Le Chaoui - Tome 2
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Le Chaoui - Tome 2 , livre ebook

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Description

L’auteur s’appelle Amoura Meki. Surnommé communément Momo. Sobriquet qui a pour origine Maurice, son prénom de baptême choisi par sa mère le jour de sa naissance à Saintes le 6 décembre 1945. Après une enfance plutôt agitée dans une France meurtrie par la confrontation et l’occupation sanglante de l’Allemagne nazie d’Hitler ainsi que par l’humiliante défaite de Dien bien Phu au Vietnam et la victoire du FLN en Algérie, l’auteur a adhéré à l’initiative des « révoltés de la première génération ». Celle-ci consistait à s’éloigner du système mis en place, pour partir à la découverte d’horizons propices à une quête, synonyme d’opportunités plus conformes aux aspirations et aux ambitions de l’auteur.

La réalisation de ses desseins s’accomplira sur fond de trafics en tous genres. Le point de départ d’une vie d’aventures, dédiée aux excès et à l’insouciance, qui rime cela n’étonnera personne avec l’inévitable alternance de mésaventures, de problèmes et de trahisons liées aux amitiés de circonstances. Ce parcours qui prit naissance le 17 juillet 1976 sur les quais de la gare de l’Est, en grimpant sur les marches de l’Orient-Express en partance pour Istanbul, s’achèvera le 17 mai 2014 sur le pas de porte du sinistre CD de Villenauxe-la-Grande, située dans le département de l’Aube. La formule consacrée exige pour des raisons évidentes, de préciser qu’il s’agit d’une fiction basée sur des faits réels. Certains noms ont été remplacés par des « X » pour cause d’oubli. D’autres occultés ou modifiés pour protéger l’anonymat de ceux qui l’ont aidés. Ceci plus par respect que par crainte des foudres de la justice. D’abord parce que l’auteur en a payé le prix (225 mois d’incarcérations dans 15 établissements pénitentiaires repartis sur 3 continents), ensuite du fait de la prescription des délits prévue par la loi.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 16 décembre 2014
Nombre de lectures 1
EAN13 9782332833914
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0037€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-332-83389-1

© Edilivre, 2015
Chapitre 1 Carburer aux perspectives
L’aboutissement résulte des certitudes amputées des doutes…
A.M.
1993… chez les talibans en zone tribale
Nicole m’a permis de vivre chez elle, en attendant que je m’organise. C’est une jeune et jolie femme d’une trentaine d’années, aux longs cheveux auburn, qui vit avec sa fille Karen âgée d’une quinzaine d’années, depuis que son mari a été abattu sous leurs yeux lors d’un règlement de comptes, dans l’ascenseur qui les menait à leur appartement.
Le lendemain de mon retour à la vie, je prends contact avec les amis de Frédéric. J’ai carte blanche pour organiser notre affaire. Dans un premier temps j’appelle Jean-Yves mon ami pilote de ligne, qui nous emmène Virgil et moi, à cinquante kilomètres de Paris à l’aérodrome de Nangis, une petite ville de Seine-et-Marne . Nous avons rendez-vous avec un pilote professionnel d’ULM qui va m’apprendre à manœuvrer cet engin pour me permettre de passer le brevet, sous l’identité de Jean-Yves, car j’ignore encore si je suis recherché par la justice française. La prescription de mon évasion de Poissy n’est peut-être pas encore effective.
Au bout de quelque temps, lorsque je commence à maîtriser le pilotage, j’achète mon propre ULM que nous emmenons sur l’aérodrome d’Évreux, non loin du domicile de Jean-Yves. Tous les jours, je me consacre à mon entraînement qui consiste essentiellement en des séries répétitives d’atterrissage et de décollage, nécessaires pour bien connaître les réactions de l’engin.
Deux mois ont passé. Je suis prêt à regagner Pontarlier, pour repérer un endroit propice entre Jougne et le col de l’Aiguillon. À vol d’oiseau, Bochuz se trouve à environ une quinzaine de kilomètres. Il ne reste plus qu’à connaître le jour et l’heure où Frédéric se trouvera sur le terrain. J’ai demandé que l’on me fournisse des jumelles puissantes et un shotgun pour tenir en respect d’éventuels trouble-fête. Une semaine avant de partir, coup de théâtre. Frédéric nous demande de stopper l’opération. Motif : il va être placé en régime de semi-liberté. Tout ceci n’aura servi à rien. Je n’ai plus qu’à vendre le tout et à chercher une solution à mes problèmes qui sont doubles.
1. Vérifier si la France me recherche toujours.
2. Repartir vers l’Inde pour me refaire.
Avec la circulaire rouge d’Interpol que les Suisses n’ont pas manqué de me coller aux baskets, je me dis que : « Je suis une fois de plus dans la m… ! »
Une copine avocate m’a promis d’aller voir le juge à Bobigny pour vérifier si je suis toujours « wanted ». La réponse qu’il lui a fournie est un peu décourageante : « S’il se présente devant moi, a-t-il déclaré à ma copine, je le fais incarcérer immédiatement. »
On ne peut pas être plus clair. Mais je suis sceptique. Je demande à l’un des amis de Frédéric de m’avancer un peu de came pour me permettre de survivre. J’en vends une partie, l’autre je la file à une amie surnommée Mimi qui veut venir avec moi en Inde. Je prends congé de Virgil, qui n’est pas très chaud pour se lancer dans des affaires de came, et je descends alors dans ma Charente natale pour rendre visite à ma vieille maman qui habite toujours à Rochefort. J’apprends que son compagnon, le capitaine retraité, est décédé. J’accepte de rester un moment car elle m’a demandé de l’aider à déménager puis de l’emmener à Nice.
Elle attend pour cela de toucher l’argent de la maison qui se trouve à Royan. J’accepte bien sûr, car ma chère maman, subitement généreuse mais qui ignore tout de mes problèmes, m’a promis de me prêter un peu de blé. C’était inespéré. Je ne peux que l’encourager dans ce sens.
Je me mets à potasser le code de procédure pénale pour vérifier les dires de mon juge. Rien n’indique que je suis hors la loi. La prescription, bien que ce soit très flou, est bien de cinq ans. Si j’interprète bien ce que je lis, je ne devrais plus figurer sur les fichiers de recherche d’Interpol, puisque nous sommes en 1992. Ce qui veut dire que je peux faire une demande de passeport. Pour cela, malheureusement, le passage chez les pandores est obligatoire. Ce n’est pas une décision facile à prendre. Après quelques jours de réflexion et une grande quantité de bibines pour me motiver, je prends le mors aux dents et me rends à la gendarmerie de Rochefort.
Le gendarme qui m’accueille a l’air sympathique. Pour combien de temps, je me dis ? Je n’hésite pas. Je déballe ma salade presque sans respirer.
« Bonjour ! Je suis en cavale depuis 1984. Je viens voir si vous pourriez me confirmer que vous ne me recherchez plus ! »
Le sourire du brave gendarme a disparu. Il hésite apparemment entre appeler l’asile psychiatrique ou me jeter dehors.
Mais devant mon air sérieux, il veut en savoir plus.
« Vous étiez incarcéré ou ? » me demande-t-il poliment.
« À la centrale de Poissy. Je devais venir chez vous pour faire signer ma perm ! »
« Attendez-moi ici, je vais aller vérifier », m’ordonne-t-il avant de disparaître rapidement.
Dix longues minutes passent.
J’étais en train de me préparer psychologiquement au pire. Le gendarme revient lentement, absorbé dans la lecture d’un papier qu’il tient dans la main. Il me jette un coup d’œil.
« Vous êtes M. Amoura Meki ? » me dit-il. Effectivement vous êtes fiché ici chez nous, mais il n’y a aucun avis de recherche ou de mandat d’arrêt vous concernant. Je bois ses paroles. Je lui demande alors, plein d’espoir :
« Rien ne s’oppose donc, à ce que je fasse une demande de passeport ? » Il hoche la tête et me confirme que non. Je lui dédie mon plus beau sourire et le salue poliment. Je détale comme un lapin, sous le regard perplexe du représentant de l’ordre.
Quelque temps plus tard, le passeport en poche, comme promis j’aide ma mère à déménager. Je vais louer un camion de dix tonnes et nous prenons la direction de Nice. Le moral est au beau fixe. Je remonte ensuite sur Paris pour acheter un billet d’avion pour Karachi. J’ai décidé d’aller prospecter chez les talibans du côté de Peshawar, dans le no man’s land qu’ils occupent entre l’Afghanistan et le Pakistan. Sait-on jamais ? La région est devenue le plus gros fournisseur de came du monde. Je devrais bien y trouver mon bonheur !
Me voici au Pakistan. Un pays coincé entre l’Iran, l’Afghanistan, la Chine et l’Inde. Au sud, la côte de mille kilomètres environ est bordée par la mer d’Oman. Le relief est formé de hautes montagnes dont le célèbre K2 (le deuxième sommet du monde qui culmine à huit mille six cents mètres), de plateaux et de déserts arides ainsi que de plaines alluviales.
Dans un premier temps, je traîne un peu dans la capitale du Pakistan située sur la côte au nord-ouest du delta de l’Indus. C’est une ville très cosmopolite. La partie sud s’étend le long de l’océan Indien qui abrite de nombreuses plages. Les étés sont chauds et les hivers très doux.
Je remonte ensuite sur Peshawar, « la ville des hommes ». Nous l’avions traversée rapidement, Doudou et moi, en 1976 pour rejoindre Lahore et la frontière indienne. La cité actuelle, Centre administratif des zones tribales, a été fondée pendant la période mongole au XVI e siècle par Akbar. Elle fut un des principaux centres de l’antique route de la soie ainsi qu’un carrefour important entre les différentes cultures du sud, du centre de l’Asie et du Moyen-Orient. Située aux portes de la fameuse Khyber Pass, proche de la frontière afghane, elle est la capitale économique, politique et culturelle des Pashtouns.
Après avoir trouvé un petit hôtel bon marché, je vais zoner un peu dans la ville. En me baladant dans le bazar de Qissa Kahwani, je fais la connaissance de deux talibans qui, intrigués par ma présence dans ces lieux, m’abordent. Nous bavardons un moment, puis pour apaiser leur curiosité je leur révèle que je suis français, né en France de mère française, et de père algérien. Je leur confirme que je suis fils de musulman, baptisé et que je me prénomme Meki, prénom dont la racine a pour origine le nom de la ville sainte, La Mecque. Peu à peu, j’aborde le terrain de la came. Ils me proposent de me conduire dans un petit village situé dans une zone tribale du no man’s land contrôlée par eux. Je n’attendais que cela. On se donne rendez-vous pour le lendemain tôt.
Au petit matin, ils passent me prendre. Nous rejoignons la Jamrud Road pour nous diriger vers la Khyber Pass. Arrivés à Ali Masdjid, nous bifurquons sur une petite route en mauvais état qui serpente au milieu des montagnes arides. Nous progressons péniblement sous un soleil de plomb en direction de la région de China que nous laissons derrière nous pour atteindre Bokar. Le paysage est une désolation. La chaleur devient insupportable. Enfin, nous atteignons ce petit bourg. Nous allons directement à une fabrique d’armes que mes deux nouveaux amis connaissent. Ce qui ne m’intéressait pas vraiment. Mais bon !
Je suis surpris de constater que ce n’est qu’une maison aux installations apparemment rudimentaires, mais lorsque je vois les armes qui sortent de cet endroit, j’ai l’impression d’halluciner. Partout des kalachnikovs rutilantes, des colts de tous calibres en passant par des Uzi ou des bazookas. Il y en a pour tous les goûts. Je remarque aussi les gadgets, du genre stylos, qui peuvent utiliser des balles de calibre 22.
On me propose d’en essayer. Je n’hésite pas une seconde. Je commence par une kalachnikov. Je dois payer les balles évidemment. Je m’amuse à faire un carton sur toutes les cibles qui sont disposées derrière la baraque. Cela va du bidon qui ressemble à une passoire à la carcasse d’une voiture qui a connu des temps meilleurs. On se fait plaisir. Je retrouve aussi le lance

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