencé avec les massacres de Sétif en mai 1945, (moins d’une année après le massacre d’Oradour sur Glane et d’autres faits). Je grandirai dans le spectre de ces deux événements.
Les horreurs de la guerre 39/45 suivies par les décisions du Conseil de la Résistance ont accéléré l’idée humaniste et poussé des gens dans l’action. Ce fut aussi le début du combat de Robert Badinter contre la peine de mort qui aboutira trente ans plus tard à l’abolition de ladite peine. À ce sujet, les histoires bibliques m’inspirèrent des réflexions qui firent souvent rire tante Thérèse, une sœur de Papa.
En effet, de Noël à Pâques en passant par la Toussaint, cette histoire catholique berça mon instruction. Tante Thérèse me racontait l’histoire du petit Jésus,

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