L Amour acide
182 pages
Français

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Description

Née aux Antilles en 1967, l'auteur nous plonge dans l'exotisme de son enfance.
Élevée par ses grands-parents dans la simplicité et la croyance, elle se met à nu.
Sa joie de vivre et son dynamisme lui procurèrent une maturité précoce.
Mariée à l'âge de vingt ans, elle croit trouver l'âme sœur. Face à un époux de treize ans son aîné, elle passera du rire aux larmes, de la lumière aux ténèbres. Entre amour et désillusions, saura-t-elle trouver une issue à cet amour acidulé ?

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 septembre 2014
Nombre de lectures 6
EAN13 9782332779304
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0060€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright














Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-332-77928-1

© Edilivre, 2014
Prologue
Écrire son autobiographie n’est pas chose facile mais si cela peut aider à se reconstruire, pourquoi pas !
Cette envie me turlupinait depuis bon nombre d’années sans que je me décide réellement. Je tâtonnais.
En fait, je crois que je ne savais par où commencer.
Les derniers événements de ma vie m’ont poussée à m’y atteler sérieusement et, en en discutant avec un ami qui m’a fermement dynamisée, j’ai décidé de m’y consacrer. Je lui dédie ce manuscrit et j’encourage, par là même, toutes les femmes qui veulent se libérer, à retranscrire les différentes étapes de leur vie.
Une pensée particulière à toutes mes amies qui m’ont soutenue dans mes épreuves tout au long de ce parcours de vie.
Bien entendu ma plus grande pensée va vers mes grands-parents Fortuné et Fernande qui, au fil des ans ont su m’entourer, m’épauler, m’encourager dans mes diverses décisions sans toutefois me dicter ma conduite ni prendre parti. Certes, la distance nous sépare mais ne brise pas les liens forts qui nous unissent à jamais, et aucun jour ne passe sans que je m’enquière de leur santé.
À tous ceux et toutes celles qui se reconnaîtront à travers ces écrits, je voudrais transmettre ma force et leur dire de ne jamais baisser les bras quelles que soient les circonstances.
1 Un souffle de vie
Peu après le lever d’un certain jour du mois de septembre 1967, le souffle de vie fit son entrée dans mes poumons : naissance ! Un petit être sur terre, c’est toujours très mignon. Il est bien accueilli et la famille se réunit pour célébrer cette arrivée. Tous s’en approchent et l’admirent mais… nul ne sait ce qu’il adviendra de lui.
Bonheur, malheur, gloire ou déchéance, à chacun son destin !
À peine quelques semaines plus tard, les problèmes de santé firent leurs premières apparitions.
Ma mère Gwénaëlle, jeune femme de vingt et un ans, pas très heureuse, semble-t-il, dans sa vie de couple – comme bon nombre trop souvent hélas – négligea de me soigner. En avait-elle conscience ? Était-elle perturbée au point de ne pas remarquer l’état de santé dégradant de son bébé ? Était-elle trop jeune pour percevoir ma descente progressive aux enfers ?
Impossible d’y répondre ! Elle ne s’interrogea peut-être pas. Par chance, elle entretenait quelques relations, pas souvent bonnes, avec sa famille qui avait donc vent de ses difficultés. Tant mieux pour moi !
Voyant son désarroi, avec sûrement un enfant de trop, (elle en était à son troisième), sa mère Fernande, femme de cœur, lui proposa de lui venir en aide en s’occupant de ce petit être chétif et vraisemblablement agonisant. Elle ne se fit pas prier et c’est en toute simplicité qu’elle lui confia son nourrisson de trois mois.
Sans perdre un instant, mes grands-parents Fortuné et Fernande déployèrent toute leur énergie au prompt rétablissement de cette petite fille qu’ils affectionnaient et dont ils avaient maintenant la garde.
C’est ainsi que je me retrouvai dans leurs bras, pas en forme du tout, mais m’accrochant solidement à la vie. Le guérisseur du quartier, toujours prêt à rendre service, fut informé de mon état de santé par la sœur de mon grand-père qui était son amie. Il insista alors pour me voir et me prodiguer ses soins de vieux sage et, si je suis aujourd’hui bien rétablie pour retracer ma vie, c’est avant tout grâce à lui.
Après quelques séances de massages et breuvages, je commençai à émerger pour le plaisir de tout mon entourage qui ne cessait de féliciter mes grands-parents et s’émerveillait de mes progrès quotidiens.
J'avais mis du temps à récupérer mais grâce à l’amour de mes sauveurs, la voie de la guérison me livra passage.
Les années passaient et je grandissais normalement sans autres soucis de santé. Je garde, d’ailleurs, de vagues souvenirs des visites espacées de mes parents qui finirent par se séparer non sans quelques séquelles psychologiques d’un côté comme de l’autre.
Vers l’âge de quatre ans, je fréquentai ma première école. Maman Fernande me hissait sur ses épaules et c’est ainsi que nous partions sur les sentiers qui me conduisaient aux apprentissages premiers.
À l’époque, c’était une voisine du quartier qui transmettait son savoir à un groupe d’enfants moyennant quelques menus francs. Les parents, pour la plupart, agriculteurs, étaient fiers de confier leur progéniture à quelqu’un qui avait la capacité intellectuelle pour lui faire découvrir et apprendre les lettres de l’alphabet et les chiffres qu’elle utiliserait plus tard dans ses apprentissages de lecture et de calcul.
C’est avec un vif intérêt que je me rendais chaque matin, à l’école « payée » non sans oublier de demander à maman (c’est-à-dire ma grand-mère Fernande : vous l’avez compris, elle devint « maman ») un bâton de craie car, sans craie, impossible de me faire quitter la maison.
C’était l’outil principal de la journée et la maîtresse en avait besoin pour nous faire écrire sur le fameux tableau noir.
La craie, parlons-en ! Savez-vous ce que j’en faisais ? Devinez ! Certes je l’utilisais pour écrire mais elle restait avant tout mon principal repas de la journée mais il fallait absolument m’en donner tous les jours pour que je me rende gaiement en classe sinon, je ne bougeais pas.
Autre souvenir marquant : impossible de me faire manger sans la présence d’un morceau de viande dans mon assiette. Crue ou cuite, la différence ne se faisait pas sentir ; l’essentiel étant la vue de la chair accompagnant la nourriture. D’ailleurs, j’en ai gardé l’habitude !
Un jour, mes parents, ayant peu de moyens, se retrouvèrent à court de viande pour accompagner le repas du midi. Ce n’était, pour eux, pas un souci que de manger ce dont ils disposaient mais moi, du haut de mes quatre années, je ne l’entendais pas de cette oreille. Gentille mais quelque peu autoritaire, il fallait absolument que l’on me donne de la chair pour que je daigne entamer mon repas.
Qu’à cela ne tienne ! Maman se rendit à la cuisine (qui était petite, en terre et détachée de la maison) et me rapporta un morceau de viande de porc salée crue (nos parents la coupaient puis, ils prenaient du fil barbelé d’une bonne longueur ; ils piquaient dessus tous les morceaux qu’ils mettaient ensuite à sécher au soleil) qu’elle déposa délicatement dans mon assiette puis m’encouragea à la dégustation.
Fière d’avoir eu le dernier mot, j’entamai sagement mon repas. Réservant le meilleur pour la fin, le moment venu de faire honneur à mon précieux mets, je constatai, avec effroi que je ne pouvais mordre dedans. Tant pis, je n’y comprenais pas grand-chose. Je continuai donc à manger tranquillement sans mot dire et ils feignirent de ne pas observer ma réaction. Finalement, ils avaient gagné la partie. Je le compris bien plus tard. Eh oui, c’est ça être parents !
Les cochons étaient tués principalement pour les fêtes de Noël. Papa Fortuné se faisait aider par quelques amis du quartier pour attacher l’animal et lui piquer la gorge de façon à pouvoir récupérer le sang qui servirait plus tard à préparer le boudin que nous dégusterions lors du réveillon de Noël. Toutes les familles connues du coin étaient invitées à faire l’acquisition d’un ou de plusieurs kilogrammes de porc en fonction des besoins de chacune d’elles. Papa Fortuné maîtrisait bien la situation ; il possédait tout le matériel nécessaire à la découpe.
Maman Fernande et quelques femmes de notre entourage s’occupaient de nettoyer les boyaux une fois les entrailles du porc mises à nues. Ces boyaux servaient à la préparation du boudin. Une fois rembourrés avec le mélange bien épicé, les boyaux étaient déposés dans une marmite d’eau bien chaude et étaient étroitement surveillés de façon à ce que le boudin cuise sans éclater. Mes parents gardaient une partie du porc pour le soir de Noël et les jours suivants. Une fois la vente terminée, les femmes encore sur place, aidaient au nettoyage. La viande qui n’avait pas été préparée en ragoût partait en salaison et pouvait être consommée durant plusieurs mois.
Après la messe de minuit, plusieurs familles se regroupaient chez l’une d’elles en particulier afin de partager le repas de Noël, le rhum, les punchs, le schrubb, le boudin, le pois d’angole et tout ce qui était prévu pour que le réveillon soit réussi. Puis tous, petits et grands, passaient de case en case et chantaient le répertoire habituel des chansons antillaises prévues pour Noël. Il n’était pas question de fermer l’œil de la nuit ni de manquer de quoi que ce soit. Certains fêtards s’emparaient de bouteilles en verre dans lesquelles ils introduisaient de toutes petites pierres qui avaient pour effet de marquer la sonorisation ; les plus dingues prenaient un couteau ou une fourchette et n’hésitaient pas à tambouriner sur la bouteille sans penser qu’elle puisse à force d’être cognée, se briser en milles morceaux et même blesser ceux qui se trouvaient à proximité.
2 L'école de l'enfance
À six ans, pleine d’énergie, j’intégrai la classe du cours préparatoire et me fis pas mal de camarades que je croise encore quelquefois.
Au cours de cette même année (au mois de décembre), mon père biologique François trouva la mort dans un accident de moto. Il avait trente-trois ans (l’âge de J-C dit-on). Il me rendit visite pour la dernière fois au mois de septembre un peu avant la rentrée scolaire (qui avait lieu au mois d’octobre) en compagnie d’une de ses conquêtes. Il m’avait donné, ce jour-là, quelques centimes de francs que je m’étais empressée d’aller troquer à l’épicerie du quartier contre un biberon de petites sucreries très convoité par les petites filles d’autant plus qu’au bout de la tétine du fameux bibero

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