Élisabeth Matondo
186 pages
Français

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Description

Fière du parcours accompli par sa mère, étroitement lié à celui de son mari, sa fille lui rend un vibrant hommage. À partir des notes manuscrites qu'elle lui a laissées, elle restitue son témoignage authentique, comparable à « un hymne à l'amour ». Sa vie durant, Élisabeth Matondo éprouve un profond respect pour le destin exceptionnel de son époux, Émile Disengomoka, homme de lettres dévoué envers ses proches et sa communauté. Nous suivons chacune des grandes étapes de son parcours, de son enfance passée au village en République démocratique du Congo, à son mariage, sans oublier ses nombreuses batailles. Chrétienne fervente, cette femme intelligente et très active s'engage à défendre les valeurs de léducation et de lévangélisation auprès de son entourage. Lambition de lauteur consiste à garder une trace du précieux héritage transmis aux enfants et petits-enfants de ce couple extraordinaire. Plusieurs photographies dépoque et des articles de presse redonnent vie à lhistoire de ses illustres ancêtres.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 08 décembre 2016
Nombre de lectures 0
EAN13 9782334237826
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0090€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composér Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d'adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-334-23780-2

© Edilivre, 2016
Dédicace

À la mémoire de mes parents,
Émile Disengomoka et Élisabeth Matondo
Avant-propos
Maman, le 21 juin dernier, c’était ton anniversaire ! Tu aurais eu 95 ans s’il avait plu à Dieu de te laisser vivre ici-bas et continuer à t’occuper de ta communauté chrétienne, de tes élèves, de tes enfants et petits-enfants ! Il a préféré, selon Sa volonté te rappeler à Lui, estimant qu’il était temps que tu rejoignes ton époux qui t’a précédée en 1965 et que tu puisses te reposer en paix dans la gloire de Son Royaume éternel !
Grande a dû être ta peine, à 43 ans, de perdre l’homme qui constituait ton unique univers et que tu avais beaucoup aimé : Tata Nlongi Émile Disengomoka 1 .
Maman, tu nous manques beaucoup à nous tes enfants !
Tu t’es consacrée à l’œuvre de Dieu en instaurant les enseignements de Jésus-Christ auprès des jeunes filles et des mamans congolaises. Tu as transformé ta résidence de Kinshasa à Ngiri-Ngiri, en un lieu d’accueil pour réunir et encadrer les analphabètes et leur apprendre à lire la Bible.
Tu n’as compté ni ton temps ni ta peine, ni tes maigres moyens financiers pour promouvoir ce travail. Ton souvenir et tes œuvres sont restés dans les mémoires des habitants du Bas-Congo.
Plusieurs familles ont donné le nom « Élisabeth Matondo » à leurs filles chéries. Nous ne t’oublierons jamais. Nous t’aimons !
Tes enfants : Ema, Ina, Ivo, Asa, Lo, Va, Zu, Pi !

Photo n° 1. Famille d’Émile Disengomoka et d’Élisabeth Matondo en 1958.
1. Tata nlongi , qui signifie « monsieur le maître », « monsieur l’instituteur », manifeste le respect de l’élève envers son pédagogue. Disengomoka a été appelé de cette manière toute sa vie ! Cf. Annexe I. Biographie d’Émile Disengomoka, article de Sabakina Kivila.
Introduction
Mon nom est Ina Disengomoka Muamba, deuxième enfant d’Élisabeth Matondo et d’Émile Disengomoka.
J’écris ce livre principalement dans le but de faire publier les notes manuscrites que ma mère m’a confiées en 1987. Ces textes racontent sa vie hors du commun avec son mari et révèlent sa personnalité courageuse, son amour pour les siens, son sens du partage et aussi sa foi chrétienne qui l’a soutenue tout au long de sa vie et qui prouve que même dans les endroits les plus reculés de notre planète, et dans les moments les plus difficiles, une personne enracinée dans le Christ contribue à bâtir un monde meilleur autour d’elle.
Le chapitre concernant la vie au village est particulièrement destiné à ses petits-enfants dispersés à travers le monde. Les mots en kikongo, en italique dans le texte, sont évoqués pour eux, pour qu’ils puissent se délecter de leur musicalité. Et ainsi mieux se souvenir de leur aïeule qui nous a quittés voilà vingt-six ans déjà !
Première partie La vie d’Élisabeth Matondo
Chapitre I – Naissance
Aînée des enfants de Jacques Mampuya et d’Ana Meza, Élisabeth Matondo est née le 21 juin 1921 dans un village kongo appelé Luvituku situé dans la région du Bas-Congo, en République démocratique du Congo. Sa vieille tante, une sage-femme du village, a procédé à l’accouchement.
Chapitre II – Les parents d’Élisabeth Matondo
Ana Meza, membre du clan Vuzi dia Nkuwu, et Jacques Mampuya ont été baptisés par les missionnaires protestants baptistes qui se sont installés dans la région à la fin du XIX e  siècle. Élisabeth, baptisée à son tour le 2 avril 1936, a ainsi reçu une éducation chrétienne qui lui a permis d’apprendre à lire et à écrire et à enseigner la Bible à des centaines de jeunes filles en RDC.


Photos n° 2 et 3. La famille d’Élisabeth Matondo : son père Jacques Mampuya, sa mère Ana Meza, sa sœur Medi Kipamu et ses enfants.
Chapitre III – Les ancêtres du clan d’Élisabeth Matondo
Les ancêtres du clan Vuzi dia Nkuwu étaient issus de l’une des douze dignitaires claniques qui entouraient le roi ( ntinu ) du prestigieux royaume du Kongo, qui existait depuis le XIII e  siècle et qui fut découvert par les Portugais au XV e  siècle : précisément en 1482 2 . L’explorateur portugais Diogo Cão et ses compagnons découvrirent l’embouchure du fleuve Congo et érigèrent la fameuse padrão 3 . Cela se passait non loin (trois cents kilomètres à peine) de Kongo dia Ntotila, la capitale du royaume du Kongo. Entre cette date et le moment où nous nous trouvons à Luvituku, pour vous parler d’Élisabeth Matondo, ces ancêtres vécurent des aventures extraordinaires lors de leurs migrations internes dans la région du Bas-Congo !
Diogo Cão envoya des émissaires pour prendre contact avec Nzinga Nkuwu, le roi du royaume du Kongo, et plus tard pour commercer avec ses habitants.
Arrivés devant Kongo dia Ntotila, la capitale, ces explorateurs furent émerveillés. L’un d’eux 4 écrivit à la cour du roi du Portugal 5 qu’ils avaient trouvé dans le royaume du Kongo, alors peuplé de trois millions d’habitants, « des grands États bien ordonnés, des souverains puissants et des industries opulentes et une foule civilisée habillée de soie et de velours ». Les étrangers s’empressèrent d’envoyer les membres de la famille royale Kongo à Lisbonne afin de leur apprendre à lire et à écrire le portugais et surtout de les convertir au catholicisme ! De retour au pays, les néophytes, la foi chevillée au corps, influencèrent leurs sujets qui demandèrent le baptême !
Le roi Nzinga Nkuwu, notre très lointain ancêtre, permit la christianisation du royaume du Kongo. Lui-même se fit baptiser le 3 mai 1491 et prit le nom de Joäo (Jean) I er .
Cependant, quelques années après ces événements, l’esprit de concorde disparut : les richesses avaient attisé le désir de puissance des découvreurs. Les Européens, aidés par les indigènes eux-mêmes (qui donnèrent au départ un sacré coup de main au commerce triangulaire), mirent tranquillement six siècles à détruire complètement l’organisation de ce royaume ! On finit par se battre et par chasser les Portugais et leurs missionnaires. Les derniers expulsés furent les Jésuites en 1759 6 .
On en tua quelques-uns, on ferma les boutiques et les écoles. La culture chrétienne ne perdura pas et l’Église catholique périclita.
On était arrivé à la situation que connaissaient les grands-parents d’Élisabeth Matondo au moment des partages coloniaux de la fin du XIX e  siècle, amorcés par la conférence de Berlin 7 , et à l’arrivée des missionnaires dans sa région : le royaume du Kongo était disloqué et définitivement brisé.
Il existe des archives, conservées au Portugal, au Vatican, et en Angleterre, dans lesquels tous les événements heureux et malheureux, extraordinaires et ordinaires, survenus dans ce royaume du Kongo durant ces siècles sont consignés !
Les ancêtres maternels d’Élisabeth ont quitté le royaume du Kongo et sont venus s’établir dans la région de Luvituku, et Nionga. Il nous est resté de cette migration, très laborieuse, une façon d’appréhender la vie et une culture qui diffèrent beaucoup de celles des autres tribus voisines : les Yaka, les Luba, les Mongo.
Élisabeth Matondo fut la dépositaire du récit de Lusansu Iwa Vuzi dia Nkuwu 8 dicté de son vivant par Simon Ndongala Lubienga, le chef du clan d’alors ( mfumu a kanda ).

Photo n° 4. Simon Ndongala Lubienga, chef du clan.
Le clan Vuzi dia Nkuwu, auquel appartient Élisabeth, se compose d’hommes et de femmes fiers et imbus de leurs capacités. Ils se frappent le thorax en déclamant leur devise : «  Mono (X), Vuzi dia Nkuwu a Nene, Kiavuzwa Lusala ? Kufwa meme, nkombo, ngulu ye ngombe kuna Mputulukezo . »
Traduisez : « Moi (X), Vuzi dia Nkuwu a Nene, si tu déranges un Vuzi dia Nkuwu ou si tu le provoques, l’hécatombe qui en résultera en représailles atteindra les troupeaux de bétail jusqu’en Europe ! »
Ce clan est matrilinéaire. C’est ainsi que les souvenirs des conteuses des villages savent remonter aisément à trois ou à quatre générations en amont d’une personne donnée. Élisabeth Matondo bénéficie d’informations orales précises transmises par son arrière-grand-mère – maman Nsenga – mais éprouve des difficultés à remonter la lignée paternelle !
Le clan ou kanda de Vuzi dia Nkuwu est constitué par les descendants d’une souche commune. Les femmes de chaque clan apportent ce sang qui confère l’appartenance clanique. Le système étant matrilinéaire, la mère et le fils sont de même clan, mais le père est un étranger au sein de ce clan. L’oncle maternel est le parent mâle le plus proche par le sang des enfants du clan. Il transmet ses privilèges, ses dons et ses biens et pouvoirs à son neveu. Mais quand il n’y a pas de neveu dans cette famille, la nièce qui est la fille de la sœur du chef du clan, peut hériter de tous ces privilèges.
La mère clanique ( ngudi ) est fière d’avoir près d’elle son frère ( nkazi ) , de mettre au monde des filles, des futures mères qui agrandiront le clan, et enfin elle est fière d’engendrer des fils ( bankazi ) qui vont encadrer ses filles et devenir de futurs chefs de clans. Voilà la famille matrilinéaire comme elle existait à Luvituku du temps d’Élisabeth Matondo et comme elle existe encore aujourd’hui, mais avec beaucoup de changements en faveur des pères de famille dont les responsabilités sont reconnues par l’administration extra-coutumière.
Chapitre IV – Ancêtres d’Élisabeth Matondo
Au moment où Élisabeth Matondo eut connaissance de sa lignée maternelle, la personne la plus ancienne qu’on lui avait décrite était maman Nsenga, la grand-mère de sa mère Ana Meza. Cette femme avait eu deux enfants : une fille Fuladio Miezi, qui serait la mère d’Ana Meza Nkayamene, et un garçon, qui deviendrait le futur chef de clan Vuzi dia Nkuwu : Lubienga Ndongala.
Fuladio est donc la mère d’Ana Meza qui est elle-mê

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