Dolce Vita
218 pages
Français

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Description

Tiré d'une histoire vraie, Dolce Vita évoque avec beaucoup d'émotion, quelques souvenirs d'une époque bénie où la Liberté n'était pas un vain mot !








Porteur d'espoir, l'auteure livre avec pudeur dans ce roman autobiographique, son enfance, ses Amours, ses voyages, ses rencontres mais également les tragédies de sa vie.








À travers un parcours atypique, elle nous livre un récit où règne clairvoyance et humilité afin d'aborder avec sérénité les années qui lui restent à vivre.








C.C.








Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 03 décembre 2021
Nombre de lectures 0
EAN13 9782342358353
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0060€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Société des Écrivains
Immeuble Le Cargo, 157 boulevard Mac Donald – 75019 Paris
Tél. : 01 84 74 10 20 – Fax : 01 41 684 594
www.societedesecrivains.com
info@societedesecrivains.com

Tous droits réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-342-35834-6

© Société des Écrivains, 2022
Dédicace

À mon mari Francis Castaing
À Claire Marescot, maire adjoint d’Arcachon
Au docteur Jean-Marc Belmont
À maître Paul Maillard
À Kevin Castaing, mon beau-fils
Dolce Vita
 
Ce matin de printemps 2019, en ouvrant les fenêtres de ma chambre, je regarde en direction de Niort dans les Deux-Sèvres, ville qui m’a vu naître, il y a bien longtemps maintenant… j’observe d’un regard attendri mes deux chevaux Opium et Lutin, broutant l’herbe de leur pâturage dans cette magnifique campagne au cœur du Poitou secret… Je me sens merveilleusement bien dans cette grande et magnifique propriété placée sur les hauteurs de ma Gâtine aimée d’où l’on peut apercevoir le soir venu les lumières des villes et villages des environs… Cette vieille et belle demeure porte le nom d’Eden-Roc, je l’ai baptisée ainsi parce qu’elle fut construite sur du granit au milieu du XIX e  siècle et que son jardin d’agrément est un véritable paradis avec ses divers arbres fruitiers, ses tilleuls, ses sapins, ses bouleaux, ses frênes et ses massifs de fleurs qui embaument délicatement l’atmosphère.
L’endroit est propice à la méditation, à la lecture et à l’écriture… c’est ainsi que je décide, à l’automne de ma vie, avec beaucoup de nostalgie de vous raconter l’histoire de cette femme libre et indépendante que je suis, ne possédant a priori aucun talent particulier, mais qui a la chance d’être dotée d’un instinct clairvoyant et l’avantage de ne pas être un laideron !
Durant toute ma vie, je n’ai eu d’ambition que celle d’être heureuse sans me nuire et sans nuire aux autres. Si le bonheur existe, je crois qu’il est en chacun de nous !
* *       *
Je suis née le 10 janvier 1954, sous la IV e  République et sous la gouvernance de René Coty, alors que la France connaît un de ses hivers les plus froids et des plus meurtriers de ce siècle. L’abbé Pierre lance son célèbre appel sur les ondes de Radio Luxembourg, interpellant les politiques de l’époque afin de sauver des milliers de personnes, créant ainsi « l’insurrection de la bonté ».
Le milieu des années 1950 marque le début d’une longue et merveilleuse période d’insouciance, de libertés et de changements, une parenthèse enchantée qui vit naître toute une génération d’enfants souriants, rêveurs et plein de vie.
Mon enfance très heureuse se déroule à quelques encablures d’Eden-Roc à Secondigny village voisin où maman est née dans la propriété de Prévoireau, appartenant depuis des générations à mes grands-parents maternels et j’étais, je le crois, la petite fille la plus heureuse du monde. Je grandissais au sein d’une famille aimante et bienveillante au milieu des fruitières et des animaux pour lesquels je nourrirais une véritable passion qui ne me quitterait jamais !
Étant la troisième et la petite dernière non désirée d’une fratrie composée de ma sœur Erika et de mon frère Jean-Claude, toutes les attentions se portaient vers moi et c’est ainsi que je suis devenue une enfant épanouie, affectueuse et attachante. Tout m’intéressait… J’observais beaucoup et j’apprenais tout, entourée par mes proches.
Ma sœur développait à mon égard depuis ma naissance une certaine jalousie, en revanche je m’entendais très bien avec mon frère, qui était très inventif et nous partagions nos délires d’enfants dans cette grande demeure qui fut le terreau de nos jeunes vies.
Ce lieu magique entouré de champs, de rivières et d’allées de peupliers dans lesquels le vent soufflait en émettant une douce musique berçant nos nuits, restera gravé dans mon cœur…
En ce temps-là, la vie était plus belle et les étoiles nous paraissaient plus brillantes qu’aujourd’hui… !
Nous habitions à Niort dans un appartement que notre mère, de par son métier de couturière, avait rendu coquet dans une cité que je n’aimais pas. Son seul attrait résidait dans le fait qu’elle se situait tout près de l’école Ernest Pérochon dans laquelle nous étions tous les trois scolarisés. Notre père, hôtelier à Düsseldorf avait dû repartir en Allemagne pour ses affaires, nous le voyions très peu et je comprendrais pourquoi un peu plus tard.
Notre mère fréquentait de façon assidue la secte des Témoins de Jéhovah qui, selon elle, l’avait éclairée en lui apportant la « Vérité », vaste sujet… et nous vivions éloignés de notre père dans la merveilleuse « Vérité » de notre mère en pleine mutation mystique… !
La femme belle, souriante, joyeuse, aimante et positive qu’elle était, devenait au fil des mois et des années hostile à notre société et nous inculquait la peur et la crainte des autres. Tout ce qui venait de l’extérieur était forcément malsain, et il fallait se protéger de tout et de tous à tout prix (sauf des T.J. bien entendu).
Notre société était décadente et serait forcément détruite par « Jéhovah Dieu tout-puissant » !
La mission que notre mère devait accomplir était de nous sauver… dixit les T.J. !
Comme chacun le sait, les voies du Seigneur sont impénétrables… et c’est ainsi que mon éducation religieuse débutait ! J’avais six ans et j’étais bien loin de tout comprendre, je suivais maman dans ses réunions théocratiques, où je m’endormais sur son épaule en rêvant aux vacances scolaires où je pourrais enfin retrouver mon « Prévoireau » et les animaux de mes oncles dont je me languissais, tout particulièrement de ma petite jument « Coquette »
Mon travail à l’école était très satisfaisant, j’obtenais beaucoup de « Bons Points » dont maman était fière. Je garde de cette époque de tendres souvenirs, les pages d’écriture avec mon porte-plume en bois et sa plume Sergent-Major avec laquelle je m’appliquais sur les pleins et les déliés, ainsi que l’odeur de l’encre et des livres… ils restent gravés au plus profond de moi !
Quand nous étions en vacances à Prévoireau, Maman redevenait la femme aimante, calme et souriante qu’elle était profondément, elle n’était plus sous l’influence des T.J. mais hélas, dès que nous revenions à Niort son comportement différait étrangement, elle criait de plus en plus et m’inspirait de la crainte, et Dieu sait si j’aimais ma mère.
Il fallait que nous soyons les enfants parfaits d’une mère parfaite et moi, je ne voulais pas l’être. Les années passaient et le climat familial devenait de plus en plus lourd, je venais d’avoir mes neuf ans et je souffrais de ne pas fêter mon anniversaire comme mes petites camarades de classe. Je n’avais pas le droit de les inviter à la maison ou de les fréquenter, je jouais donc seule dans ma chambre avec mes poupées et mes nounours à qui je faisais la classe tout en travaillant sur mes devoirs. Maman avait accepté de m’inscrire à la bibliothèque municipale de Niort, et tous les jeudis je passais mon après-midi à lire en attendant que l’on vienne me rechercher.
Quant à ma sœur et mon frère, ils allaient prêcher la bonne parole dans un porte-à-porte effréné afin de placer pour la modique somme d’un franc les « Réveillez-Vous » édités par la puissante Watchtower Society de Brooklyn.
Tous ces repas où ils ne parlaient que de Jéhovah, de vie éternelle, d’allégeance à leur Dieu, et leur exaltation commune commençait à me paraître très irrationnelle, stupide et malsaine.
D’instinct je sentais que quelque chose n’allait pas, un vent de rébellion me submergeait et par un beau dimanche d’hiver où je ne voulais pas les accompagner dans leur congrégation, je m’enfuis avec pour projet de rejoindre mon père en Allemagne qui lui, je le savais, comprendrait ma décision. Hélas, le jeune couple qui s’arrêta à ma hauteur pour me demander quelle était ma destination m’accompagna directement à la gendarmerie la plus proche afin probablement de me protéger, étant inquiets pour mon devenir. Je revins donc à la maison, entourée par deux représentants de la maréchaussée. C’était un scandale, une honte pour maman qui avait déclaré ma disparition à la police.
En principe, quand un enfant fait une fugue, c’est qu’il n’est pas très heureux dans son milieu familial et une remise en question des adultes devient nécessaire… Ce ne fut pas le cas, et on me plaça dans un foyer géré par la DASS dans la banlieue niortaise sous le prétexte que j’étais une petite fille difficile, rebelle et révoltée… Je quittai mon école la semaine suivante pour me retrouver à la Tiffardière en compagnie d’enfants abandonnés qui avaient subi toutes sortes de sévices physiques et psychologiques, et je garde un goût amer de cette douloureuse période où toutes les nuits dans ce grand dortoir des enfants plus petits que moi sanglotaient avant de s’endormir, épuisés. Combien de fois, je me suis levée pour les consoler et leur raconter des histoires afin qu’ils oublient leur détresse. La journée je jouais avec eux, ils m’aimaient bien je crois, j’étais un peu leur grande sœur.
Quand ma mère venait, je refusais de la voir et la colère m’envahissait, je considérais cette punition comme un abandon, une trahison. J’écrivais à mon père de nombreuses lettres pour l’informer de cette situation et je ne comprenais pas pourquoi il ne me répondait pas… et pour cause, mes courriers ne furent jamais envoyés… !
Je restai presque six mois dans ce centre, on vint me chercher pour les vacances d’été et je retrouvai mon Prévoireau durant trois mois, où je passai de très belles vacances avec un regard très différent concernant ma mère et ma sœur, qui à cette époque n’avait rien trouvé de mieux que de me surnommer « Satan le Diable », d’ailleurs, je crois que c’est à partir de ce moment-là que je me suis rendu compte qu’elle n’était pas tout à fait « normale ».
Bref, je poursuivais ma scolarité et je lisais beaucoup, Victor Hugo, Hector Malot, Hervé Bazin et sa Vipère au poing , où je trouvais

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