Le Bail du matricule 25
386 pages
Français

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Le Bail du matricule 25 , livre ebook

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Description

Tout au long de cet ouvrage, André Sirand-Pugnet raconte des scènes de son enfance avec émotion, même si certaines d'entre elles demeurent encore insoutenables. Il apporte un regard, a priori, naïf sur la réalité du monde, mais qui se double d'une réflexion philosophique sur le sens que l'homme donne à sa vie.
L’auteur utilise une méthode où il assemble les différents morceaux d'un puzzle qui nourriront l'imagination du lecteur.
En écrivant ces quelques pages, André Sirand-Pugnet a découvert une part de lui-même qu'il a longtemps tenu cachée. Ce livre se veut un hymne à l'amour de la vie, mais il appartient au lecteur de découvrir comment aimer celle-ci au travers de son propre questionnement.
Un ouvrage bouleversant qui ne laissera personne indifférent.








« En creusant le puisard, Henry ne se rendait pas compte qu’il creusait dans sa propre vie, celle de ses aïeux qui avaient vécu dans la région. Lorsque le troisième fils d’Hortense entra dans le jardin de la rue de la Cigale, il remarqua de magnifiques faisans de Colchide, enfermés dans une volière qu’Augustin avait aménagée sur la gauche du terrain, près d’un mur mitoyen. »

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 09 février 2018
Nombre de lectures 0
EAN13 9782414167296
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0157€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-414-16727-2

© Edilivre, 2018
Préface
Ce roman repose sur des faits réels avec des personnages et des faits authentiques, même si une large part de l’histoire et de ses protagonistes relève de la liberté de fiction exercée par l’auteur qui exprime son ressenti, à travers les méandres de l’imaginaire.
Avant-propos
Ce livre est dédié à mes petits-enfants : Hadrien, Alice et Paul.
Il est aussi dédicacé à mon frère Charles, décédé en 2008, qui aurait aimé le parcourir, en ajoutant de son air malicieux :
« Tu déconnes, frangin ! Tu n’aurais pas dû raconter cela ! Tu as oublié ce détail ! »
Et puis, poussé par son esprit rebelle, il se serait davantage confié pour expurger les souvenirs stigmatisants afin de se libérer de leur pesant fardeau.
Je remercie particulièrement Etienne, mon frère aîné pour sa collaboration, ainsi que l’ancien Président de l’Association des Anciens Pensionnaires de l’Asile Départemental de Saint-Sauveur-sur-Bièvre pour la qualité de ses précieux conseils, et pour les documents qu’il m’a généreusement adressés.
Il est aussi consacré particulièrement à ma défunte mère, Hortense. Le fait qu’elle disparût prématurément provoqua un séisme tel, qu’il déclencha un amour exacerbé et toujours présent vis-à-vis d’elle. Encore aujourd’hui, l’auteur garde son âme d’enfant afin de rester près d’elle dans l’espoir de la retrouver pour toujours.
Ce livre veut transmettre un message d’espoir destiné à ceux et à celles qui auront l’opportunité de le parcourir. A toutes les mères-célibataires, à tous les orphelins, battez-vous, en restant unis parce que l’union fait la force. Tous pour un et un pour tous ! Ne cédez pas au découragement. Défendez la vie ! Au risque d’apparaître pour certains lecteurs comme un type défendant un combat d’arrière-garde, en retard sur la modernité, l’auteur assume une position claire et limpide liée à sa construction identitaire. Il a ajusté son sextant afin de choisir le bon sens qui lui dicte d’aimer la vie. Une intuition le convainc qu’Hortense eût toujours refusé d’avorter malgré ses vicissitudes. A ce titre, il lui rend grâce de ne pas avoir accompli d’infanticide en acceptant de lui donner la vie. Pour honorer sa mémoire, il s’oppose à tout ce qui tue la vie y compris l’avortement. Curieusement, la société promeut la défense de l’environnement au travers de projets écologiques de grande envergure, afin d’améliorer la qualité de vie, tout en institutionnalisant l’embryonnicide. Il y a erreur : l’homme, dès trois semaines in utéro, n’est plus un objet : Il dispose d’une âme… Si on ne croit plus en rien, alors on fait fausse route et on se retrouve ailleurs… C’est où, ailleurs ?
Aux pères divorcés ou séparés qui ne voient plus ou presque plus leurs enfants, résistez ! Vous vous êtes sentis humiliés et rejetés ! Vous considérez que la vie ne présente plus d’intérêt et vous envisagez la fuite en vous plongeant dans l’alcool, ou bien en vous engageant dans la Légion Etrangère ! Résistez ! A l’exemple de la chaîne de l’amitié, ne restez pas seuls et échangez vos expériences au sein de groupes de formation organisés par des associations caritatives 1 . Vous redécouvrirez votre intégrité qui vous donnera la force de renouer contact avec vos enfants. Retrouvez le bon sens directionnel de votre vie, sans vous laissez envahir par les pulsions négatives de la colère et de l’amertume.
Pendant de longues années, l’auteur se tut pour oublier. Tel un roseau pliant sous l’effet de la tempête, il tint bon sans rompre, en maintenant le cap de sa trajectoire. A quoi bon révéler les circonstances de son enfance dans un récit, si la démarche conduisait de nouveau à ouvrir les cicatrices qui s’étaient, peu à peu, refermées sur les plaies béantes ? Néanmoins, et parce que dans la vie, émerge toujours une lueur d’espoir, celle de la chaîne qui réunit les anciens aux plus jeunes dans un formidable élan intergénérationnel, l’écriture de ce récit romancé a pour but de témoigner aux élèves, qui ont fréquenté l’Asile Départemental de Saint-Sauveur-sur-Bièvre dans l’Isère, qu’après la souffrance intervient la guérison. Henry mit longtemps à guérir… A tous ceux qui ont été meurtris et qui se reconnaîtront, gardez l’espoir. Imitons la chaîne dont nous sommes tous les maillons pour nous relever. Ce livre propose un certain nombre de clefs aux lecteurs pour montrer que la vie mérite d’être vécue. Même si on est sur le point de s’écrouler, il faut se relever ! Le prisonnier dans sa cellule améliorera son existence parce qu’il en est capable ; Loin d’être un paumé ou un exclu de la société, il doit repousser ses limites à force de volonté et d’envie d’aimer ses semblables. Les épreuves, loin d’affaiblir l’individu, lui permettent au contraire de grandir en humanité. Mes camarades de l’Asile Départemental de Saint-Sauveur-sur-Bièvre, je vous demande de pardonner tout le mal qu’on nous a fait subir… Nous devons remercier le personnel enseignant dévoué et compétent qui nous a transmis le savoir indispensable à la construction de notre existence. En agissant de la sorte, nous respecterons la fidélité à la mémoire, mais en même temps nous sortirons de la torpeur : Nous libérerons la parole pour guérir de notre aigreur.
1 . Communauté de L’Emmanuel « Amour et Vérité » qui organise des week-ends de recollection.
Association « Jésus Marie Joseph » au Sanctuaire de Cotignac, célèbre pour son pèlerinage annuel des pères de Famille.
1 L’Albenc
L’araignée qui était au plafond de la chambre était velue de noir. Elle ne bougeait pas et Henry la regardait fixement, allongé sur son lit, sans bouger de peur de l’effrayer et qu’elle tombât sur lui dans ses draps. En même temps, il savait par intuition que si elle ne bougeait pas alors il multipliait ses chances de salut partant du principe que le temps jouait pour lui…
Araignée du soir, espoir ! L’araignée effraye, mais en même temps, elle représente une créature douée d’une capacité de survie, en étant capable de tisser sa toile dans son environnement, patiemment. Non, il la laisserait tranquille, car si elle était apparue, alors c’est que sa présence participait à l’ordre logique des choses et il ne fallait pas bousculer ni renverser ce précaire équilibre.
Elle ne risquait rien, car Henry âgé de 7 ans, avait d’autres préoccupations. Pris entre l’envie de choisir le sort de l’araignée et celle de suivre sa propre destinée, il devinait au cours de la sieste que lui imposait chaque après-midi Mme Leblanc sa nourrice de l’Albenc, que sa vie allait basculer ainsi que celle de son plus jeune frère, Charles, âgé de 5 ans.
A vol d’oiseau de 25 kms de Grenoble, la commune de l’Albenc est implantée dans la basse vallée du Grésivaudan. Commune de l’Isère, elle tire l’essentiel de son activité de la production des noix. Charles et Henry étaient placés dans cette famille d’accueil depuis 2 ans, par décision du service de la Protection de l’Enfance du département, et avaient rejoint la communauté des 679 habitants de la localité. Ils aimaient leur nounou qui s’occupait bien d’eux. Elle avait réussi à mettre en place une organisation de vie composée de règles de la vie quotidienne ponctuée par le rythme des repas, les siestes et la venue fréquente de Paulette, la fille cadette de Mme Leblanc dont la féminité attirait le regard d’Henry. Il était surtout fasciné par le rouge-à-lèvres qu’appliquait avec soin Paulette sur ses lèvres. Agée de 19 ans, Paulette avait déjà un amoureux, mais chaque fois qu’Henry la voyait, il la contemplait. Henry incontestablement était attiré par la gent féminine, sans doute marqué par l’amour idéalisé qu’il témoignait à sa mère Hortense, restée à Grenoble, et qu’il voyait avec Charles au cours de visites dont il avait perdu le souvenir.
La vie de tous les jours se composait de menus plaisirs que le jeune enfant acceptait comme de simples cadeaux de la vie. De même, il savourait chaque matin d’école au moment de la récréation le petit goûter que lui avait préparé sa nourrice. Le plus souvent, il s’agissait d’un morceau de pain avec du chocolat ou du fromage que chaque écolier apportait en classe et rangeait avec les livres et cahiers sous le pupitre. Lorsque la sonnerie de la récréation retentissait et que les pupitres étaient soulevés, une fragrance d’arômes parfumait la salle de classe et ajoutait un autre plaisir olfactif.
Pour aller à l’école, Henry quittait la maison de Mme Leblanc située au 92 de la Grande Rue qu’il longeait sur 450 mètres, puis tournait à droite pour emprunter la rue du Champs de Mars perpendiculaire à celle de l’Ecole. Accompagné de Charles et de certains de ses camarades, il avait contracté le plus souvent, sur le trajet du retour, la mauvaise habitude d’agrémenter le parcours en traversant à pieds la petite rivière appelée « La Drevenne ». En shorts et en sandalettes, l’exercice apparaissait plus aisé qu’en pantalons et belles chaussures, car il fallait éviter la perspective de rentrer mouillés à la maison et « essuyer » les affres d’une explication qui pouvait se terminer par une punition.
Mais alors quelle ivresse de traverser le Rubicon ! Entre la fierté de se dire « Je l’ai fait ! », « Je suis un grand ! », « J’ai été capable de dépasser ma peur ! » et celle de comparer qui dans le groupe totalisait le plus grand nombre de sangsues accrochées aux jambes, la traversée de la Drevenne procurait un nombre de sensations qui pimentait chaque trajet.
Henry et Charles pratiquaient sans le savoir avec les membres du groupe l’hirudothérapie, mode de soin ancestral qui consiste à utiliser les propriétés médicinales de la salive des sangsues. Connues depuis l’A

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