Innocence perdue et coupables rencontres
316 pages
Français

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Innocence perdue et coupables rencontres , livre ebook

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Description

Sortir de l’enfance, c’est se résigner à grandir. Parfois, on prend un train en marche sautant dans le premier wagon, pour découvrir le monde. En quête de liberté, tombant dans les pièges que ma naïveté n’avait pas cernés, je l’idéalisais.

Le train était en route et les étapes imprévisibles. Des rails rouillés le déviaient de la voie. Grisée par le bruit qu’il faisait, je découvrais les montagnes dangereuses, surplombant des précipices inexorablement attirants. Même si l’horizon était loin, il m’éclairait par sa faible lueur.

Freiné dans son élan, le train s’arrêta enfin. J’en descendis pour explorer ce que je voulais, guidée par la maturité que cette longue traversée m’avait offerte.

Posant enfin mes lourds bagages, je pris le temps de m’alléger l’esprit.

Je comprenais enfin qui j’étais.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 14 juin 2019
Nombre de lectures 0
EAN13 9782414355242
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0067€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
194, avenue Président Wilson – 93210 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-414-35525-9

© Edilivre, 2019
Exergue


« La plus grande chute est celle que l’on fait du haut de l’innocence » (Heiner Müller)


Nulle autre pensée, plus que la mienne, ne peut à ce point me meurtrir.
JK


En écrivant mon histoire, j’ai pu « parler » à certains d’entre vous, avec qui j’ai suivi une route commune, quelques fois si douce et proche, quelques fois si cruelle et lointaine et même aux antipodes, mais peu importe, vous serez éternellement présents en moi et gravés dans ce récit à jamais !
Certains paragraphes sont plutôt tristes, peut-être même angoissants, d’autres sont doux et nostalgiques et quelques-uns bien intimes ; malgré ce, j’ai dû apprendre à écarter mes barrières et faire fi de certains tabous, laissant mon cœur s’ouvrir au fil des mots qui s’alignaient et délivrant des émotions prisonnières depuis longtemps. Je me suis livrée d’abord à moi-même, sans calculs ni tricherie, sans superflu ni fioritures, comme une confession, inscrivant mes états d’âme et mes sentiments sur un écran blanc, un peu comme s’il était mon miroir.
Dédicaces


A mon père parti trop tôt et tant regretté
A ma mère adorée, qui a tout donné aux autres, avec son cœur et sans attente
A Elias, mon frère aîné, retrouvant une âme d’enfant, et dont la vie a ralenti, à la fleur de l’âge, c’est si cruel
A chacun de mes frères qui êtes une partie de moi
A Manuel, mon cousin, tellement complice de notre enfance
A ma pétillante tante qui a laissé un grand vide
A mon fils, mon essence, mon trésor qui m’a tellement appris sur moi-même et dont je suis fière aujourd’hui
A ma jolie belle fille, belle âme, qui a su rester intelligente face à ma dérive d’un temps
A mon espiègle et magnifique petite fille, je te dédie aussi cette histoire que peut être tu liras un jour
A A, que j’ai beaucoup aimé, qui a tellement influencé ma vie, sans lui elle aurait été beaucoup moins compliquée et ce livre plus court
À Philippe, père de mon fils et compagnon de la plus belle bataille
A Marinette, présente dans bien des moments difficiles, même si la vie n’a pas été un long fleuve tranquille et à son frère Claude, dont la présence pour mon fils a été tellement importante
A Nicolas, mon filleul, qui a une force incroyable, que j’ai vu grandir et avec lequel j’ai passé beaucoup de temps,
A sa sœur, Hélène, qui me ressemble beaucoup
A ma belle-sœur leur mère, si forte, on a été si proches et on a tellement traversé
A Manu, Alexandre, Benjamin et Dimitri, dont je me suis occupées et qui me sont proches
A la petite Théana tellement attachante,
A Marina
A mes chères amies de toujours, Marie-Lou et Simy, si éternelles, qui ont accompagnées mes 20 ans
A Mumu chère à mon cœur dont la présence et l’écoute me sont si précieuses,
A Coco, tellement sensible, une bien belle personne
A Maryline, Françoise et Suzy, déjà lectrices et tellement compréhensives
A mes chères et tendres cousines, Marina et Dikéa
A Joëlle, témoin de mes 20 ans et à notre précieuse amitié
A Chantal, si dynamique et pétillante,
A Myriam,
A mes copines « Fivettes » Houda et Sonia
A mes copines « Fivettes » Houda, Sonia et Cath au cœur si généreux,
A Jojo, partie trop tôt
A Brigitte C si positive et enthousiaste, on a tant partagé
A Brigitte S,
A tous ceux qui pourront comprendre et ressentir au-delà des lignes
Préface
Il y a une multitude de raisons qui m’ont incitées à écrire cette biographie, mais je n’en relaterai que les principales.
En premier lieu, la nécessité de faire un voyage intérieur s’est imposée à moi, pour évoquer mes jolis souvenirs d’enfance, pour démystifier un peu ma vie et pouvoir comprendre certains évènements passés avec plus de force, mais aussi pour faire sortir de moi certains traumatismes et ne plus les occulter ; ne pas faire comme si cela ne m’était jamais arrivé, car ça impliquerait ma propre trahison. Longtemps j’ai cru que je n’étais personne, n’ayant pas une très belle image de moi. Je ne me suis pas beaucoup étalée sur mon passé, ni sur mes souffrances gardant la plupart du temps tout en moi. Je ne le souhaite plus. Un besoin de m’exprimer sur le déroulé de ma vie est maintenant nécessaire. Je ne veux plus me trahir, me laisser seule dans certaines douleurs. Cela équivaudrait à mon propre abandon.
Le besoin est à présent nécessaire d’être mon propre lecteur, et cette expérience unique et inédite pour moi, me montre à quel point la compréhension d’une situation peut arriver longtemps après son existence.
Inhiber et garder sa souffrance, c’est comme faire abstraction de soi-même, c’est un peu comme si l’on s’enterrait vivant. Mais les douleurs laissent souvent place à l’espérance, quand le recul est présent, bien sûr, parce que lorsqu’elles sont quotidiennes, et intégrées dans notre vie, on s’y habitue, malheureusement et on ne vit pas toujours, on survit.
Mais je voulais aussi, bien-sûr, relater mes tendres souvenirs d’enfance, la naissance de mon fils et nos belles années, mes douces et jolies connaissances, mes amours et mes batailles mais surtout inscrire un beau message d’espoir, car dans la vie, on peut faire aussi de belles rencontres, mais la plus importante reste celle que l’on fait avec soi-même.
Chapitre I Naitre et grandir

 
 
Ma Naissance, mes belles années
Soudain, le choc qui allait me donner vie arriva, imprévu, inattendu, et pourtant j’imagine très intense. Le vainqueur arriva dans ce long tunnel sombre, un lieu inhabituel, et rencontra « son homologue féminin » avec qui il fusionna, devenant une ébauche de petit têtard, s’affinant au fil des mois, se dessinant, s’outillant aussi, se peaufinant, pour être fin prêt lors de la grande traversée et venir enfin au monde. Le passage se fit sans encombres et dura quatre heures, car une petite fille finissait les préparatifs pour sa grande arrivée, en s’attardant sur les derniers détails. Et puis le cri, haut strident, fort et intense retentit.
Les premières sensations sont si fortes ; le peau à peau est si doux. Ce passage dans le réel, me donne une vision du monde surprenante car jusqu’à présent, je l’avais juste entendu et imaginé. Ma mère, ma douceur, m’offre son sein, auprès de cet homme, mon père, me regardant tout ému ; ce bruit tellement camouflé il y a de cela quelques heures, devient fort, réel, puissant. Je m’endors contre maman, ma douceur. Son odeur me rassure, je me plonge dans l’immensité du sommeil, entrecoupé par des besoins nourriciers, mais toujours rythmé par les battements de son cœur, son souffle chaud contre ma peau.
Quatre années se sont écoulées. Mes souvenirs sont doux. Mes jeux sont ceux des garçons : les batailles, les voitures, les écorchures et les courses avec mes deux frères : Elias, l’ainé, avait un bon caractère, doux, patient et inventif, mais très espiègle. Constant, le deuxième était plus turbulent, doté d’un humour sans faille. Mes plaies et mes bleus, dénotaient une vie enfantine très active et assez sportive, mais tout cela n’était que douceur de vivre. Même nos jeux de société étaient inventifs, on en déviait toujours un peu les règles, et le mistigri n’était pas toujours mon allié.
Mon père était très présent. Il tenait les rênes de la famille et en était le cerveau. Mais il savait se poser pour jouer avec moi. Il provoquait souvent une petite bagarre où il me laissait gagner à tous les coups, faisant mine d’avoir mal. C’était un très bon papa. Il était droit, juste, rigoureux et modeste, mais handicapé moteur et il alternait les séjours en hôpital. Il était le benjamin, mais ma tante et lui avaient de nombreux demis frères et sœurs. En effet, mon grand-père paternel, que je n’avais pas eu la chance de connaitre, avait eu des enfants, en Afrique, avant de connaître ma grand-mère. Nous avions une famille métisse que nous ne connaissions pas, mais dont on entendait parler constamment. J’avais très envie de les rencontrer, mais cela n’arriva que bien plus tard. Même si les promenades de mon enfance se situaient pour la majorité dans le milieu hospitalier, la vie était douce, tendre, aimante, insouciante mais bien triste quelques fois, à cause de la santé de mon père.
Ma mère se transformait, je ne le remarquais pas tout de suite, mais son ventre grossissait de jour en jour. Ma tante, qui occupait le premier étage, avec mon cousin Manuel, et son mari, mon oncle Paris, était aussi un peu notre grand-mère et s’occupait de tout ce petit monde, alternant à la fois le maternage, l’aide morale et la médiation.
Ma mère était une femme à part entière, une maman accomplie : elle avait atteint à elle toute seule le puissant score du « cent pour cent » maman. Exilée en France, depuis l’âge de dix-sept ans, elle était venue de Rhodes pour se marier avec mon père, qu’elle ne connaissait qu’en photos. Elle l’épousa trois mois après. Leur mariage avait été hasardeux, mais fonctionnait très bien. Elle apprenait le français avec beaucoup de facilité, mais ne nous parlait que dans sa langue maternelle, car elle ne le maitrisait pas encore assez bien. Femme d’intérieur, elle était très active, et, la cuisine était sa passion. Elle roulait souvent la pâte blanche, d’une manière très professionnelle. Elle allait partout, avec nous et s’occupait de tout son petit monde. Voyant son ventre s’arrondir encore, je la questionnais :
– « Maman pourquoi tu as un gros ventre » ?
– « Tu vas avoir bientôt un petit frère ou une petite sœur », me dit-elle !
Très émue et heureuse, je répondais que je préfèrerai une petite sœur.
Les mystères de la conception n’étaient pas un secret pour moi. Je pensais que ma mère avait tout simplement ingurgité une de ses pâtes fabriquées

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