La promesse
31 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
31 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Contrairement à Simone de Beauvoir qui pensait que « l'on ne naissait pas femme mais qu'on le devenait », Agathe pense qu'elle est née femme et qu'elle a attendu que les hommes la perçoivent en tant que telle ...








Elle savait qu'à ce moment là, elle aurait le pouvoir : le pouvoir de plaire d'abord, le pouvoir de séduire ensuite, d'aimer et d'être aimée ...








A partir de cette certitude et de cette promesse , elle a mené sa vie « tambour battant » pour retrouver sans cesse la passion des corps et de l'esprit, cette complicité délicieuse qui vous pousse en avant en vous faisant aimer la vie passionnément, au point de vouloir la quitter quelquefois, pour ne plus souffrir lorsque l'amour s'en va ...








Mais toute médaille a son revers et la vieillesse arrive un jour inexorablement avec son cortège de choses désagréables : la solitude, les attraits physiques qui disparaissent, les envies qui s'amenuisent au fil des jours, les douleurs du corps diverses et variées et surtout la disparition des êtres aimés, toutes ces choses qui vous font détester le temps à vivre encore ...






















Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 16 juin 2021
Nombre de lectures 0
EAN13 9782342355505
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0037€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Société des Écrivains
Immeuble Le Cargo, 157 boulevard Mac Donald – 75019 Paris
Tél. : 01 84 74 10 20 – Fax : 01 41 684 594
www.societedesecrivains.com
info@societedesecrivains.com

Tous droits réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-342-35549-9

© Société des Écrivains, 2022
Exergues

L’amour a toujours été pour moi la plus grande des affaires ou plutôt, la seule.
Stendhal

Pendant que l’âme demande une chose, le plaisir en exige une autre. Ainsi, l’âme, devenue captive du plaisir, devient en même temps ennemie de la raison.
Bossuet
1

Dans la campagne d’après-guerre, il était une fois une petite fille studieuse, prénommée Agathe, qui vivait chez sa grand-mère, et qui imaginait que sa vie serait épatante car elle la choisirait ainsi…
Elle grandissait, lisait beaucoup et pas toujours des livres de son âge, livres qu’elle trouvait dans une grande armoire servant de bibliothèque, fermée à clé bien sûr…
Mais Agathe était une petite fille curieuse, elle voulait savoir ce qui se cachait dans cette armoire – elle finira par dénicher cette précieuse clé et elle va donc apprendre vers l’âge de 12 ans les vertiges amoureux, le corps et ses plaisirs, l’esprit en ébullition et surtout l’Homme avec un grand « H » le merveilleux, le talentueux, le magnifique et surtout le conquérant.
En attendant de grandir donc, elle prend des poses, s’invente des coiffures, martyrise sa tête en dormant avec des bigoudis en fer pour se faire des boucles, rince ses cheveux avec une décoction de feuilles de noyer qu’elle fabrique pour leur donner des reflets roux, arrache les pétales des géraniums de la grand-mère pour les coller sur ses ongles, récupère tous les cerclages dorés des pots de moutarde de l’époque pour en faire des bracelets et elle s’installe, contemplative, en rêvant que bientôt elle aura de vrais ongles longs et rouges, des bracelets en or, et qu’elle pourra teindre ses cheveux ou bien les décolorer à sa guise…
Née dans une famille de militaires, elle admire avec ferveur Napoléon Bonaparte pour son audace et ses conquêtes guerrières et Louis XIV pour les fastes de sa cour et l’indolence des favorites…
Plus tard, elle aimera dire que si elle avait vécu sa jeunesse dans le siècle passé ou au tout début du sien, elle aurait été courtisane. Jamais il ne lui est venu à l’idée d’être une épouse sacrifiée à la maternité – d’ailleurs, elle ne se rappelle pas avoir joué à la poupée comme les petites filles de son âge et le landau, qu’une année le père Noël lui avait apporté (à cette époque, on ne faisait pas de liste), servait à promener le petit chat qu’elle avait sauvé d’une mort certaine en le cachant suffisamment longtemps pour que la grand-mère ne lui fasse pas subir le sort qu’elle réservait aux portées fréquentes de la chatte de la maison. Par contre, elle se rappelle avoir réclamé, souvent, une voiture à pédales qu’elle n’a jamais eue…
Elle passait donc son temps à étudier, à jouer du piano devant lequel on l’avait mise à 7 ans, à lire, à rêver à sa vie future et à faire du vélo à défaut de se déplacer dans la voiture à pédales tant convoitée…
2
Sa grand-mère qu’elle adorait était une maîtresse femme, veuve à 38 ans, sévère mais juste – Fervente catholique, il fallait aller à la messe tous les dimanches, se confesser pour les fêtes religieuses, et prier tous les soirs, à genoux, devant le crucifix accroché au-dessus du lit.
Elle est morte à 69 ans d’un cancer de l’estomac, dans d’horribles souffrances car elle ne voulait pas se soigner, persuadée que Dieu seul décidait de la vie et de la mort de ses créatures. Depuis l’enterrement, Agathe délaissait l’Église et le Bon Dieu, car elle ne comprenait pas que sa grand-mère, pieuse comme elle l’était, ait pu souffrir de la sorte pour mourir…
Elle l’avait questionnée souvent concernant la mort qu’elle pensait arriver au terme d’une vie et sa grand-mère lui avait répondu que la mort pouvait arriver n’importe quand et à n’importe quel âge, il suffisait que Dieu en décidât – bien sûr, elle trouvait cela très dur et profondément injuste car, étant donné qu’elle croyait, dur comme fer, à sa vie épatante, elle ne voulait pas mourir encore, cela aurait été tellement dommage… Néanmoins, elle avait vécu malgré tout avec cette idée que la mort faisait partie de la vie, que ce n’était qu’un passage vers un autre monde, où l’on retrouvait, bien sûr, les êtres disparus que l’on avait aimés, ce qui la consolait malgré tout…
La mère et les sœurs d’Agathe étaient rentrées à leur tour d’Autriche où la famille était partie après la fin de la guerre, car le père s’était engagé pour la guerre en Indochine. Une famille de femmes qui allait s’agrandir puisque la mère découvrit, après son départ, qu’elle était de nouveau enceinte – Agathe a vu sa mère crier pendant l’accouchement, elle restera marquée par cette douleur qu’elle perçoit à travers ses cris – elle croit qu’elle va mourir et elle est effrayée… Cette souffrance perçue la confortera sans doute dans son refus de maternité…
Le père rentre de la guerre en 1953 et toute la famille part vivre dans une ville de garnison dans le centre de la France – Agathe ne voulait pas partir, elle déteste cette ville, elle est grise, triste et elle s’y ennuie beaucoup.
Le père a acheté une voiture et il faut que sa femme conduise absolument puisqu’il doit repartir pour la guerre d’Algérie – la mère est donc contrainte d’obtenir le permis de conduire, plus donné à l’époque que mérité car elle n’a jamais su vraiment conduire et le père a tellement insisté.
3
Agathe a 15 ans, elle a tout compris de la façon dont on pilote un véhicule, les vitesses, les pédales et elle guide sa mère qui n’est vraiment pas douée. À chaque fois que la famille prend la route pour se rendre chez la grand-mère pendant les vacances, elle est inquiète – heureusement qu’à l’époque il y a peu de voitures. Par contre, les murs et les trottoirs sont souvent cognés, les démarrages en côte sont improbables et source d’inquiétude pour Agathe.
Lorsqu’elles quittent leur domicile et la ville, il y a un carrefour avec un feu tricolore en haut d’une côte et, à chaque fois, elle prie pour que le feu soit vert sinon c’est l’angoisse car elles ne sont jamais sûres de le franchir tellement la voiture recule… La mère, ne voulant pas reconnaître son incapacité à conduire, dit que c’est la faute de la voiture qui ne marche pas convenablement…
Agathe a 16 ans à la mort de sa grand-mère. Elle a fait sa communion à 12 ans, l’a renouvelée à 13, au motif que son père était absent l’année précédente pour cause de guerre en Algérie… Peu lui importait d’ailleurs l’absence de ce père si peu présent dans son enfance, ce qui lui importait, pour le moment, c’était la joie de mettre la jolie robe blanche que sa mère lui avait laissé choisir, d’installer la coiffe et le voile, d’enfiler les gants blancs et de chausser les petites ballerines assorties.
...

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents