Le Paradis ou l'Enfer , livre ebook

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J'avais peur d'aller en enfer si je refusais. C'était après ma mort me retrouver à coup sûr dans les flammes de cet enfer que je voyais sur les vitraux de la basilique de Montligeon avec des diables qui piquaient de leurs fourches les damnés pour l'éternité. Je devais forcément entendre cet appel au fond de mon coeur. Ce prêtre savait mieux que moi. Il connaissait Jésus. Il côtoyait Dieu. J'étais sans doute trop jeune pour comprendre. Dieu me parlait certainement à travers lui. Accepter de répondre à Jésus, c'était le paradis assuré. Pourquoi donc m'avait-il choisi? Pour mon bien sans doute. Je ne contrôlais plus rien. On décidait pour moi, je devenais un automate plutôt malheureux, soumis au plus haut point. Avec cette oeuvre autobiographique, J.-L. Berthout fait retour vers son enfance, et plus particulièrement sur une éducation et un milieu avec lesquels il lui a fallu prendre ses distances pour exister et se réaliser. Aussi ne peut-on manquer de lire ce texte comme celui d'une lente mais patiente prise d'indépendance par un enfant, puis un adolescent et jeune homme qui repoussera toute la pression catholique exercée sur sa destinée et qui trouvera sa voie dans le sport. Dans le même temps, ce récit de formation et d'apprentissage propose une immersion saisissante dans une France d'après-guerre encore marquée par la religion... mais prête à vaciller lors des événements de mai 68.
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Publié par

Date de parution

03 octobre 2013

Nombre de lectures

34

EAN13

9782342012460

Langue

Français

Poids de l'ouvrage

1 Mo

Le Paradis ou l’Enfer
Jean-Luc Berthout Le Paradis ou l’Enfer Un impossible choix
Publibook
Retrouvez notre catalogue sur le site des Éditions Publibook : http://www.publibook.com Ce texte publié par les Éditions Publibook est protégé par les lois et traités internationaux relatifs aux droits d’auteur. Son impression sur papier est strictement réservée à l’acquéreur et limitée à son usage personnel. Toute autre reproduction ou copie, par quelque procédé que ce soit, constituerait une contrefaçon et serait passible des sanctions prévues par les textes susvisés et notamment le Code français de la propriété intellectuelle et les conventions internationales en vigueur sur la protection des droits d’auteur. Éditions Publibook 14, rue des Volontaires 75015 PARIS – France Tél. : +33 (0)1 53 69 65 55 IDDN.FR.010.0118827.000.R.P.2013.030.31500 Cet ouvrage a fait l’objet d’une première publication aux Éditions Publibook en 2013
À mon épouse, mes enfants, mes petits-enfants, ma famille.
À ceux que la vie m’a permis de rencontrer et qui sont devenus mes amis.
À ceux qui refusent la fatalité.
À ceux pour qui l’énergie vitale passe par le défi permanent.
À ceux qui sont rongés par le besoin d’amour et de tendresse.
1 On ne choisit pas sa famille, on ne choisit pas ses racines ni l’éducation qui nous est donnée. Mon enfance ne me quitte pas et me colle à la peau. Sans doute n’est-il pas possible de guérir de son enfance… Je suis né le 12 juillet 1948 à Montligeon aux confins de la Normandie dans ce qui se prénomme le Perche au bord de l’Île-de-France et des pays de Loire. Mon village se dresse à flanc de coteau. Au fond du vallon, la Villette envahit les prairies lorsque les pluies sont abondantes. Au dessus, la forêt de Réno couvre les collines. Cette forêt de hêtres et de chênes à la fois majestueuse et paisible respire le recueillement et la spiritualité. J’aimais m’y retirer un peu comme un ermite. J’avais l’impression d’être ailleurs, dans un monde qui n’existe pas. Personne ne me voyait. J’étais seul au milieu de nulle part. Le silence m’enveloppait interrompu seulement par le vent et les animaux. J’ai grandi près de cette forêt que je connais sur le bout des doigts. Ce qui frappe lorsque l’on découvre Montligeon, c’est cette grande basilique à taille de cathédrale plantée entre la forêt et le centre du village. Il se trouve qu’un curé, l’abbé Buguet, à la fin des années 1800, voulut dynamiser sa paroisse en donnant du travail à ses ouailles tout en les préparant à l’au-delà. Il se fit chef d’entreprise en créant une imprimerie, bâtisseur et missionnaire. Un curé patron, propriétaire de plus de la moitié des maisons du village, qui construit son école, qui loge ses ouvriers, qui décide de les employer, qui édifie une
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basilique pour le repos des âmes du purgatoire avec un rayonnement mondial nécessitant la mise en place d’une structure avec un siège social pour répondre à toutes les demandes, ça ne se voit pas tous les jours. À ma naissance, l’imprimerie comptait 180 ouvriers pour un village de 700 habitants. Le curé était incontestablement le chef du village. Le logement, le travail dépendaient de lui. Cela allait de soi de mettre son enfant à l’école privée catholique, de se rendre à la messe le dimanche et aux différentes manifestations religieuses tenues dans cette basilique grandiose visitée par Pie XII avant qu’il ne devienne Pape. Cette situation se prolongea de curé en curé jusqu’à la fin des années 1900. Simplement, à partir de 1902, le curé s’appela sur décision du Vatican « Monseigneur ». Mes parents étaient les instituteurs de l’école privée catholique de Monseigneur Lemée, successeur du fondateur, Monseigneur Buguet. Je pris conscience, bien plus tard à l’adolescence, de l’originalité de mon village natal. Jusqu’alors, tout le faste, tout le protocole, tout cela me paraissait la norme et je pensais naïvement que le monde vivait de cette façon…
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