Il faut les éradiquer
310 pages
Français

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Il faut les éradiquer , livre ebook

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Description

Le sujet dont traite cet ouvrage est grave. Pourtant, sa force réside dans la douceur de sa narration. L’auteure nous emporte à travers les pages au cœur des circonstances tragiques qui l’ont conduite à l’exil. On se retrouve à éprouver une grande affection pour l’Afrique, pour ceux qui ne la connaissaient pas déjà, pour les passionnés du continent, une nostalgie nous berce et nous éveille à la fois au fil de la lecture. Ce récit poignant, intime et intelligent nous invite à réfléchir sur les questions universelles de la citoyenneté, de l’identité, de l’immigration, de l’amour du prochain. À lire absolument.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 17 février 2020
Nombre de lectures 0
EAN13 9782414396054
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0082€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composér Edilivre
194 avenue du président Wilson – 93210 La Plaine Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d'adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-414-39618-4

© Edilivre, 2020
Avec une profonde gratitude pour les parents que j’ai eus.
Mes parents, Monsieur et Madame Seminari. Je vous aime.
À mes filles, mes rayons de soleil.
À mes frères et sœurs, les Seminari, je suis fière de vous.
À ma grande famille, vous tous qui êtes mes frères et mes sœurs de cœur.
Mes remerciements à vous tous que j’ai croisés sur mon chemin, qui m’avez aidée, accompagnée, consolée, écoutée, enseignée. Vous êtes bien nombreux, vous vous reconnaîtrez.
À Richard Simoens, de m’avoir lue et relue, nous avons réussi. Un grand merci.
En mémoire de Marco, Coco Masengo, Paulin et Alain Rutayisire , Philippe Batidi, et tous ceux qui ont été sacrifiés sur l’autel de la vanité humaine.
Préface
Une des caractéristiques qui définit bien le Canada et qui le met dans une classe privilégiée sur la scène mondiale est son accueil de personnes de partout sur la planète. Tous les Canadiens sont, à part les peuples autochtones qui occupaient le territoire avant la fondation du Canada, des gens venus d’ailleurs. C’est une des grandes fiertés canadiennes, celle d’ouvrir ses bras et ses frontières aux personnes venues d’ailleurs.
Nos villes sont maintenant de véritables microcosmes de la planète tout entière. Nous voyons des gens de toutes races, de toutes religions. Nous découvrons une nouvelle gastronomie, nous voyons des vêtements colorés, nous entendons de nouvelles tendances musicales et de nouveaux accents, notre littérature subit une influence des quatre coins du globe.
Les journaux font état du grand besoin que nous avons de cette population immigrante. Le vieillissement de la population, les faibles taux de naissance chez les citoyens actuels, font que nous connaissons une pénurie de main-d’œuvre. Nous misons beaucoup sur nos politiques d’immigration pour nous aider à combler nos besoins.
Malgré cela, nombreux sont les immigrants qui arrivent ici, pleins d’espoir, des gens éduqués qui ne demandent pas mieux que de s’intégrer pleinement à la société canadienne et de contribuer à l’essor de leur nouveau pays, mais dont l’expertise n’est pas toujours la mieux utilisée. Combien d’histoires entendons-nous de spécialistes de toutes sortes au volant d’un taxi, ou des médecins aujourd’hui propriétaires de restaurants, qui n’ont pas eu d’autre choix que de s’improviser des métiers pour rapidement subvenir aux besoins de leurs familles ou aider à payer les études de leurs enfants afin de leur donner une vie avec toute la promesse de leur terre d’accueil.
Nos villes et nos villages sont transformés par leur présence, et c’est pour le mieux.
J’ai eu la chance de grandir dans une famille où j’ai pu découvrir à un jeune âge la richesse d’autres cultures. Pendant des mois, nous avions eu comme pensionnaire un jeune médecin venu du Pakistan qui avait besoin d’un pied à terre, le temps qu’il s’établisse et que sa famille vienne le rejoindre au Canada.
Mon père avait un bon ami, un collègue de travail qui venait de Trinidad, et nos deux familles se voyaient à l’occasion pour partager un repas. C’est chez eux que j’ai goûté au cari pour la première fois et que je me suis rendu compte qu’il y avait une multitude d’épices dans le monde que je ne connaissais pas. En parlant avec leurs enfants de mon âge, j’ai pu découvrir petit à petit une autre culture et une autre façon de voir le monde.
Dans ma vie professionnelle, j’ai eu la chance de rencontrer des personnes de toutes races et de toutes cultures. J’ai surtout eu le privilège de passer du temps avec eux, de leur poser des questions sur leur parcours et connaître leurs histoires. Il faut dire que le monde des communications est un milieu choyé par toutes ces opportunités de discuter avec des personnes passionnées et fascinantes.
Nous voyons ces nouveaux arrivants partout où nous allons… au travail, à l’école, au restaurant et en marchant dans la rue. Mais connaissons-nous leur histoire? Prenons-nous le temps de discuter avec eux? À part certaines histoires plus médiatisées, comme par exemple l’arrivée de réfugiés syriens, nous les côtoyons sans trop savoir d’où ils viennent ni ce qui les a portés à venir s’établir au Canada. Certains les regardent même avec méfiance et évitent de leur parler. Pourtant, nous aurions intérêt à mieux les connaître.
Alors que je dirigeais une grande station médiatique à Ottawa, j’ai dû embaucher une nouvelle adjointe administrative. C’est lors du comité de sélection que j’ai pu rencontrer Anne Séminari, une jeune femme d’origine congolaise, aujourd’hui citoyenne canadienne. Elle avait fait des études en droit au Congo et avait poursuivi sa formation en journalisme à Ottawa. Elle avait un beau parcours, une belle personnalité et c’est avec plaisir que je l’ai accueillie dans mon équipe.
Un week-end, j’ai lu un ouvrage écrit par une jeune Rwandaise qui s’était établie aux États-Unis. Elle avait une histoire tragique mais combien fascinante. En lisant son récit, je me faisais la réflexion que les gens qui la voyaient sur la rue à New York ne s’imaginaient sans doute pas le parcours qu’elle avait vécu avant de venir s’établir en Amérique.
Et je me suis rendu compte que je ne connaissais pas vraiment les raisons qui avaient poussé Anne à venir au Canada. J’ai imaginé que c’était probablement ses parents qui avaient accepté un poste à Montréal ou à Ottawa et que la famille avait suivi. Mais je n’en savais rien.
Chaque matin, je débutais ma journée par une rencontre avec mon adjointe afin de revoir les activités de la journée. À la fin de la réunion, je lui ai parlé de mes lectures de la fin de semaine et j’en ai profité pour lui demander ce qui l’avait amenée au Canada. Elle m’a regardé avec un petit sourire, s’est levée et a fermé la porte de mon bureau. Une fois rassise, elle m’a raconté son histoire. Et ce que j’ai entendu m’a jeté à terre. Jamais je n’aurais imaginé ce que cette jeune femme avait dû traverser avant de venir chez nous. Et je l’ai encouragée à écrire son histoire pour que d’autres puissent connaître les épreuves qui l’ont poussée à venir au Canada.
Ce qu’elle a vécu est bouleversant. Malheureusement, son histoire n’est pas unique. Combien de personnes y a-t-il que nous côtoyons chaque jour qui ont des histoires similaires, des histoires que nous ignorons totalement.
Je vous souhaite une bonne lecture. Je souhaite surtout qu’elle aidera à vous donner une meilleure appréciation de ces nouveaux Canadiens que nous ne connaissons pas assez.
Richard Simoens
3 décembre 2019
Chapitre 1 État d’urgence
Le 08 décembre, jour d’anniversaire de Maman, la joie dans le cœur, je lui avais téléphoné pour lui souhaiter un heureux anniversaire. Moins emballant, comme annoncé, la météo avait fait des siennes à Ottawa. De forts vents, des averses de neige, la température bien loin en-dessous de zéro, je courais prendre mon autobus.
Toute fébrile, à l’emploi à Radio-Canada depuis plusieurs mois au département du sous-titrage, je rentrais ce matin-là cependant dans de nouvelles fonctions. La journée allait commencer avec une réunion d’équipe, j’étais ravie d’occuper ce nouveau poste qui allait m’amener à travailler avec Richard Simoens, directeur régional de la station d’Ottawa-Gatineau de Radio-Canada.
Ce jour-là, malheureusement une menace fusait de tous les médias. Après des mois de négociations, les chauffeurs d’autobus de la société de transport d’Ottawa avaient menacé depuis quelque temps de déclencher une grève. Le mercredi 10 décembre à minuit, de la menace, ils sont passés à l’acte. En plein hiver. Et comme pour dresser le décor à la hauteur de la situation dramatique que nous allions vivre, le ciel commençait à déverser ses réserves de neige, donnant à Ottawa une allure de paysage de champ de bataille.
51 jours. 51 jours que cela aura duré. Des centaines de milliers de personnes qui dépendaient du transport en commun pour leurs déplacements, ont dû trouver des solutions devant la crise dans laquelle venait de nous plonger cette grève. Marcher pour certains, par un temps glacial, des heures avant de se rendre à leur lieu du travail. Et cela, quand c’était possible. Sinon, carrément impossible, en raison des distances et du froid. Nombreux ont été contraints à l’isolement, sans aucune autre alternative. Les commerces, moins fréquentés, ont souffert de perte de revenus, entraînant une perte de revenus pour ceux qui ne pouvaient plus se rendre à leur travail. Plusieurs citoyens ont dû sortir leurs autos et une forme de solidarité s’est quand même organisée, encouragée par la Ville. Sur le site web de cette dernière, on pouvait s’inscrire pour offrir du covoiturage en indiquant son trajet. Moyennant une contribution en argent pour le carburant, bien des gens comme moi ont trouvé une solution intermédiaire en répondant aux annonces d’inconnus d’hier qui devenaient des camarades dans ce combat du transport cet hiver-là. Sans le covoiturage, il aurait été inimaginable, quasiment impossible que les routes hyper bondées eurent pu accueillir plus d’autos. Les embouteillages ralentissaient la circulation sur les grandes artères et forçaient l’utilisation de rues secondaires. Il y avait des voitures partout. Les conducteurs, les nerfs à fleur de peau, se montraient peu courtois, provoquant des accrochages, des échanges agressifs. La crise du transport me peignait un autre visage aux traits insoupçonnés de la ville ordonnée et distante d’Ottawa. Homo homini lupus. L’homme est un loup pour l’homme. Le confort aide bien des gens à être civilisés. Retirez les avantages et privilèges et découvrez la vraie nature de l’être humain.
Pou

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