HTP mon amour
258 pages
Français

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Description

Autobiographie d’un enfermement en psychiatrie, folle aventure, folle cité hospitalière et folie humaine que d’enfermer ceux qui ne sont pas si fous que cela, mais qui dérangent...

Ce recueil est un mélange de nouvelles, de textes libres et de poèmes. L’objectif de ce travail a été de traduire la souffrance et le traumatisme que cause l’enfermement sous contrainte en hôpital psychiatrique. J’ai cherché une réparation, et peut-être que je me suis plus abîmé encore en écrivant ce que j’ai vécu, mais cela, on ne pourra jamais le savoir... Le conditionnel n’est jamais qu’un conditionnel. Et puis, de toute façon, il me semble que je n’ai pas eu le choix d’écrire ou non ce texte, c’est Christine Angot qui disait, je crois, qu’elle n’avait pas le choix d’écrire, que c’était une question de survie. Ce texte est donc une traversée dans la survie.

Une lecture émouvante.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 10 février 2022
Nombre de lectures 0
EAN13 9782414565825
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0075€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
Immeuble Le Cargo, 157 boulevard Mac Donald – 75019 Paris
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-414-56583-2

© Edilivre, 2022
Du même auteur
• Couleurs Poèmes, roman surréaliste,
Edilivre, 2021
• Nouvelles Histoires Extraordinaires 2 ,
Edilivre, 2021
• Mers Furieuses, Nouvelles surréalistes, Amazon, 2021
« L’œuvre vaut toujours plus que le bien, ou le mal, qu’on dira d’elle. »
Maurice Nadeau
En hommage à Loreley Becker,
En souvenir du Docteur Vermeer, d’Eva, de Sylvie et des infirmières, du docteur Meunier ;
En souvenir d’un voyage dans l’apocalypse.

Autobiographie d’un enfermement en psychiatrie, folle aventure, folle cité hospitalière et folie humaine que d’enfermer ceux qui ne sont pas si fous que cela, mais qui dérangent…

Ce recueil est un mélange de nouvelles, de textes libres et de poèmes. L’objectif de ce travail a été de traduire la souffrance et le traumatisme que cause l’enfermement sous contrainte en hôpital psychiatrique. J’ai cherché une réparation, et peut-être que je me suis plus abîmé encore en écrivant ce que j’ai vécu, mais cela on ne pourra jamais le savoir… Le conditionnel n’est jamais qu’un conditionnel. Et puis de toute façon, il me semble que je n’ai pas eu le choix d’écrire ou non ce texte, c’est Christine Angot qui disait je crois, qu’elle n’avait pas le choix d’écrire, que c’était une question de survie. Ce texte est donc une traversée dans la survie.
***
Le prénom de Rochelle apparaît volontairement en doublon, définissant tantôt l’être aimée Claire, que j’avais surnommée Rochelle en référence à « L’Automne à Pékin », roman de Boris Vian ; tantôt notre fille que j’ai tardivement découverte, et à qui sa mère a donné ce même prénom, par amour pour moi. Près de trois années s’étaient écoulées, quand j’ai appris et rencontré cette belle enfant, qui a les si beaux yeux bleus de sa maman. Hélas, je n’ai pu jusqu’alors, garder un lien avec ma petite fille.

Dans une dernière réécriture, j’ai tenu à rajouter après le texte, « L’intime conviction », une histoire vraie, vécue quelques années avant la disparition de Loreley, mais, tracée à la plume seulement dans l’hiver 2019-2020. Car, il m’aura fallu du temps, pour m’avouer mes fautes, et me libérer de la culpabilité. Me dire, comme d’autres, que j’ai fait au mieux.
À présent, c’est mon cœur qu’il s’agit de réparer. Pourtant, je ne serai pas le seul à penser au passé, à repenser à Loreley, ou à d’autres encore, dont la vie est achevée.
Mais les morts, nous les avons aimés, et nous continuons dans leur mort à les aimer, car, c’est de notre vie qu’il s’agit !
Livre I Upon Loreley’s street
Upon Loreley’s street
H.T.P 1 , 23 Janvier 2017
For Loreley.
D’abord, on s’est engueulés avec mes parents, comme tous les jours entre 9 et 10 heures du matin. Ils revenaient de chez ma grand-mère où leurs nuits se déroulent. Peu de temps avant, ils avaient enterré la mère de ma mère. Ma mère dit avoir été paisible là-haut, en Bretagne, avant l’enterrement, avant la mort aussi. Ils ont gardé sa mère des jours dans la chambre. Comme autrefois, le recueillement. Ma mère est-elle un peu mystique, religieuse ? Je trouve tout ça horrible, et le comprend pourtant. Avec mes douleurs et mes reproches permanents, je n’étais pas vraiment le bienvenu, pourtant j’y serais bien allé, en avion, et mon frère disait « tu t’écoutes, tes douleurs et l’avion c’est trop compliqué de t’amener, et de t’aider, et de te récupérer, et les matelas là-bas, tu seras pas bien ! ». J’aurais pu aller à l’hôtel, ils disaient « les hôtels sont fermés ». Bah j’ai pas insisté. Ma grand-mère avait 99 ans.
Comme nous on s’engueule tous les jours à la maison, ma mère était tranquille en Bretagne. Mais c’est bizarre tout de même, de parler ainsi à la veillée d’un mort, puis pendant cet accompagnement dans la mort. À son retour ma mère était détendue, comme revenue de vacances. Fatiguée pourtant. Mais moi, je n’avais pas moins mal. Il y a eu la solitude, les rhumatismes, les fragilités articulaires, la souffrance permanente. Je pleurais simplement de soulever une tasse de café, l’épaule droite (comme la gauche), raidie, douloureuse. Et puis, on s’est pris la tête. Ma mère en a eu marre de me voir souffrir, elle a appelé le toubib, il a tout de suite été question de m’hospitaliser. En psy ? Ma mère voulait signer une HDT 2  ! Mais je ne la croyais pas. La journée est passée, je suis même allé me reposer après l’café, mais c’est à peine vers trois heures et quelques que le médecin a débarqué. J’ai tenté de m’expliquer, et à aucun instant il n’a été questions de ne pas m’hospitaliser. Je n’aurai aucune discussion seul à seul avec le docteur, la parole de mes parents suffira pour une HDT. Pourtant le matin même au téléphone, le docteur Paul André garantissait qu’on me refuserait une HDT, qu’on me laisserait libre et qu’il me défendrait au besoin. J’ai proposé d’aller à l’hôtel en attendant une place à Stella ou à Rech 3 . J’hésitai à cause du protocole, de la douleur, des kinés, de la balnéothérapie prescrite à Rech mais pas à Stella. Je faisais la balance. Stella soit disant en congé, Rech injoignable. La psychiatre, Mme Vermeer, en vacances elle aussi. Mais tout le CMP 4 a insisté pour une HDT, « sinon il sortira » ai-je entendu dire l’infirmière du CMP au téléphone avec le généraliste. Et ma mère, quoique je dise, a rempli ce formulaire long, alambiqué, le Droit ! Avoir fait six ans de Droit pour ça, travaillé sur un projet de thèse de HOJ (Hospitalisation Judiciaire créée en 2008 par Sarkozy), et en arriver là !
J’ai essayé d’m’en tirer avec les clés du Kangoo, j’espérais aller au ciné revoir « Rogue One » pour la troisième fois, mais je n’ai pas eu l’temps. J’étais faible avec mes chevilles, et souffrant, j’n’ai pu résister à mon père et au docteur qui m’ont maintenu. Je me suis vu leur casser les dents, mais peut-être étaient-ils plus forts que moi.
On me laisse peu de temps pour faire un sac. Je prends la perche de ma liseuse, mon oreiller Tempur , ma liseuse, mon mp3, des chargeurs divers, et les câbles qui vont avec. Quelques fringues, très peu. Je descends l’escalier de bois, les pompiers sont déjà dans le salon, 3 ou 4 gars costauds, un capitaine : le seul pro. L’un me tend la main et me dit « on se connaît, au moins de vue ?! » Amical je lui rends le sourire, oui on se connaît de vue. Ce n’est pas leur faute après tout. Je m’assois à l’arrière de l’ambulance et fais face au côté gauche. Le plus jeune pompier, en BTS métiers de l’eau, me fera la conversation. Je dois me tourner pour voir le paysage, et le jeune pompier. Devant les autres sont un peu cachés par une fenêtre en partie ouverte, ils parlent, ils déconnent, ils écoutent la radio, le Codis 5 . J’ai ma minerve autour du cou ; la route est inconfortable. On arrivera vite, trop vite, les falaises, la rivière, la lumière.
***
Avec le gosse on parle de tout, de rien, de la vie, de sport, et à ce moment-là je comprends bien le drame : j’ai pris un demi Lexomil mais je suis lucide, trop lucide, je le vois bien j’ai des douleurs, beaucoup trop. Mais c’est seulement ce qui me préoccupe, vraiment.
Enfin, après tout cela me sort cette balade, le jeune est sympathique, le décor et l’ambulance, tout cela est un peu nouveau, mais l’effusion et l’affliction cachent une terrible chose qui arrive. Le ciel se referme lentement sur une horrible nuit. HDT, comme pour Méline qui ne reparlera plus jamais à sa mère. Jamais ! Et moi, reparlerai-je à la mienne ? Reparlerai-je à Méline seulement ? On traverse le ciel, l’air, la route est fluide, les collines et les plateaux s’émoussent pour laisser une large vallée aplatie. On est presque arrivés, les falaises, le rond-point d’entrée de la cité, le boulevard remplaçant les anciens remparts, le Super U, puis on vire à droite. Tout de suite on stoppe, on descend avec les affaires. Je reconnais bien ce lieu où j’ai voulu rendre visite à Loreley à plusieurs reprises, où l’on m’a dit à chaque fois : « elle est en Secteur Fermé , elle n’a droit à des visites que de sa famille  ». Les mots me sont restés : Secteur Fermé  ». Les doubles portes automatiques s’ouvrent l’une sur l’autre, se referment sur moi et les pompiers. HTP sur fond rouge. Sang. Loreley. Les blouses blanches m’accueillent dans un sinistre bureau vitré où passe énormément de monde. Ils font vite la liste de mes affaires, je n’ai pas le droit à ma liseuse ni à son support, de même pour mon MP3 et les câbles, les chargeurs etc. On me confisque mes rasoirs et bien-sûr mon téléphone. Je suis au strict minimum. Sans antidouleur. Me voilà enserré, cadenassé. Le docteur Marcelin, de garde en polaire bleu et lunettes sombres comme aux sports d’hiver, me reçoit plus tard dans la soirée, dans un bureau du mauvais côté. Les portes du Secteur Fermé font clac, j’y suis coincé. J’entendrai les portes faire clac pendant tous ces jours, enfermé . Le docteur me demandera longuement ce qu’il s’est passé, lui comme l’infirmière, ne comprennent pas, mais il ne gardera pas l’HDT. « Que voulez-vous faire » dira-t-il ? « Je ne sais pas, allez-vous soigner mes douleurs ? Me faire faire de la kiné ?
Y a-t-il un hôtel pas trop loin ? ».
Il croit que je me moque de lui, il est tard et il n’y a pas d’hôtel ; il ne prescrira pas de traitement. Il me relaxera plus tard, peut-être le lendemain matin.
Tout compris, les huit chambres et les deux C.I (Chambres d’Isolements), le salon TV et la salle à manger jouxtant, cela fait à peine 200 m². J’oscille donc sur ces carreaux gris, regarde la pendule et les murs, tourne en rond dans 100 m². Plus le patio, une cour de 50 m² que l’on atteint par le salon TV et qui permet d’aller à l’infirmerie qui se trouve de l’autre cô

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