Education nationale : le naufrage tranquille
204 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Education nationale : le naufrage tranquille , livre ebook

-

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
204 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

L'Education nationale, soumise depuis la massification à une succession de réformes inopérantes voit ses missions se multiplier quand ses difficultés s'aggravent. Le système éducatif français peut-il à lui seul compenser l'absence de politique économique et sociale, et réduire les multiples fractures sociétales du pays ? La situation actuelle prouve que tel n'est pas le cas. Dans un contexte européen et mondial de crise profonde, il s'agit donc de statuer sur notre école et sur son devenir, ce qui conduit à faire des choix tranchés : dans quelle société voulons-nous vivre ? La France est-elle soluble dans l'Europe ? Aux citoyens de s'informer et de se faire une opinion. Cet essai apporte sa contribution à une réflexion nécessaire. Puisse-telle avoir lieu dès que possible.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 04 août 2014
Nombre de lectures 0
EAN13 9782332670359
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0060€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-332-67033-5

© Edilivre, 2014
L’Education Nationale, premier poste budgétaire de l’Etat, ne va pas bien. Au niveau des moyens financiers et humains, le gouvernement Eyrault a fait un effort, qui mériterait d’être poursuivi sur de nombreuses années après les saignées infligées à partir du ministère de M. Darcos. Mais l’aspect matériel du déclin de l’« ambition éducative » ne doit pas masquer celui, beaucoup moins visible et plus ancien, de la pernicieuse et calamiteuse gestion « réformatrice » de l’Etat depuis au moins 1989 au niveau des établissements scolaires.
Bonne à tout faire de la République, supposée pouvoir répondre à une infinité de besoins dont l’énoncé ressemble à un inventaire à la Prévert, (transmission des connaissances, éducation des jeunes, apprentissage de la démocratie, préparation à la vie active, insertion professionnelle, sensibilisation à la problématique écologique, lutte contre le sexisme, le racisme, sensibilisation aux conduites à risque etc…), l’Education Nationale est aujourd’hui soumise aux critiques de l’OCDE au nom de son insuffisante « performance » en terme de réussite scolaire, ce qui, dans le contexte idéologique actuel, la condamne à terme. Les tâches qu’on ne cesse de lui confier dessinent comme au pochoir la crise de la société française et de ses difficultés innombrables qui ne cessent de s’accentuer. Des élèves de terminale critiquent violemment des sujets de français, mettant en cause non leur insuffisance mais Victor Hugo. Le constat d’une crise profonde doit être fait.
Constitutive du fait français depuis au moins la fin du XIX e siècle, on la dissout peu à peu dans le fédéralisme à la sauce européenne, au détriment des élèves les plus fragiles, mais pas seulement ; elle serait dans tous les cas aujourd’hui l’une des plus inégalitaires en Europe. Incapable (et pour cause) de réussir une massification bâclée par les pouvoirs publics, elle est devenue dans les discours officiels un coût et non plus un investissement. Le président de la cour des comptes avance des pistes de nouvelles réformes, réanimant de la sorte le concept de bivalence des enseignants et mettant en cause la durée horaire de travail des professeurs. Des rumeurs font état de réflexions à propos du baccalauréat, qui coûterait trop cher, d’une éventuelle mise en cause du DNB, des voix s’élèvent pour contester le « socle des compétences » laborieusement mis en œuvre depuis 2005, bref, plus on réforme, plus il faut réformer. Au début de l’été 2013, on apprend avec « effroi » ce que beaucoup d’entre nous savent, à savoir le tripatouillage programmé des notes au baccalauréat pour soigner les statistiques officielles et masquer l’ampleur des problèmes. Tout citoyen raisonnable se dira que si l’Académie d’Orléans s’est fait pincer, elle ne doit pas être la seule concernée. Pourquoi en effet laisser les autres académies tricher et afficher de meilleurs résultats gonflés à l’« EPO » de l’« harmonisation » des notes d’examen et passer pour le mauvais élève de la classe France ? Tous les examens du secondaire sont-ils concernés par cette pratique ? On peut le craindre.
Il est donc urgent que les citoyens se réapproprient leur système éducatif, et qu’ils imposent un véritable débat national, ouvert à tous, et non plus aux seuls professionnels et experts qui nous ont conduit à la crise actuelle nourrie de mensonges et de faux semblants.
Français, votre Ecole fout le camp !
Aborder le sujet Education Nationale, complexe, au carrefour des problématiques sociales, économiques, urbanistiques, européennes, demande des précautions spécifiques. Par exemple, décrire une situation de crise scolaire en émettant un avis sur les choix politiques qui sous-tendent l’itinéraire des réformes qui nous ont menés où nous en sommes doit être fait. Quitte à prendre le risque de se tromper, comment ne pas faire un rapide bilan de l’histoire du système éducatif depuis au moins les années 70, et de l’idéologie à l’œuvre en la matière ?
Si nous convenons que l’immigration et ses conséquences, dont le regroupement familial n’est pas la moindre, ne pèsent en rien sur les raisons de la crise économique et financière que nous traversons, il n’en est pas moins vrai qu’elles influent sur le travail de l’Ecole, supposée donner à chaque élève les mêmes chances de réussite. Nous savons maintenant que l’intégration scolaire de nombreux jeunes français, issus de l’immigration ou non, n’est pas toujours gagnée, et que, par exemple, les Zone d’Education Prioritaires n’ont pas répondu aux attentes mises en elles.
Nous devons également questionner le modèle d’enquête de type PISA, qui répond à des critères statistiques apparemment nés d’une logique économique et financières chère aux technocrates bruxellois et autres, dont au premier chef ceux de l’OCDE, et qui paraît surtout être un instrument efficace au service d’un modèle éducatif aux antipodes du nôtre, du moins tel qu’il nous a été légué par notre histoire. Lorsque le terme « entreprise apprenante » fait son apparition dans la formation des futurs chefs d’établissement, sous la houlette du Ministère et du Haut Conseil de l’Education, on doit évidemment s’interroger. La logique du projet, des contrats d’objectif, des plans de performance, la présence invasive des techniques de « management » sont également des signaux assez clairs des évolutions en cours.
Parallèlement, la limitation accentuée des moyens en personnels, au moins jusqu’à l’élection de M. Hollande, et l’accroissement des effectifs classe ne peuvent en rien concourir à la qualité d’un service public enserré dans le carcan de la LOLF et des politiques néolibérales obstinément poursuivies depuis quelques décennies.
Aborder le sujet Education Nationale est donc périlleux, car ce sont les politiques nationales de long terme qui se dévoilent, souvent dans leur logique inégalitaire, que les discours officiels cachent de moins en moins. C’est en conséquence se poser la question du modèle de société que nous fabriquons dans le cadre de l’Europe, et se donner les moyens d’évoquer un autre modèle scolaire qui irait dans le sens d’une égalité des citoyens réellement affirmée.
Mais est-il encore possible de décrire une réalité inquiétante à l’heure où, face à la crise économique et à l’accroissement inexorable du chômage, devant la fuite massive des (vrais) emplois, la réussite scolaire demeure le seul horizon enviable pour les familles qui croient encore à l’efficience du système éducatif dans la mise en œuvre d’un projet professionnel pour leurs enfants ? Sans doute, pour éviter toute instrumentalisation démagogique visant à cacher la démission des pouvoirs publics en matière économique et administrative. Non, l’Education Nationale n’est en rien responsable de l’involution sociale qui frappe notre pays, non elle ne peut pas à elle seule remettre en marche l’ascenseur social, non les professeurs ne sont pas des privilégiés, non les autres systèmes éducatifs ne sont meilleurs que le nôtre. Oui, les politiques nationale et européenne sont devenues les bras armés de la réaction oligarchique qui met systématiquement en péril les acquis sociaux et les services publics des pays (encore) développés. Oui, la mise en cause systémique de notre système éducatif obéit à une logique néolibérale promue par Bruxelles, simple instrument des gouvernements européens. Ce ne sont ni la réforme des rythmes scolaires, ni la popularisation d’une charte de la laïcité ou tout autre réformette qui changeront les fondamentaux de la crise actuelle.
La crise de l’Ecole reflète en les amplifiant les conséquences des choix faits par nos gouvernants, toutes tendances confondues, depuis au moins une trentaine d’année. Il est temps de porter le débat sur la place publique.
2 eme préface
Ce petit essai est le fruit de l’expérience. Je n’ai fait appel pour le rédiger qu’à ce que j’ai vu, constaté. J’ai également tenté de projeter l’ensemble des éléments d’analyse que j’ai amassés en une prospective raisonnablement construite. Mon expertise se résume à mon expérience professionnelle, accumulée à l’ombre d’exigences nées de ma conscience politique. Le hasard veut qu’à l’automne 2010 ont été publiés deux ouvrages remarquables à propos des problèmes français liés aux immigrations africaines et à leurs conséquences objectives, (« Les yeux grands fermés » de Michèle Tribalat, et « Le déni des culture » de Hugues Lagrange), du moins telles que certains observateurs avertis peuvent les décrire en l’absence d’un vrai travail statistique de long terme sur le sujet. Cette problématique est longtemps restée à la porte du paysage éditorial médiatisé et arrive enfin, fût-ce avec difficulté, à la connaissance d’un large public.
La réalité des difficultés de l’Education nationale souffre encore aujourd’hui d’être assujettie à l’ostracisme feutré de la « bienpensance », qui veille à maintenir l’illusion d’une école républicaine égale et juste pour tous en dépit des échecs patents d’un système scolaire à bout de souffle dans le contexte actuel. L’Ecole reste le premier service public de l’Etat en termes de dépenses. Il est extraordinaire que la réalité qui s’impose à la conscience de tout observateur averti pour peu qu’il visite quelques établissements représentatifs des difficultés de l’heure n’ait pas trouvé une traduction globale via l’édition ou tout autre média de masse depuis que cette situation s’est installée, il y a de cela au moins une bonne vingtaine d’années. Comment en effet traiter réellement de l’Education nationale en parcellisant le sujet entre la classe, le monde enseignant, les résultats, les familles, le m

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents