L Enfer sur Terre
88 pages
Français

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Description

Dans cette œuvre, l’auteur retrace à la première personne l’histoire d’un jeune garçon au destin alarmant.
Très tôt orphelin de mère et de père, il se voit obligé dès son adolescence de se battre pour survivre et poursuivre ses études. Il y parvient, mais ses succès scolaires contrastent avec ses échecs amoureux.
Le monde professionnel va également lui sourire avec des emplois bien rémunérés, mais à cause de certaines fautes de gestion, il va se retrouver en prison.

Dans l’attente de son jugement, il vit alors un enfer sur Terre malheureusement commencé depuis l’enfance.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 29 octobre 2014
Nombre de lectures 5
EAN13 9782332790989
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0052€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-332-79096-5

© Edilivre, 2014
Dédicace
A mes défuntes grand-mères FONGANG née ABEWO Géneviève et KEUMO Élisabeth.


Il est minuit dans la ville. Je suis couché sur un morceau de matelas à la prison centrale de Ladoua city et la nuit me semble longue et interminable.
Je suis poursuivi et en détention préventive depuis un an et demi pour détournement de biens et corruption. J’ai toujours clamé mon innocence dans cette affaire même si je sais qu’à la vérité je suis dans une certaine mesure coupable.
Je risque de finir mes jours en prison mais ma vie semble ainsi tracée. Depuis mon enfance elle ne s’apparente ni plus ni moins qu’à un enfer sur terre.
Chapitre I Mon enfance : Un traumatisme
Fotouni, village situé à quelques kilomètres de Bafang dans la région de l’ouest est une localité plutôt calme ce matin là. Au quartier Bano, dans une case en terre cuite et au toit de pailles, une femme pousse des cris stridents sous le contrôle d’une sage femme bénévole. Le village dispose d’un centre de santé mais la jeune famille ne dispose pas des moyens nécessaires pour que la jeune mère puisse y être prise en charge. C’est donc pour contourner cet obstacle qu’on s’est résolu de faire appel à cette voisine, accoucheuse de profession.
Avec la grâce de DIEU l’exercice ne prend pas assez de temps et le jeune garçon arrive au monde accueilli par une famille pauvre mais heureuse. Elle met évidemment en ce bébé tous les espoirs de la sortir de cette situation misérable. Il ira à l’école et finira dans un grand bureau comme médecin, journaliste, magistrat, chercheur, douanier ou même dans un amphithéâtre comme professeur d’université.
Et si seulement ce rêve devenait une réalité ?! C’est dans ce cadre et ce contexte que grandit l’enfant. Elevé au sein de sa mère partagée entre les travaux champêtres et les tâches ménagères il a inconsciemment cultivé en lui l’endurance et la persévérance.
J’ai donc pris conscience de mon existence à l’aube de mon quatrième anniversaire. Mon père avait pensé qu’à cet âge un garçon était déjà suffisamment homme et il n’était plus question qu’il passât la nuit à côté de sa mère. En plus j’étais déjà aîné de deux garçons de 2 ans et 6 mois respectifs.
Malgré mon âge il avait aménagé un lit dans l’unique chambre de notre case et m’en avait fait propriétaire exclusif.
En plus le guide de conduite était clair et précis :
Article 1 – il m’était interdit d’uriner au lit sinon le matin venu le degré de bastonnade devait être proportionnel à la gravité de la faute.
Article 2 – chaque fois que mon petit frère exprimait le besoin de se mettre à l’aise dans la nuit je me devais de l’accompagner aux toilettes situées à quelques encablures de la maison familiale. Interdiction était faite de réveiller ma mère.
Article 3 – Chaque matin je devais dresser mon lit dès que je me lève.
Article 4 – la vieille et vaste étoffe de tissu qui me servait de draps devait être lavée chaque week-end.
Malgré mon jeune âge je me conformais magistralement à ce code de conduite, évitant par ricochet les forts coups de fouets de mon père.
De son vrai nom KAMDEM Jonas mais communément appelé « papa tomate », mon père était un homme mince mais de grande taille. Son sourire à toutes circonstances contrastait fortement avec la profondeur de ses colères et son caractère impulsif. Il pouvait à la seconde passer d’une joie extrême à une colère vive. Et je le savais si bien. Moi qui faisais tout pour ne jamais l’irriter.
Cultivateur et vendeur de tomates, il s’était tissé une popularité qui ne pouvait laisser indifférent. Ses passages dans tous les quartiers du village étaient toujours accompagnés de mots de salutations des villageois. On entendait les enfants verser dans une déferlante de « papa tomate » soit pour le saluer, soit pour l’agacer.
Et à chaque appel il répondait toujours soit par un sourire soit par un clin d’œil.
C’était un bonheur d’être le fils d’un homme autant aimé et célèbre car j’étais toujours bien accueilli partout ou j’allais ou entrais au village et très rapidement on m’avait collé le pseudonyme de « petite tomate ».
Mais c’était également un malheur car dans tout le village, je ne pouvais rien faire dans la discrétion. Chaque soir j’étais rattrapé à la maison par des rapports m’appréciant ou me dépréciant : « on m’a dit qu’on t’a vu avec…, on m’a dit que tu as lutté avec…, que faisais tu aujourd’hui chez… ? » Et en fonction de la qualité du rapport j’avais droit à un encouragement ou un blâme.
Je m’étais très vite habitué à ce père, à ses colères et à ses coups de fouet. Très tôt il m’avait appris à devenir un homme vaillant et responsable. Et s’il fallait ajouter à cela le décès de ma mère dès l’âge de 06 ans, on serait tenté de dire que j’ai traversé toutes les étapes du façonnement moral d’un Homme.
Circonstance difficile, la mort de ma mère a entrainé un bouleversement profond dans ma vie. Mama Agnès que j’appelais affectueusement « dose adulte » pour reprendre une expression qu’elle aimait utiliser quand elle menaçait de me bastonner suite à une bêtise : « Si tu recommences je vais t’administrer une dose adulte !!! ». Me lançait-elle souvent d’un ton sévère.
Elle est encore fraiche dans ma mémoire cette nuit du 06 février au cours de laquelle je la voyais pleurer en se tordant de douleur. Le kyste ovarien qu’elle trainait depuis plus de trois ans venait encore de lui arracher la tranquillité de la nuit. Mais que pouvions nous faire à cet instant si ce n’était de la regarder en priant. Le seul dispensaire du village n’avait qu’un aide soignant de garde et se trouvait à des centaines de kilomètres de la case familiale. Elle était donc obligée de supporter cette douleur atroce jusqu’au matin ; laissant s’aggraver le mal. Transportée le matin au dispensaire on la transféra à l’hôpital régional de Faboussam ou elle rendit l’âme suite à une négligence médicale.
En effet arrivée à l’hôpital à 10 h ce n’est qu’aux environs de 13 h qu’elle avait été consultée. Le médecin exigeait qu’elle verse une caution avant toute intervention.
Dans les services publics les agents s’affairent généralement à servir les usagers en fonction des affinités ou de la valeur du monnayage. Aucun service, même, les hôpitaux ne déroge à ce principe.
Il m’arrive de rendre certaines personnes responsables de tous mes malheurs mais ma forte foi et ma croyance en Dieu me font toujours penser qu’il ne s’agit que de sa volonté. Je ne peux donc m’empêcher de dire : « seigneur que ta volonté soit faite ».
C’est certainement à cause de cette succession de moments difficiles et tragiques que j’ai dû commencer l’école un peu tard. C’est en effet à pratiquement sept ans et 3 mois que mon père m’avait inscrit à l’école primaire.
Au village il n’y’avait pas d’école maternelle et les enfants entraient directement à l’école primaire au moment de commencer les études.
J’étais très fier de sortir tous les matins pour apprendre à lire et à écrire mais cela ne se faisait pas sans peine puisque je n’avais plus de mère.
Chaque matin il fallait se lever à 05 h pour préparer la bouillie de mais que ma sœur et moi devions consommer en guise de petit déjeuner. C’était un rituel auquel nous ne dérogeâmes que très rarement.
Mon père achetait le sucre en détail chez un revendeur le jour du marché. Le marché n’avait lieu au village qu’une fois par semaine et en dehors de ce jour il était pratiquement impossible de se procurer une denrée de première nécessité au village. La petite quantité de sucre que mon père achetait était donc programmée pour durer sept jours. Nous nous trouvions souvent obligés de consommer la bouillie sans sucre lorsqu’avant l’échéance la quantité de sucre prévue était épuisée.
Chaque matin nous nous devions également de faire le ménage dans la case avant de prendre notre bain pour l’école. La cloche de l’école sonnait à 7 h30 et à 7 h au trop tard nous devions déjà être sur la route de l’école.
Restés seuls à la maison mes deux petits frères devaient accompagner mon père aux champs. Une fois les classes terminées nous devions les y rejoindre, assister mon père dans l’achèvement de ses travaux et retourner à la maison avec quelques provisions ou un fagot de bois pour la cuisson.
Arrivés à la maison, il fallait s’occuper de la toilette des petits frères, préparer à manger pour la maisonnée, réviser nos leçons et faire nos devoirs de classe.
Ce n’était pas du tout facile d’être partagé entre toutes ces tâches.
Oooh !!! Combien ma mère me manquait. Cette brave dame dont j’ai été privé de l’affection et de la tendresse si jeune. J’avais fortement envie de la voir m’accompagner à l’école et me dire aurevoir avec un petit baiser sur la joue gauche ou droite comme le faisaient les mamans de mes camarades de classe.
J’avais envie de m’accrocher à son vêtement en pleurant comme le faisaient beaucoup d’enfants de mon âge quand une fois arrivés à l’école leurs mères voulaient les quitter. J’avais envie de ressentir sa paume de main sur ma joue à titre de caresse et même de gifle. Mais pour moi, Dieu n’a voulu rien de tout cela.
Papa tomate était devenu moins sévère que par le passé car il avait vite compris que pour nous il devait désormais jouer le double rôle de père et de mère. Mais malgré tous ses efforts jamais l’amour d’un père ne pourra remplacer celui de la mère et vice versa.
Réviser mes leçons ou faire mes devoirs étaient une autre équation à plusieurs inconnues. Nous n’avions qu’une seule lampe qui était appelée à effectuer des vas et viens permanents entre la cuisine, la chambre et les toilettes en fonction des déplacements d’un membre de la famil

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