La petite sœur née endormie
176 pages
Français

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Description

« 16 mars 2013. Ma fille vient au monde dans le plus grand silence. Quelques jours plus tôt, un gynécologue m'annonçait sa mort in utero. Un monde s'écroule. Je suis sous le choc, effondrée, sidérée... Avec mon mari, nous avons traversé toutes ces étapes qui jalonnent un deuil périnatal, avant de nous relever et d'envisager l'arrivée d'un nouvel enfant. C'est cette histoire que j'ai choisi de raconter. »
Un témoignage enrichi des expériences d'une gynécologue et d'une psychologue, dans l'accompagnement de parents endeuillés. Des clés pour comprendre ce deuil si particulier et peut-être aider à mieux le surmonter.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 16 février 2018
Nombre de lectures 1
EAN13 9782414177974
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0052€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
194, avenue Président Wilson – 93210 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-414-17795-0

© Edilivre, 2019
Exergue


Laissez-moi vous conter une histoire. Parsemée de larmes, de peines, d’espoirs, de joies, de bonheur retrouvé…
L’histoire d’une petite fille née endormie, mais qui a changé ma vie et aura sa place dans mon cœur à tout jamais.
L’histoire d’un papa et de deux frères qui par leur amour, m’ont réveillée de mon chagrin, pour m’emmener, main dans la main, vers des jours plus ensoleillés, plus beaux.
L’histoire d’un long cheminement personnel vers la lumière, émaillé de rencontres rares et si précieuses. Et qui ont rendu ce livre possible, afin je l’espère, de venir en aide à d’autres.
Cette histoire, c’est la mienne. Elle m’appartient.
Aussi triste soit-elle, elle n’en reste pas moins très belle !
Catherine
Le récit
Première partie Mes garçons, mon ange…
(Texte écrit en juillet 2014)
Introduction
Pourquoi ? Pourquoi écrire sur des événements si personnels. Me livrer n’est pourtant pas une habitude. Tout simplement, parce que j’en avais besoin.
J’avais besoin d’écrire mon histoire, celle de mes garçons, d’Eric et surtout de Justine, la petite sœur parmi les anges. Je me devais de raconter sa courte existence, même si cela a été douloureux. Dire qu’elle a vécu en moi et que son passage dans ce monde ne se résume pas à cette phrase dénuée de sens : « La nature est bien faite ». Je l’ai entendue à maintes reprises et à chaque fois, ces mots m’ont fait mal. Jamais ils n’ont été source de réconfort. Au contraire, ils ont accentué la peine.
Si effectivement, la nature était bien faite, ma fille aurait fêté son premier anniversaire. Nous aurions assisté à ses premiers pas. Son premier mot aurait peut-être été « maman ». J’aurais eu ce bonheur de la serrer contre moi et de sécher ses pleurs causés par un petit cauchemar, la nuit. Nous n’avons rien vécu de tout cela… Alors, par pitié, bannissons cette phrase dite à la va-vite.
Ecrire a aussi été pour moi une thérapie. Ici, il n’y a pas de belles tournures, de styles littéraires. Je n’ai fait que raconter, simplement, les moments forts, de l’adieu à Justine jusqu’à la naissance de Pierre. Ma vie de famille n’est pas un roman, ni un thriller. Il n’y a pas de suspense pour tenir en haleine. Juste des peines et des joies que j’ai souhaité partager. Peut-être pour mieux faire comprendre ce qu’Eric et moi, Jules aussi, avons traversé, car certains sont passés à côté. Et cela m’a blessée.
Raconter m’a permis de relever la tête. La perte de Justine puis la grossesse de Pierre ont été très difficiles à gérer psychologiquement. Même si parfois j’ai pu faire la maligne en disant que tout allait bien.
Je pensais que les choses allaient gentiment se remettre en place après la naissance de mon garçon. Mais non ! Mon moral a souvent vacillé. J’ai dû jongler entre deux sentiments contradictoires : le bonheur de serrer Pierre dans mes bras, enfin, et la douleur causée par l’absence de ma fille. Mon deuil n’était pas terminé.
Pour profiter de l’arrivée de Pierre, j’ai donc choisi de me libérer l’esprit en tapant comme une acharnée sur mon clavier. Au fil des mots, des pages, j’ai senti comme un soulagement, même si me remémorer les moments les plus tristes ont été très difficiles. Je devais en passer par là, je pense, pour avancer.
Et puis, à la sortie de la maternité, je me suis sentie très seule. Eric et mes deux garçons étaient à mes côtés, mais pendant de longs mois, j’ai été très suivie à l’hôpital. On m’a tenu la main, guidée. Du jour au lendemain, tout s’est arrêté. Les premières semaines ont été compliquées à gérer, non pas avec mon bébé. Là, c’était le bonheur. Mais pendant ces moments où je me retrouvais seule. J’ai eu beaucoup de mal à me remettre de cette pression, de ces émotions accumulées durant une année, et qui m’ont submergée tel un tsunami après la naissance de Pierre.
Passer à autre chose m’est toujours difficile. Cette période de ma vie a été tellement importante. Mais aujourd’hui, je vais mieux, et c’est bien grâce à ce travail d’écriture.
Toutes les personnes dont je parle dans ce témoignage sont bien réelles. Elles ne sortent évidemment pas de mon imagination. Seulement, en accord et par respect pour elles, j’ai utilisé des noms et prénoms d’emprunt. Seuls mon prénom, ceux de mon conjoint et de mes enfants sont authentiques. Par souci d’honnêteté, je tenais à le préciser. Et peut-être, en la rendant plus anonyme, cette histoire parlera plus facilement à d’autres…
Merci d’avance à celles et ceux qui liront ces mots.
Justine
I
Mardi 12 mars 2013, il neige. Jules, mon fils, est aux anges et batifole dans la poudreuse avec ses copains. Enfants et parents s’amusent dans le quartier, insouciants. Eric prend quelques photos pour immortaliser ces instants. Boules, bonhommes… tout paraît au mieux dans le meilleur des mondes. Et pourtant, demain, ce monde basculera. Le grand bonheur laissera place à une profonde tristesse.
Depuis lundi, Justine se fait discrète dans mon ventre. Je me rassure en me disant qu’elle a dû se caler dans un petit coin, changer de position… Du moins, j’essaie de m’en convaincre. De toute façon, l’échographie des cinq mois, la semaine passée, était parfaite. Il n’y a pas de raison de s’inquiéter. Alors pourquoi ai-je cette boule au ventre qui me dit que quelque chose ne va pas ? Pourquoi ai-je ressenti ces frissons étranges dans la nuit de dimanche à lundi ?
Mercredi matin, les routes sont dégagées, la neige a fondu. Je contacte le gynécologue pour une question de papiers administratifs, de date de terme qui ne colle pas… Je glisse tout de même que ma fille ne bouge pas beaucoup. Il me donne un rendez-vous dans l’après-midi, vers 16 h, pour vérifier et me rassurer. Eric me demande de l’appeler en sortant. Il me conforte dans l’idée que tout va bien.
Dans la salle d’attente remplie de futures mamans, je me détends et j’attends patiemment, en lisant. Je discute un peu, échange quelques mots entre femmes enceintes. Mais contrairement à elles, quelque chose vient de s’assombrir en moi.
C’est mon tour ! Le docteur me fait entrer dans son cabinet. Je plaisante un peu avec lui, réexplique le pourquoi de ma venue. Il me propose une nouvelle échographie afin de vérifier que tout va bien. Dans sa tête, il doit se dire : « Encore une maman à rassurer ». Je m’installe pour l’examen…
« C’est très grave ! » Les mots du médecin résonnent dans ma tête. Je reste silencieuse, sonnée, ailleurs… J’ai du mal à y croire. Pourtant, pas besoin d’avoir fait médecine pour s’apercevoir que le petit cœur ne bat plus sur l’écran. Justine est partie. La semaine dernière, nous choisissions les couleurs de la chambre : rose et blanc cassé. Aujourd’hui, tout est fini. Je n’arrive toujours pas à pleurer…
Mécaniquement, je me rhabille, demande au docteur si je peux appeler le papa au travail, pour qu’il me rejoigne au plus vite. Le portable sonne, répondeur… Et à nouveau, répondeur… Il est en réunion. J’essaie sur un poste fixe, une jeune femme répond. Je m’emporte quelque peu avec elle. Elle n’y est pourtant pour rien. Eric me rejoint rapidement, le cabinet du gynécologue est proche du bureau.
Il est face à moi, le regard plein d’incompréhension, d’angoisse. Puis, le médecin lui parle de l’échographie, lui explique son diagnostic : la mort fœtale in utero. J’entends ces mots pour la seconde fois. Chacun d’entre eux me fait mal. Je fonds en larmes et m’effondre. Le docteur nous explique qu’il faut prendre contact avec l’hôpital, me laisse entendre qu’il va falloir que j’accouche… Impossible ! Cela me paraît insurmontable, et surtout, je ne veux pas quitter ma fille si tôt.
Nous sortons de ce « maudit » cabinet de gynécologie. Je n’y reviendrai pas. Pourtant, le médecin a vraiment été très bien avec nous, mais ces lieux sont trop chargés… Dehors, nous craquons dans les bras l’un de l’autre. Eric vient de perdre son bébé, je viens de perdre sa petite fille.
Il faut maintenant rentrer à la maison. Je suis incapable de conduire. Nous rentrons tous les deux avec la même voiture et laissons l’autre au parking. Nous viendrons la chercher plus tard, mais ce n’est vraiment pas ce qui est important sur le moment.
Accoudés à la table de la cuisine, nous appelons un à un nos parents, frère et sœur. Marianne est prête à sauter dans un avion, depuis le Canada, pour être près de moi. Elle me téléphonera chaque jour.
Il y a un mois, nous annoncions à tout le monde, avec joie, que nous attendions une petite fille. Aujourd’hui, nous devons les prévenir de sa mort. Des conversations pénibles, douloureuses, entrecoupées de larmes. Nous n’étions pas prêts à cela, mais l’est-on vraiment un jour ?
Nous allons ensemble chercher Jules chez les voisins. Ils l’ont gentiment gardé cet après-midi, le temps du rendez-vous. Un signe de tête, et nos amis comprennent. Mais comment expliquer à un petit garçon de 4 ans que sa petite sœur ne viendra jamais dormir à la maison ? Il était si content d’endosser le costume du grand frère. « Elle est montée au ciel ! » Perdus et choqués, assis sur le canapé, nous n’avons rien trouvé de mieux à lui dire. Il pleure, il est triste. Je pense aussi qu’il a peur, que dans notre état nous lui avons fait peur. On lui explique avec des mots simples que maman va devoir passer quelques jours à l’hôpital, mais qu’elle reviendra. C’est promis !
II
Nous n’avons jamais pensé à la grossesse de cette façon, aux risques. Celle de Jules s’était plutôt bien passée. C’est donc sans crainte particulière que nous avons envisagé l’arrivée de notre second enfant. Après un voyage au Canada, le moment était venu d’agrandir la famille.
Je tombe d’ailleurs enceinte ra

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