Le cancer est venu me dire quelque chose...
114 pages
Français

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Le cancer est venu me dire quelque chose... , livre ebook

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Description

Au lendemain de l'opération de son second cancer du sein, Anne se réveille et se demande comment elle en est arrivée là. Qu'est-ce qui, dans sa vie, l'a amenée là, sur ce lit d'hôpital, pour la seconde fois. Tout au long de son combat contre la maladie, El Diablo, comme elle le surnomme, Anne se remémore sa vie et tente d'analyser son parcours mais aussi, et surtout, ses choix de femme qui, peut-être, ont partiellement participé au fait qu'elle a développé deux cancers. Anne dresse le portrait de sa vie et d'elle-même, celui d'une femme qui, au final, a décidé de vivre et d'être heureuse quoi qu'il arrive.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 14 décembre 2018
Nombre de lectures 0
EAN13 9782414298358
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0052€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
194 avenue du Président Wilson – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-414-29836-5

© Edilivre, 2019
Dédicace


À mes enfants… Sébastien et Julien.


Au lendemain de son opération d’un cancer du sein (le deuxième), Anne se réveille et se demande pourquoi elle en est arrivée là. Qu’est-ce qui, dans sa vie, l’a amenée là, sur ce lit d’hôpital, pour la seconde fois à sept ans d’intervalle ?
Tout au long de son combat contre la maladie, Anne se remémore sa vie et tente de comprendre et d’analyser son parcours existentiel, mais aussi et surtout ses choix de femme qui, peut-être, ont partiellement fait qu’elle a développé deux cancers.
En décrivant son combat au quotidien dans la maladie, Anne dresse le portrait de sa vie et d’elle-même, celui d’une femme qui, au final, a décidé de vivre et d’être heureuse quoi qu’il arrive.
Chapitre 1 Le retour d’El Diablo dans ma vie
« Le diable me suit, nuit et jour, parce qu’il redoute d’être seul. »
Francis Picabia
Vienne (Autriche), le 22 juin 2015, neuf heures du matin.
Ce jour-là – c’était un mardi –, je m’installe avec une certaine décontraction dans une salle d’attente d’une clinique privée du centre-ville. Je viens passer un examen médical. Je me pose là, dans une salle d’attente agréable, dotée d’un décor chic et moderne. J’observe d’un coup d’œil toutes les femmes assises. Elles sont toutes en tenue estivale. Tout le monde, ou presque, a les yeux rivés sur son Smartphone, évitant ainsi les regards, isolé dans sa bulle.
Aujourd’hui, je viens ici dans un état d’esprit relativement calme puisque cet examen valide mon état de patiente en rémission d’un cancer du sein. Tout en restant humble face à mon passé, je compte mentalement le nombre d’années qui me séparent de ce tourment. Au total sept années, c’est incroyable comme le temps file ! Depuis le jour où j’ai quitté cette clinique, je n’ai pas eu de compte rendu alarmant. Je suis, sans aucun doute, une « femme à risque », comme on dit dans le jargon médical. Une femme sur huit développe un cancer du sein dans le monde occidental et j’en fais partie. Soudain, j’entends mon nom à travers le haut-parleur :
«  Frau Pujol, bitte, Kabinen fünf für Mammographie !  »
Je me lève doucement de mon fauteuil et je traverse des couloirs bourrés d’ondes négatives en compagnie d’une opératrice radio. Et là, mon intuition se met en route en entrant dans cette pièce. Mon cœur bat vite sans que je ne puisse le ralentir. Pourtant, toutes ces femmes viennent ici pour savoir, et nous venons à chaque fois avec une assiduité conformiste. Je veux dire par là que nous nous posons des tas de questions en attendant les résultats : Et… si j’apprenais ce matin qu’une maladie est à l’intérieur de moi, un mal sournois et grave ? Que diraient mon entourage, mes enfants et mon mari de cette situation ? Comment ferais-je si j’étais atteinte d’un cancer moi aussi ?
« Non !… Ce n’est pas possible ! chuchote l’instinct, pas moi ! »
Cédric n’a rien dit ce matin en me voyant me préparer avec cette petite mine triste des grands jours. Pour lui, c’est comme si j’allais chez le dentiste et rien de plus : « Tout va bien se passer, chérie… », me dit-il, rassurant, avant de partir au bureau. Mon inquiétude partie de la veille est devenue palpable, et, malgré cela, elle n’est que très peu détectable aux yeux des autres. Après tout, cette foutue maladie est déjà loin derrière moi et je pense : sois sereine dorénavant…
Je sors de mes pensées en me déshabillant, car il est temps de passer sur cette machine infernale.
Dans une salle dotée d’un éclairage sombre et si particulier, l’infirmière procède minutieusement aux quatre clichés. Debout et malaise face aux plaques de verre, le bassin collé à la machine, la tête tournée sur le côté, mon bras en l’air, l’autre ramené sur le flanc ; l’épaule est placée de travers et ma poitrine s’avance légèrement en avant. Dès lors, la plaque descend, descend, descend… Elle aplatit lentement mon sein. Je bloque un instant ma respiration… Tout se fait dans le calme… Bip !
«  Und jetzt links Seite  », me dit-elle en allemand pour reprendre le même examen au sein gauche. Voilà, fini ! Les dés sont jetés ! Quatre petits clichés d’une minute environ viennent de passer pour conclure mon sort, puis, je me rhabille et rejoins la salle d’attente.
Quelques instants plus tard, le médecin me reçoit. Un long, long temps d’attente dans ma tête… C’est mon tour, j’entre dans cette autre pièce obscure dotée d’écrans lumineux à grand format. Mon radiologue s’y trouve déjà, et c’est là que j’aperçois les images blanches et grises de mes seins. Il me tourne le dos, comme toujours… Un homme brun, trentenaire sans doute ; il est calme et rassurant, mais ne se retourne pas. Des minutes interminables s’écoulent. Il scrute l’écran silencieux. Je les observe à mon tour et je m’allonge. Je suis calme… Il hoche la tête sur le côté, recule son siège ; il ne parle pas de ce qu’il a sous les yeux. Une image troublante ? Pire, elle est suspecte selon moi. Puis, il me parle calmement en allemand :
« Il va falloir approfondir le diagnostic, madame, on va commencer l’échographie de contrôle. »
Je reste ainsi plusieurs secondes – interminables – dans cette position, allongée avec les bras tendus vers l’arrière. Je le considère avec insistance car ses yeux ne sont pas comme d’habitude. Il a, selon moi, un air préoccupé.
« Est-ce qu’un doute subsiste cette fois-ci, docteur ? » Il ne répond pas à ma question. Plus tard, au bureau dans l’après-midi, ma gynécologue me rappelle et me demande de revenir rapidement à la clinique pour un deuxième examen. La pression remonte… Je ne dors pas cette nuit-là, je reste méfiante et je repense à tout un tas de choses.
Jeudi.
Je vis en état d’urgence ce matin, seule. Je viens pour un rendez-vous un peu spécial : une I.R.M. mammaire avec injection de produit radioactif pour déceler les tissus abîmés, et éventuellement la présence d’une tumeur. Cette fois-ci, c’est fiable ! Passage en salle d’examen pendant trente minutes. Puis, arrive le médecin pour l’annonce du résultat en anglais pour me laisser le temps de mieux comprendre ma situation.
« Madame Pujol ? Oui, très bien… Je vais vous montrer cette image. Des micro-calcifications sont arrivées ici en nombre. Une sorte de toile d’araignée opaque, elles sont là, dans votre sein droit. Une nouvelle tumeur bien profonde s’est logée à cet endroit précis sur votre quadrant supérieur. Cette anomalie, qui, au départ, aurait pu être normale, s’est développée en quelques mois, tout au plus une année. »
Jusqu’à la dernière minute, j’espère fébrilement que ses explications ne me conduiront pas tout droit à la catastrophe. Les yeux figés dans le vague, je ne regarde plus les images… Je sens lentement monter une boule d’angoisse dans ma gorge… Peu à peu, une peur insurmontable m’envahit l’esprit. Les battements de mon cœur s’accélèrent, mes jambes se dérobent, je transpire de tout mon corps. J’ai bien entendu : une tumeur cancéreuse de seize millimètres. J’aurais souhaité entendre moins, mais, à ce stade, il n’y a plus de négociation possible, hélas ! Les images de l’examen l’ont confirmé, elles sont toutes catégoriques : El Diablo est revenu !!! Je rechute ! Mon Dieu ! Quel malheur !
Stade d’évolution… infiltration… métastases… Je passe ma main sur le front comme pour effacer l’écho de ces mots affreux. Je quitte l’endroit en colère, vacille en sortant à l’air libre et rentre dans le premier taxi près de moi.
Dans la voiture, je passe rapidement un coup de fil au médecin traitant sur son portable ; elle m’accueille d’une voix serrée, me confirme en parlant lentement le diagnostic. Très vite, elle déclenche pour le lendemain une batterie d’examens à l’hôpital de la ville. Une biopsie suivie de l’implantation de clips autour de la tumeur. Je suis entourée de deux médecins radiologues et d’une infirmière. Je subis l’examen tout en laissant mes larmes couler ; une fatalité insurmontable que j’ai ressentie ce jour-là…
Mais quelle malchance ! Je sais maintenant ce qui m’attend avec une intervention immédiate du sein atteint qui n’est autre que le bilatéral. Et je me demande : vont-ils faire une extraction de ma tumeur, ou bien enlever le sein entier ?
On ne pense pas, a priori… Mais tout est prévu pour éviter l’extension de la maladie. De ce fait, je ne veux même pas y penser… Je dois tout simplement me battre ! Et tout de suite ! Face à l’annonce, je réagis comme un robot, sans reculer, sans pleurer, sans me plaindre. Ce jour-là, ce jour si particulier de l’annonce, j’appelle froidement mon mari à son bureau. Il est midi, il décroche et je lui parle cash !
« Oui ! Allô ! C’est moi, bon, eh bien… c’est foutu, c’est un autre cancer. »
Au bout du fil, Cédric est abasourdi. Il soupire longuement, accablé, il exprime un :
« Non ! Pas encore ! »
Cédric ne s’imaginait pas revivre une histoire pareille. De ce fait, les paroles réconfortantes, il ne sait pas les formuler… Incapable de saisir ce qu’il vient d’apprendre. Tour à tour, il est abattu, inquiet et nerveux. Il pense que le mauvais sort est tombé sur nous. Chacun notre tour, nous digérons l’annonce, comme un accident de voiture qui survient sans prévenir, comme une tornade qui vient de s’abattre sur nos vies, en quelques secondes, anéantissant tout sur son passage. El Diablo revient me voir… mais pourquoi moi ?
Vendredi.
Ce jour-là, à Londres, le professeur Teresa Wagner, une grande chirurgienne autrichienne, assiste à un grand colloque médical sur le cancer des femmes. Un appel la trouble : un message urgent sur son téléphone mobile envoyé par le docteur B.K. Elles mettent en place ensemble une intervention chirurgicale en

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