L Achèvement
276 pages
Français

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Description

Charles-Robert Py-Sales, au patronyme d’écrivain : Bobby Sahel, a vu son père tomber sous les balles d’un tueur sanguinaire en 1961 dans une ferme, en Algérie. Depuis ce jour néfaste, il garde en mémoire l’image atroce de l’assassinat et dans son esprit s’incruste l’idée d’une vengeance. Des années s’écoulent... En 2013 à Paris, plus de cinquante années après le crime commis, une opportunité de réaliser son serment et de tuer l’assassin de son père se présente. Concrétisera-t-il son geste de justicier ? Le réussira-t-il ? En pleine rémission de son cancer, gravement blessé par des policiers, et suite à sa tentative de meurtre, survivra-t-il à sa vengeance ?

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 23 juillet 2014
Nombre de lectures 3
EAN13 9782332744487
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0075€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright














Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-332-74446-3

© Edilivre, 2014
Du même auteur :
PASSAGER DU LETHE
Editions THELES, 11 rue Martel, 75010, Paris
www.theles.fr
AB OVO
Editions du LOSANGE, 17 Bd. de la Madeleine, 06000, Nice
www.editiondulosange.fr
EXTIRPATION 62
Edilivre-Editions APARIS, 175 Bd. Anatole France, 93200, Saint Denis
www.edilivre.com
SYNOPSIES
Edilivre-Editions APARIS
www.edilvre.com
SCENARII
Edilivre-Editions ARARIS
www.edilivre.com
RESISTANCE
Edilivre-Editions APARIS
www.edlivre.com
Préface
« L’Achèvement » est la transposition du combat de nombreux Pieds-Noirs, cinquante ans et plus après l’indépendance de l’Algérie. Ils restent confrontés à l’indifférence de la Métropole face à leur l’exode non souhaité et à l’incompréhension flagrante de la tragédie vécue, ignorée ou déformée par des élus politiques, des associations bornées ou de trop nombreux médias.
Faut-il le rappeler ? Le 19 mars 1962 n’a pas été la date d’une fin de guerre en Algérie, mais juste celui d’un « cessez le feu » que respecta, seul, le gouvernement français ! Il y a eu des attentats, des enlèvements, des assassinats dans les mois qui suivirent. Il y a eu l’abandon des Harkis ou leur renvoi forcé « là-bas » où ils ont été torturés et tués. C’est ce sentiment d’impuissance à obtenir une reconnaissance de cette épopée ancienne sur une terre en friche, à expliquer cette honte des mensonges d’Etat accélérant l’Exode dans la précipitation et la douleur qui désorientent la fratrie pied-noir. Tous n’étaient pas des colons, respectables pour l’énorme travail fait dans l’évolution de l’agriculture algérienne. Tous n’étaient pas d’immondes racistes ni des fascistes.
Comment prouver les aspects positifs de la colonisation lorsque toutes les portes se ferment à nos arguments et qu’aucune oreille ne veut nous entendre ?
En France, nous avons besoin de vérité, simplement de vérité. C’est ce que mérite la période française de l’Algérie entre 1830 et 1962, et non de la diffusion d’une documentation « arrangée » ou d’informations tronquées, à l’image du voyage en 2012 d’un Président de la République si peu reconnaissant de cette France des conquêtes.
« L’Achèvement ». C’est un drame qui mêle à l’imaginaire des images du passé de l’Algérie française et des pages récentes de l’Histoire pour que perdure la Mémoire pied-noir.
Robert Charles PUIG / 11 / 2013
« Ce que tu croyais l’achèvement d’un temps n’est que le passage du relais à un autre témoin… », murmura Leïla.
Chapitre I
L’homme dans l’ambulance est gravement blessé. Les tirs de la police ont fait mouche ! Il est sous perfusion, avec un masque à oxygène alimentant ses poumons.
Les deux inspecteurs, à ses côtés dans le véhicule, fouillent ses poches afin de relever son identité. Ils s’emparent d’un carnet d’adresses. Il y a les noms présumés de membres de sa famille et les coordonnées, soulignées, de personnes… à aviser « en cas de malheur », est-il inscrit. Cette dernière précision correspond-t-elle à la préméditation de l’attentat qui vient d’être commis ? Un des policiers s’empresse de faire part de ces informations à la responsable de la cellule de crise mise sur pied et chargée d’élucider l’agression toute récente.
L’attentat qui vient de se dérouler et la tentative d’exécution d’un émissaire étranger, algérien, sont graves. Les plus hautes autorités de l’Etat sont en effervescence et demandent des comptes… Pourquoi cette tentative de meurtre ?
Une équipe du RAID (Recherche, assistance, intervention, dissuasion) tient le « moribond » sous surveillance, tandis qu’un groupe de travail – la fameuse cellule de crise – sous le commandement de Madame Boukah Lachnikow, Préfète hors cadre dépendant du Ministère de l’intérieur, s’active déjà pour suivre l’enquête : une affaire à scandale !
Dans l’ambulance les inspecteurs du groupe d’intervention devinent une histoire sentant le roussi. Un drame où des têtes valseront bientôt, parce que toutes les précautions pour protéger la vie d’un algérien en mission spéciale en France, juste après le retour du président Abdelaziz Bouteflika à Alger, n’ont pas été prises.
Pour l’instant, les policiers observent les instruments de contrôle enregistrant l’état de santé du blessé… du présumé tueur. Tout indique que sa vie paraît ne tenir qu’à un fil.
Le gyrophare et la sirène de la voiture permettent de transpercer les embouteillages parisiens ; de passer entre les files de voitures ; de sauter les feux tricolores. Bientôt l’hôpital est en vue. Le meurtrier est toujours vivant. Pour combien de temps ?
Personne à bord du véhicule, tout au long de son parcours agité et des sons stridents de la sirène, ne s’aperçoit que le blessé malgré ses plaies et des hémorragies à peine stoppées par les pansements, a son cerveau en ébullition.
Des images d’un passé lointain fusent dans son esprit. Il ne se pose pas la question de savoir où il est ? Il sait pourquoi il a accompli un geste insensé, mortel, mais rien de son sort actuel ne l’intéresse… Il espère simplement en la finalité de son action de justicier, puis son esprit s’éloigne loin du présent, dans de vieux souvenirs, ceux de son enfance…
Il est dans son « hier »… « Je suis Bobby », murmure-t-il…
C’était le nom que lui donnaient ses amis et qu’il préférait à celui de Charles-Robert… Avec son père, il traversait des chemins de terre et de pierres dans le bled, aux environs de Blida et n’avait qu’une idée en tête : rejoindre le petit village d’El-Allia baptisé du nom de l’oued – sec dix mois de l’année – par un des premiers occupants de ce coin de terre, vers les années 1848. Un bourg créé juste après que la République eut remplacé la Monarchie.
Pour arriver à la ferme, après avoir traversé des lieux-dits, les champs d’orangers ou de mandariniers et les cultures maraîchères, il fallait maintenant se soumettre au contrôle des militaires français. Ils établissaient des barrages afin de surveiller le secteur et de s’opposer aux bandes incontrôlées de terroristes du FLN semant la terreur dans les fermes. René, son père, les interrogeait pour savoir si la route était libre, sans danger. Souvent la réponse était : « Le secteur est pacifié, vous pouvez y aller. » Son papa souriait alors et mettait en marche le poste radio de la voiture.
À l’entrée du domaine, la joie de Bobby éclatait.
Il retrouvait un endroit béni des dieux, au pied de la grande plaine où poussait le blé et où les fleurs d’orangers, au début du printemps, emplissaient l’atmosphère d’un parfum doux et sucré. Il n’était jamais seul à la ferme, il y avait toujours les jeunes du village, des enfants de militaires et Nadine, une des filles d’un ouvrier musulman de la ferme, Momo. Il faisait fonction de chef d’équipe et avait la confiance de son père. Nadine habitait le douar de trois ou quatre masures de terre, de pierres et de tôle ondulées au bout du chemin de sable et de terre jaune et rouge menant à la ferme. En grande fille qu’elle était, avec l’accord de Clotilde, la mère de Bobby, elle surveillait et gérait le petit groupe d’enfants européens et arabes.
Charles-Robert, dans son inconscience, sourit à ce souvenir…
Ils s’amusaient, couraient comme des lapins au pied de la colline où tout là-haut se trouvait un campement militaire. Tous savaient que c’était dangereux, que les parents leur interdisaient de s’éloigner des bâtiments de la ferme ou des quelques maisons de torchis des familles arabes, mais ils avaient l’inconscience de la jeunesse. Ils se dépensaient en mille jeux, puis buvaient une limonade servie par sa maman à toute la marmaille. Un autre souvenir… ? À l’ombre d’un buisson de bougainvillier, un autre divertissement favori les mettait en joie, sans qu’ils se rendent compte du danger d’une piqûre mal venue : le jeu du fil à la patte… À force de galoper pieds nus, la plante des pieds devenait aussi dure qu’une peau de mouton tannée et ils s’amusaient à enfiler une aiguille et un fil blanc à travers cette couenne épaisse du talon qui annonçait la fin des vacances… Clotilde poussait de grands cris. Elle était abasourdie de constater l’insouciance de son fils. Il riait. Nadine, sa grande amie de l’équipe avait donné l’idée de ce nouveau passe-temps. C’est elle qui lui avait fait cette petite couture. Un fil cousu dans la corne épaisse du talon. Il n’avait rien senti. Il aimait bien Nadine et admirait son teint café au lait et ses yeux d’un vert intense. Âgée de dix ans, elle le dépassait de plus d’une tête, mais elle était toujours à ses côtés, comme un ange gardien.
Charles-Robert n’entend ni le moteur de l’ambulance qui s’emballe ni la sirène ouvrant la voie au convoi… Il est ailleurs…
Les congés scolaires terminés, il retournera à Alger reprendre ses cours à l’école Dordor, mais il avait bien profité des derniers jours de vacances… C’était en quelle année… et il avait quel âge ? Cinq, six ans ?
La ferme… Un Paradis !
Dans une demi inconscience, il se souvient de la grande bâtisse blanche, toute en longueur, avec de larges fenêtres aux volets verts qu’il enjambait pour se retrouver dans la cour, lorsqu’un jeu de poursuite s’organisait. C’était aussi dans la grande pièce servant à la fois de salon, de salle à manger et de cuisine qu’il passait ses meilleurs moments.
Son esprit visionne un autre monde… disparu depuis plus de cinquante ans…
À l’autre bout de la maison, les deux hangars destinés à protéger les récoltes et le matériel… Il y avait longtemps, Charles le grand père, décidait de les faire construire à cet endroit parce que, disait-il : « Je peux les voir et surveiller si des voleurs ne viennent pas faire leur marché sur mon dos. » C’était là que Bobby aimait s

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