Parce qu’à l’horizon se profile la ligne d’arrivée… Parce que le corps abdique… Parce que ces instants sont lourds de tristesse et que les adieux sont déchirants, l’agonie d’un proche forme une sombre parenthèse et étreint les cœurs. Mais si les heures sont noires, si le temps vire irrémédiablement au funeste, demeurent aussi, chez le presque en-allé, le courage, la volonté de négocier une dernière fois avec la vie, la force de mettre toutes les choses en ordre avant de partir. Paradoxale phase donc, faite de défaite et de victoire, de peur et d’ultimes éclats dont témoigne, avec ce récit bouleversant, Josiane Ory, elle qui, dans un élan d’amour incommensurable, énonce, avec un respect constant, les derniers moments d’une fille qui est entrée dans la mort la tête droite, sans s’effondrer, en pensant toujours aux siens. Bien sûr il y a l’intolérable perte d’une fille, l’atonie, la stupéfaction de perdre son enfant alors que les diagnostics nous y avaient préparé… Subsiste toutefois la puissance du lien filial. Emerge aussi l’admiration dans les mots de Josiane qui relate l’inimaginable disparition de Virginie, son lent départ vers l’au-delà, les derniers moments avec elle. Témoignage délicat et intense que voici. Ecriture recueillie et digne qui le maintient, et qui saura, par-delà l’expérience forcément singulière qu’est le travail de deuil, accompagner celles et ceux qui doivent apprivoiser l’absence d’un être aimé.
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