La Farceuse
186 pages
Français

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Description

Thierry Dumas est atteint de sclérose en plaques depuis 1994. Il avait 24 ans. Il livre ici son parcours de malade avec ses hauts et ses bas. Il a écrit ce témoignage pour faire connaître la maladie comme il la connaît, mais aussi pour donner du moral aux gens qui n'en ont pas car il y a toujours le soleil derrière les nuages, il en est convaincu. Le serez-vous après l'avoir lu ? Un livre poignant, rempli d'espoir et un message positif incroyable.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 30 novembre 2016
Nombre de lectures 0
EAN13 9782342058505
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0056€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

La Farceuse
Thierry Dumas
Mon Petit Editeur

Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.


Mon Petit Editeur
175, boulevard Anatole France
Bâtiment A, 1er étage
93200 Saint-Denis
Tél. : +33 (0)1 84 74 10 24
La Farceuse
 
La bougie
Vie d’or, d’argent, de bronze ou d’aucune prétention
Le mérite se reflète dans la motivation
L’aurore brosse son visage éteint
L’obscurité dissimule les peurs, les doutes, les chagrins
Vie d’or, d’argent, de bronze ou d’aucune prétention
L’obscurité se reflète dans la motivation
Je suis dans la compétition
J’allume une longue bougie
Sa flamme met en lumière les plaisirs de la vie
Trophée d’or, d’argent, de bronze ou d’aucune prétention
La vie a rassemblé ses disciples dans une même motivation
Le mérite d’exister avec ou sans trophée
Du moment que le dessein flirte avec la solidarité
Les épreuves sont loin de se terminer
Je repousse l’obscurité avec cette bougie inaltérable
Elle veille sur le bonheur d’exister
Sur les sentiments sucrés et immuables
Et sur des compétitions toutes gagnées
Du moment que l’adversité ne nous prive pas de nous aimer
 
 
 
L’art de vivre commence par l’art d’aimer.
 
 
 
À ma mamie Yvonne.
Préface
Vingt-quatre ans, c’est l’âge d’or en général. L’âge où l’on respire à plein poumons les plaisirs de l’existence, où le mot frustration n’existe pas. Mais il n’y a pas de logique dans la réalité de la vie. En ce qui me concerne, c’est à cet âge précis que ma jeunesse s’est fracturée, éparpillée comme des éclats de verre.
Aujourd’hui, tant bien que mal, je suis parvenu à recoller les morceaux mais il m’a fallu du temps. 24 ans pour moi, c’est l’histoire d’une maladie que je ne connaissais pas vraiment avant qu’elle m’accapare, que les pionniers de la santé ont du mal encore à cerner et à interpréter et dont je voudrais témoigner. Une fois que cette maladie a pris possession de votre corps, elle vous contraint à accepter l’inacceptable. Celle qui végète en moi s’appelle la sclérose en plaques (SEP). Elle constitue un interminable rébus que les chercheurs tentent toujours de déchiffrer. Perfide dans sa diversité et dans ses formes, elle crée une variété incroyable de symptômes que chaque individu vit différemment. Elle s’empare sans vergogne des commandes de votre corps comme des flibustiers vont à l’abordage d’un bateau. Attention à la galère ! Sans se lasser, elle vous rappelle que c’est elle le maître à bord, que vous êtes dépendant de ses caprices. Il ne peut en être autrement. Elle sait si bien atteindre les gouvernails de votre organisme, le cerveau et la moelle épinière, les centres majeurs des opérations. Dès lors, c’est elle qui vous dirige, tirant les ficelles à son gré comme on s’amuse d’une marionnette ou d’un pantin afin que tous les actes quotidiens et naturels deviennent des épreuves de chaque jour. Rien n’est plus comme avant. Chaque instant étant régi par son bon vouloir ! Insidieuse à l’extrême, elle vous construit comme elle le désire, s’acharnant à jalonner votre parcours de ses propres obstacles. J’ai eu tout le temps nécessaire pour l’apprendre, en pleurer, la haïr, en souffrir, la gérer.
Parmi la mosaïque de toutes mes émotions, mes longues détresses silencieuses, les doutes et les illusions, la sclérose en plaques a transmis dans mon existence ce que je nommerais des ponctuations. Son propre défilé de ponctuations qui est désordonné, variable à l’infini.
Un jour, tout s’arrête subitement, c’est le gigantesque point. Un autre jour, c’est la virgule, plus souple qui traduit la continuité.
Parfois, c’est le point d’exclamation qui signale l’effet de surprise ou le point d’interrogation qui engendre des incertitudes et des questions.
Quelquefois, ce sont les deux points pour introduire des énumérations plus ou moins agréables.
Les dialogues avec leur variété de genre s’installent par des guillemets, par moments inutiles car les gens parlent sans savoir !
Les parenthèses s’ouvrent pour normalement se refermer sur des passages à éclaircir ou révolus.
Le rôle du trait d’union est plus doux. Il permet la liaison.
Quant au point-virgule, c’est le plus rare. La virgule amortissant la chute du point, le choc est moins brutal. Il permet la prolongation en évitant l’arrêt immédiat.
Enfin, ce sont ceux que j’apprécie le plus et vous comprendrez pourquoi, les points de suspension qu’on remplace à sa convenance.
Versatile, elle n’admet aucun compromis. Je vous invite à suivre l’anarchie de sa ponctuation, au milieu de tous mes sentiments, mes craintes, mes espérances et aussi mes cris de révolte.
Nous sommes un cas sur mille à partager le train de sa composition. Un cas sur mille à être soumis à son autorité, l’ensemble de notre corps, faits et gestes, dépendant de ses lubies. Aucune première place dans ses compartiments. Seulement des individus, plus ou moins victimes de sa cruauté et de l’originalité de sa ponctuation. Mais l’intendance est la même !
Dans son univers, vous découvrirez de multiples paysages aux couleurs variées. À l’extérieur : des personnes indifférentes, égoïstes, mais aussi compréhensives, les mêmes qui m’ont aidé à retrouver mon identité et à croire à nouveau en la vie. Heureusement !
Enfin, au bout de cette longue expédition, loin de se terminer pour moi et pour d’autres, où patience et ténacité sont de rigueur, vous apercevrez, j’espère, mon horizon. L’horizon de l’espoir, celui dans lequel le soleil se lève, celui dans lequel j’ai voulu esquisser ma propre ponctuation afin d’apporter mes nuances personnelles, des couleurs vives comme un ciel étoilé en pleine nuit où trois astres s’alignent pour évoquer les points de suspension.
Ce sacre point d’interrogation   : une douleur inexplicable
La nuit s’étirait lentement derrière mes volets assoupis. La ville dormait, mon amie aussi. Mon réveil criait 4 heures. L’heure de la fraîcheur matinale qui me tirait de mon lit pour me préparer à aller au travail. Mon cœur débordait de joie.
Depuis une semaine, j’avais emménagé avec Laurence dans mon premier appartement. Il n’y avait guère d’espace mais ce n’était qu’un début, nous avions des ambitions et des rêves plein la tête. Matin bonheur ? Matin surprise ! Les aurores ne sont jamais identiques.
Face au miroir, le rasoir glissait sur mon visage avec une infinie délicatesse. La glace me renvoyait le visage d’un jeune homme heureux. Heureux des choses simples de l’existence et de sa vie de couple. Tout suivrait son cours normal aujourd’hui comme à l’habitude. La jeunesse ne se dessèche pas. Les amis non plus. Du moins c’est ce que je croyais…
5 heures : la prise de poste de mon emploi, je contrôlais les entrées dans un complexe chimique.
13 heures : le déjeuner qui se poursuit par une sieste bien méritée. 16 heures : repos terminé. Retour de mon amie, secrétaire dans une modeste entreprise. Emploi du temps réglé à la seconde près, se rayant parfois pour un détail que l’on n’avait pas envisagé.
Soudain, une légère douleur tira dans mon dos. Mon reflet dans la glace se crispa : une stupide pointe me piquait les reins comme si un joueur de fléchettes s’en était servi de cible. Je continuais ma toilette sans trop d’inquiétude. « Cela s’arrêterait sans doute à un moment ou à un autre. C’était sûrement un faux mouvement » me disais-je. Quand je refermai la porte Laurence dormait encore. Elle commençait à travailler à huit heures. Je veillais à ne pas la réveiller.
Jour après jour, la douleur persistait. Dans les instants précieux de nos conversations, entre le dessert et le café par exemple, je tentais de l’exorciser en la confiant à Laurence ; « mais qui n’a pas eu ce genre de petit incident ? » me disait-elle.
Pendant près de cinq jours, j’ai vécu ainsi, espérant qu’elle disparaisse telle qu’elle était apparue, par hasard. Mais le hasard ne distribue pas forcément les bonnes cartes !
Le sixième jour, en plein milieu de mon travail, je sentis mon visage pâlir. Ma tête tournait comme une toupie. Mes jambes commençaient à flageoler. Je sentais le sol se dérober sous mes pieds. Ma vision se voilait.
Les gens continuaient de s’agiter autour de moi. Un monde en effervescence qui m’échappait. J’avais terriblement peur de tomber pareil aux feuilles mortes de cette saison d’automne. Je ne voulais pas afficher mon trouble devant mes copains de travail. Profitant d’une légère accalmie, je me suis précipité à l’intérieur des bureaux pour m’asseoir rapidement. Le poste de garde était également un secrétariat. Je devinais que mon visage à moitié trempé et livide reprenait des couleurs. J’étais tranquillisé. J’avais échappé à l’évanouissement. Quel soulagement pour moi !
Je temporisais encore, classant cette indisposition sur le compte d’une fortuite baisse de tension. J’ai souvent rangé de côté ce qui me dérangeait. Solution facile mais certainement pas la meilleure ! Elle ne résolvait pas mon problème.
Le lendemain, après une visite a priori ordinaire chez mon docteur, j’ai appris mon hospitalisation pour un bilan général. Je ne réalisais pas encore vraiment. La sensation d’un grand gagnant du loto mais en sens inverse ! Je me laissais flotter comme le fataliste que j’étais à l’époque, un marin sur un paquebot sans leviers de commande. L’amoureux de littérature que j’étais, percevait sa situation comme un point d’interrogation au bout d’un passage du livre de sa vie.
Point d’exclamation   : ma première hospitalisation
Le 6 octobre 1993 fut la date de ma première rencontre avec le monde hospitalier. Dès mon entrée, à l’accueil, je croyais étouffer. La fourmilière dans laquelle je m’engageais me glaçait le sang. Le personnel en blouse b

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