La Petite histoire de Toinou mon grand-oncle d Afrique du Nord dans la grande histoire
64 pages
Français

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La Petite histoire de Toinou mon grand-oncle d'Afrique du Nord dans la grande histoire , livre ebook

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Description

« Il est le petit dernier, assis sur les genoux de cette mère éplorée de douleur qui apprendra en 1942 la funeste nouvelle de la bouche d’un officier démobilisé qui fréquentait le café de mon grand-père ; photographie à l’appui comme preuve donnée de sa mort. Une croix de bois et son nom inscrit. »

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 06 février 2013
Nombre de lectures 0
EAN13 9782748399592
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0034€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

La Petite histoire de Toinou mon grand-oncle d'Afrique du Nord dans la grande histoire
Valérie Roman Ramos
Société des écrivains

Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.


Société des écrivains
14, rue des Volontaires
75015 PARIS – France
Tél. : +33 (0)1 53 69 65 55
La Petite histoire de Toinou mon grand-oncle d'Afrique du Nord dans la grande histoire
 
 
 
 
 
 
 
C’est le premier ouvrage de Valérie Roman Ramos. Docteur en sciences de l’éducation, elle s’intéresse de manière générale à la singularité de certaines histoires de vie en les inscrivant dans une approche à la fois généalogique et archéologique à la recherche de fondements psychosociaux.
 
L’histoire de Toinou fait partie de ces histoires de vie qui apparaissent comme autant d’histoires mineures prises dans le cours de la grande Histoire. L’histoire de Toinou, celle de son grand-oncle est associée non seulement à l’histoire des mouvements migratoires qui sont venus peupler et fonder l’Algérie française, mais aussi à celle de la Deuxième Guerre Mondiale.
 
 
 
Remerciements
 
 
 
Je remercie Emmanuelle Roman, ma petite sœur, avocate au barreau de Toulon, pour son efficace contribution à la recherche des documents.
 
 
 
 
Préambule
 
 
 
Il y a dans la vie des coïncidences qui vous questionnent, et qui vous laissent tout simplement perplexe. Antoine, que les membres de ma famille surnommaient tous affectueusement « Toinou » est venu sans que l’on ne sache ni pourquoi ni comment s’installer dans nos mémoires, dans nos vies et jusque dans nos conservations. C’était comme s’il était parmi nous, nous qui ne l’avons finalement connu qu’au travers des souvenirs ou plutôt des bribes de souvenirs égrenés pendant les repas familiaux. Mijolla-Mellor (1992) reconnaît à chaque famille ses secrets auxquels l’enfant répond « en reconstruisant à sa façon des fragments entendus ou interprétés. Il le fait en combinant l’imaginaire et la réalité de manière à rendre cette dernière plus conforme à ses désirs » (p. 93). L’histoire de Toinou que je raconte dans cet ouvrage contient certainement une part fantasmatique comme une part de réalité puisée dans un fond documentaire bien réel.
 
Au moment où Toinou refait son apparition, Martine Lani-Bayle, Professeur à l’université de Nantes, qui travaille sur cette question de la généalogie consacre un ouvrage collectif (2011) aux morts, avec ce titre insolite, « histoire des morts au cours de la vie ». Évoquer l’histoire singulière de Toinou, mort le 23 mai 1940 au combat, et selon l’expression consacrée de « mort pour la France », c’est faire revivre son histoire dans le cours de nos vies, celle de mon père qui ne l’a jamais vraiment connu qu’au travers de cette unique photographie qui trônait sur le buffet de la salle à manger familiale, les nôtres celles de ses descendants si éloignées de toutes les turpitudes de la guerre, et en même temps si proches unies par les liens du sang.
 
Cet ouvrage est mon roman familial. Il possède selon les mots de Mijolla-Mellor (1992) un statut à part ; Toinou son personnage principal conserve sa nature fantasmatique et mystérieuse tout en s’inscrivant dans la réalité, celle de la colonisation et de la guerre.
 
Les quelques lignes qui vont suivre sont dédiées à Toinou ainsi qu’à tous ceux qui ont fait partie de ces courants migratoires ou qui ne sont jamais revenus pour défendre une cause qu’ils croyaient juste, et à mon père qui aurait pu aussi ne jamais revenir…
 
 
 
Au commencement…
 
 
 
Tout commence en Algérie, plus précisément à l’époque de l’Algérie département français, dans la région de l’Oranie.
Ce beau pays, maintes fois décrit dans la littérature et illustré dans les peintures orientalistes, aux couleurs métissées de l’Afrique et de la Méditerranée attire déjà tous ceux qui rêvent d’une autre vie, une vie différente de celle qu’ils ont déjà connue, une vie plus belle, plus riche, plus facile ou plus excitante. Ceux qui font secrètement ce rêve appartiennent à plusieurs catégories. Il y a ceux que l’on surnomme communément les métropolitains. Ce qu’ils recherchent avant tout c’est le dépaysement exotique et l’enrichissement où tout serait possible dans une contrée qu’ils identifient souvent à ces pays imaginaires décrits dans les contes orientaux aux Mille et une Nuits. Ils ont ce désir d’Orient, imaginatifs des récits rapportés par les méharistes qui parlent de la chaleur accablante du jour qui alterne avec la fraîcheur reposante des nuits dans les palmeraies. Ils fantasment sur ces couchers de soleils que l’on ne voit qu’une seule fois passant de l’orange, au rouge, au pourpre et au violet. Et puis, ils font un rêve récurrent celui d’être un autre homme drapé aux plis d’un burnous, enturbanné d’un assemblage de tissus savamment disposés. Et il y a tous les autres, déportés politiques, condamnés de droit commun à tort ou à raison qui perçoivent avant même de fouler le sol, ce pays comme un enfer où règnent la chaleur, le labeur et la ...

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