Étretat
106 pages
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Description

Étretat, sa plage de galets, ses hautes falaises de craie. Un décor de carte postale qui inspire depuis longtemps écrivains et artistes. Mais cette petite cité normande abrite aussi une vie intime, moins connue du grand public. C’est ce que Franck Mossler nous invite à découvrir dans son opuscule. En puisant dans ses propres souvenirs, il tente simplement de faire revivre des lieux et des personnages qui ont marqué son enfance mais aussi l’histoire d’Étretat.
« Il y a cinquante ans, cette petite station balnéaire était le rendez-vous incontournable de parisiens amoureux d'un certain art de vivre dont je sentais déjà les attraits, du haut de mes cinq ans. »
Faire revivre le passé suppose un lent travail de mémoire. L’organisation des souvenirs s’accompagne d’une accumulation de détails, apparemment anecdotiques mais qui permettent d’entendre, à travers une mosaïque de sentiments et d’émotions, la petite musique de la vie...Cela tombe bien car Franck Mossler est un jazzman, tour à tour batteur, washboardiste, chanteur, imitateur, présentateur et producteur !

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 11 juillet 2019
Nombre de lectures 0
EAN13 9782414362288
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0052€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
194 avenue du Président Wilson – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-414-36229-5

© Edilivre, 2019
Préface par Patrick Allen-Caron
Celui qui découvrirait Étretat aujourd’hui aurait vraisemblablement du mal à comprendre la nostalgie émouvante que Franck nous fait partager dans son ouvrage.
Pour ceux qui l’ignoreraient, il convient d’abord de rappeler qu’Étretat, comme tous les villages de la côte d’Albâtre, est situé dans une valleuse, c’est-à-dire dans un cul-de-sac. L’accès à la mer étant totalement impossible avec un véhicule, le visiteur doit nécessairement se rabattre sur un de ces nouveaux parkings situés à l’entrée de la ville puis marcher un certain temps avant de pouvoir accéder aux marches du Perrey. Ce point de vue, surplombant la plage de galets blancs, offre un panorama exceptionnel sur les impressionnantes falaises de craie, leurs deux majestueuses portes qui encadrent la baie et sur la fameuse Aiguille dont on affirmera ici qu’elle n’est absolument pas creuse. Mais avant de parvenir à cet endroit magique, il lui aura fallu se frayer un chemin au milieu d’une foule bigarrée de touristes, déposés par cars entiers pour une journée de détente… Sur son chemin, il espérait peut-être découvrir le charme d’un village ancien mais les rues sont désormais jalonnées de boutiques de souvenirs, livrées aux vendeurs de hot-dogs et de frites dont les terrasses, débordent largement sur les étroits trottoirs, aux restaurants qui proposent aux chalands leurs spécialités locales plus ou moins surgelées.
C’est une évidence : Étretat a changé. Face à cette transformation qu’ils peuvent juger incongrue, les Vieux Galets gardent la nostalgie d’un passé pas si lointain qui leur paraît irréel mais qui hante toujours leur mémoire.
Tout comme Franck, dès mon tout jeune âge, j’attendais avec beaucoup d’impatience les périodes de vacances scolaires pendant lesquelles je pourrais m’échapper à Étretat pour y retrouver mes grands-parents, le Perrey et mes amis. Il y avait à cette époque beaucoup de résidences secondaires occupées par des parisiens amoureux des falaises et qui ne manquaient pas de venir se ressourcer dans ce bel endroit à Noël, à Pâques et durant une bonne partie de l’été. Étretat, qui avait connu une grande célébrité avant la guerre, était redevenu un petit village bien calme qui nous donnait l’impression d’être chez nous. Malgré l’inconfort des galets, la fraicheur de l’eau de mer ou le climat parfois surprenant, le charme d’Étretat a laissé des souvenirs impérissables.
En nous livrant ses souvenirs avec émotion, Franck nous invite à partager sa vision de la vie étretataise qu’il a tellement aimée. Il nous emmène, entre autres, sur le chemin du Golf pour redonner vie à des personnages exceptionnels qui ont marqué sa jeunesse. Franck est un inconditionnel d’Étretat. Il n’est pas resté simple spectateur ; il ne nous livre pas un ouvrage de contemplation. Il fait partie de ceux qui ont contribué à l’épanouissement de la vie sociale étretataise et personne n’oubliera la grande qualité de ses nombreuses prestations à la Revue annuelle des Vieux Galets.
Chacun trouvera dans les pages qui suivent le bonheur de retrouver des saveurs du passé et de découvrir le charme insolent d’un petit village de pécheurs qui a envoûté tant de personnalités, tant d’artistes, tant d’estivants et tant de générations.
Dédicace



À Papa.
Je me souviens…
Avant-première
Petit (grin) galet deviendra grand
Les Sables d’Olonne – Étretat ! Telles étaient les deux destinations estivales qui enchantaient les étés de mon enfance.
Le 31 juillet marquait la coupure, la fin d’un mois de jeux sur cette plage des Sables en Vendée sur laquelle trônait le portique du Club des Mouettes dont j’arborais fièrement la médaille pour bien montrer que « je faisais partie du Club ».
Je passais donc, le temps d’un voyage, d’une plage de sable blond à une plage de galets gris.
Ces plus de cinq cents kilomètres qui séparaient mes deux lieux de vacances étaient « avalés » par la petite voiture de maman qui conduisait à l’époque une Autobianchi Lutèce vert foncé dont le moteur était identique à celui de la Fiat 500 de l’époque.
Ce long voyage aux côtés de ma mère m’emplissait de bonheur et j’attendais avec hâte le moment du pique-nique dans une allée verdoyante que nous choisissions de concert (déjà !) pour déguster sandwichs, œufs durs, salade et gâche vendéenne dont le goût si particulier me chatouille encore les papilles.
Il n’y avait pas, au début des années soixante, les autoroutes d’aujourd’hui et quand le panneau « Étretat » était enfin en vue, ma mère était soulagée d’arriver après tant d’heures de concentration et de transpiration sur les sièges en skaï de la petite italienne.
Dès l’entrée dans la Villa Hermance de mes grands-parents paternels (Georges et Madeleine), tout s’enchaînait très vite et le programme des réjouissances du mois d’août à Étretat restera presque le même de ma plus tendre enfance jusqu’à l’année 2008 qui fut ma dernière saison dans la ville où « les Portes Sont Toujours Ouvertes ».
Il y a cinquante ans, cette petite station balnéaire était le rendez-vous incontournable de parisiens amoureux d’un certain art de vivre dont je sentais déjà les attraits, du haut de mes cinq ans.
Pour bon nombre de non-initiés à la vie étretataise de ces années-là tout comme aujourd’hui, la question est toujours la même : « Mais que faites-vous donc à Etretat ? La plage fait mal aux pieds, l’eau est froide, il n’y a pas de port, il est difficile de faire du bateau, il n’y a pas d’endroit sympa pour se retrouver, il y a un monde fou les weekends, pas de place pour se garer etc. ».
Et pourtant du matin jusque tard dans la nuit, la saison étretataise battait son plein dans ces années soixante, soixante-dix.
De mon côté, je partageais ma journée entre les répétitions pour le numéro des enfants à la Revue d’Etretat qui chaque année devait se dérouler le dernier samedi d’août (samedi doux…), l’inévitable bain de midi et demi, le déjeuner familial quotidien, la sieste et enfin, clou de la journée, la montée au golf. La remise des prix avait lieu tous les jours après les compétitions et à chaque fois, je priais pour la victoire de mon père. Ces rencontres se terminaient souvent par un cocktail puis retour à la maison où mes parents se changeaient pour aller aux nombreux dîners organisés dans les villas avoisinantes.
« Jeune galet », je ne demandais qu’à vieillir pour devenir un « vieux galet » afin de vivre ma vie au milieu de ce microcosme cauchois que j’aimais tant sans pouvoir encore y accéder.
C’est dans cette ambiance que j’ai fait la connaissance d’amis que je ne vois qu’à Etretat pour la plupart d’entre eux et jamais à Paris. Ces visages sont pour moi des visages de vacances qui le resteront toute ma vie… « J’en suis sûr », me disais-je à l’époque.
Bien que très jeune, je gravais déjà dans ma mémoire des odeurs précises de maison fermée pendant l’hiver mais qui renaissait de ses cendres en été ou à Pâques. Je m’imprégnais de l’odeur des pelouses fraîchement coupées sous le soleil après une ondée passagère ou, la nuit venue, du chuintement lointain des vagues qui brassaient les galets sur la plage.
Dès sept ou huit ans, j’appréciais les petites crevettes grises qu’à table ma mère décortiquait soigneusement pour que je n’aie plus qu’à les déposer sur une belle tranche de pain garnie de beurre demi-sel. J’attendais avec impatience de les voir « toutes nues » dans mon assiette pour les placer délicatement, une à une, sur cet appétissant matelas croustillant.
À peu près à la même époque, on m’a offert ma première voiture, une belle voiture rouge à pédales. Aussitôt installé au volant, je filais au fond du jardin car j’avais repéré une petite descente le long des hortensias. Quel bonheur de la prendre à fond, tel le Jackie Stewart de l’époque !
Pour m’accompagner dans les jeux de cet après-midi de vacances, je pouvais compter sur Jean Eric et Sylvie Duval, Frédéric Miot et la jolie Pascaline Huet. Un jour, ils m’ont proposé de monter pour la première fois sur un vélo. Pas vraiment un succès ! Je garde même de cette expérience une aversion viscérale pour tous les types de deux roues : ladite « petite reine » ne m’a jamais séduit. Plus tard, je devais réserver le même sort au vélosolex ou autre mobylette que tous les ados de l’époque rêvaient pourtant de posséder.
Aujourd’hui, rien n’a changé. Quel plaisir peut-on trouver à chevaucher un deux roues ?
Sur la plage à l’heure du bain, je devais me jeter chaque jour à l’eau. Même si chacun la trouvait « bonne une fois qu’on y est », j’estimais qu’en comparaison la mer des Sables d’Olonne était beaucoup plus accueillante.
Il y avait aussi un plongeoir, très disputé mais qui m’effrayait. Il était trop haut par rapport à la surface et j’avais tellement d’appréhension que je plongeais systématiquement « les pieds devant » pour amortir la chute et éviter un plat devant tout le monde !
La sortie du bain était une autre épreuve avec ce léger vent du nord (le vent soi-disant du beau temps !…) qui faisait passer mes lèvres du rose au violet. J’en appréciais d’autant plus la chaleur de la serviette que ma mère posait délicatement sur mon petit corps frigorifié… Récompense suprême qui marquait la fin de mes souffrances pour cette matinée.
Quand j’accompagnais mes parents aux courses, on croisait le tout Étretat et chacun était rapidement au courant des derniers petits scandales… qu’on oublierait bien vite, une fois rentré à Paris.
Pendant ces inévitables arrêts mondains, je contemplais la vitrine d’un marchand de journaux qui présentait nombre de petites voitures au 1/43 ème qui me faisaient rêver ;

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