Journal de théâtre
72 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Journal de théâtre , livre ebook

-

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
72 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Dans ce journal, l’auteur partage son expérience de la découverte de la scène. Homme timide ayant du mal à communiquer avec les gens, il espère surmonter ses difficultés en suivant des cours de théâtre. Plus à l’aise à l’écrit qu’à l’oral, il retranscrit cours après cours ses ressentis, ses progrès, mais aussi ses doutes.
Parler en public est pour lui une épreuve. Apprendre à jouer une scène lui permettra-t-il de surmonter son stress ? Arrivera-t-il à prendre confiance en lui pour faire face à ce défi ? Le théâtre est un exercice compliqué, éprouvant pour un homme qui ne sait pas extérioriser ses émotions.
Au fil des semaines, l’auteur saura trouver sa place au sein de la troupe. Le regard bienveillant des professeurs et des autres acteurs lui permettra de se libérer et la réussite du spectacle de fin d’année sera un pas vers son épanouissement personnel.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 04 avril 2017
Nombre de lectures 3
EAN13 9782414026760
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0037€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composér Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d'adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-414-02674-6

© Edilivre, 2017
Journal de théâtre
 
le 03 septembre 2014 –
C’est fait, aujourd’hui, je me suis inscrit à l’atelier théâtre de la saison 2014/2015. Après m’être exprimé par écrit pendant quatre ans au sein d’un atelier d’écriture, il était temps que j’amorce un changement radical, un changement qui, finalement, n’est pas si radical que ça, car à partir du 1 er  octobre, chaque mercredi, je devrai m’exprimer à l’oral au théâtre du Parc d’Andrézieux-Bouthéon ; un exercice bien plus délicat pour moi étant donné mes difficultés à parler en public et mon souci pour communiquer avec les gens en général. Oui, je suis timide, mais pas seulement. C’est surtout que les conversations m’effraient parfois. J’ai un peu peur d’être mal jugé selon mes propos. Alors si ce n’est pas pour signifier quelque chose de vraiment pertinent, je préfère mieux ne rien dire. Cela peut paraître a priori un peu simpliste comme raisonnement, et peut-être que mon problème est là, peut-être que c’est moi qui suis trop simpliste pour avoir une discussion longue et passionnante avec quelqu’un. Quoi qu’il en soit, le théâtre peut certainement m’aider à prendre davantage confiance en moi. Les ateliers d’écriture m’ont déjà beaucoup apportés, car ce n’était pas toujours facile de lire devant une dizaine de personnes des textes issus de notre propre pensée. Les premiers mois, c’était avec une voix tremblante que j’accomplissais cet acte de partage qu’est la lecture à voix haute. Avec le temps, la gêne était moindre. À présent, la pratique du théâtre sera différente. Pour moi, ce sera un travail complémentaire à celui de l’écriture en atelier. C’est une évolution, un pas supplémentaire vers ma guérison qui, je le sais, ne sera jamais définitive. Mais j’ai l’espoir que cette étape supérieure m’aide à devenir quelqu’un de plus intéressant à côtoyer, quelqu’un qui ose dire, qui ose draguer, qui ose ce qu’il n’a jamais pu oser. Le théâtre est un exercice compliqué mais parfait pour mon cas ; pourquoi n’y ai-je pas pensé avant ?
Au moment de l’inscription, la dame de l’accueil m’informa de quelques points importants, comme le fait qu’un spectacle, dont moi et les autres du groupe serions les acteurs, serait donné en fin d’année. Ce n’était pas une grande surprise, je le savais déjà. Puis la femme me précisa qu’il y aurait un public ce soir-là, car deux jours auparavant, un inscrit n’avait pas manqué de demander s’il y aurait des spectateurs le soir de la représentation. Cette question avait bien sûr beaucoup amusé la dame qui ne put s’empêcher de me la narrer comme anecdote. Et oui, cher monsieur que je ne connais pas encore, il y aura bel et bien des personnes pour nous regarder ce jour-là, car un spectacle sans public, ça s’appelle tout simplement les répétitions ! Je me moque, mais je ne doute pas que cette question fut certainement un réflexe face à la surprise d’apprendre qu’il y aurait un show à la fin du mois de juin. Moi-même, en l’apprenant, je sentis une forte appréhension monter en moi. L’idée de me montrer devant une salle remplie d’inconnu ne m’a pas vraiment mis en joie, mais cela m’a tout de même apporté une motivation et un objectif supplémentaire. Donc le jour de la représentation, j’espère qu’il y aura effectivement un auditoire. Et surtout, j’espère qu’à la fin de ce spectacle, le public sera toujours présent et attentif, car si, par mégarde, quelques personnes s’endorment dans leur fauteuil, notre satisfaction personnelle risque d’en prendre un sérieux coup dans les babines.
Quoi qu’il arrive, ces cours m’aideront certainement à être mieux dans ma peau et me permettront de rencontrer des gens qui, j’en suis sûr, seront bienveillants et amicaux. Moi en tout cas, je serai là, présent et motivé le jour du 1 er  octobre, date d’ouverture de la saison de théâtre.
le 01 octobre 2014 –
Premier atelier théâtre terminé. Et là, le premier mot qui me vient à l’esprit est : éprouvant. Vraiment éprouvant. En y allant, je ne savais absolument pas à quoi m’attendre. Bien sûr, je me doutais qu’on nous demanderait de faire des trucs parfois surréalistes, parfois laborieux, parfois agréables, et j’étais d’accord pour faire ces choses-là, j’y allais même pour ça. Mais aujourd’hui, j’ai réellement pris conscience de la difficulté que j’aurai à réaliser toutes ces choses, car lors de cette première séance, j’ai vraiment eu du mal à m’ouvrir aux autres. À chaque fois, je bloquais, je n’osais pas. J’ai vu des personnes se donner à fond, y aller sans retenue, et moi, je me disais : mais comment font-ils ? J’espère être capable un jour de me lâcher comme ça, sans gêne, sans limite, même devant une dizaine de parfaits inconnus. Je ne suis pas du genre à extérioriser mes émotions, et c’est bien ça le problème, car en théâtre, je vais devoir, je serai même obligé d’extérioriser. Pour moi, ce sera sans nul doute l’exercice le plus compliqué.
J’ai découvert que le théâtre était surtout une activité de groupe. On travaille beaucoup ensemble grâce à de petits entraînements simples en apparence, mais qui se révèlent extrêmement difficiles à accomplir. Regarder quelqu’un droit dans les yeux sans bouger, sans parler et sans baisser le regard peut sembler facile, mais en réalité, ça ne l’est pas du tout. D’autres exercices consistaient à faire confiance, à se laisser emporter et guider par une seule personne ou par toute une équipe. La notion de groupe est très importante dans l’apprentissage du théâtre. Il faut s’ouvrir aux gens sans condition et leur envoyer en pleine tête des phrases pleines d’éloquence. La confiance, envers nous-même et envers les autres, est également un outil essentiel pour avancer. Jouer la comédie, c’est une vraie discipline avec plein de codes à respecter, avec des choses à faire ou à ne pas faire. Il faut sans cesse oser et ne pas avoir peur du ridicule, car oui, on le sait, on sera forcément ridicule à un moment donné, mais ça fait partie du jeu. C’est ça l’interprétation, c’est devenir quelqu’un d’autre, une personne que l’on n’a pas forcément l’habitude de côtoyer et qu’il faut apprendre à connaître. Jouer la comédie, c’est avancer droit devant sans baisser les yeux, c’est savoir être persuasif même dans le mensonge, c’est se caricaturer parfois, mais c’est avant tout : extérioriser une émotion.
le 08 octobre 2014 –
Voilà maintenant une heure que ce deuxième atelier théâtre est terminé et j’en ressens encore les bienfaits. Je me sens à la fois calme et euphorique. En sortant de la salle et durant tout le trajet du retour, j’étais agréablement détendu. Un état de bien-être, à la limite de la béatitude, me guidait et me dicte à présent ces quelques mots. J’aime ces sensations bénéfiques : l’apaisement, le bonheur d’être, d’exister pour quelqu’un, de partager des émotions, d’échanger des paroles, de donner à l’autre et de recevoir en échange. Tout ceci me fait penser aux premiers rendez-vous que l’on a avec une fille. À la fin, on l’embrasse, on lui dit au revoir, on la regarde s’éloigner doucement, puis on commence à rentrer chez soi, et là, le ressenti est merveilleux. On est bien, tout simplement, et on aimerait que cet état de plénitude ne s’arrête jamais. C’est précisément cela qui m’a bercé aujourd’hui durant mon retour à la maison, c’est cette impression d’avoir avancé d’un grand pas vers quelque chose de différent, vers un inconnu pas vraiment rassurant, mais qui me laisse un très fort sentiment d’exaltation.
Aujourd’hui, l’improvisation fut au cœur de notre séance. Tout d’abord grâce à un exercice où nous devions composer tous ensemble une chaine de mots. Assis les uns à côté des autres, formant un cercle, nous devions rebondir sur le mot que nous donnait notre voisin. S’il nous disait « arbre », il fallait répondre soit « branche », soit « feuille », soit « végétation », etc. Chaque terme devait être en rapport avec le précédent et l’enjeu était de les trouver le plus rapidement possible. Par la suite, nous avons dû improviser, par groupe de trois ou de quatre, une courte histoire. À tour de rôle, il nous fallait imaginer des évènements pour faire avancer le récit et l’emmener jusqu’à sa résolution. Alors autant le premier exercice était simple et amusant, autant celui-ci fut complexe et éprouvant. Devoir inventer des personnages et une histoire, comme ça, sur le tas, et devoir ensuite la raconter devant une dizaine de personnes, c’est un peu comme sauter d’un avion sans être sûr d’avoir un parachute, c’est périlleux et le résultat n’est pas garanti. Certains s’en sont très bien sortis, comme le premier quatuor qui a assuré un récit fluide, parfois comique, avec un fil conducteur parfaitement respecté. Ouah ouah ouah ! Comment ont-ils fait ? Car le deuxième groupe, dont je faisais partie, a légèrement pédalé dans la choucroute. L’idée de départ nous a quelque peu compliqué les choses. Une contrainte nous était imposée, celle de commencer l’histoire par : « Il était une fois, une princesse… » Et je dois avouer que notre imagination, et plus particulièrement la mienne, ne fut pas vraiment à la hauteur de l’exercice. Hésitations, moments de solitude, incohérences, mauvaise entente entre les auteurs donnèrent au final un récit plutôt incompréhensible. Il est vrai que cette activité est tout sauf évidente. À deux ou trois reprises, je me suis retrouvé face aux autres en ne sachant absolument plus quoi dire. De plus, la gêne s’installe rapidement lors de ces blancs interminables. Moins les idées nous viennent et plus la perte de moyen augmente. C’est une vraie difficulté d’improviser ainsi une fable devant de nombreux regards. Le public, même s’il ne com

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents