Le lycée du possible
188 pages
Français

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Le lycée du possible , livre ebook

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Description

Interne à Briançon où fut expérimentée pour la première fois l’autodiscipline, et suite à son échec, l’auteur se lança le défi de prouver que l'autodiscipline était réalisable.
Nommé surgé puis CE, l’auteur expérimenta ses objectifs dans 5 établissements grenoblois.
Ses expériences nous rendent compte des difficultés et des succès rencontrés, car ça marche.
L’autodiscipline s’acquiert à l’école, comme lire et écrire, pour former des citoyens responsables.
Gérard Kissel aurait pu accepter sa nomination de professeur, mais il préféra être « surgé » et CE, pour être plus près de tous les élèves.
À la retraite, il lui a paru judicieux de présenter ses expériences et ses conclusions.
Les événements de violences scolaires confirment le bien-fondé de ses recherches.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 20 décembre 2012
Nombre de lectures 0
EAN13 9782332531896
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0075€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright




Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-332-53187-2

© Edilivre, 2013
Dédicace

A Monsieur Michel Lamy, sans lequel ce témoignage n’aurait pas vu le jour ; ma profonde gratitude va vers ce grand esprit scientifique et humaniste qui a daigné généreusement, s’abaisser à patronner un modeste écrivain néophyte.
Bien entendu, je dédie aussi ce livre à toutes les nombreuses générations d’élèves qui ont su m’enthousiasmer et rendre ma carrière passionnante.
Avant-propos
Ce livre s’adresse en priorité à toutes les familles en butte aux difficultés que rencontrent leurs enfants dans le milieu scolaire. Certes les enseignants et le personnel d’éducation qui, embourbés dans le système et dans la tradition bien ancrée et sous la férule des syndicats qui soi-disant les représentent, se sentiront jugés et blessés par une remise en cause de leurs pratiques actuelles. « L’habitude étant une seconde nature » tout changement nécessite des efforts pour la perdre puis une grande dépense d’énergie pour en acquérir de nouvelles.
Mon constat et mes propositions s’appuient sur l’intérêt prioritaire des élèves avant toutes considérations concernant les fonctionnaires qui les gèrent.
Même les présidences des associations de parents d’élèves sont investies par des enseignants qui sont, le plus souvent, juges et parties. La difficulté de réformer notre système réside dans l’oligarchie enseignante qui accapare 60 % des fonctions de députés à l’Assemblée nationale. Par conséquent, seuls les parents, conscients des anomalies du système, seront en mesure d’influencer les politiques pour obtenir de réels changements.
Il est impossible d’envisager un processus d’apprentissage civique menant à l’émancipation progressive de l’ensemble des élèves, sans évoquer et résoudre le profond complexe collectif, généré par l’épineux et traumatisant régime de Vichy. Le syndrome de Vichy nécessite une thérapie psychologique de masse.
Je souhaite dès à présent en dénoncer les conséquences gravissimes qui infectent les rapports entre élèves et adultes et qui empêchent de conduire une politique d’émancipation des élèves si l’on ne trouve pas des solutions pour soigner ce mal endémique.
De quoi s’agit-il ?
La collaboration avec l’ennemi ou la passivité coupable qui a infesté une grande partie des Français pendant la période 1939-1945, sous le régime de Vichy, a causé un profond et durable traumatisme dont on souffre encore de nos jours.
« Abusus non tollit usum » , « l’abus n’exclut pas l’usage », maxime du droit romain ; l’abus que l’on peut faire d’une chose ou d’un principe ne doit pas forcer nécessairement de s’en abstenir. A l’opposé de cette maxime pleine de sagesse, l’école, au fil de son histoire, a toujours basculé d’un extrême à l’autre, passant de l’autoritarisme au laxisme “laisser-fairisme” de mai 1968. La conséquence du traumatisme de Vichy s’est exprimée dans la confusion, dans l’esprit des Français, entre la délation qui signifie la dénonciation intéressée, méprisable et punie par la loi et l’acte de dénoncer, c’est-à-dire de signaler à la justice ou à l’autorité compétente, en temps que témoin visuel ou plaignant, des actions répréhensibles et coupables selon la loi, perpétrées par des individus.
Cet amalgame entre délation et dénonciation chez tous les citoyens, nous a fait tomber dans des excès préjudiciables au bon fonctionnement d’une démocratie. Dénoncer, cafarder, rapporter, c’est mal… Ce sentiment est en contradiction totale avec la loi car cela favorise la loi du silence et parfois même la peur blanche, semblable à l’omerta imposée par la mafia et la pègre. La vérité, même si elle doit être contrôlée et utilisée à bon escient, représente une qualité républicaine essentielle.
Du point de vue éducatif, ce mal français crée beaucoup de problèmes souvent insolubles ; il favorise aussi des prétextes pour ne pas assumer la responsabilité d’étudier et de résoudre le problème relationnel soulevé ; il rejoint également le principe erroné qu’il est bon que l’enfant apprenne tout seul à se défendre dans la vie, suivant la bonne loi de la jungle ou du plus fort !
La peur d’être traité de mouchard, de balance, ainsi que l’abandon des plus faibles et des plus fragiles entre les mains des plus forts, rend possibles les extorsions sous la menace, d’où naissent la loi du silence et de la peur blanche, par crainte des représailles physiques. Le racket et ses conséquences traumatisantes ne sont réalisables qu’à cause de la force d’inertie des adultes qui ferment leurs yeux et ne veulent surtout pas assumer le temps nécessaire et le travail que requiert une prise en charge effective des problèmes.
Le sacro-saint « devoir de réserve », imposé par les administrations submergées de problèmes, pour échapper à la mauvaise réputation, a fait place « au droit de retrait », véritable démission, à la moindre agression. Cela débouche sur le règne de l’irresponsabilité générale.
Une enquête en l’an 2000 sur les brimades, violences, rackets à l’école, dénombre quelque 100 000 cas dans le secondaire, qui favorisent les traumatismes, fugues et tentatives de suicide (n° 1 en Europe). Les résultats sont révélateurs : 150 000 élèves quittent le système avant la fin du cursus scolaire (sans diplôme), 70 % des élèves ont une mauvaise opinion de l’école ; le nombre impressionnant de personnes cataloguées parmi les mauvais élèves et cancres, qui se révèlent être des gens géniaux qui réussissent au plus haut niveau dans la vie active !
La plupart des élèves sortent de leur scolarité avec un grand soulagement et l’impression de recouvrer la liberté. Cependant, ils conservent de cette tranche de vie, une sainte méfiance du groupe, comme vaccinés contre la vie collective. C’est pourquoi la plupart des Français ont la réputation d’être des individualistes par excès et par complexes ; ils ne se sentent pas à l’aise en société ou en groupe et préfèrent se retirer dans leur coquille familiale protectrice ; d’où des difficultés accrues dans leurs relations sociales et professionnelles d’équipe. Le réseau social « Facebook » en est le révélateur moderne, sorte de défouloir, avec parfois ses effets pernicieux, comme dans le groupe E.C.O.L.E.S. (Etablissement Cruel Où Les Elèves Souffrent), dans lequel les élèves s’échangent de « bonnes idées » pour faire craquer les professeurs.
Les seules solutions éculées exigées par les intervenants sont toujours l’augmentation des effectifs du personnel et des moyens matériels et celles proposées par le ministère sont d’imposer le même « code de paix scolaire » à tous, de remettre à l’honneur la vieille instruction civique, de faire intervenir la police et de mettre en place un numéro vert de téléphone « jeunes, violences, écoute ».
Les travers de la loi du moindre effort qui par ailleurs peut être très positive, nous poussent à chercher des boucs émissaires sur qui faire retomber la responsabilité des dysfonctionnements. C’est une solution de facilité très commune pour ne pas en assumer sa part de responsabilité. Cette tendance peut aller parfois jusqu’à faire renaître les vieux démons, que l’on essaie en vain d’exorciser, c’est-à-dire tous les antis (juifs, émigrés,…). Et, en ce qui concerne l’école, ses employés ont la fâcheuse tradition désespérée, en face des difficultés, d’en rejeter la faute sur la famille, la société et le gouvernement qui eux « n’en peuvent mais ».
Mon analyse de la situation, mes expériences et les conclusions critiques que j’en tire, ne s’adressent en aucun cas aux hommes et aux femmes qui s’efforcent de travailler au sein des structures actuelles. Le mode de gestion et de fonctionnement imposé par l’institution est seule responsable du comportement de ses employés et des résultats obtenus ; soit il favorise, soit il fait régresser l’expression des meilleures tendances humaines : altruisme, disponibilité, patience, générosité, tout en contrant celles perturbatrices : individualisme excessif, corporatisme, etc.
Il faut se méfier d’un système utopique qui fait une confiance aveugle à la supposée bonne nature de l’homme, même cultivé et instruit.
Puisse mon expérience aider tous ceux et toutes celles qui souhaitent que l’école, en plus de l’éducation, apporte à nos enfants les atouts qui feront d’eux les citoyens responsables de demain.
Introduction
C’est en constatant la banalisation et la multiplication des agressions en tous genres dans les établissements scolaires que j’ai été poussé à me mettre à l’apprentissage difficile de l’écriture pour relater les fruits de mes expériences professionnelles passées.
De tous temps, les souffrances des élèves, comme de certains enseignants, dans notre système scolaire français, m’ont interpelé et même révolté. Je n’ai eu de cesse, pendant ma carrière, de chercher des solutions réalistes au fonctionnement traditionnel, quel qu’en soit le prix à payer.
La définition du mot réalisme, opposé à naturalisme, permet d’éclairer mon propos : trouver le sens profond et le lien qui unit le tout à la multitude d’évènements, de choses et d’êtres.
Au fil des parutions multiples et constantes de livres de témoignages sur les affres du métier de professeurs ou sur les hypothétiques solutions à y apporter, il m’a paru judicieux de présenter mon analyse des expériences originales que j’avais mises en œuvre.
La pensée étant la semence de l’action, je n’ai pas l’intention de procéder à un énième état des lieux de l’éducation nationale débouchant sur des inventaires « globalement satisfaisants », selon la célèbre formule de Georges Marchais. L’état actuel de l’ensemble du système, pose des problèmes de fond qui nécessitent un diagnostic approfondi pour comprendre les vérit

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