Juste un cancer
222 pages
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Juste un cancer , livre ebook

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Description

J’ai été diagnostiquée en août 2016 lors d'une mammographie de contrôle. J’étais en pleine forme, persuadée que cet examen serait comme les autres une simple formalité, mais j'ai appris que j'avais un cancer du sein infiltrant grade 3.
Très vite, je me suis mise à écrire Juste un cancer, pour que ça sorte et pour aider les autres à comprendre. Comment une femme qui n’est pas dans le milieu médical peut-elle comprendre tout ce qu’on lui dit ?
Pour moi, l’aventure allait être double : tuer, achever, anéantir Sharmouta (c’est le nom donné à mon cancer), et écrire pour aider, informer, partager.
Ce livre est fait pour accompagner patientes et accompagnants en toute franchise et simplicité, sans rien cacher.
Ce livre vous fera rire et pleurer, en tout cas il vous informera.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 10 mai 2019
Nombre de lectures 4
EAN13 9782414294480
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0060€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
194 avenue du Président Wilson – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-414-29449-7

© Edilivre, 2019
Introduction
Encore un livre sur le cancer !!!!
Oui, pour vous raconter ma nouvelle vie avec un ami indésirable, le cancer, pour écrire ce que certaines n’ont jamais pu dire.
Pour vous qui avez vécu cette épreuve, vous vous retrouverez dans bien des passages.
Pour vous à qui l’on vient d’annoncer cette mauvaise nouvelle, vous trouverez des conseils, juste simples et espère vous aider à traverser ce combat le mieux possible.
Pour vous qui êtes conjoint, enfants, familles, amis, vous comprendrez mieux ce que votre proche va vivre, ressentir et vous trouverez des astuces pour la soulager ou la combler.
Mon objectif n’est ni de vous faire pleurer, ni de me faire plaindre, mais de vous raconter mon ressenti, mes peurs, mes forces. Le cancer est une phase de ma vie, avec ses bons moments et oui il y en a eu, et d’autres dont on se passerait bien…
Passionnée depuis longtemps d’éducation thérapeutique, je me permettrais de faire mon analyse côté patient des attitudes des soignants, des mots entendus, des non-dits ou trop dits…
Pour celles qui n’ont pas la chance de comprendre le langage médical, je ferai mon lexique, imagé comme j’ai toujours aimé le faire avec mes enfants ou lors de mes formations dans ma vie professionnelle.
Écrire est aussi très égoïste, car je pense qu’écrire m’aidera à guérir, à grandir.
Ma devise sur LinkedIn est : former c’est partager, donner, aimer transmettre.
Ma devise sera la même pour ce livre.
Un rendez-vous s’il vous plaît !
Comme toutes les femmes de plus de 50 ans (et oui le temps passe vite !) j’ai reçu le courrier, rose, m’invitant à aller refaire ma mammographie. Bon, je préfère les invitations pour aller au restaurant, mais je sais que c’est important de se faire suivre. Dans mon métier, parler des facteurs de risque, du dépistage, ça me connaît et je suis plutôt consciencieuse ; on ne rigole pas avec la prévention et encore moins avec la santé.
Rdv pris avec ma grande amie gynéco Co. Examen professionnel malgré notre amitié et nos liens très étroits. Palpation des seins : comme d’habitude, seins denses. Je suis en pleine forme (un peu trop à mon goût) et en plus, une vraie jeune fille !!! Et la ménopause… c’est pas pour demain. Il va falloir repenser à une contraception, mon stérilet étant en bout de vie.
– Tu prends RDV avec docteur Tip Top pour ta mammographie. C’est la meilleure, elle est capable de voir des choses que ses confrères ne voient pas.
Bref, je sors en pleine forme, contente et souriante à l’idée que ça serait drôle de tomber enceinte à mon âge. J’ai déjà trois grands enfants et, clairement, une grossesse tardive, très peu pour moi.
Tant que nous y sommes prenons RDV avec la radiologie et plus précisément le docteur Tip Top !
Un secrétaire, homme, me répond ; oui certains hommes peuvent faire ce métier !
– Pour le docteur Tip Top, vous n’allez pas être contente, mon premier RDV est le 3 août !
– C’est parfait ! Je serai en vacances, sans contrainte et mon voyage en Espagne est prévu pour le 8. Rien ne presse dans la vie…
Le jeune homme (en fait je ne sais pas s’il est jeune, je ne l’ai jamais vu) me remercie car je suis la première de la journée à ne pas râler et en plus à être aimable (je vous promets je peux aussi être une vraie teigne) mais là, tout allait bien. Des seins denses depuis la fin de mon 3 ème allaitement : c’est ainsi que l’on définit mes seins. Cela ne générait chez moi le moindre soupçon d’inquiétude.
L’assommoir
Il est des matins où tout semble vous sourire : les vacances, le soleil, le ciel bleu…
Mais, un petit pincement au cœur inexplicable, un mauvais rêve la nuit, mais impossible de le décrire au matin.
Arrivée au centre de radiologie mammographie : du monde comme d’habitude. Les secrétaires aimables et efficaces et la salle d’attente pleine.
Opération mammo : je t’écrase les nénés. Avec ça, si tu n’as pas un jour une déformation c’est que c’est costaud ces petites choses.
Retour dans la salle d’attente, en attendant l’échographie : c’est l’examen tranquille.
Le docteur TipTop arrive, grande, mince, la démarche assurée. Elle me demande très vite de prendre des positions diverses et variées : bras en l’air, plié, plus vers la tête, comme si vous faisiez des exercices pour les triceps…
– A voilà, la petite chose, la petite boule que je vois sur la mammographie.
Et là, c’est le fluide glacial.
– Une boule, vous voulez dire une tumeur ?
Ça, c’est tout moi, on doit appeler un chat, un chat.
– Oui, si vous y êtes prête, c’est comme cela que ça s’appelle… Se voulant rassurante, elle m’explique qu’une tumeur peut être maligne ou bénigne ; oui, ça, je sais mais…
La tumeur est confirmée à l’écho donc là, on va parler sérieux.
– Vous partez en vacances ?
– Oui dans 5 jours.
– Vous n’annulez rien mais je vous fais une biopsie vendredi, je vous rajoute sur mon planning. Et là, je me dis : ma fille, il y avait un avant et un après et je pense immédiatement à mes parents morts tous les deux de cancers et à Nat une amie qui a eu un cancer du sein et qui va très bien mais après quoi…
Mes glandes lacrymales s’activent seules, je ne force pas. C’est le déluge et j’ai peur, j’ai peur de la chimio, je n’ai pas envie de cette maladie et surtout depuis que j’ai 30 ans, on m’explique que j’ai un risque de cancer du colon et là, on me parle, oui, pas encore officiellement, d’un cancer du sein… Clairement je n’étais pas prête pour cette nouvelle.
Le RDV est pris dans 48 H. La main du docteur Tip Top sur mon épaule : ça va aller, courage. Non, je ne suis ni courageuse ni stoïque : j’ai peur, non Peur avec un grand P.
En attendant mes papiers, la secrétaire me tend la boite de Kleenex (cela me rappelle que je ne suis pas la seule à entendre cela, à être dans cet état) et face à moi une jeune femme vient de voir son bébé pour la première fois à l’écho. J’essaye de me cacher pour ne pas atténuer sa joie…
Reprendre la voiture en pleurs ; entre parenthèses, beaucoup plus dangereux que de parler au téléphone ; s’arrêter ; appeler Co mon amie gynéco ; elle est déjà avertie par le docteur Tip Top.
Co me racontera plus tard que lorsqu’elle a entendu mon nom, elle n’y a pas cru… Et pourtant…
Arrivée à la maison, mon mari :
– Alors tout va bien ? Et là, je m’effondre dans ses bras ; que d’émotions, de larmes partagées…
Je me calme, vais vers les chambres et Marie ma dernière :
– Alors maman, tout va bien comme d’hab ?
– Non ma chérie, on doit me faire des examens complémentaires. Sa réponse : mais maman si c’est un cancer, ça se soigne, on va te soigner. Oui, elle a raison, il faut y aller !
Annoncer à Hugo, mon fils qui travaille dur tous les étés, ancien judoka : on va lui faire ippon et tu vas gagner. La vie est un combat et c’est là la vraie force de mes sportifs.
Le soir, Théo, le futur médecin, l’amoureux d’Alice, fait preuve d’empathie :
– On sera avec toi, on t’aidera.
Alice plus difficile : le déluge comme sa maman.
– Je ne veux pas que ce soit toi !
Logique, mais moi non plus, mais là, c’est moi qui ai peut-être le lot gagnant.
L’amour que j’ai reçu durant ces quelques heures m’a donné des ailes… MERCI !
On n’annule rien ! On reçoit demain, on va chez les copains vendredi après la biopsie. On VIT.
Le lexique du jour : ce lexique est fait pour aider des femmes qui ne comprennent pas les mots utilisés par les professionnels de la santé. Dès ce premier jour, j’ai eu une pensée pour elles. J’ai la chance de connaitre le langage médical. Les scientifiques sauteront sur leurs sièges en lisant certaines de mes explications mais peu importe.
Comprendre est le commencement d’approuver (Spinoza)
Tumeur : C’est un groupe de cellules bizarres, anormales.
Une tumeur Maligne : ce n’est pas malin comme le renard qui est rusé, astucieux, non c’est malin.
(Au féminin maligne) comme mauvais.
Une tumeur maligne est une tumeur cancéreuse
Une tumeur bénigne : ce mot vient du latin bene = bien. Drôles de cellules en groupe qui forment une tumeur bénigne mais cette tumeur n’est pas dangereuse.
Biopsie : le radiologue qui a fait l’échographie va récupérer des bouts de tissus sur la zone nommée tumeur. C’est leur analyse qui permettra de dire si cette tumeur est ou non cancéreuse.
Mes copines
Le 4 août : objectif du matin, commencer à le dire. De nos jours c’est plus simple par téléphone. En plus ce sont les vacances. Les très proches d’abord : je ne vais pas alerter la terre entière tant que je ne suis pas sûre du résultat des courses.
Mes grandes copines se veulent réconfortantes, espérant que ce ne sera rien. Celles qui disent aussi dans la même conversation que si c’est grave, elles seront là. Celle qui me dit, et elle se reconnaîtra, que, si chaque fois qu’elle voyait une patiente fêter sa guérison, elle souffrirait d’alcoolisme mondain… Elle est même arrivée à me faire rire alors que j’étais encore une fontaine intarissable. Celles qui me disent : allez pleure, c’est important. Et oui, je vous confirme j’ai peut-être un cancer du sein mais mes glandes lacrymales fonctionnent parfaitement, le trémolo dans la voix aussi. Et puis Nat qui me rappelle. Avec elle, on passe à autre chose car elle a vécu cela il y a six ans. Elle me parle de son chirurgien, nous aurons le même, l’homme aux doigts d’or, et de son oncologue. Et me pose la question qui tue : c’est quel ACR ? Là, on voit la connaisseuse. Et moi qui lui dis 2… En fait deux c’est le sein sans tumeur. Mon ACR : c’est 4 fort ! C’est la note que met le radiologue sur son compte rendu et 2 signifie qu’il y a des anomalies qui ne doivent pas inquiéter. 4 fort c’est que là il y a ano

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