Gendarmes et voyous en symbiose , livre ebook

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Pour tout gendarme du terrain, le renseignement d’ordre judiciaire est indispensable à la réussite de belles affaires. Il doit donc être recherché sans cesse. Mais où ? Auprès de qui ?
« Exclusivement auprès de la partie saine de la population », prescrit le règlement de l’Arme constamment rappelé... D’indics, de condés, etc., la haute hiérarchie ne veut entendre parler. Or, c’est enfoncer une porte ouverte que de reconnaître la stérilité en tuyaux d’agents supposés « sains » : maires et autres élus, prêtres, commerçants.

Sans aucune complaisance à l’encontre de quelques éléments parasites de la Gendarmerie, mêlant tout de même ironie et humour incluant l’autodérision, « Dudu » nous invite à le suivre dans ses pérégrinations l’ayant conduit à extraire le suc d’une faune « pas très bien sous tous rapports”... mais statistiquement productive.

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Date de parution

17 juillet 2013

Nombre de lectures

3

EAN13

9782332562258

Langue

Français

Couverture
Copyright




Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-332-56223-4

© Edilivre, 2013
Dédicace


GENDARMES & VOYOUS :
A mes petits-fils, Martin et Ivan, à qui je souhaite d’éprouver autant de plaisir que moi dans leurs activités professionnelles,
– à leurs brillants géniteurs,
– à mon épouse,
– aux meilleurs de mes chefs directs, de mes égaux et subordonnés que je sais nostalgiques du temps où nous tirions la charrette de conserve, eux que je ne remercierai jamais assez pour leur soutien moral spontanément apporté alors que je subissais les affres d’une humiliation injustifiée.
INTRODUCTION
Major, gaaar… d’vous !
Rien ne prédestinait Robert Durand à faire carrière sous l’uniforme de gendarme pendant quelque 30 années. Né fin 1932, cinquième et dernier enfant de sa fratrie, il arrêta ses études à 12 ans, CEP en poche. Puis il travailla aussitôt à la maigre métairie tenue par un père exemplaire, veuf à 38 ans, un ancien écolier du jeudi et du dimanche mais regorgeant de bon sens, soucieux d’ancrer en sa descendance les règles morales les plus nobles.
Sur le point d’atteindre sa majorité, volontaire pour cela, son benjamin fut appelé pour servir à la Base Ecole des Troupes Aéroportées de Pau. Un tantinet rebelle à une forme de discipline stupide, il refusa d’être maintenu au sein d’un peloton d’élèves-gradés plutôt que, devenant « cabot » ou cabot-chef, courir le risque de devoir instruire des bleus. Par exemple leur indiquer le poids du cache-flamme d’un FM 24/29 s’il n’était pas percé d’évents… et aussi qu’une balle mettait « un certain temps » à sortir de son canon. Par l’avant !
A cela, il préféra être estafette motocycliste, assez libre dans ses déplacements en zone béarnaise ; fier comme un coq, cramponné au guidon d’une Terrot 500 puis d’une Royal-Enfield à pétarades de type Harley-Davidson, jouissives pour les tympans.
Obligations militaires terminées, sans grade, étant sans bagage intellectuel, sans argent, il travailla quelque temps comme simple ouvrier dans une petite usine.
Puis, à l’instar d’un frère ayant galéré lui aussi pour trouver un job à hauteur de sa raisonnable ambition, il passa avec succès le concours d’admission dans la Gendarmerie. Dès lors, ayant précédemment appris à ses dépens que chercher un emploi n’était pas chose aisée (déjà !), en fin de stage il se classa vers la 10/15 e place sur 140 élèves.
Aussitôt, affecté à la brigade frontalière de Neuf-Brisach (Haut-Rhin), il y fit ses premières armes (à l’époque, se creusait le grand canal d’Alsace – 2 800 ouvriers – FLN actif). Après neuf mois de présence à cette unité, il gagna Colmar et, peu après, sa Brigade de Recherches. Là, sous les ordres d’un chef ayant le judiciaire rivé aux tripes, il s’en inspira pour le reste de sa carrière.
En 1965, il fut affecté au fort de Charenton où il instruisit des stagiaires de BR provinciales dans le domaine de la photo (prises de vue – macrophoto – développement – tirage d’épreuves) et de la police technique (recherche – exploitation de traces et indices matériels). Ne pouvant supporter les aboiements permanents et injustifiés de son officier chef de service – un sadique inséparable de son stick sous le bras –, il se rebella, fut puni et obtint d’être muté début 1968 au secrétariat d’une compagnie d’élèves-gendarmes.
En été 1969, il fut aspiré à Créteil où, tout en pratiquant le judiciaire avec la BR locale, en liaison étroite avec les magistrats du lieu il dirigea avec bonheur et intérêt une ESAM (Equipe Spécialisée dans les Affaires de Mineurs).
Fin 1972, nommé adjudant, au jour de sa création, il prit le commandement de la BR de Vincennes.
En décembre 1977, il devint l’adjoint du commandant de la compagnie locale. Avec le grade de major-concours rapidement acquis, il servit à ce poste jusqu’à l’été 1983 au côté de trois patrons successifs. Si une symbiose parfaite marqua ses rapports avec les deux premiers, il n’en fut pas de même avec leur successeur. En trois ans, il le vit conduire leur unité, du Zénith où elle s’était élevée et maintenue jusqu’à sa prise de commandement, aux profondeurs abyssales de l’opprobre. Ceci sans qu’il ne puisse s’y opposer. Et alors que la hiérarchie restait désespérément sourde et aveugle face à un innommable pourtant ostensible !
En mai 1983 : le clash. La découverte du pot aux roses consécutivement à « L’affaire des Irlandais de Vincennes », dirigée sans droit et de façon lamentable par un officier supérieur (?) parisien.
Conséquences : la suspension de fonction puis l’éjection hors Vincennes – mille fois justifiée – de son commandant de compagnie.
Pour muter Durand, son chef de corps dut inventer un motif à défaut d’en avoir trouvé malgré d’opiniâtres recherches. Honte à ce haut galonné ! Qui lui reprocha véhémentement d’avoir obtenu des tuyaux auprès d’un commerçant ayant, certes, pignon sur rue, foncièrement honnête mais… ayant la tare d’avoir un nom d’origine slave… et à ce titre supposé être au contact de voyous vu la précision de ses infos (braquages multiples de bijouteries, identité et attaches dont celles de leurs receleurs). Autre reproche fait au major : celui d’avoir travaillé pour la Police, alors saisie, en lui communiquant son savoir… Rien de moins !
Paradoxe ou aveu déguisé de ses erreurs ? Ce même bardé de médailles éjecta Durand en lui attribuant ces appréciations écrites basées sur son passé : « Forte personnalité et excellente valeur professionnelle. Fait l’objet d’une mutation dans l’intérêt du service pour avoir pu prêter au doute dans des affaires d’apparence suspectes. »
C’est donc dans un placard du Centre National d’Information Routière de Rosny-sous-Bois que Durand « échoua ». Pour lui, adieu donc au judiciaire. Enfin presque…
1987 : Retraite en quasi limite d’âge, à près de 10 ans dans son grade. Depuis, il sème des navets dans son potager. Habité d’une utopie, celle de les voir atteindre la taille de ceux produits par quelques hauts galonnés au temps de leur règne ; « nommés par erreur et maintenus par pitié », selon une formule consacrée.
A son actif également :
1991 : Consignation de ses mémoires (non diffusées pour cause d’exil subit de son éditeur en Amérique centrale…).
2001 : Ecriture d’un livre – témoignage de la catastrophique bavure gendarmo-médiatico-politico-judiciaire vincennoise.
2010 : Lancement d’un blog dans lequel il traite du même sujet ainsi que de ses conséquences dont l’affaire des Ecoutes de l’Elysée.
2013 : « Budgétivore » toujours en retraite, Durand envisage son avenir sereinement. Même pour le jour où il redeviendra poussière, car ce sera avec la satisfaction d’avoir accompli tous ses devoirs terrestres. Y compris ceux empruntés à la légendaire sagesse asiatique :
« Celui qui a planté un arbre, fait un enfant et écrit un livre, aura réussi sa vie. »
* * *
1 Belle leçon d’humanité

T els les Douce et Cricket de la fable, Maïté et son compagnon Dédé Decroix s’aimaient d’amour tendre…
Eux roucoulaient non pas dans un quelconque pigeonnier, mais dans ce qu’ils appelaient pompeusement « notre château ». En fait, une baraque en bois, érigée depuis plusieurs décennies à quelque cent mètres de la porte de Strasbourg, tout près du chef-lieu de canton de Neuf-Brisach, en Alsace. Enfouie sous la verdure, hors d’atteinte des bruits de la ville, de la route et des regards indiscrets, telle était la demeure.
En outre, elle offrait aux châtelains la possibilité de voir sans être vus, de détecter toute approche jugée inopportune. Et donc de « faire le mort » jusqu’à disparition du danger potentiel. Un berger allemand (quoi de plus normal en cette zone rhénane ?), attaché à une chaîne reliée à la porte d’entrée de la baraque, prêtait un précieux concours à ses maîtres. Non seulement par l’alerte aboyée du danger, mais aussi pour la défense du lieu.
Bien mieux que si son maître y avait cloué un écriteau pouvant avoir été ainsi peint de son battoir : « ANTRE HINTERDITTE », « SHTRIKT FERBOT’N » ou en alsacien pur : BISSIGER HUND »
En cas d’alerte donnée suffisamment tôt, Dédé et sa dulcinée, plutôt que de se cloîtrer dans leur donjon, disposaient aussi de la faculté de filer en catimini dans la verdure environnante jusqu’à ce que la cessation des aboiements leur signifie que tout danger potentiel s’était éloigné.
En période normale, seul le chant des oiseaux et de quelques volatiles caquetant – non aux œufs d’or mais néanmoins précieux pour l’omelette – était autorisé à perturber la quiétude des lieux.
Agé d’une bonne quarantaine d’années, en son royaume Dédé se délectait de toutes choses simples. Il n’hésitait pas à crier son bonheur de vivre. De vivre libre ! Il l’appréciait d’autant plus, cette liberté, que dans son passé de pauvre bougre il en avait été privé à plusieurs reprises. Contraint et forcé de séjourner non pas à la célèbre Maison des Têtes de Colmar, mais dans une autre située non loin d’elle, tout aussi connue depuis des siècles mais pas pour les mêmes raisons. « MAISON D’ARRET » sont les mots gravés dans la pierre au-dessus de sa porte d’entrée.
Parlant sans trop d’amertume de ses séjours forcés rue des Augustins, Dédé les imputait tout simplement à la fatalité, à une fortune adverse contre laquelle le péquin ne peut lutter qu’en jurant de son honnêteté sans convaincre ni gendarmes ni magistrats « enrobés ».
– Je n’ai pas de chance, aimait-il à dire à la cantonade lors de ses levées d’écrou successives, je suis sans arrêt victime d’erreurs judiciaires. Le ministre de l’injustice m’a dans le nez, puis c’est tout !
Et d’arborer à chaque occasion un sourire propre à toucher de pitié son auditoire. Une expression révélant un instant quelques chicots jaunis, maintenus en sursis ma

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