Je suis chrétien et franc-maçon, où est le problème ?
96 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Je suis chrétien et franc-maçon, où est le problème ? , livre ebook

-

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
96 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

À près de 82 ans, Claude THOMAS n’entend pas rester silencieux ni neutre lorsque l’on heurte ses convictions les plus profondes. C’est ainsi qu’en apprenant, en mai 2013, qu’un prêtre avait été démis de ses fonctions au motif qu’il était franc-maçon, il ne put réprimer son envie de porter au grand jour son avis sur la question. Lui-même chrétien et franc-maçon depuis 35 ans, l’auteur s’est grandement senti concerné par cette question. L’Église romaine et apostolique considère qu’il y a incompatibilité entre le fait d’être chrétien et franc-maçon. Pour Claude THOMAS, il s’agit d’une contradiction insupportable, et il se lance dans la rédaction de ce manifeste. Il s’agit pour lui d’apporter sa contribution critique mais positive, afin d’éclairer l’Église sur une position à bien des égards rétrograde, car elle n’a pas de prise sur le réel. L’Église est bloquée, à contre-courant, manifestant une intolérance dogmatique, rédhibitoire vis-à-vis des évolutions des pratiques spirituelles d’autres communautés. Ce manifeste est l’apport d’un chrétien, franc-maçon à la Grande Loge de France et au Suprême Conseil de France.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 14 mai 2014
Nombre de lectures 2
EAN13 9782332730800
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0045€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-332-73078-7

© Edilivre, 2014
I Le manifeste
Pourquoi ce Manifeste ?
23 mai 2013 : l’actualité se focalise sur Pascal Vesin, curé de Megève (Haute-Savoie), démis de ses fonctions par l’évêque d’Annecy, Yves Boivineau, à la demande de Rome, en raison de son appartenance à une loge du « Grand Orient de France (GODF) ». Cette nouvelle crée en moi une perturbation particulière, car je suis chrétien ET franc-maçon. En effet, depuis plus de 35 ans, je pratique ma foi chrétienne et contribue aux travaux d’une loge maçonnique. Cette longue période de pratique conjointe n’a entraîné ni laissé se manifester la moindre contradiction ou incompatibilité ; ma foi s’est manifestée sans être empiétée par la partie « maçonnique » et vice versa. Donc, en prenant connaissance de la mésaventure pénible que subissait ce prêtre, j’ai décidé de faire part de mon expérience de chrétien (et de membre d’une confrérie maçonnique) enfin, essayer par ma contribution critique, de m’impliquer dans l’évolution de mon Église. D’autant plus que ce sujet empoisonne depuis fort longtemps les relations, la considération et le respect réciproques dont l’Église et la franc-maçonnerie se doivent mutuellement.
Ce manifeste, s’il critique, parfois avec dureté la position de l’Église dans cette affaire, propose l’éclairage concret d’un chrétien vivant la même situation, sans être prélat, en souhaitant que s’instaure, au plus tôt, un dialogue entre l’Église et la franc-maçonnerie.
Je crois, en effet, le moment venu pour l’Église de revoir sa position envers la franc-maçonnerie. Je voudrais qu’il en soit de même envers cette situation qu’il en a été suite au Concile Vatican II, vis-à-vis des rapports de l’Église romaine avec le judaïsme, l’Islam, les religions non chrétiennes et les non-croyants. Or, jamais n’a été entreprise une analyse officielle portant sur les rapports susceptibles d’exister entre l’Église et les diverses Obédiences maçonniques, quelles qu’elles soient à travers le Monde. Il est plus que nécessaire, que l’Église en ce début du XXI e siècle et pour l’ensemble de la communauté chrétienne, entreprenne de parcourir le chemin conduisant vers l’ouverture et la tolérance, reprenant à son compte les résultats de l’évolution des siècles écoulés.
Ce livre est un manifeste entièrement tendu vers ce but et visant à en convaincre les plus hautes instances de mon Église.
Claude THOMAS
Chrétien avant d’être franc-maçon
Je suis chrétien et franc-maçon, j’aurai pu être musulman et franc-maçon ou pratiquer d’autres cultes et malgré tout, rester un franc-maçon. Suivant le lieu de ma naissance, j’eus pu vivre une autre existence en tout point bien différente. Ce manifeste vise à poser la situation anachronique de l’Église confrontée à une dualité de pratiques. L’une religieuse, je suis chrétien, l’autre portée sur la philanthropie, la philosophie et le progrès, je suis franc-maçon. Je n’y perds toutefois pas mes devoirs spirituels contenus dans ma foi de chrétien ou associés à ma démarche de franc-maçon, en les assumant avec la même ferveur. C’est ce témoignage, cette perception, ces opinions et ces points de vue que je tente de vous décrire au mieux dans les pages qui suivent.
Qui suis-je ?
Voilà 37 années que je pratique mon état de franc-maçon parmi l’obédience de la Grande Loge de France, en cohabitation harmonieuse et heureuse avec ma foi catholique. Mais avant de développer cette position duale, objet de ce manifeste, permettez-moi de présenter, en quelques mots, ma modeste personne.
Je vis le jour à Sainte-Adresse en Seine Maritime, le 29 décembre 1932, voilà donc 81 ans, déjà ! Mes parents se sont installés au Havre, en 1933, où j’y grandis, y déroulant mon adolescence jusqu’à la maturité. Je fus baptisé et confirmé dans la religion chrétienne et toute mon instruction primaire s’effectua pendant le drame et les horreurs de la guerre 39/40 ; je fus ballotté au gré des actions de l’occupant durant la période 40 à 44 ; patronage tous les jeudis, sous la tutelle du curé de la paroisse. J’ai réalisé le parcours complet d’un scout de France à l’association Saint Thomas d’Aquin au Havre. En ce lieu, me fut enseigné le respect de notre parole, pas seulement celle de scout, au cours de notre vie. Également, je me suis efforcé d’accomplir une bonne action journalière, la fameuse « BA ». Et à ce jour, je peux affirmer avoir toujours respecté ma parole. Au cours de mon parcours, j’ai consacré une part de mes activités au monde associatif, en particulier : président d’une association du quartier Saint François au Havre en tandem avec son vice-président, l’abbé de cette paroisse, nos manifestations s’organisaient en bonne intelligence avec l’association paroissiale. Je suis toujours avec mes 81 printemps, actif dans une association caritative, où depuis 1983 j’apporte mon soutien au père André Marie, moine bénédictin et prêtre catholique, domicilié à Croixrault en Picardie, œuvrant en faveur des pauvres à Madagascar, en liaison avec le père Pedro. C’est un homme de foi qu’habite au quotidien l’évangile.
A contrario, je vous relate trois anecdotes pénibles et négatives survenues au cours de ma jeunesse. Elles auraient pu constituer un barrage sérieux à ma foi, voire m’en détourner. Ce qui dut être le cas de beaucoup ayant connu et subis ces outrages de la part de représentants de l’Église.
La première anecdote se situait dans le cadre du château d’Écrainville en Seine-Maritime au cours de juillet 1947, où nous étions en colonie avec deux prêtres nous accompagnant, Claude Carel et Fernand Boivin. Un samedi, un moine a demandé d’être hébergé étant de passage dans la région. Cela lui fut accordé. Le dimanche matin, je fus agressé par ce moine trappiste dans un couloir et ses intentions ne laissaient aucun doute. J’ai réussi à m’enfuir et à alerter aussitôt les deux prêtres accompagnateurs. Ils lui réservèrent une sortie physique, tout en alertant sa congrégation.
La seconde anecdote se situe en 1950, au cours d’un repas organisé par un prêtre dans son presbytère, j’étais placé à sa gauche ; discrètement avec sa main, a tenté des attouchements équivoquent. Je l’ai repoussé en prévenant sa sœur, guère étonnée, car connaissant les pulsions de son frère. Bien entendu après avoir informé mon père, nous les avons quittés et sommes rentrés à la maison.
La dernière anecdote ne me concerne pas directement. Au cours de l’inhumation d’un homme connu pour son intempérance, son frère s’est exclamé, mais à propos d’un autre de ses frères « Toi au moins cela se voyait ». Ce frère était prêtre catholique et fut emprisonné pour pédophilie.
Une question me taraude, Pourquoi ? Des hommes dont la foi, la vocation les conduisent à exercer un sacerdoce aussi exigeant au plan moral que la prêtrise, peuvent-ils agir comme de vulgaires obsédés sexuels. Des cas bien plus douloureux ont été découverts au cours d’un passé récent et ces dernières années. L’Église a fait preuve d’une négligence plus que coupable en poursuivant sa route, laissant de côté, comme sans l’apercevoir, ce problème. Je ne sais, si le mariage des prêtres apportera la solution, car dans le monde profane, malgré le mariage, des hommes portent dans leurs gènes, les mêmes pulsions, nuisibles à notre société. Ce que je peux affirmer du fait de mon expérience, c’est que ceux qui se doivent à des devoirs de moralité montrent l’exemple, car seule l’exemplarité peut réconcilier ceux qui se sont éloignés de l’Église. Si je maintiens et reste fidèle à ma foi en l’homme et au monde chrétien, c’est que, ayant côtoyé des hommes d’Église impressionnants par leur dévouement, dont un exemple, celui du père Roger aumônier des scouts de France au Havre dont le comportement durant la guerre fut mémorable en sachant, notamment, faire face à ses responsabilités de manière exemplaire. En rapportant ci-après mon témoignage, c’est ma façon de lui rendre hommage.
Évacuation des enfants du Havre
Les bombardements du Havre par les Anglais s’intensifièrent au cours du mois d’avril 1943, obligeant l’autorité militaire allemande à donner l’ordre d’évacuer les enfants de 6 à 12 ans le 17 avril 1943 .
Mon oncle Gaston avec sa petite famille alla se réfugier à Saint-Romain-de-Colbosc en emmenant ma sœur. Mes parents les rejoignirent plus tard. Mon évacuation s’effectue au cours du mois de mai 1943 dans le cadre d’une colonie de vacances au Castillon (Château de Saint-Vincent-Cramesnil). La gestion de cette colonie était placée sous la responsabilité du père Roger. Nous pensions être en vacances scolaires, en réalité, nous y sommes restés 18 mois !
Le père Roger était responsable de notre petit monde durant ces moments difficiles et dramatiques. C’est, pour une bonne part, à son sens de l’organisation que nous supportions l’épreuve de l’éloignement d’avec nos familles En effet, pas moins de quatre-vingt-dix gamins encadrés de moniteurs et de prêtres, tous dévoués, étaient gérés et protégés par le père Roger.
Le père Roger fut mon père spirituel en raison de sa personnalité, de son comportement, de son intelligence. Le côtoyer fut pour moi un enseignement plus que profitable. En 1976, en remerciement des services rendus, on lui confia la paroisse de Varengeville-sur-Mer. Il assura cette nouvelle mission jusqu’à sa mort, survenue le 6 mars 1991. Sa sépulture repose dans le nouveau cimetière de cette commune.
Mon intention n’est pas de faire le procès de l’Église
Quelques anecdotes pour introduire mon sujet.
Cette anecdote fut vécue par mon père lorsqu’il était enfant de chœur à La Lande-d’Airou dans la Manche. Elle démontre la stupidité du dogme.
«  Comme enfant de c

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents